SITE DU PARTI MDR - SITE Y'ISHYAKA - ISHYAKA, ISHYAKA, ISHYAKARYA RUBANDA NYINE. ISHYAKA RIHARANIRA DEMOKARASI MURI REPUBULIKA

Les grandes lignes de l'histoire du Rwanda

L'histoire d'un peuple ne se forge ni dans des salons, ni dans une telle haute école ou telle autre institution, elle ne doit pas être façonnée selon les caprices de tel chef de guerre ou telle autre personnalité influente: elle est  la réalité quotidienne vécue par les citoyens d'un pays à une époque donnée.

 

Date

Evénement

Observations

Période pré-coloniale
Jusqu'au 15° S Bien avant le 15° S, le Rwanda était habité par les Batwa - population autochtone des pygmoïdes de la région. Chasseurs des forêts impénétrables, ils vivaient en symbiose avec la nature. Les hutu, d'origine bantou, traditionnellement agriculteurs, les avaient rejoints  en défrichant les terres D'après les recherches archéologiques, les premières traces de l'homme au Rwanda remontent à 260 ans av. J.C. Certains avancent que les premiers habitants du Rwanda seraient les BARENGE. C'était avant la monarchie fondatrice du Rwanda actuel. Il semble que la notion hutu, tutsi, twa n'existait pas à cette époque. La société rwandaise était lignagère. Avec le temps, elle est devenue clanique avec plus de 18 clans (à propos de ces clans, 4 étaient pour régner: il s'agit des ABASINDI, ABANYIGINYA,  ABEGA, et des ABASHAMBO. Les trois autres ne donnaient que des reines-mères: les ABATSOBE, ABAKONO et ABAHA.). Les autres clans n'existaient que pour servir les deux pemières catégories!
15 - 16°S Arrivée des pasteurs nilotiques (tutsi) au Rwanda Ils venaient de la partie nord de l'Afrique à la recherche de nouveaux pâturages. N.B: Certains parlent que les tutsi seraient venus en trois vagues successives: 1) vers le Xe S avec l'arrivée des BAZIGABA, des BASINGA et des BAGESERA qui se seraient integrés aux autochtones. 2) entre le XII et XIIIe S avec l'arrivée des BIMANUKA du mythe de KIGWA (ancêtres des fondateurs du Rwanda des bimanuka - cfr mythe de GIHANGA) 3) XV- XIIIe S
Jusqu'à la moitié du 20° S Le Rwanda fut gouverné par des monarques batutsi absolus dont la Constitution du régime était le code ésotherique (cfr Kagame). Jusqu'au début du 20 S, c'est l'étape de l'expansion militaire tutsi bimanuka et consolidation de leur pouvoir socio-politique à travers l'UBUHAKE,  l'UBURETWA et l'UBUCAKARA. Les rois tutsi vont mener des attaques contre les roitelets hutu (abahinza) et parviendront à les vaincre et ainsi à les assujettir. Les roitelets hutu vaincus étaient tués et leurs organes génitaux servaient à orner les tambours royaux dont le principal était KALINGA. Cela se faisait pour rappeler aux populations vaincues qu'elles étaient leur sujets.C'est ainsi que suite à ces conquêtes, les tutsi sont devenus maîtres du pays. Le système d'exploitation (UBUHAKE) de l'homme hutu (vaincu) par l'homme tutsi (vainqueur) au pouvoir, va être institutionnalisé. La monopolisation des terres par les tutsi à travers les IBIKINGI pour contrer l'agriculture des hutu trouva sa place. Ainsi s'installa le clientelisme pastoral et foncier avec des ABAGARAGU et ABAJA. ...1482:Ruganzu I Bwimba (fédération de Gasabo) 

.... 1720: Karemera Rwaka
.... 1744: Cyilima II Rujugira
.... 1768: Kigeri III Ndabarasa
1792-1797: Mibambwe III Mutabazi (Sentabyo)
1797-1830: Yuhi IV Gahindiro
1830-1860: Mutara II Rwogera
1860-1895: Kigeri IV Rwabugiri.
1895-nov 1896: Mibambwe IV Rutarindwa
Nov 1896-12 nov 1931: Yuhi V Musinga. Celui-ci avait reçu le trône étant très jeune et la régence fut de rigueur jusqu'en 1916 par Kabare, Kanjogera, Ruhinankiko et Ndungutse qui se rebella de 1911 au 10/4/1912
16/11/1931-25/10/1959: Mutara III Rudahigwa
27 juillet 1959 au 28 janvier 1961: Kigeri V Ndahindurwa (en exil depuis 25/7/1960)
Concernant la succession des rois au Rwanda: consulter Kagame A. dans son oeuvre:  Inganji Karinga et U Rwanda rwa cyera kugeza inyenzi zitera 

