Polémique autour du livre de Pierre Péan
Une lettre de Pierre Péan
LE MONDE | 12.01.06 | 14h15 • Mis à jour le
12.01.06 | 14h15
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Anne
BRIGAUDEAU Publié le 09/12 à 08:04 |
Génocide rwandais: Pierre Péan défend Paris | |
La thèse de Pierre Péan dans "Noires fureurs,
blancs menteurs" ? Réhabiliter le rôle de la
France et, surtout, dénoncer l'attitude de Paul Kagame,
l'actuel président -Tutsi- du Rwanda.
Pierre Péan s'en est récemment expliqué à l'AFP : "La France est le seul pays qui a tenté de faire quelque chose et c'est le seul qui se retrouve accusé. La politique de François Mitterrand de 1990 à 1993 n'a pas consisté, comme on le dit, à soutenir le régime hutu de Juvénal Habyarimana mais à essayer de séparer les communautés hutues et tutsies". L'opération Turquoise, "quoique décidée tardivement", a été "une opération véritablement humanitaire. La France n'a pas à rougir de son action". Selon Pierre Péan, l'attentat du 6 avril 1994 contre le président Habyarimana (qui a déclenché le massacre de la minorité tutsie par les Hutus au pouvoir, causant la mort d'environ 800.000 personnes, Tutsis et Hutus) a été commis par "des mercenaires à la solde du FPR" (Front patriotique rwandais, tutsi) de Paul Kagame. Pour l'affirmer, Péan s'appuie notamment sur l'enquête du juge Jean-Louis Bruguière "qui s'apprête à clore son instruction". "Le FPR était prêt à tout pour conquérir le pouvoir à Kigali, y compris à sacrifier Hutus et Tutsis", affirme Péan . Pour lui, ce génocide s'inscrit "dans une guerre civile et régionale ignorée, plus meurtrière encore, voulue depuis 1990". Il regrette que l'histoire se soit figée "dans une version voulue et imposée par le vainqueur: Paul Kagame", très critique contre la France. "J'essaye de montrer, poursuit-il, que les gens de Kagame ont été diaboliquement forts en menant une guerre moderne: d'abord faire parler les armes puis lancer une extraordinaire campagne de désinformation". "Leur cynisme est hallucinant", juge-t-il en relevant que "la plupart des attentats attribués aux extrémistes hutus entre 1990 et 1994 ont été en réalité l'oeuvre du FPR". Dans ces conditions, comment expliquer que la France ait donné l'impression de répondre si "faiblement" à ceux qui l'ont accusée de soutenir les "génocidaires"? "D'abord, estime Pierre Péan, le mot 'génocide' bloque tout le monde, par crainte d'être traité de 'révisionniste' ou "négationniste". Mais l'explication principale vient sans doute de la cohabitation: en 1994, Mitterrand est affaibli, Balladur (alors Premier ministre) ne veut pas se mouiller. Personne ne sait ou ne veut gérer la communication. Après 95, les accusations contre la France s'amplifient mais Chirac ne veut prendre la défense ni de Mitterrand ni de Balladur". "Paul Kagame et tous les blancs menteurs qui l'ont soutenu ont du souci à se faire. Vient le temps où toutes les manipulations (...) seront mises au jour. Kagame et son entourage apparaîtront alors pour ce qu'ils sont, des criminels de guerre doublés de chefs mafieux (...) qui ont déstabilisé pour longtemps l'Afrique centrale et asservi leur propre peuple", conclut-il dans le livre. C'est le 25e ouvrage de Pierre Péan , après, notamment, "Affaires africaines" (1983), "Une jeunesse française" (sur François Mitterrand, 1994) et "La face cachée du Monde" (2003, en collaboration avec Philippe Cohen). ("Noires fureurs, blancs menteurs/Rwanda 1990-1994", éditions Mille et une nuits, 544 pages, 22 euros). ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Helmut Strizek Avant-propos François Soudan a écrit dans Jeune Afrique/L’Intelligent (JAI, N° 2343/4 au 10 décembre 2005, p. 68-72) un article intitulé „Le scandale Péan“ à propos du livre : PÉAN, Pierre. 