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Je sais que tous les
Rwandais, qu'ils soient là-bas ou dispersés à travers le monde, ne se
reconnaissent pas nécessairement dans les cérémonies du souvenir organisées par
les autorités rwandaises au cours de cette semaine. Les raisons en sont
multiples et certaines d'entre elles sont tout à fait compréhensibles. Mais dans
mon message adressé aujourd'hui en priorité à tous les Rwandais, je veux
simplement dire que l'heure n'est pas à la polémique mais seulement au souvenir
de tous les morts ; l'heure n'est pas à la division mais bien au ralliement du «
plus jamais ça ! »
En effet, il importe de commémorer le passé douloureux pour éviter qu'il se
répète et parce qu'un pays qui oublie son histoire risque de bâtir son avenir
sur du sable. Au Rwanda plus qu'ailleurs, c'est particulièrement crucial car
victimes et bourreaux sont issus du même pays et l'avenir de ce dernier ne
pourra être réussi que si les adversaires d'hier, les anciens bourreaux et leurs
victimes, acceptent l'idée même de la réconciliation et du dialogue.
Ce n'est certes pas facile car il faut pour cela transcender les
haines, les rancœurs et les sentiments d'injustice et d'abandon.