Période coloniale
1884 Conférence de Berlin qui morcelle l'Afrique entre les colons Des territoires rwandais furent rattachés au Congo, à l'Ouganda et à la Tanzanie
1894 Arrivée du premier européen au Rwanda C'était un allemand du nom de Van Gotzen sous le règne du roi Rwabugiri
1895 Le Rwanda est un protectorat allemand
  1896 Mort du roi Rwabugiri Il a été empoisonné par son beau-frère Kabare
1896 Coup d'Etat de Rucunshu
"Lutte pour le trône principalement entre les clans tutsi "abanyiginya et abega"
Le roi Rwabugiri fut remplacé par son fils Mibambwe IV Rutarindwa (clan nyiginya) sauvagement assassiné avec tous ses proches dans ce coup d'etat orchestré par le clan des abega dont Kabare, Ruhinankiko et leur soeur Kanjogera se rendirent tristement célèbres par leur cruauté et boulimie impudente du pouvoir
  Fin 1896 Intronisation du roi mineur du clan des abega Musinga Yuhi III: demi-frère de Rutarindwa La régence sera assuré par par le triumvirat sanguinaire: sa mère Kanjogera et ses frères Kabare et Ruhinankiko. Les allemands qui avaient besoin de solidifier leur pouvoir, vont aider ces sanguinaires à conquérir les pays des bahutu (Kinyaga, Suti, Bukunzi, Busozo, ...)
1916 Les belges occupent le Rwanda après y avoir chassé les allemands pendant la première guerre mondiale Entretemps, des migrations organisées furent programées  en vue de fournir une main d'oeuvre aux domaines des plantations et mines des colons
  6/4/1917 Publication d'une ordonnance législative retirant le droit de glaive aux roix du Rwanda et du Burundi et les désignant comme des sultans du haut commissariat belge  
1919 Les belges instaurent au Rwanda une politique d'administration indirecte Cette politique renforça l'exploitation de la grande masse par une bande de tutsi au pouvoir
1923 Les nations unies (Société des Nations-SDN) donnent le mandat aux belges d'administrer les territoires du Rwanda et du Burundi sous le nom de Rwanda-Urundi
1925 Rwanda-Urundi devient une colonie belge
  Le roi Musinga est déporté au congo où il va mourir Impérmeable aux nouvelles idées de la civilisation, les colons prèférerent le mettre hors d'état de nuire
1931 Intronisation du roi Rudahigwa sous le nom de Mutara III Son père va mourir en octobre 1933 à Kamembe et dans la suite, Rudahigwa va placer le Rwanda sous la tutelle du Christ-Roi
1946 Le Rwanda devient un territoire des nations unies sous tutelle belge
14/7/1952 Ayant estimé difficile de gouverner sans la majorité de la population, la Belgique décida par décret de créer un conseil supérieur dont les membres seraient désignés par un vote populaire et présidé par le roi Ce conseil devait en partie remplacer le gouvrnement belge
1/4/1954 Mutara III Rudahigwa (sur pression des belges) supprima le système de clientelisme pastoral "Ubuhake" mais le clientelisme foncier perdura Cela créa des mécontentements parmi les dignitaires tutsi au pouvoir tellement que certains préferèrent s'exiler volontairement
1955 G. Kayibanda, qui était rédacteur en chef de Kinyamateka, faisait passer dans ce journal les articles qui éveillaient la conscience de la masse hutu  
30/9/1956 Premières élections de l'histoire du Rwanda (seuls les hommes participaient) Elections du conseil des sous chefferies, des chefferis, des territores et du pays( conseil supérieur au suffrage indirect) Au fur et à mesure qu'on montait vers une administration supérieure, les hutu étaient moins représentés tellement qu'avec ce trichage par les tutsi un seul hutu était dans le conseil supérieur du pays
2/2/1957 Le conseil supérieur du pays publia à l'attention d'une mission de l'ONU attendue pour septembre 1957,  un document intitulé "Mise au point" Ils niait l'existance du problème hutu tutsi et qualifiaient d'ennemis les hutu qui voulaient participer au pouvoir. Par contre, mettait en exergue les relations humaines entre Blancs et Noirs et mettre tous les problèmes sur le colonialisme
20/3/1957 Réunion à Gitarama des leaders hutu où fut préparé et signé le document historique  Manifeste des Bahutu sous le titre initial de "Note sur l'aspect social du problème racial indigène au Rwanda" Destiné surtout à éclairer la mission de l'ONU sur les vrais problèmes, cette note fut transmise le 24 mars au gouverneur du Rwanda Urundi, au Mwami et à son conseil supérieur. Dans ce document historique, les leaders intellectuels hutu réclament la justice, l'égalité et la liberté des citoyens rwandais. Ils fustigent la monopolisation du pouvoir entre les seuls tutsi (en 1959, le Conseil Supérieur du pays ne comptait qu'un seul hutu: A. Makuza),donc,le problème hutu tutsi
1/5/1957 Kayibanda lanca à Gitarama  "le Mouvement Social Hutu" Son but était social: progrès matériél et spirituel de la population, démocratisation des institutions politiques et adminisratives, réforme judiciaire
1957 Les êveques du Rwanda et du Burundi publièrent une lettre collective dénonçant les injustices sociales tutsi sur les hutu  
1/11/1957 Gitera publia les statuts de son association "Aprosoma" APROSOMA (association pour la promotion de laa masse) deviendra un parti politique le 15/2/1959, un peu avant que la tutelle accepte la création des partis politiques
17/5/1958 Réaction au manifeste des bahutu par les dignitaires de la cour royale Une déclaration sous le titre de"Voici le détail historique du règne des banyiginya au Rwanda" connu sous le nom de " Ecrits des bagaragu bakuru b'ibwami" refuse le compromis avec les bahutu radicalisant ainsi ce conflit socio-politique
9/5/1958 Le roi Rudahigwa, nia durant la session extraordinaire du conseil supérieur du pays l'existence du problème hutu tutsi affirmant que ceux qui l'avait soulevé étaient comme des criminels à châtier  
1/12/1958 Le gouverneur du Rwanda Urundi Jean Paul Harroy explosa la colère du roi Rudahigwa lors du conseil supérieur en affirmant que le problème hutu tutsi recquiert une justice social équitable. C'est après cette déclaration que les responsables tutsi commencèrent à demander le départ sans condition des belges et l'acquisition de l'indépendance immédiate alors que les hutu opposaient cathégoriquement à ce projet" démocratie d'abord, indépendance ensuite"
11/2/1959 Lettre de Mgr Perraudin pour la carême de 1959 Cette lettre lui a valu d'être un ennemi juré du FPR, pourtant, il n'a fait que prêcher la justice et la charité entre les rwandais
15/6/1959 Autorisation par la Tutelle de former des partis politiques, en prévision des futures élections Jusqu'en date, les patis politiques n'étaient pas permis et c'est pourqoui il n'y avait que des associations (Aprosoma, mouvement social hutu
25/7/1959 Mort du roi Rudahigwa à Bujumburan et fut succédé par son demi-frère Kigeri le 28/7 Lire la revue Dialogue de juin 1997 - Le Rwanda de Mutara III à Kigeri V: un paradigme des racines des bains de sang (Guido de Weerd)
28/7/1959 Investiture du roi Kigeri Ndahindurwa connu sous le nom ""Coup de force de Mwima" Intronisation de Kigeri V Ndahindurwa sur la colline de MWIMA sans suivre ni les lois et coutumes de la monarchie en la matière, ni la volonté du colonisateur belge. A noter que c'est sur cette colline de Nyanza que se déroulaient au même moment les obsèques de son frère Rudahigwa. Cela frustra d'ailleurs le prince RWIGEMERA
3/9/1959 Naissance du parti Unar (Union nationale rwandaise)  Note du parti UNAR (connu sous le nom de "Mise au point") sur ses agissements lors de ses premièrs meetings politiques
14/9/1959 Naissance du parti Rader (Rassemblement démocratique rwandais)  
26/9/1959 Naissance du parti Parmehutu  
9/10/1959 Kigeri prête serment comme roi constitutionnel  
1/11/1959 Déclenchement de la Révolution Sociale Un incident non des moindres déclancha les émeutes. C'est l'attentat par les membres du parti UNAR, parti du roi contre l'un des 10  sous-chefs bahutu (tous les 520 autres étant tutsi): Dominique Mbonyumutwa  à Byimana (sous-chef de Ndiza). Cette agression vint s'ajouter à une extrême tension qui régnait dans tout le pays et fut considérée comme le début du plan d'élimination des leaders hutu. Kigeri V, phagocyté par les ultra-féodaux (Pierre Mungarurire, Michel Kayihura, Chrysostome Rwangombwa, Côme Rebero, H. Mbanda, ...), ordonna l'élimination de plusiers hutu dont Secyugu, Innocent Mukwiye, Pole pole et Sindibona dont les testicules furent données à Kigeri pour orner le tambour Karinga. La colère de la masse des bahutu monta en éclats et prit l'ampleur nationale. Dans les faits, quelle était la cause de cette tension sociale qui aboutit à la révolution? Les rois batutsi ont longtemps gouverné en rois absolus: baricaga cg bagakiza. Tous les pouvoirs  étaient concentrés entre les mains d'une pognée de gens de la monarchie. Cela a été aggravé surtout par la précarité et dépendance économiques du muhutu vis à vis de son maître. En effet, avec l'institutionalisation de l' Ubuhake et de l' Uburetwa et des IBIKINGI, le hutu, traditionnellement agriculteur, s'est vu enfoncé dans une paupérisation totale. C'est ainsi que: - il devait donner une partie de ses récoltes à ses chefs.
         - il devait travailler pour ces chefs un certain nombre de jours sans sans contrepartie 
         - sa terre s'est vue diminuer suite au système des ibikingi réservés aux vaches de ses chefs batutsi.
         - avec l'arrivée du colonisateur, tout les droits et avantages nécessaires pour l'épanouissement de l'être humain vers un développement digne de ce nom restèrent aux mains des colons et de la classe tutsi dirigeante au pouvoir. Du point de vue social, le peuple (Rubanda Rugufi) était comme un instrument à la merci de quelques dignitaires de la cour royale. Pour plus de précisions: lire le Manifeste des bahutu de 1957 + Ecrits des bagaragu bakuru b' ibwami
7/11/1959 Le résident belge Preud'homme placa le Rwanda sous un régime d'opération militaire C'était pour ramener le calme, Guy Logiest fut nommé résident militaire jusqu'au 15 janvier 1960
10/11/1959 Une déclaration sur l'avenir du Rwanda-Urundi, préparée par la Belgique fut lue devant le parlement belge Invités à cette céremonie, seul le roi Mwambutsa du Burundi y participa tandis que Kigeri conditionna sa participation au départ de la force publique et puis à l'accord lui donnant le pouvoir de pacifier le Rwanda par ses propres milices "ingabo z'umwami". La tutelle qui connaissait ses visées criminelles lui refusa tout. Kigeri s'entêta, refusa toute concession aux partis politiques et de la tutelle, espérant l'intervention de l'ONU pour avoir l'indépendance immédiate.
25/12/1959 Le roi Baudouin signa la susdite déclaration Quelques points importants de cette déclaration;
1° remplacement du conseil supérieur du pays par un pouvoir législatif
2° Mise en place d'un gouvernement local sous l'égide du roi et de l'avis conforme du résident
3° Le roi, chef constitutionnel du pays demeure en dehors du gouvernement et au dessus des partis politiques
4° La chefferie perd son rôle politique et devient une circonscription administrative
5°Remplacement de la sous-chefferie par la commune- entité politique décentralisée
6°La commune sera gérée par un bourgmestre assisté d'un conseil communal dont les membres seront élus au suffrage universel
12/1/1960 Ordonnance portant création du conseil spécial provisoire (3 hutu, 3 tutsi, 2 représentants de Kigeri) Kigeri participait avec voix consultative. Plusieurs travaux importants furent réalisés dont:
-contrat de louage du bétail (ubuhake)
- régime foncier dans le nord-ouest du pays (ubukonde)
- pature dans les anciens champs de sorgho (ibisigati)
- Mise en valeur pastorale du Bugesera par INEAC
- Etude sur les 10 territoires et sur transformation de 554 sou-chefferies en 229 communes provisoires
Du 8/3 au 1/4/1960 Visite de la mission de l'ONU connue sous le nom de "Mason Sears". Cette mission sillonna tout le pays et fut accueillie par des manifestants aussi bien hutu que tutsi. Le PARMEHUTU réclamait "démocratie d'abord et indépendance ensuite" et l'UNAR réclamaient "indépendance immédiate"
23/4/1960 Kigeri déclina la proposition de collaboration avec les partis PARMEHUTU, RADER et APROSOMA  
28/4/1960 La mission onusienne "Mason Sears" s'entretint avec la tutelle à Bruxelles A cette occasion, le gouvernement belge annonça les grandes décisions pour l'avenir du Rwanda-Urundi, à savoir:
1° Fin mai 1960: réunion à Bruxelles sur le Rwanda
2° Elections en juin (communales)
3° Réunion importante en octobre sur l'avenir du Rwanda et du Burundi et préparer les élections legislatives de 1961
Guy Logiest signa une ordonnance fixant les élections communales au 7 juin 1960
    Entretemps, l'UNAR de Kigeri qui ne voulait pas entendre d'élections, envoya à l'ONU une délegation pour demander de faire pression sur la Belgique afin de retarder leur tenue, Il prétextait qu'il ne pouvait pas y avoir d'élections dans la transparence avant la réconciliation des partis politiques avec le roi Kigeri.
L'ONU recommanda à la Belgique de faire ainsi, et face à cette pression onusienne, le Belgique ceda et fixa les élections du 26 juin au 31 juillet 1960. Sur le terrain continuaient les troubles et les assassinats et c'est dans ce climat que les trois partis d'opposition (Parmehutu, Rader, Aprosoma) envoyèrent un télegramme au roi belge signalant leur rupture avec le mwami.
8/5/1960
 
Une déclaration du parti Parmehutu élargit le fossé en ces termes: " Le parti exige la déposition immédiate de Kigeri ainsi que la suppression, l'abolition immédiate de tous les mythes féodoi-colonialistes tel que le tambour Karinga et le collège des abiru"  
19/5/1960 L'UNAR publia une lettre annonçant son retrait du conseil spécial provisoire et de toute sa collaboration avec la Belgique  
25///1960 Le mwami Kigeri quitte le Rwanda Kigeri V, qui voulait mener sa campagne de désinformation, est parti à Léopoldville (Kinshasa) dans l'espoir d'être reçu par le secrétaire général de l'ONU Dag Hammarskjold, qui était attendu le 28/7/1960 dans les céremonies d'accession du Congo à l'indépendance. Cette visite inattendue créa un climat de suspicion chez les belges
26/6 au 31/7/1960 Premières élections communales dans l'histoire du Rwanda

Après ces élections, Parmehutu changea de nom et devint MDR Parmehutu et les 554 sous-chefferies furent regroupés en 229 communes dirigée chacune par un bourgmestre élu parmi les conseillers communaux

Un fait très genantt après ces élections, le parti Rader quitta la coalition d'opposition sous pretexte qu'il ne pouvait plus continuer à être démocrate au détriment de l'union des tutsi

 C'est ainsi que le 26 juin 1960, il y eut des élections communales que le parti du roi UNAR va perdre en faveur du PARMEHUTU (Parmehutu reçut 70.4 % des voix soit 2390 sur les 3123 sièges à pourvoir; Aprosoma:7.4 %; Rader: 6.6 % et Unar: 1.7 %). De juillet à octobre 1960, le roi va entamer un périple à l'extérieur du Rwanda enfin de convaincre les autres pays  et l'ONU de réorganiser ces élections. Devant cette absence prolongée du roi, les leaders des partis politiques démocratiques  mirent en place  un gouvernement provisoire. Entretemps, il y eut un exil volontaire des dignitaires des familles dynastiques qui, selon leurs croyances, ne pouvaient pas vivre dans un pays (Rwanda) sans roi. Nta Rwanda rutagira umwami.
A noter que les premiers exilés volontaires dataient de 1954 avec l'abolition par le roi RUDAHIGWA des IBIKINGI, ce qui avait causé un certain mécontentement parmi la classe au pouvoir entrainant pour certains un exil volontaire.
26/10/1960 Mise en place du Gouvernement Provisoire Dès la publication du Manifeste des Bahutu, les activités politiques des leaders du parti furent intenses malgré les risques qu'ils couraient. C'est ainsi qu'en collaboration avec la tutelle et profitant l'absence prolongée du roi, ils mirent en place un gouvernement provisoire le 26 octobre 1961. Grégoire Kayibanda devint premier ministre et ministre de l'Education Nationale. Ce gouvernement avait pour mission entre autre d'organiser dans les meilleurs délais les élections législatives. L'occupation du poste de  ministre de l'éducation nationale montre à suffisance le souci qu'avait le grand leader Grégoire Kayibanda  pour que les enfants de Rubanda Rugufi aient libre accès à l'éducation. Aussitôt ce poste occupé, cela fut réalisé et en 1963, il créa la première institution universitaire du pays: UNR(Université nationale du Rwanda). Ce même jour, Le Conseil Spécial Provisoire fut dissout et remplacé par  l'Assemblée Nationale Provisoire composé de 48 membres et nommés par le résident géneral.
Du 7 au 13/12/1960 Colloque de Gisenyi: Y participaient tous les partis politiques même l'UNAR présidé par Rutsindintwarane Les points les plus importants convenus:
- perspectives d'élections législatives prévues le 24 janvier pour le Burundi et 28 janvier pour le Rwanda
- plan de réconciliation des partis politiques et des ethnies
20/12/1960 Suivant les manipulations menées par l'UNAR, l'assemblée génerale de l'ONU vota les résolutions 1579 et 1580 Résolution 1579: Amnistie de tous les criminels de l'UNAR-Kigeri de novembre 1959, organisation d'une conférence avec les observateurs de l'ONU avant les élections, remise des élections à un date qui sera fixée par l'assemblée génerale; ...