2005. Noires fureurs, blancs menteurs: Rwanda 1990 - 1994. Paris: Editions des Mille et Une Nuits (Groupe Fayard). ISBN 2-842-05629-8; 544 p. Vu le fait que François Soudan peut passer pour un des « blancs » connaissant bien la politique africaine en général et de la France en particulier et prenant en compte l’influence de cet hebdomadaire en Afrique « francophone »l’article de François Soudan mérite bien une réponse. Pour un homme de sa qualité, il est assez étonnant, au lieu d’informer ses lecteurs sur le contenu du livre de cracher une diatribe qui cache mal son inquiétude vis-à-vis des faits relatés par Péan et d’autres auteurs qui – liste non exhaustive à la fin - ont contribué à l’établissement des faits sur le drame rwandais. Le cadre Étant lecteur régulier de JAI depuis une trentaine d’années, j’ai une certaine idée des contraintes qui influencent F. Soudan quand il écrit sur le Rwanda actuellement. En 1994 on pouvait encore lire de la plume de Géraldine Faes les phrases éclairantes comme : « Les rebelles, de leur côté, mènent à partir de l'Ouganda une lutte à la fois militaire et politique. Ils comprennent, immédiatement, l'importance de l'opinion publique internationale et des médias. Jouant sur la méconnaissance occidentale du Rwanda, ils noircissent à souhait l'image déjà très altérée du président Habyarimana et parviennent - grâce aux relais de la diaspora tutsie - à imposer une image d'eux-mêmes sensiblement idéalisée: mouvement respectueux des droits de l'homme, combattant avec abnégation un régime pourri pour le remplacer par une démocratie fondée sur l'entente entre les régions et la justice sociale. » (JA, N°1753/54 du 11.8.1994, p. 20) Ou encore: «A l'évidence, les chefs du mouvement rebelle ont pris la décision d'attaquer parce qu'ils craignent de perdre à brève échéance, les deux fondements de la légitimité de leur action: lutte contre la dictature et droit de retour au pays.(...) Si l'offensive se solde par un échec, elle radicalise considérablement les positions des différents protagonistes de la scène politique rwandaise. » (JA, N° 1751 du 28.7.1994, p.14). Grosso modo depuis le départ de Géraldine – elle a d’ailleurs, édité le livre d’Abdul Ruzibiza en 2005- JAI suit la « lecture officielle » de l’arrière-fond de la tragédie rwandaise. Cela s’explique probablement par les intérêts Béchir Ben Yahmed, le « grand patron » de JAI. Il est expert des questions de l’Afrique du Nord et suit étonnamment bien les péripéties de la politique américaine avec une sorte d’admiration pour les Clinton. L’Afrique subsaharienne a été confiée pendant longtemps au guinéen Siradou Diallo et depuis un certain temps à François Soudan. Celui-ci doit, cependant, suivre les directives du chef quand ses amis américains souhaitent une certaine interprétation des faits. Quand le ministre des affaires étrangères Warren Christopher était encore en vogue JA a eu même le mérite de faire traduire un discours prononcé par lui le 10 octobre 1996 à Adis Ababa faisant les louanges de la démocratie et condamnant le putsch II de Pierre Buyoya du 25 juillet 1996. Avec l’apparition de Madeleine Albright sur l’avant-scène vers la fin de l’année 1996 la chanson a changé à Washington et la bande de dictateurs militaires, baptisés « nouvelle génération de leaders africains », a reçu la bénédiction de Clinton – et de Béchir Ben Yahmed. La condamnation de Péan et des autres « révisionnistes » détectés par François Soudan laisse néanmoins l’impression qu’il éprouve un grand malaise de poursuivre la „lecture officielle“ béatifiée depuis la création du Tribunal à Arusha. En principe JAI ne devrait pas être content de Kagamé qui s’est joint à la « coalition of the willing » en Iraq tandis que Ben Yahmed condamne cette politique du parti républicain américain. Mais sous l’influence des Clinton qui ont un grand intérêt au maintien de la « lecture officielle », JAI s’avère fidèle à « la thèse de la planification ». Concernant la méthode de F. Soudan on peut constater qu’il utilise une astuce bien connue quand il manque d’arguments: Il dit que tout cela est connu depuis longtemps, pour suggérer que ces arguments n’ont pas de valeur parce que la communauté internationale ne les a pas pris en considération. Qu’est-ce que François Soudan reproche à Pierre Péan et alii ? F. Soudan nous donne une indication sur ses reproches
fondamentaux dans les titres des différentes parties de
