Ikondera info et Radio Itahuka résument en images les actions des manifestants contre le président Paul Kagame. Le jeu du chat et de la souris a duré 12 heures à Toronto : voir la vidéo.
Rwanda Day à Toronto: Jets de pierres et d’œufs sur le cortège de Kagame
Publié : le 1 octobre 2013 à 0:56 | ParBlaise Linaniye
Ce samedi 28 septembre 2013, le Président rwandais Paul Kagame, était à Toronto au Canada dans le cadre du « Rwanda Day ». Cet événement qui a déjà eu lieu à Londres, Chicago, Paris et Boston a officiellement pour but de motiver les Rwandais vivant à l’extérieur du pays à investir et à s’engager dans le changement socio-économique du Rwanda.
Dans son discours lors du « Rwanda Day », Paul Kagame s’est principalement adressé aux Rwandais vivant au Canada. Ainsi, il a souligné que le Rwanda a au cours des dernières années connu un développement important et ce, en partie grâce à l’aide fournie par le Canada. Il a ajouté qu’afin d’atteindre un développement continu, les Rwandais vivant hors du pays devaient retourner au Rwanda pour qu’ils puissent, avec leur expérience et leur énergie, contribuer au progrès du pays. Le Président a précisé que son but n’était pas seulement le progrès économique, mais que le pays nécessite également l’échange entre Rwandais. D’après lui les autres pays d’Afrique pourraient également profiter du développement du Rwanda.
Bien que ce discours donne l’illusion d’un Président ouvert au dialogue, la réalité est tout autre chose. En effet, le gouvernement de Paul Kagame surveille, intimide et/ou réprime toute voix critique. C’est ainsi, que des journalistes sont assassinés, à l’instar de Jean-Léonard Rugambage et des opposants politiques sont emprisonnés, à l’instar de Bernard Ntaganda, Déogratias Mushayidi et Victoire Ingabire Umuhoza.
L’hôtel Sheraton cède à la pression des manifestants
Suite à cette visite du Président, une manifestation a été organisée par un collectif d’associations originaires de la région des Grands Lacs, dont entre autres, le RiFD(Réseau international des femmes pour la démocratie et la paix), le Congrès rwandais du Canada, des associations congolaisais ainsi que les partis politiques Amahoro Congress et RNC(Rwanda National Congress) . Les organisateurs de la manifestation avaient fait une campagne contre la visite du Président rwandais en adressant des lettres au gouvernement canadien ainsi qu’aux hôtels de Toronto afin que Kagame soit déclaré persona non grata.
L’évènement qui initialement devait se dérouler dans le prestigieux hôtel Sheraton a finalement eu lieu dans un hangar situé dans une banlieue de Toronto, en raison de l’annulation de la réservation par l’hôtel Sheraton. Le prestigieux hôtel ainsi que d’autres hôtels de Toronto auraient cédé à la pression des manifestants, selon plusieurs sources concordantes.
Des militantes du FEMEN ont également protesté contre Kagame
Des militants du groupe féministe FEMEN connu mondialement pour ses protestations contre des faits préoccupants, ont également répondus présents. Deux militantes et un militant ont protesté respectivement sein nus et torse nu en scandant avec les autres manifestants : « Arrêtez les viols au Congo ».
Jets de pierres et d’œufs
La colère et l’exaspération des manifestants se sont exprimées non seulement par des pancartes avec des messages accusant Kagame de menteur, d’assassin ou encore de violeur, mais également par des jets de pierres et d’œufs. Une pierre a même brisé la vitre arrière d’une voiture du cortège présidentiel dès son entrée ; ce véhicule serait selon des témoins présents sur place la voiture de Paul Kagame. Comme lors du « Rwanda Day » à Londres du 18 mai dernier, Kagame a dû entrer par la porte arrière du hangar escorté par un grand contingent de policiers.
Lors de la sortie du Président à la fin de l’évènement, des jets de pierres ont de nouveau fusé de toutes parts, fracassant, selon Perpétue Muramutse du RiFDP, « encore quelques vitres du cortège de Paul Kagame ».
Accusé de crimes de guerres et de crimes contre l’humanité
Les visites de Kagame à l’étranger provoquent de plus en plus d’animosité au sein des communautés issues de la région des Grands Lacs. Plusieurs rapports dont ceux de l’ONU ainsi que d’organisations des droits humains comme Human Rights Watch(HRW) et Amnesty International l’accusent, entre autres, de crimes de guerres, crimes contre l’humanité et de soutien à la rébellion M23 qui sème la terreur à l’Est de la RDC depuis avril 2012.
Blaise
Linaniye
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