Résolution 1580: organisation d'un référendum sur l'institution-royaume, sur la personne de Kigeri et son retour au pays, .. Pour l'Unar, c'était le triomphe et pour les signataires des accords de Gisenyi et de Bruxelles, c'était l'humiliation

Du 7 au 12/1/1961 Colloque d'Ostende Ne voulant pas la confrontation avec l'ONU, la Belgique avait invité tous les partis politiques ainsi que les représentants de l'ONU. Ne comprenant plus le jeu de l'ONU qui était devenu un instrument de l'UNAR contre les institutions démocratiques et la réconciliation au Rwanda, le gouvernement provisoire ainsi que le conseil provisoire avaient manifesté leur volonté de bouder ce colloque. Pour les persuader, la Belgique leur proposa de soumettre au vote la date du 28/1/1961 en ésperant que si les participants votaient pour cette date en présence de l'ONU, le jeu serait joué. C'est ainsi que ces partis se mirent d'accord d' y participer. Sur 40 participants, 31 votèrent pour la date du 28/1/1961.

Après la clôture qui venait d'apprécier les réalisations de la Belgique relatives aux résolutions de l'ONU (1579 et 1580), les partis politiques tutsi de l'intérieur (UNAR, RADER, UPRONA du Burundi), influencés par l'UNAR de l'éxterieur et qui avaient voté contre l'organisation des élections ont multiplié des contacts avec l'ONU pour la remise des élections et demandé de hâter la Belgique pour l'octroi de l'indépendance immédiate avant la démocratie.

Au moment où tous les autres pays demandaient l'indépendance immédiate, l'ONU ne comprenait pas pourqoui au Rwanda et au Burundi, ils réclamaientd'abord la démocratie et ensuite l'indépendance.

Les représentants de l'ONU, qui étaient toujours restés à Bruxelles vont faire pression sur la Belgique pour la ramise des élections. La Belgique, malgré sa parole d'honneur afin de faire participer les partis progressistes au colloque va céder à cette pression laissant à l'ONU de déterminer une autre date. L'UNAR cria victoire et continua à proliferer des menaces de mort aux membres des partis hutu et aux européens

Période républicaine
28/1/1961 Proclamation de la démocratie
- Eléctions libres ; 
- Opposition organisée et libre ; 
- Séparation nette et claire des 3 pouvoirs ;
- Liberté de presse.
Pour couper court à la Belgique et à l'ONU, Réunis à Gitarama sur invitation du ministre de l'intérieur J. B. Rwasibo, les premiers élus dans l'histoire du Rwanda en juin-juillet 1960  - les bourgmestres et les conseillers communaux auxquels s'étaient joints le gouvernement provisoire, les membres de l'assemblée provisoire et les dirigeants des partis progressistes proclamèrent à l'insu de tous, la démocratie du Rwanda. Ils adoptèrent que le Rwanda est désormais une République et décidèrent l'abolition à jamais  de la monarchie et de tous ses symboles particulièrement le tambour emblème: KALINGA. Le drapeau tricolore (rouge-sang versé, jaune- prospérité et paix et vert- ésperance) fut présenté par Gitera au public. Mbonyumutwa fut élu à 92 % président de la République.  Une assemblée legislative de 44 membres fut élue avec Gitera comme président. Le président de la République nomma son premier ministre en la personne de G. Kayibanda qui à son tourdésigna 10 membres de son gouvernement. C'est ce que les démocrates républicains rwandais appellent "Mouvement de libération de GITARAMA" alors que les monarchistes l'appellent "Coup d'Etat de Gitarama". Pour plus d'info
21/4/1961 L'assemblée générale de l'ONU vota la résolution 1605 fixant au 25 septembre 1961 le réferendum sur l'assemblée législative instaurée le 28/1/1961, sur l'avenir de Kigeri et de son royaume en tant qu'institution Ce referendum devait être préparé et éxecuté par la Belgique en collaboration avec l'ONU. Cette position de l'ONU était la réponse d'un tapage et de mensonges faits par le roi Kigeri afin de faire échouer l'avenement du 28/1/1961. Kigeri avait envoyé à New York ses grands tenors de l'UNAR dont Kayihura Michel, Rwangombwa , Rukeba, Rebero auxquels se sont joints plus tard Rutsindintwarane et Bwanakweri du Rader pour torpiller cette action du 28/1
25/9/1961 Réferendum KAMARAMPAKA + Elections législatives - Sur l'assemblée legislative: MDR Parmehutu sortit vainqueur avec 78% des voix soit 35 sièges sur 44 prévues, UNAR: 7, Aprosoma: 2 et Rader: 0

- Sur la monarchie: il y eut 80 % des voix   pour sa suppression et 80 % contre Kigeri

Kamarampaka, le référendum posait deux questions à la population rwandaise.
 1°- Voulez-vous la monarchie ? - Mettez dans l'enveloppe le bulletin de couleur blanche si vous êtes pour. Et si vous ne voulez-vous plus la monarchie: mettez dans l'enveloppe le bulletin de couleur noire. Cela voulant dire choisir le modèle républicain.

2° -la question subsidiaire était: si vous voulez la monarchie, voulez-vous comme roi Kigeri V Ndahindurwa? A cette question le non a aussi remporté

 

1/10/1961 La Belgique reconnut officiellement par ordonnancelégislative n° 02/322, l'abolition d'un régime monarchique sanguinaire au Rwanda  
26 Oct 1961 Eléctions de G. Kayibanda comme Président de la République Lors de sa  réunion tenue à Kigali, l'assemblée législative élit Grégoire Kayibanda Président de la République qui sera en même temps chef du gouvernement
Nov. 1961 Exil volontaire de quelques dignitaires des familles dynastiques tutsi nyiginya.

 Pour plus de détails sur les migratoire rwandais, lire le Mouvement migratoire rwandais et la guerre des inyenzi inkotanyi

Selon leur mythe, ces dignitaires ne pouvaient pas vivre dans un Rwanda (pays) sans roi. Cette phrase qu'on peut attribuer aux sages d'alors l'illustre bien: Nta Rwanda rutagira umwami. Toutefois, il faut signaler qu'avec la révolution de 1959 et les différentes troubles causées par les attaques des inyenzi, des milliers de tutsi durent fuire principalement vers les pays voisins du Rwanda.

Finalement, la Belgique de commun accord avec l'ONU reconnurent les institutions mises en place

1/7/1962 Proclamation de l'Indépendance Nationale Suite à la résolution 1743 (xvi) de l'ONU, le pays commença une ère nouvelle  de son histoire (Discours du Président Kayibanda à cette occasion). Le Rwanda devint ainsi un pays souverain devant la communauté internationale avec le droit et le devoir de s'autogérer. Le Rwanda devint ainsi responsable de son développement

N.B: Gitera Habyarimna, malgré sa lutte contre la monarchie, a continué  de fréquenter le roi en catimini et même l'UNAR qui était à l'éxtérieur. Le jour de l'indépendance du Rwanda, il avait été appréhendé et jugé pour avoir été à l'éxterieur du pays en contact avec l'UNAR. Il fut emprisonné et vite relaché et c'est ainsi que probablement il mit par lui même fin à sa carrière politique  et deviendra un entrepreneur indépendant.

1962-1967 Les inyenzi vont attaquer le Rwanda afin de reprendre le pouvoir par la force Après avoir perdu le réferendum de KAMARAMPAKA qui rejetta le régime monarchique, le parti UNAR se scinda en trois parties. La faction de Kigeri, celle de Rukeba et celle de Sebyeza. Ces factions constituèrent des branches armées pour reconquérir le pouvoir. C'est ainsi que la faction de Rukeba s'est donné le nom d'INYENZI en abrégé, ce qui veut dire, selon ces initiateurs INGANGURARUGO ZIYEMEJE KUBA INGENZI. Les rwandais ont généralisé ce nom à tous ceux qui attaquaient le pays venant de l'éxterieur après son indépendance. Il n'est absolument pas  une invention des hutu. [Ingangurarugo: assaillants d'avant-garde, allusion faite à la milice militaire du roi Kigeri V Rwabugiri formée de 7 compagnies dont 4 étaient formés exclusivement de tutsi( Ingangurarugo, Inshozamihigo, Ibisumizi et Lityaye, 2 formées par des hutu :Intarindwa et Abarashi et une des twa: Urwiririza (infatiguables). Selon les propos d'un certain Ngurumbe Aloys sur les inyenzi (cité par le journal "Kanguka"), ce serait lui-même qui aurait fondé ce mouvement en 1961 à Kizinga en Ouganda

Le jour de la très forte attaque des Inyenzi en décembre 1963, une quinzaine de leaders des partis d’opposition se trouvaient à Kigali, réunis comme à un rendez-vous.. Alexis Kagame en cite certains :

 

– Rutsindintwarane, président de l’UNAR;

– Rwagasana, secrétaire général du même parti et député national;

– Afrika, ministre de l’élevage et membre du même parti;

– Burabyo; membre du bureau du même parti;

– Bwanakweli, président du RADER, Ndazaro, vice-président du RADER;

– Karinda, fonctionnaire au ministère des finances.

 

« Certains d’entre eux furent arrêtés par machination de leurs ennemis personnels », c’est Alexis Kagame qui le dit, c’est-à-dire « à l’insu des autorités responsables » toujours selon les termes de Kagame.

 

Tout le groupe formé de 15 hommes en état d’arrestation fut expédié à la prison spéciale de Ruhengeri, convoyé par des fonctionnaires belges de l’aide technique. Une fois là à Ruhengeri, les prisonniers auraient été exécutés probablement le 24 décembre 1963 par ces mêmes fonctionnaires belges qui les convoyaient, soi-disant « pour venger les propos injurieux que lesdits leaders avaient naguère déclamées contre l’Administration de la Tutelle ». Ces convoyeurs furent bientôt licenciés des services du gouvernement. Monsieur le secrétaire exécutif, même l’horrible massacre de ces leaders rwandais, dont Prosper Bwanakweli d’heureuse mémoire, ne permet à personne de stigmatiser tous les Bahutu. J’espère que vous êtes d’accord avec moi sur ce point.