l’article : - Réhabiliter la France et son armée Suivons cet ordre. Réhabilitation de la France et de son armée ? Si jamais F. Soudan est d’avis que les détracteurs de la France comme Patrick de Saint-Exupéry, Jean Carbonare, Pascal Krop, François-Xavier Verschave, Jean-Pierre Chrétien et - dans un moindre degré - Claudine Vidal et André Guichaoua ont raison d’accuser François Mitterrand et l’armée française d’avoir contribué délibérément à préparer un génocide, il est obligé de critiquer Pierre Péan puisque celui-ci démontre qu’une telle analyse de la politique française au Rwanda à partir du lancement de l’opération Noroît en 1990 ne tient pas debout. Sans vraiment se baser sur le livre de Bernard Lugan « François Mitterrand, l'armée française et le Rwanda » Péan arrive après une analyse méticuleuse à la même conclusion que ce professeur politiquement si éloigné de lui : On peut critiquer l’engagement français au Rwanda - et encore davantage le désengagement précipité en décembre 1993 par le gouvernement Balladur - , mais on ne peut en aucun cas reprocher à l’armée française d’avoir eu l’intention de favoriser un génocide et encore moins d’être impliquée dans son exécution. Tous les deux ne prennent pas – selon moi – assez en considération la décision néfaste du gouvernement Balladur de ne pas utiliser son droit de veto au Conseil de Sécurité le 21 avril 1994 par laquelle de fait et en connaissance de cause les Nations Unies ont sacrifié sous la pression de l’administration Clinton et – entre autres - de Lady Chalker, à l’époque ministre britannique de la coopération, les tutsi de l’intérieur. (F. Soudan n’en parle pas.) C’est à ce moment que le génocide a été « planifié » et non pas par le régime Habyarimana selon la théorie avancée par Gasana Ndoba, Jean Carbonare, Erich Gillet, Philippe Dahinden, William Schabas et Alison Des Forges. Toutes ces personnes sont impliquées dans la constitution de la « Commission Internationale d’Enquête » qui a préfabriqué en janvier 1993 la théorie de la planification d’un génocide par le régime de Habyarimana en collaboration avec la France pour parer aux cruautés qui suivraient forcément l’essai du FPR de prendre le pouvoir par le biais de son attaque du 8 février 1993. Un point fort du livre est le chapitre 24 titré « Bisesero, ou l’inavouable manipulation ». Il faut désormais du courage pour affirmer que Patrick de Saint-Exupéry a bien décrit ce qui s’est passé près de Kibuye lors de « l’Opération turquoise » en 1994 dans son livre de 2004 « L’inavouable. La France au Rwanda ». Concernant l’Opération turquoise, il ne faut jamais oublier que la France a signalé au FPR que cette action n’empêcherait pas sa victoire militaire. Prenons Bruce Jones comme témoin qui a écrit : « Gérard Prunier, East Africa adviser to the Socialist Party in France and a onetime active ally of Museveni’s NRA, was sent to Mulindi and Kigali to negotiate with the RPF. Prunier’s message was the Opération Turquoise would not interfere with the RPF’s war outside Zone Turquoise and that the RPF could profitably stay clear of engaging the French. » Jones confirme que le FPR a bien compris le message : « According to Prunier, who handled the negotiations, RPF members quickly came to realize that (France)…. did not intend to attack them and that they could avoid a high-cost battle simply by staying out of Turquoise-occupied territory. » (JONES, Bruce D. 2001. Peacemaking in Rwanda: the dynamics of failure. London and Boulder, Col. ; ISBN 1-55587-994-2; p. 43 et p 125 ). Péan a le grand mérite de prouver incontestablement que le fameux « témoin » Jean-Pierre est un agent du FPR. Le Rapport Carlsson qui s’est basé avant tout sur ce « témoin » de la planification d’un génocide est devenu maculature. Il s’avère que Kofi Annan - tout en connaissant la vérité - s’est excusé à Kigali sur des bases fausses de son « inactivité » pour empêcher le génocide ! Et que fait maintenant Philipe Gourevitch dont le best-seller « We Wish To Inform You That Tomorrow We Will Be Killed With Our Families. Stories From Rwanda » repose essentiellement sur « l’aveu » de ce « Jean-Pierr » relaté dans le fax codé du Général Dallaire du 11 janvier 1993 ou apparaît pour la première fois l’idée que le régime Habyarimana serait à la base de la planification d’un génocide anti-tutsi ? Onana révèle en plus que le télégramme codé pourrait être – au moins partiellement – un faux. Il prouve que l’original de ce télégramme codé n’existe pas et que toute la théorie qui en découle est basée sur une copie ! (Onana se trompe malheureusement quand il dit que le télégramme surgit seulement en 1997. Dans le livre de Filip Reyntjens de 1995 « Trois jours qui ont fait basculer l’histoire » le télégramme est reproduit en annexe. Mais cela ne prouve pas que la copie n’est pas falsifiée. Reyntjens aurait pu être utilisé déjà en 1995 comme « porteur crédible » d’un mensonge.) Une remarque personnelle me soit permise : Tous les auteurs - pro- et anti-Mitterrand confondus – n’arrivent pas à expliquer le comportement étrange des différents gouvernements français concernant l’attentat du 6 avril 1994. Pourquoi la France n’a-t-elle pas entrepris une investigation digne de ce nom lors de la Commission d’information de l’Assemblée Nationale ? (Je maintiens cette affirmation bien que Claudine Vidal essaye de me convaincre que le chapitre s’y référant dans le Rapport de l’Assemblée Nationale serait une « enquête ».) Mais ce qui est plus grave : Pourquoi Chirac empêche-t-il la publication du Rapport Bruguière qui prouve sur base de beaucoup de témoignages – entre autres de Ruzibiza – la responsabilité de Paul Kagamé pour ce crime de terrorisme international ? Et pourquoi ce jeu incompréhensible concernant le procès intentionné par six rescapés contre l’armée française ? Cela serait une bonne occasion de rejeter ces accusations. Ma question: En empêchant les services secrets militaires et civils de témoigner devant les différentes instances, est-ce qu’on veut cacher que ces services savaient beaucoup plus sur la préparation de l’attentat astucieux du 6 avril 1994 que « le secret d’Etat » peut admettre ? Absoudre Habyarimana et ses proches ? En ce qui concerne Péan, ce reproche n’est pas justifié. N’a-t-il pas raison de dénoncer par exemple le mensonge de la plantation de cannabis apparentant aux fils de Habyarimana et de Mitterrand que Gérard Prunier a mis au monde ? Le livre fait apparaître les avis nuancés de l’entourage de Mitterrand concernant le régime militaire usé du Général Habyarimana. Mais de là à favoriser un régime des nostalgiques tutsi est un pas que Mitterrand ne voulait pas franchir. Avec Péan on peut se poser la question de savoir pourquoi Mitterrand n’a pas réagi plus fermement quand Jean Carbonare, ce nostalgique des guerres de libération nationale et président de l’ONG SURVIE en revenant du Rwanda après avoir accompagné la fameuse « Commission d’enquête (voir infra) en janvier 1993 a accusé dans une émission de « Antenne 2 » du 28 janvier 1993 sur base des mensonges de Janvier Afrika le régime Habyarimana et le gouvernement de coalition de préparer avec le soutien de la France un génocide contre la population tutsi. De dire la vérité sur les affinités de Jean Carbonare avec le FPR dont la diabolisation du Président rwandais était la pièce maîtresse de sa stratégie n’est pas une absolution pour Habyarimana. F. Soudan se met du côté de « la lecture officielle » quand il réfute la dialectique bien développée par Péan entre la tactique du FPR – confirmée par Ruzibiza – et les réactions du « camp hutu ». Il nous fait croire que Kagamé ne savait pas ce qu’il faisait. Le témoignage du Général Dallaire est clair. « Kagame aurait été averti par un ministre du gouvernement qu'en cas de reprise de la guerre les Tutsis seraient massacrés et il lui aurait répondu que les morts seraient considérés comme "du prix à payer", c'est à dire comme "des sacrifices", selon la déposition du général canadien.“ (Agence Hirondelle, 28.1.2004) Qui dit mieux ? Tout cela serait la faute de Habyarimana ? Diaboliser les Tutsis ? Ce reproche est vite fait quand on essaie de décrire la
stratégie cynique du FPR. J’en ai dû faire des expériences
personnelles dans ce sens. Mais d’affirmer que Kagamé est
responsable d’une telle stratégie n’est pas un acte de
diabolisation des tutsi. La valeur de source historique du livre
de Ruzibiza est incontestable. Au plus tard après cette
publication – d’autres dissidents tutsi ont témoigné les mêmes
faits moins détaillés – on ne peut plus nier le témoignage
de Déus Kagiraneza devant le Sénat belge le 1er mars 2002 :
« C'est donc un calcul politicien qui a donné lieu au
sacrifice - l'histoire jugera, plus tard, le bureau politique,
dont j'ai fait partie - de 800.000 personnes pour, finalement,
ne rien gagner. En effet, si Kagame était parvenu à
prendre le pouvoir à Kigali et à Kinshasa, et à panser les
plaies de ce génocide, de ces pillages, de cette mauvaise
gestion qui a duré des décennies, il aurait été considéré
comme un héros. Mais il a fait pire que ses prédécesseurs.