 

5/7/1973 Coup d'Etat de Kanyarengwe et sa clique qui porta Habyarimana au pouvoir (Coup d'Etat de 1973)

Pour plus de détails, lire: Succession des divers régimes politiques au Rwanda

Suite au génocide que les dirigeants tutsi du Burundi livraient aux hutu et qui a fait plus de 250000 hutu tués, l'armée rwandaise(dirigée par Habyarimana) ainsi que la sureté nationale (dirigée par Kanyarengwe) vont orchestrer des rumeurs et des activités anti tutsi au Rwanda. Ce coup avait pour but de donner une image négative aux pouvoir Kayibanda devant les institutions intenationales, ce qu'ils ont réussi à faire. Ils vont utiliser entre autre les étudiants de l'université nationale (Butare) et des divers établissements secondaires pour chasser les tutsi des écoles et semer les troubles dans tout le pays. A Kigali, ils vont afficher sur les portes des établissements aussi bien  publics que privés, des listes des fonctionnaires tutsi à chasser . Une fois la stratégie ethnique réussie, le reste n'était qu'à prendre le pouvoir. Les média, surtout occidentaux ne purent jamais comprendre ce jeux.  Le pouvoir Kayibanda fut ainsi sali et écarté et le parti MDR fut suspendu. Les jeunes pionniers de la République et de l'indépendance furent sauvagement massacrés. Le régionalisme qui était alors en gestation, prit une autre ampleur.
1975 Création du mouvement révolutionnaire pour le développement (MRND)- parti du président
Habyarimana
Qu'on le veuille ou non, tout rwandais était considéré comme membre même ceux de la diaspora tutsi.
1/9/1990 33 intellectuels rwandais adressent une lettre au régime en place dénonçant les méfaits du monopartisme et ainsi demandant le retour du multipartisme Sans attendre l'agrément des partis politiques par les autorités, les gens commencèrent à s'inscrire en masse dans le parti MDR (dans les journeaux)
1/10/1990 Attaque du Rwanda par le FPR-INKOTANYI sabotant ainsi la renaissance du multipartisme et de la démocratie.
L'arme fatale contre le régime Habyarimana sera la désinformation du FPR. Avant et durant toute cette guerre, le FPR avait séduit presque tout le monde en passant des humanitaires, des médias, des institutions religieuses (surtout protestantes) et financières, des intellectuels , ... ,en occident. Tous ces acteurs ne voyaient pas ou ne voulaient pas comprendre que le FPR
- recherchait la guerre civile ;
- voulait à tout prix  provoquer les massacres des tutsi et accuser ainsi le régime en place de génocide;
- ainsi gagner la guerre et prendre le pouvoir
Des membres du FPR appuyés par l'armée ougandaise ont attaqué et pris le poste de KAGITUMBA. Ils ésperaient prendre Kigali directement après l'attaque ce qui ne fut pas le cas. La démocratie par les urnes que plusieurs rwandais rêvaient alors prenait le chemin de la démocratie par les armes. Cette guerre fratricide va durer jusqu'en juillet 1994 avec la prise de Kigali par le FPR et ses alliés. 
13/11/1990 Annonce par le président de la République du retour au multipartisme Sous la pression intérieure et internationale, Habyarimana va finir par accepter le multipartisme qu'il avait longtemps refusé
1/7/1991 Relance officielle du MDR
12/10/1991-2/4/1992 Nsanzimana S. est nommé premier ministre
2/4/1992-18/7/1993 Nsengiyaremye D. est nommé premier ministre
8/2/1993 Le FPR viole le cessez le feu et chasse les habitants des préfectures de Ruhengeri et Byumba Plus de 500.000 hutu avaient trouvé refuge dans les tentes (communément connues sous le nom de "blindés") à NYACYONGA
18/7/1993-7/4/1994 Uwiringiyimana A. est nommé premier ministre
1993 Scission des partis dits démocratiques en différentes factions. Une faction en faveur du parti MRND et une autre en faveur du FPR. Décidémént, la guerre prenait une autre tournure Le FPR qui infiltrait les partis dits démocratiques d'opposition a réussi à s'approprier de certaines personnalités de ces partis dits démocratiques surtout ceux du MDR qui était le plus grand parti d'opposition. Vers la fin de 1993, deux factions se dessinaient dans ces partis. A la veille de la mort de Habyara, la rupture était consommée. Il y avait la faction pro FPR dite modérée et la faction anti FPR, allié du parti au pouvoir le MRND
4/8/1993 Signature des  Accords d'Arusha Ces accords avaient été mal négociés et étaient manifestement déséquilibrés dans le partage du pouvoir. Ils donnaient la part du lion au FPR alors qu'il représentait une minorité de la population
18/12/1993 600 soldats du FPR sont cantonnés au CND selon les accords entre le gouvernement et le FPR  Ces soldats, négociés par Gasana A., alors ministre des affaires étrangères, devaient protéger les officiels du FPR dans le gouvernement de transition. Celui-ci n'a jamais vu le jour. C'était en réalité le cheval de Troie
6/4/1994 Assassinat du président Habyarimana et de son homologue burundais C. Ntaryamira

Vidéo du terroriste qui a commis l'attentat

Révélations sur le déroulement de cette sale guerre

L' assassinat des deux présidents rwandais et burundais ainsi que leurs suites déclancha les massacres, d'abord des hutu de l'opposition dite démocratique et puis des tutsi. Le nombre exact des victimes causé par cette guerre d'agression ne sera peut-être jamais connu. La communauté internationale qui n'a fait qu'empirer la situation de guerre au Rwanda, et est donc responsable des massacres qui s'y sont commis, finira par dire que c'est un génocide (± 500.000 morts). L'élimination des hutu va se poursuivre sous le paravent du génocide jusqu'au début du 21° S (massacre des hutu).
8/4/1994-19/7/1994 Kambanda J. est nommé premier ministre
8/4/1994-19/7/1994 Sindikubwabo T. est nommé président du Rwanda
4/7/1994 Prise par le FPR de Kigali La guerre, qui était devenue une guerre ethnique pure, et dont plusieurs pays (Ouganda, Burundi, Tanzanie, ...) intervenaient en faveur du FPR, avait pris un tournant en faveur de ce dernier.
19/7/1994 FPR nomme un hutu Bizimungu P. comme président de la République jusqu'au 23/3/2000 Kagame est son vice-président mais en réalité c'est lui qui dirige le pays
19/7/1994 F. Twagiramungu prend ses fonctions de premier ministre de transition désigné par les accords d'Arusha avec comme principales tâches: la réconciliation et la reconstruction du Rwanda F. Twagiramungu va prendre le chemin de l'exil dès le 12/9/1995. Le gouvernement de transition, dont la durée était prévue pour 5 ans par les accords d'Arusha, sera arbitrairement prolongé de 4 ans 
21/4/1995 Massacre de KIBEHO par le FPR Plus de 8.000 réfugiés hutu furent massacrés dans le camp de fortune à Kibeho. Le président Bizimungu minimisa les massacres à 300 morts seulement
31/8//1995-8/3/2000 P. C. Rwigema est  nommé par le FPR comme premier ministre Kagame reste vice-président
1996 FPR chasse les réfugiés hutu dans les camps au Zaïre
cfr rapport Mapping de l'ONU
Plus de 300.000 furent tués. Il va les pourchassser dans toute la forêt équatoriale jusqu'à Kinshasa (cfr annexe 4) où aidé par l'Ouganda, ils vont soutenir la rébellion de J. Kabila jusqu'à son intronisation. Le FPR va rester à Kinshassa jusqu'à ce que les relations avec Kabila se brouillent en 1998.
1998 Invasion de l'ex-Zaïre redevenu Congo par le Rwanda sous le couvert du nom des tutsi du Zaïre: Abanyamurenge Soutenu par l' administration des USA de Clincton , le FPR va occuper une grande partie de l'Est du Congo. Plusieurs soldats rwandais vont laisser la vie dans cette guerre insensée où les autorités de Kigali s'étaient livré à piller les richesses du Congo ( lire le rapport de l'ONU du 12/4/2001 sur le  pillage des richesses du Congo )
8/3/2000 B. Makuza est nommé premier ministre 
24/3/2000 Le FPR remercie Bizimungu et proclame Kagame comme Président de la République Personne ne fut nommé au poste de Vice-président et de fait ce poste fut supprimé
26/8/2003 Kagame se fait élire comme président de la République Pas eu de choix démocratique, le FPR fait élire manu militari son candidat à plus de 95 % pour un mandat bien calculé de 7 ans
2003-201..


















 
Destruction du peuple rwandais
Destruction de la République Rwandaise

 

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Des politiques spéciales de destruction massive sont conçues par le FPR:

- Mort lente mais sûre par la faim
- Officialisation des gacaca
- Travaux d'intêret général
- Imposition de la langue anglaise comme seule langue travail
- Gukona abahutu
- Ndi umunyarwanda
-

 -Suppression des divisions administratives communes, préf
-Changement de l'hymne et du drapeau
..........................................

29/10/ 2015 les députés, dévoués à Paul Kagame,  adoptent à l’unanimité la réforme de la constitution de 2003  
17/11/2015 Les sénateurs  donnent leur accord sur la réforme de la constitution Les articles 101 et 172 de la Constitution portant sur le mandat présidentiel devinrent un mauvais souvenir.C'est un coup d’Etat constitutionnel perpétré par Paul Kagame.

Tous ces soi-disant représentants du peuple devraient être écartés de la vie politique nationale

 

Vue séquentielle des troubles depuis 1990

1990 (31 mai) : Parce qu’on leur refuse l’accès au Palais du MRND de Butare où est organisé un concert, des étudiants manifestent en direction du centre ville. Les militaires dépêchés tirent sur la foule, tuent un homme et en blessent grièvement un autre (+ Guichaoua, 2005, 49). Le lendemain, les étudiants de Butare, soutenus par ceux de Ruhengeri, entament une grère. Juvénal Habyarimana ordonne une enquête. Le préfet de butare, Frédéric Karangwa, est suspendu (+ Guichaoua, 2005, 50). La grève prend fin le 7 juin.

(3- 6 juillet) : La Cour de sûreté de l’Etat fait arrêter Vincent Rwabukwisi, rédacteur en chef de Kanguka et Hassan Ngeze, rédacteur en chef de Kangura . Le premier est accusé d’avoir interviewé le mwami Kigeri en exil à Nairobi et d’avoir comploté avec des réfugiés. Le second est accusé de « trouble à l’ordre public (+Chrétien et al., 1995, 27)

(5 juillet) : Lors du traditionnel discours du 5 juillet, à l’occasion du 17ième anniversaire de la seconde république, Juvenal Habyarimana annonce un ‘aggiornamento politique’ : la séparation des organes du parti des structures de l’Etat et la possible mise en place du multipartisme (++HRW, 1999, 61 ; Reyntjens, 1994, 90)

(1er septembre) : 33 intellectuels publient un manifeste « pour le multipartisme et la démocratie » (++ Bertrand, 2000, 263 ; Reyntjens, 1994, 104)

(11 septembre) : Les élections des comités de cellule, le plus bas échelon administratif du pays, sont organisées. Pour la première fois, le vote secret y est utilisé (+de Lame, 1996, 74).

(18 septembre) : Le procès de l’Abbé André Sibomana, directeur du bimensuel Kinyamateka et de trois de ses journalistes s’ouvre à Kigali, après la publication par le journal d’articles dénoncant la corruption du gouvernement (+Chrétien et al., 1995, 28 ; HRW, 1999, 62).

(24 septembre) : Juvénal Habyarimana nomme une Commission Nationale de Synthèse (CNS), chargée d’élaborer un avant projet de constitution (+ Reyntjens, 1994, 91).

(1er octobre) :Le FPR s’empare du poste frontière de Kagitumba, à la frontière ougandaise, dans le Nord- Est du pays,  le FPR atteint Gabiro, à soixante kilomètres au sud de la frontière. Face à lui, les Forces Armées Rwandaises (FAR) alignent 5200 soldats (++Braud, 2001, 763 ; Reyntjens, 1994, 91). Le 3, le major- général Fred Rwigyema, principal chef militaire du FPR, est tué. Le 7, les FAR stoppent cette première offensive et contre- attaquent. Les troupes du FPR refluent vers les régions volcaniques du nord du pays (++AR, 1995, 27 ; Braud, 2005, 296).

(2 octobre) : Depuis New York où il assiste à la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies, Juvénal Habyarimana appelle l’Elysée pour solliciter une intervention française au Rwanda (+Lanotte, 2007, 139)

(3 octobre) : Le ministre rwandais des Affaires Etrangères Casimir Bizimungu, en visite à Paris, rencontre Jean- Christophe Mitterrand, responsable de la cellule africaine de l’Elysée, ainsi que Jaqcues Pelletier, ministre de la Coopération, devant lesquels il réitère la demande du Rwanda d’intervention française. Dans la soirée, l’Amiral Jacques Lanxade, Chef d’Etat- Major particulier du Président de la République reçoit l’ordre de François Mitterrand de faire déployer à Kigali une compagnie du deuxième Régiment Etranger de Parachutistes (REP) pré- positionné en Centrafrique (+Lanotte, 2007, 140). L’opération Noroît est déclenchée.

(4 octobre) : 150 légionnaires de la quatrième compagnie du deuxième REP de l’armée française, en provenance de Bangui, atterrissent à Kigali. 400 parachutistes belges (opération Green Beans) sont envoyés de Bruxelles. Les forces belge et française ont un statut neutre et sont officiellement présentes au Rwanda pour y protéger les ressortissants étrangers et leurs ambassades (++ Lanotte, 2007, 141 ; Reyntjens, 1994, 93). Après un simulacre d’attaque sur Kigali, le régime fait arrêter 8000 suspects– (4000, selon +Bertrand, 2000, 263 ; entre 6000 et 7000 selon Reyntjens, 1994, 94) entassés dans les prisons et stades de Kigali (++Chrétien, 2003, 281 ; Guichaoua, 1995, 507). Fuyant la répression, environ 4000 réfugiés passent la frontière ougandaise (+Chrétien, 1991, 110).

(10 octobre) : Gabiro est repris avec l’appui décisif de 500 soldats zaïrois, mais ceux- ci sont tellement indisciplinés que Juvénal Habyarimana demande leur retour au Zaïre (++Chrétien,1991, 110 ; Reyntjens, 1994, 93)

(22 octobre) : Vincent Rwabukwisi est condamné à 17 ans de prison et incarcéré. Hassan Ngeze est relaxé (++ Chrétien et al., 1995, 27 ; Chrétien, 1991, 110)

(23 octobre) : A Kigali, une marche de soutien au Président de la République est organisée (+Bertrand, 2000, 263). Au cours d’un affrontement avec les FAR, le FPR perd 300 de ses hommes dont deux appartenant à son haut commandement (+Kuperman, 2004, 71).

(30 octobre) : Le FPR reflue en Ouganda, après la prise de Kagitumba par les FAR, qui célèbrent la « victoire finale ». Le FPR doit changer de stratégie et passer à la guerilla (+++Bertrand, 2000, 264 ; Braud, 2005, 272 ; Reyntjens, 1994, 93)

(1er novembre) : Les troupes belges se retirent du Rwanda. Le contingent français reste stationné à Kigali (++ Lanotte, 2007, 246 ; Reyntjens, 1994, 93).

(13 novembre) : Autorisation de former des « mouvements politiques » (+Bertrand, 2000, 265)

(décembre) : Le magazine Kangura, dirigé par Hassan Ngeze publie les « 10 commandements du muhutu » (+ Chrétien et al. 1995, 141). Au cours de son reflux vers l’Ouganda, le FPR tue environ 50 civils rwandais dans la commune de Kivuye (préfecture de Byumba) (+ Kuperman, 2004, 72)

(28 décembre) : La CNS présente son avant- projet de Charte Politique Nationale (+Guichaoua, 1995, 507).

1991 (22- 23 janvier) : Le FPR organise une « attaque- éclair » sur Ruhengeri (+HRW, 1999, 108), libérant les 1780 détenus de la prison haute sécurité de Gisenyi, dont Théoneste Lizinde, Stanislas Bizeruka et Donat Muvunanhambo (++ Kuperman, 2004, 72 ; Munyarugerero, 2003, 239).

(25 janvier) : En réaction à l’attaque du FPR sur Ruhengeri, les Bagogwe, tutsi pasteurs du nord du Rwanda sont victimes d’attaques orchestrées par les autorités communales. A Mukingo, plusieurs hommes sont tués et trois femmes violées (+++CIDH, 1993, 31 ; Chrétien, 2003, 285 ; Guichaoua, 1995, 508).

 

(30 janvier) : François Mitterrand informe Juvénal Habyarimana de sa volonté de subordonner le maintien du dispositif de Noroît aux évolutions de la crise en cours au Rwanda (+Lanotte, 2007, 144).

(1er février) : Les deux premiers procès des ‘complices’ des Inkotanyi arrêtés en octobre 1991, visent 13 paysans du Nord- Est et 12 intellectuels (dont 4 hutu). Ils débouchent sur 8 condamnations à mort (++Chrétien, 1991, 110 ; Dialogue n°146, 94).

(2 février) : Les attaques contre les Bagogwe gagnent la préfecture de Gisenyi. Cetta attaque a été initialement attribuée au FAR, mais il s'avéra que c'est le FPR qui a commis ce sale besogne.

(4 février) : Un nouveau gouvernement MRND est formé sous la pression des conservateurs (+Guichaoua, 1995, 508). Les six ministres démissionnaires avaient été désignés comme complices du FPR par le mensuel Kangura.

(15 mars) : L’ambassadeur de France au Rwanda Georges Martres informe Juvénal Habyarimana de la décision de l’Elysée de mettre un Détachement d’Assistance Militaire et d’Instruction (DAMI) fort d’une trentaine d’hommes à la disposition des autorités rwandaises (+Lanotte, 2007, 144). Le détachement, nommé DAMI- Panda est à l’origine conçu pour une durée de quatre mois, mais reste en réalité présent au Rwanda jusqu’en décembre 1993 (+Lanotte, 2007, 145). CE déploiement n’est rendu public ni par les responsables politiques et militaires français ni par leurs homologues rwandais (+Lanotte, 2007,148).

(29 mars) : Un cessez- le- feu est signé entre le FPR et les FAR à N’Sele, au Zaïre (++Chrétien, 1991,110 ; Guichaoua, 1995, 508). La plupart des 5000 civils tutsis emprisonnés depuis octobre 1990 sont libérés (+Guichaoua, 1995, 508). Le nouveau Mouvement Démocratique Républicain est créé par l’appel de 237 opposants à « la relance et la rénovation du MDR » dans le journal Le Démocrate (++Bertrand, 2000, 264 ; Reyntjens, 1994, 106).

(avril) : Le ministère de la justice reconnaît l’arrestation de 8047 suspects suite aux évènements d’octobre (+Chrétien, 1991, 110).

(28 avril) : Un congrès extraorinaire du MRND est organisé en vue de l’adaptation au multipartisme. Le parti change de nom et devient le Mouvement Républicain National pour le Développement et la Démocratie - MRNDD- (++ Guichaoua, 1995, 509 ; Reyntjens, 1994, 135), essayant, par l’adjonction des mots « Républicain » et « Démocratie » de capter un peu plus l’héritage du MDR (+Eltringham, 2004, 80)

(10 juin) : La nouvelle constitution instaurant le multipartisme est adoptée (+ Guichaoua, 1995, 508). Au cours du mois qui suit sont créés les principaux partis politiques de l’opposition : le Mouvement Démocratique Républicain (MDR), le Parti Social Démocrate (PSD), le Parti Libéral (PL), le Parti Démocrate Chrétien (PDC).

(30 juin- 6 juillet) : Le FPR organise plusieurs incursions dans les régions de Ruhengeri et Byumba (+Dialogue n°148, 89).

(31 juillet) : Le cartel MDR- PSD- PDC se formalise et s’étend au PL. Ces quatre partis créent un « Comité de concertation des partis politiques démocratiques » (+ Reytjens, 1994, 108).

(5 août) : Le FPR attaque la commune de Muvumba dans le Mutara. 8 cammionettes et un camion de commerçant sont incendiés, mais l’attaque ne fait aucune victime (+Dialogue, n°149, 85).

(13 octobre) : Sylvestre Nsanzimana, ministre de la Justice (MRNDD) est nommé Premier Ministre, le poste étant créé pour l’occasion. Il tente de former un nouveau gouvernement (++ Guichaoua, 1995, 508 ; Reyntjens, 1994, 109)

(7 novembre) : Dans la nuit, des familles tutsis sont attaqués dans la commune de Murambi

(17 novembre) : Une première manifestation d’opposition est autorisée au Rwanda : 10 000 personnes marchent dans Kigali (+ Reytnjens, 1994, 111)

(24 novembre) : En réponse à la manifestation du 17 novembre, des sympathisants du MRNDD manifestent à Kigali contre la tenue d’une conférence nationale.

(30 novembre) : Dans la nuit, le camp des déplacés de guerre de Rwebare, en commune Muvumba, abritant 7000 personnes est attaqué par le FPR. L’attaque tue 19 personnes selon les chiffres officiels (+Dialogue, n° 151, 44).

(1er décembre) : Un communiqué radiodiffusé signé ‘Direction des opérations militaires des FAR’ accuse le FPR de se servir de journaux et de parti politiques pour « mécontenter la population et l’amener à se révolter contre le gouvernement en place » (+Dialogue n°151, 45).

(7 décembre) : Dans la nuit, le FPR attaque le dispensaire de Nyarurema (+Dialogue n°151, 44).

(10 décembre) : Le FPR attaque les réfugiés de l’école secondaire de Rushaki mais ne fait pas de victime (+Dialogue, n°151, 44).

(12 décembre) : Le FPR attaque Kizinga, commune Kiyombe et tue 17 militaires rwandais (+Dialogue, n°151, 44).

(18 décembre) : Le FPR attaque Gatunda, 25 civils sont tués (Dialogue, n°151, 44).

(30 décembre) : Un nouveau gouvernement est formé sous la direction de Sylvestre Nsanzimana. A part un ministre du PDC, le gouvernement n’est constitué que de membres du MRNDD (+ Reyntjens, 1994, 110). Les partis du comité de concertation déclarent leur défiance vis- à- vis du nouveau gouvernement et demandent à leurs adhérents d’intensifier le recrutement de nouveaux membres (+ Reyntjens, 1994, 111)

(8 janvier) : A Kigali, une manifestation organisée par le ‘comité de concertation’ (MDR, PL, PSD, PSR) en opposition au nouveau gouvernement Nsanzimana réunit selon ses organisateurs entre 60 000 et 100 000 personnes (++Dialogue, n° 152, 54 ; Reyntjens, 1994, 111). Des affrontements ont lieu avec la police (+Bertrand, 2000, 265).

(11 janvier) : L’opposition manifeste à Butare (+Bertrand, 2000, 265).

(15 janvier) : Des combats opposent les FAR au FPR dans les communes de Muvumba, Kiyombe et Butaro (+Dialogue, n°152, 53). A Kigali, une manifestation de l’opposition est interdite par le préfet. Le PSD s’en désolidarise et est exclu du comité de concertation. La manifestation est dispersée par les forces de l’ordre, plusieurs manifestants sont blessés. Le PDC menace de quitter le gouvernement si celui- ci n’est pas ouvert à l’ensemble de l’opposition avant la fin janvier (+ Reyntjens, 1994, 111).

(3 février) : Le lieutenant- colonel Chollet, responsable du DAMI- Panda est nommé conseiller du Président de la république rwandaise, et conseiller du chef d’Etat Major des FAR. Il aurait assumé dans les faits le commandement opérationnel de l’armée rwandaise (Lanotte, 2007, 157- 158). Le poste est scindé en deux à sa succession en mars 1992 : le lieutenant colonel Jean- Louis Nabias reprend le commandement du DAMI, tandis que le lieutenant- colonel Maurin devient le principal conseiller des FAR (+Lanotte, 2007, 159)

(11 février) : Les négociations entre le MRNDD et les partis d’opposition reprennent (+ Reyntjens, 1994, 111).

(9 mars) : Un camion de l’entreprise COLAS saute sur une mine à Kigali, sans faire de victime (+Dialogue, n° 154, 56).

(10 mars) : Suite à la diffusion d’un tract annonçant l’assassinat de 20 personnalités hutu, des massacres sont organisés dans le Bugesera (communes de Kanzenze, Ngenda et Gashora), mais aussi en commune de Mbogo (Kigali), Sake (Kibungo), Kivumu (Kibuye) : des centaines de tutsis et de membres des partis d’opposition sont tués, leurs maisons sont brulées, près de 15000 personnes sont déplacées (+Reyntjens, 1994, 184) l’état de siège est instauré, notamment dans les communes de Kanzenze et Gashora (++Chrétien, 2003, 285 ; Guichaoua, 1995, 509). Antonia Locatelli, volontaire italienne vivant dans le Bugesera est assassinée à l’occasion de ces massacres qu’elle avait dénoncés (+CIDH, 1993, 46). A Kibilira, 5 personnes sont tuées (+CIDH, 1993, 19).

(13 mars) : Les partis politiques d’opposition (MDR, PL, PSD, MRNDD, PDC) publient un protocole d’entente en sept points comprenant la négiciation de la paix, le règlement du problème des réfugiés et l’organisation d’élections générales (++ Reyntjens, 1994, 113 ; Guichaoua, 1995, 509).

(20 mars) : Une bombe explose dans un minibus en gare routière de Kigali, tuant une personne (+Dialogue, n° 154, 56).

(2 avril) : Dismas Nsengiyarmye (MDR) est nommé Premier ministre (+ Reyntjens, 1994, 112).

(16 avril) : Le premier gouvernement de transition est mis en place. Le MRNDD y conserve 9 ministères sur 19 (++Guichaoua, 1995, 509 ; Reyntjens, 1994, 112).

(22 avril) : Le président Juvénal Habyarimana quitte son poste de chef des armées pour être désigné candidat aux prochaines élections présidentielles (+Bertrand, 2000, 266).

(25 avril) : Une bombe explose à la gare routière de Kigali (+Guichaoua, 1995, p. 510)

(27 avril) : Ferdinand Nahimana est limogé de son poste de directeur de l’ORINFOR (+ Guichaoua, 1995, 510)

(1er mai) : Une camionnette transportant une quarantaine de personnes près du centre commercial de Ruhango explose, tuant 17 personnes (+Dialogue, n°156, 56).

(8 mai) : Une vingtaine d’individus armés de grenades, machettes et gourdins se présentent chez le ministre de l’Education Agathe Uwiligiyimana et la rouent de coups (++Dialogue, n°156, 57 ; Bertrand, 2000, 266)

(14 mai) : Dans la nuit, le FPR attaque l’îlot Vumage dans le marais de Rugenzi, tuant 18 personnes (+Dialogue, n°156, 54)

(29 mai) : Une mutinerie de militaires à Ruhengeri, Gisenyi et Kibuye fait 20 morts et 30 blessés, suite à l’annonce par le Premier Ministre d’une future démobilisation et de l’emploi des démobilisés dans l’assainissement des marais (+++Guichaoua, 1995, 510 ; Dialogue n° 157, 46 ; Reyntjens, 1994, 117). Le FPR entame des pourparlers de paix entre avec les partis d’opposition MDR, PSD, PL à Bruxelles (+Bertrand, 2000, 266)

(30 mai) : Le 64ième bataillon des FAR à Gisenyi se mutine: 10 personnes sont tuées et 70 millions de francs sont volés à des commerçants (++ Guichaoua, 1995, 510 ; CIDH, 1993, 61)

(5 juin) : Le FPR attaque Byumba. Au cours des jours suivants, 39 civils sont assassinés par le FPR dans les secteurs de Cyondo et Gatalima en commune de Kiyombe (+Dialogue, n°157, 47).

(6 juin) : A Byumba, les FAR se mutinent après le retrait du FPR (+CIDH, 1993, 61)

(10 juin) : La France envoie des renforts du 8è Régiment de Parachutiste d’Infanterie de Marine (Ripma) pour soutenir les FAR, bousculées à Byumba(++Braud, 2005, 365 ; MIAN, 1998, 26).

(11 juin) : Les chefs d’Etat major de l’armée Laurent Serubuga (membre de l’Akazu) et de la gendarmerie Rwagafilita, incapables de mettre fin aux mutineries et exactions de l’armée sont mis à la retraite, ainsi que de nombreux officiers supérieurs (+++Guichaoua, 1995, 510 ; Dialogue n°157, 54 ; Reyntjens, 1994, 118).

(12 juin) : Pour la seconde fois, le franc rwandais est dévalué et perd 17,6% de sa valeur.

(12 juillet) : Le gouvernement rwandais et le FPR signent un cessez- le- feu à Arusha, qui doit entrer en vigueur le 31 juillet (+++HRW, 1999, 117 ; Reyntjens, 1994, 309 ; Bertrand, 2000, 266).

(18 août) : Le protocole d’accord, relatif à l’Etat de droit, est signé à Arusha (+++HRW, 1999, 117 ; Reyntjens, 1994, 309 ; Bertrand, 2000, 266).

(20 août) : Des partisans du MRND et de la CDR massacrent plusieurs dizaines de tutsis et d’opposants à Kibuye (+HRW, 1999, 117).

(26 août) : Un avenant est ajouté à l’accord particulier d’assistance militaire entre la France et le Rwanda du 18 juillet 1975 qui ne concernait que la gendarmerie et est étendu à l’ensemble des forces armées (+MIAN, 1998, 94).

(17 septembre) : Le directeur de cabinet de la présidence demande par lettre que la délégation du gouvernement aux négociations d’Arusha soit rappellée à Kigali (+Bertrand, 2000, 267)

(21 septembre) : La police abat à bout portant un membre du PSD à Kigali (+Dialogue, n°160, 52). Le colonel Déogratias Nsabimana envoie à ses subordonnés un memorandum contenant les conclusions d’une commission constituée en décembre 1991 réunissant dix officiers chargés de la « définition de l’ennemi ». Cette commission désigne explicitement comme ennemi principal les tutsis rwandais « de l’intérieur ou de l’extérieur » (+HRW, 1999, 78).

(18 octobre) : Straton Byabagamba président du PL en commune Kanombe, est assassiné par des membres de la CDR (+Dialogue, n°161, 56). La CDR et les Interahamwe organisent une marche d’opposition commune au gouvernement Nsengiyaremye et aux pourparlers d’Arusha (+Bertrand, 2000, 267).

(19 octobre) : Le ministère de la Défense rwandais achète à l’Afrique du Sud un stock d’armes et de munitions (20 000 fusils R- 4, 20 000 grenades…) d’une valeur de 5,9 millions de dollars (+HRW, 1999, 118).

(21 octobre) : Dans la nuit, des militaires du camp Kanombe, à proximité de Kigali, se mutinent (+ Reyntjens, 1994, 118).

(26 octobre) : A Kigali, le MRNDD organise une marche de soutien aux Forces Armées Rwandaises. Lors d’une déclaration radiodiffusée, le Président Habyarimana affirme soutenir les Accords d’Arusha (+Bertrand, 2000, 267)

(30 octobre) : La première partie du protocole relatif au partage du pouvoir est signée à Arusha (++HRW, 1999, p. 117 ; Reyntjens, 1994, 309)

(15 novembre) : Au cours d’un meeting organisé à Ruhengeri, Juvénal Habyarimana qualifie les accords d’Arusha de « chiffons de papier » et vante l’action des milices Interahamwe (+++AR, 1995, 30 ; Bertrand, 2000, 267 ; Reyntjens, 1994, 119)

(22 novembre) : A Kabaya (préfecture de Gisenyi), Léon Mugesera (vice- président du MRNDD pour la préfecture de Gisenyi et fonctionnaire au ministère de la Famille et de la promotion féminine), réclame le renvoi des tutsis en Ethiopie par la rivière Nyabarongo (+++AR, 1995, ; HRW, 1999, 103- 105, Reyntjens, 1994, 119)

(29 novembre) : Le Frère François Cardinal des Frères de l’instruction chrétienne est assassiné à Kigali par un commando de 6 personnes dont 2 en tenue militaire (+Dialogue, n°163, 29)

(30 novembre) : Devant l’impossibilité de faire arrêter Léon Mugesera suite à son discours du 22 novembre, Stanislas Mbonampeka, ministre de la justice, démissione. Le ministère de la justice reste sans titulaire jusqu’en juillet 1993 (+ Reyntjens, 1994, 120).

(24 décembre) : Un attentat à la bombe a lieu au dancing ‘Kigali night’ (+Dialogue, n° 163, 42)

(31 décembre) : Les mouvements de jeunesse du MRNDD et de la CDR bloquent les principales artères menant à Kigali pour la journée (+Dialogue, n°163, 42).

1993 (7- 21 janvier) : Une commission internationale d’enquête sur les violations des droits de l’homme visite le pays (+Reyntjens, 1994, 309).

(9 janvier) : La seconde partie du protocole relatif au partage du pouvoir, incluant la mise en place d’un calendrier de transition, est signée à Arusha (++HRW, 1999, 118 ; Reyntjens, 1994, 309).

(21- 26 janvier) : Des massacres identiques à ceux de mars 1992 dans le Bugesera, sont organisés dans le nord du pays par le MRND et la CDR (+++Chrétien, 2003, 285 ; Guichaoua, 1995, 511 ; Reyntjens, 1994, 192) et font environ 300 victimes (+Reyntjens, 1994, 309).

(25 janvier) : Juvénal Habyarimana dénonce les accords qui viennent d’être signés à Arusha dans un discours officiel (+Reyntjens, 1994, 205).

(8 février) : Le FPR attaque les régions de Byumba et Ruhengeri en réponse aux massacres de janvier. L’offensive n’est arrêtée qu’à 30 km de la capitale, permettant ainsi au FPR de doubler la surface du territoire qu’il occupait jusqu’à présent. Un million de déplacés s’installent autour de Kigali (+++Guichaoua, 1995, 511 ; AR, 1995, 21 ; Reyntjens, 1994, 205). A Ruhengeri, plusieurs centaines de civils sont tués par des soldats du FPR (+HRW, 1999, 817).

(9 février) : En réaction à l’offensive du FPR, la présence française dans le cadre du dispositif Noroît est renforcée de 150 hommes (+Lanotte, 2007, 144).

(20 février) : Devant l’avancée du FPR vers Kigali, un second détachement de renfort français (détachement Chimère), fort de 250 hommes supplémentaires est chargé d’apporter une « assistance opérationnelle » aux FAR –opération Birunga (+Lanotte, 2007, 144).

(28 février) : Le ministre français de la coopération Marcel Debarge visite Kigali et appelle à la création d’un « front commun hutu » (+HRW, 1999, 136).

(2 mars) : Le président Habyarimana réunit à Kigali le MRNDD, la CDR, sept des dix petits partis créés depuis 1991, ainsi que des représentants des quatre grands partis d’opposition.

(7 mars) : Un nouveau cessez- le- feu est signé à Dar- Es- Salaam (++AR, 1995, 34 ; Reyntjens, 1994, 310). Il entre en vigueur le 15 mars.

(17 mars) : Mémorandum des partis MDR, PSD, PDC et PL sur les blocages du président Habyarimana.

(30 mars) : Juvénal Habyarimana démissione de ses fonctions de Président du MRNDD (+Reyntjens, 1994, 120).

(7 avril) : 35 bourgmestres, essentiellement MRNDD et MDR, sont nommés par le Conseil de Gouvernement.

(16 avril) : Le gouvernement de Dismas Nsengiyaremye est reconduit pour trois mois (++ Bertrand, 2000, 268 ; Reyntjens, 1994, 122 )

(19 avril) : Une bombe explose sur le marché de Butare, faisant une vingtaine de blessés (+Dialogue, n°167, 54).

(22 avril) : Une bombe explose à la poste centrale de Kigali et fait quinze blessés (+Dialogue, n°167, 54).

(13 mai) : Mathieu Ngirumpatse devient président du MRNDD (+ Reyntjens, 1994, 120).

(18 mai) : Emmanuel Gapyisi, responsable du MDR dans la préfecture de Gikongoro, gendre de Grégoire Kayibanda, initiateur du ‘Forum paix et démocratie’, visant à rassembler les opposants à la fois au FPR et à Juvénal Habyarimana, est assassiné (++HRW, 1999, 137 ; Reyntjens, 1994, 121).

(9 juin) : Le protocole sur le rapatriement des réfugiés et la réinstallation des personnes déplacées est signé à Arusha (+Reyntjens, 1994, 310).

(22 juin) : Le conseil de sécurité adopte la résolution 846 créant une Mission d’observateurs des Nations Unies en Ouganda/Rwanda (MONUOR). La résolution prévoit le déploiement de 81 observateurs et 24 fonctionnaires en Ouganda, à proximité de la frontière rwandaise (+ Guichaoua, 1995, 511). A Kigali, le gouvernement refuse la proposition du MDR de maintenir Dismas Nsengiyaremye au poste de Premier ministre pour une nouvelle période transitoire (+ Reyntjens, 1994, 122)

(3 juillet) : le MRNDD tient un congrès extraordinaire où les divisions apparaissent de plus en plus importantes (++Bertrand, 2000, 268 ; Guichaoua, 1995, 511).

(6 juillet) : Une bombe explose au marché de Nyarugenge à Kigali.

(8 juillet) : Lancement des programmes de la RTLM, officiellement libre et commerciale.

(1 juillet) : Les leaders de l’opposition rejettent la candidature de Dismas Nsengiyaremye et acceptent celle d’Agathe Uwilingiyimana.

(17 juillet) : Juvénal Habyarimana nomme Agathe Uwilingiyimana, membre du MDR, au poste de Premier ministre (+ Reyntjens, 1994, 123). Le bureau politique du MDR conteste toutefois la

présentation de la candidature d’Agathe Uwilingiyimana par Faustin Twagiramungu et décide de les suspendre tous les deux du parti (+ Reytjens, 1994, 123).

(18 juillet) : Le nouveau gouvernement, dirigé par Agathe Uwilingiyimana, entre en fonction (++HRW, 1999, 140 ; Guichaoua, 1995, 511). Alexis Nsabimana, ancien représentant du MDR au Benelux et proche du forum Paix et démocratie initié par Emmanuel Gapyisi crée le Parti du Renouveau Démocratique - PRD (+ Reyntjens, 1994, 123).

(20 juillet) : Désavoué par son président pour la nomination du Premier ministre, le MDR propose la candidature de Jean Kambanda au poste de Premier ministre du gouvernement de transition à base élargie (GTBE) issu des Accords d’Arusha. Dans une lettre à Juvénal Habyarimana et à l’insu de son propre parti, Faustin Twagiramungu, qui s’est autodésigné à ce poste, annonce qu’il sera le premier ministre du GTBE (+ Reynjtens, 1994, 123)

(23 juillet) : Lors du congrès extraordinaire du MDR à Kabusunzu, Faustin Twagiramungu et Agathe Uwilingiyimana sont exclus du parti (+ Guichaoua, 1995, 511 ; Reynjtens, 1994, 123).

(30 juillet) : Estimant sa sécurité menacée, Dismas Nsengiyaremye quitte le Rwanda.

(3 août) : Le protocole relatif à l’intégration des forces armées est signé à Arusha (+Reyntjens, 1994, 310)

(4 août) : L’ensemble des accords de paix d’Arusha sont signés. Ils prévoient un gouvernement de transition au sein duquel 5 ministères sur 21 sont attribués au FPR. Faustin Twagiramungu est désigné comme Premier ministre du Gouvernement de Transition à Base Elargie (GTBE).

(21 août) : Fidèle Rwambuka, ancien bourgmestre de Kanzenze et organisateur des violence de mars 1992 dans le Bugesera est tué dans des circonstances non- élucidées (++ Guichaoua, 1995, 511 ; Reyntjens, 1994, 187).

(5 octobre) : La résolution 872 du conseil de sécurité des Nations Unies crée la Mission de Nations Unies pour l’Assistance au Rwanda (MINUAR), forte de 4157 hommes : 3792 militaires, 306 observateurs militaires et 59 policiers civils (++HRW, 1999, 158 ; Braud, 2001, 770)

(18 octobre) : A Kigali, une manifestation de la CDR est organisée pour protester contre les accords d’Arusha.

(21 octobre) : Au Burundi, le Président Melchior Ndadaye est assassiné. Dans les semaines qui suivent, fuyant les massacres qui ensanglantent le nord de leur pays, environ 300 000 réfugiés burundais pénètrent au Rwanda, s’installant essentiellement à Butare et Gikongoro (+HRW, 1999, 163)

(23 octobre) : A Kigali, une ‘ marche de soutien au peuple burundais’ est organisée, au cours de laquelle un appel en faveur du Hutu Power est lancé (+Bertrand, 2000, 269).

(30 octobre) : Une commission de l’armée rwandaise envisage la création d’une force « d’autodéfense civile » (+HRW, 1999, 325)

(1er novembre) : La MINUAR entame son déploiement au Rwanda (+Reyntjens, 1994, 311).

(5 novembre) : Le MDR Power manifeste à Kigali contre les accords d’Arusha et la présence belge au Rwanda (+Bertrand, 2000, 269).

(13 novembre) : Un congrès extraordinaire du PL élit un nouveau comité exécutif parallèle au comité existant et consacre la division du parti et la naissance de son aile power (+Dialogue, n°172, 56- 57). Le PSD et le PDC connaissent les mêmes scissions (+Bertrand, 2000, 269).

(17 novembre) : Dans les communes de Nkumba, Kidaho, Cyeru et Nyamugali (préfecture de Ruhengeri) des agresseurs non identifiés tuent dans la nuit 37 personnes, y compris des responsables locaux (++HRW, 1999, 171 ; Dialogue, n°172, 56)

(26 novembre) : Un camion belge de la Croix- Rouge est visé par des soldats des FAR et saute sur une mine (+HRW, 1999, 172)

(29 novembre) : 19 personnes sont assassinées au cours de la nuit à Mutura (préfecture de Gisenyi), les assassins ne sont pas identifiés (++HRW, 1999, 172 ; Dialogue, n°172, 56).

(2 décembre) : Une patrouille de la MINUAR est attaquée par des combattants munis d’une mitrailleuse lourde, dans le nord du Rwanda (+HRW, 1999, 173).

(3 décembre) : Le ministère des Affaires Etrangère Français annonce le retrait du Rwanda du détachement Noroît ainsi que du DAMI Panda, conformément aux dispositions des accords d’Arusha. Officiellement, la présence militaire française est réduite 24 coopérants militaires, chargés de l’Assistance militaire technique (+Lanotte, 2007, 259).

(20 décembre) : La faction Power du PL, dirigée par Justin Mugenzi, organise son premier congrès (+Guichaoua, 1995, 512).

(28 décembre) : Comme prévu par les accords d’Arusha, un contingent du FPR entre à Kigali et s’installe dans les locaux du CND (+Guichaoua, 1995, 512).

(31 décembre) : Le mandat de président élu de Juvénal Habyarimana s’achève officiellement.

1994 (5 janvier) : Le Président Habyarimana est officiellement investi, mais la mise en place du gouvernement et de la nouvelle assemblée est reportée (+Bertrand, 2000, 270). L’ambassadeur de Tanzanie au Rwanda est agressé par une foule de partisans de la CDR en raison de son soutien aux accords de paix (+HRW, 1999, 176)

(11 janvier) : Informé par un ancien responsable Interahamwe, le général Dallaire avertit les Nations Unies à New York de l’existence d’un plan d’assassinat systématique de la population tutsi et des opposants à Juvénal Habyarimana et au Hutu Power. Une structure, reposant essentiellement sur les milices Interahamwe est prête pour mettre ce plan en oeuvre. Dallaire demande l’autorisation de mettre en oeuvre des opérations de fouille et de désarmement (++Dallaire, 2004, 142- 151 ; Reyntjens, 1995, 60)

(16 janvier) : Quatre à cinq mille partisans du MRNDD, se réunissent au stade de Nyamirambo de Kigali. La plupart d’entre eux ne sont pas originaires de la ville. Des armes leur sont distribuées (+HRW, 1999,184). Des membres du MDR- Power et du PL Mugenzi sont présents (+Bertrand, 2000, 270)

(20 janvier) : Justin Mugenzi, président du Parti Libéral, favorable au Hutu Power, est victime d’une tentative d’assassinat (+HRW, 1999, 185)

(24 janvier) : A la suite d’un attentat à l’explosif contre une maison à Kigali, des Interahamwe sont arrêtés. D’autres membres de la milice déclenchent une émeute. Les casques bleus belges chargés de garder la résidence de Jacques Roger Booh Booh essuient des tirs (+HRW, 1999, 186)

(30 janvier) : Malgré l’organisation de 924 patrouilles mobiles, de 320 patrouilles à pied et l’installation de 306 postes de contrôle, la MINUAR n’a pu trouver que neuf armes au sein la population (+HRW, 1999, 187)

(31 janvier) : Une grenade est lancée sur le quartier général de la MINUAR (+HRW, 1999, 187)

(20 février) : Faustin Twagiramungu, Premier ministre, est victime d’une tentative d’assassinat au cours de laquelle l’un de ses gardes du corps est tué (+HRW, 1999, 192)

(21 février) : Félicien Gatabazi, président du PSD, est assassiné (+HRW, 1999, 192). Une enquête de la police civile de la MINUAR identifie parmi les commanditaires du meurtre le capitaine Pascal Simbikangwa, beau- frère du colonel Sagatwa, Alphonse Ntirivamunda, gendre de Juvénal Habyarimana et un membre du PSD rival de Gatabazi, Emile Nyungura (+Reyntjens, 1995, 61)

(22 février) : Martin Bucyana, président de la CDR est tué par la foule à Butare, en réponse au meurtre de Félicien Gatabazi. Un convoi de la MINUAR escortant le FPR est attaqué à la grenade : un soldat du FPR est tué (+HRW, 1999, 192).

(22- 26 février) : 70 personnes sont assassinées à Kigali, par des Interahamwe (+HRW, 1999, 193)

(18 mars) : Faustin Twagiramungu communique la composition de son gouvernement.

(30 mars) : Une seconde commission de l’armée rwandaise examine l’organisation de « l’autodéfense civile » (HRW, 1999, 325).

(31 mars) : Alphonse Ingabire, chef opérationnel de la CDR, est assassiné. En représailles, des membres de la CDR tuent un membre du PSD et en blessent trois autres (+HRW, 1999, 199)

(avril) : 2000 miliciens et 7000 membres des FAR sont présents à Kigali (+HRW, 1999, 213). Le FPR dispose quant à lui du soutien de 3600 à 7200 personnes sur tout le Rwanda, dont entre 700 et 1400 à Kigali. Contrairement aux miliciens, les soutiens du FPR sont très peu armés (+HRW, 1999, 214).

(4 avril) : Lors d’une réception organisée pour célébrer la fête nationale du Sénégal et en présence de Roméo Dallaire, Luc Marchal et Jacques Roger Booh- Booh, Théoneste Bagosora déclare que « la seule solution plausible pour le Rwanda serait l’extermination des tutsis » (+HRW, 1999, 200) A New York, le budget de la MINUAR est formellement approuvé (+HRW, 1999, 158)

L’ATTENTAT (6 AVRIL 1994)

(6 avril) : A 20h22, le Falcon Mystère présidentiel transportant Juvénal Habyarimana, le Président du Burundi Cyprien Ntaryamira, les ministres burundais Bernard Ciza et Cyriaque Simbizi, le général- major Déogratias Nsabimana, chef d’Etat Major des FAR, le Major Thadée Bagaragaza, Juvénal Renzaho, conseiller du président, le docteur Emmanuel Akingeneye, médecin personnel d’Habyarimana mais aussi le Colonel Elie Sagatwa, membre éminent de l’Akazu, chef officieux de la Garde présidentielle et beau frère de Juvénal Habyarimana est abattu peu avant son atterrissage à Kigali. Les douze passagers, dont 3 membres d’équipage français (le pilote Jacky Héraud, le co- pilote Jean- Pierre Minoberry et le navigateur Jean- Michel Perrine) sont tués (++Reyntjens, 1995, 21 ; Eltringham, 2004, 111). Plusieurs hyptohèses ont été émises quant à l’identité des auteurs de l’attentat : - Des éléments radicaux du régime de Juvénal Habyarimana et de l’armée, aidés ou non par des militaires francais (+ Reyntjens, 1995, 20- 32) - Une tentative de coup d’Etat démocratique, menée par les factions non- Power de l’opposition intérieure au MRND soutenue ou non par le FPR (+ Reyntjens, 1995, 33- 38) - Le FPR, soutenu ou non par des militaires belges (+Reytjens, 1995, 38- 44)

A 21 heures, une réunion se tient à l’Etat- Major de l’armée rwandaise, regroupant les principaux officiers, dirigée par Théoneste Bagosora (directeur de cabinet au ministère de la Défense), que rejoint le général Dallaire vers 22 heures.

Les massacres qui débutent la nuit du 6 avril 1994 durent jusqu’à la mi- juillet soit une centaine de jours (+Strauss, 2006, 1), lorsque le FPR contrôle l’ensemble du territoire rwandais. On ne connaîtra jamais le nombre des victimes, qui a fait l’objet de plusieurs estimations.

 

(27 mai) : Les miliciens abandonnent Kigali (+ Guichaoua, 1995, 530).

(10 juin) : Une partie du gouvernement intérimaire se replie sur Gisenyi, tandis que le premier Ministre installe ses quartiers à Murambi, près de Gitarama (+Guichaoua, 1995, 530).

(13 juin) : Le FPR prend Gitarama (+Guichaoua, 1995, 530).

(23 juin) : C’est le début de l’opération Turquoise,

(2 juillet) : A Runda (préfecture de Gitarama), 30 à 40 personnes sont tuées sous les ordres du Major Sam Bigabiro, du FPR (+HRW, 1999, 824). La France décide d’instaurer une Zone Humanitaire Sûre, dans le quart Sud- Ouest du pays.

(3 juillet) : Le FPR et les soldats de Turquoise échangent des coups de feu lors de l’avancée du FPR vers Gikongoro (++ HRW, 1999, 791 ; Guichaoua, 1995, 532). Alors que le FPR se prépare à prendre Butare, les troupes françaises en évacuent par convoi près de 1000 personnes, vers le Burundi et Bukavu (+Lanotte,2007, 437).

(4 juillet) : Le FPR prend Kigali et Butare. Les troupes françaises présentes à Gikongoro reçoivent l’ordre de constituer un front contre l’avancée du FPR (+HRW, 1999, 791). A Kigali, il ne reste que 20 000 survivants tutsis (+Lanotte, 2007, 320).

(5 juillet) : Une Zone Humanitaire Sûre est mise en place dans le quart Sud- Ouest du Rwanda (préfectures de Gikongoro, Cyangugu et Butare) (+Guichaoua, 1995, 532). Les troupes françaises de Turquoise se retirent de Gisenyi (+HRW, 1999, 793)

(6 juillet) : Sous la direction du colonel Rusatira, plusieurs officiers rwandais signataires de l’appel du 12 avril et réfugiés en Zone Humanitaire Sûre, signent la ‘déclaration de Kigeme’ dans laquelle ils condamnent et s’engagent à combattre le génocide et appellent à un cessez- le- feu et à des négociations avec le FPR (+HRW, 1999, 800).

(13 juillet) : Plusieurs centaines de déplacés de sexe masculin, originaires des communes de Ntyazo, Ngenda et Runyinya, disparaissent après avoir été regroupés par le FPR dans les bâtiments du groupe scolaire et de l’école vétérinaire de Butare (+HRW, 1999, 836).

(14 juillet) : Le FPR prend Ruhengeri (+Guichaoua, 1995, 532)

(17 juillet) : Le FPR prend Gisenyi. Faustin Twagiramungu est nommé premier Ministre, selon la procédure prévue par les accords d’Arusha (+Guichaoua, 1995, 532). 600 000 réfugiés ont franchi la frontière zaïroise et s’installent à Goma, malgré la suspension du pont aérien humanitaire après le bombardement de l’aéroport de Goma par le FPR. Les membres du gouvernment intérimaire, emmenant avec eux les réserves de la Banque Centrale, le chef d’Etat major des FAR, le personnel de la radio nationale se réfugient au Zaïre.  (+Guichaoua, 1995, 532).

(18 juillet) : Un cessez- le- feu de facto est déclaré par le FPR (+Guichaoua, 1995, 533). C’est la fin de la guerre.

(22 juillet) : Le nouveau gouvernement rwandais appelle au retour des réfugiés et à la reprise du travail des fonctionnaires (+Guichaoua, 1995, 533).

(15 août) : Le général canadien Guy Toussignant prend la direction de la MINUAR II dont les effectifs atteignent 1624 militaires (sur un effectif de 5500 initialement prévu par le Conseil de Sécurité) (+Guichaoua, 1995, 535).

(21 août) : Les troupes de l’opération Turquoise entament leur retrait (+Guichaoua, 1995, 535).

 

 

MDR

 

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