C'est pourquoi il va falloir remettre en cause tous ces crimes
ainsi que l'argumentation avancée pour gagner la guerre. » En finir avec Kagamé ? Ce reproche est justifié. Effectivement Péan partage l’avis de Filip Reyntjens que Kagamé est bel et bien « le plus grand criminel de guerre en fonction aujourd’hui » (LE SOIR, 13.1.2005). Dans une telle situation l’exigence de son remplacement par un ordre plus démocratique devrait être un devoir de tous – JAI inclus ! Reprocher à Péan de ne pas vouloir tendre la main à un criminel de guerre n’est pas sérieux ; je l’ai moi-même évité pour les mêmes raisons quand j’ai eu l’occasion de le faire à Berlin le 30 novembre 1999.) Minimiser le génocide ? C’est un reproche tordu. Ni Péan ni les autres auteurs minimisent les crimes des massacres contres les tutsi. Ils réduisent pourtant avec de bons arguments l’importance de la planification attribuée aux « extrémistes du régime Habyarimana ». C’est autre chose. Et comme l’admet François Soudan lui-même sur la question du chiffre des victimes tutsi – encore davantage sur celui des hutu – le dernier mot n’est pas encore dit. Et le témoin Emmanuel Habyarimana qui est cité par Péan avec une estimation concernant les tutsi n’est pas une personnalité à discréditer à la légère. Comme Ruzibiza il a une longue expérience de coopération avec Kagamé. Dénoncer les « blancs menteurs » ? Péan ne dénonce pas, il décrit. Les livres de Péan et le dernier livre de Charles Onana mettent en exergue d’une façon étonnante l’arrière-fond du réseau international des « acolytes » du FPR. Notamment le chapitre 7 de Péan « Janvier 1993. Une étrange Commission d’enquête internationale (La curée ‘droits-de-l’hommiste’ contre Habyarimana » explicite d’une façon extraordinaire ce que Robin Philpot a déjà décrit en 2003 dans « Ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali. » On n’est pas en mesure de contredire Péan quand il écrit : « Cette commission d’enquête porte une lourde responsabilité dans la tragédie rwandaise » (p. 130) Pour cacher ce fait la théorie de la planification d’un génocide à l’aide de la France a été inventée. Et Paul Kagamé avait raison d’en vouloir aux Français. Ils ne voyaient dès 1990 aucune raison pour une reconquête du pouvoir par les exilés. Et le FPR a fait croire habilement au monde entier qu’une résistance à cette agression militaire qui se présentait comme une libération nationale serait une preuve de racisme anti-tutsi. François Soudan devrait être prudent dans sa défense des « blancs menteurs ». Péan et Onana ne sont pas les seuls à avoir découvert pas mal de contradictions de leur part. Même Pascal Krop qui voulait « juger les Mitterrand » en 1994 a dû reconnaître qu’il était manipulé. (Voir Onana, 2005, p. 183) CONCLUSION Quoi que François Soudan et beaucoup des gens critiqués dans le livre de Pierre Péan et de Charles Onana essaient de nous faire croire, les deux livres sont extrêmement bien documentés. Les faits sont maintenant connus. Il faudrait un historien de la qualité de René Lemarchand qui a fait le point concernant le génocide anti-hutu au Burundi en 1992. Pour éviter tout malentendu : Un génocide anti-tutsi a eu lieu, mais il ne s’est pas déroulé comme le TPIR veut nous le faire croire. Des massacres de grande envergure contre la population hutu – je ne veux pas décider ici si Ruzibiza a raison de les appeler également génocide – ont eu lieu dans les territoires dominés par la FPR. Ruzibiza a contribué pour mieux comprendre la dialectique qui a favorisé les deux catastrophes. Nous ne connaissons pas encore les motifs qui ont conduit les pays anglophones à favoriser la victoire militaire des rebelles du FPR – par définition leurs agressions contre un état post-colonial ne pouvaient pas être une guerre de libération nationale – au risque de catastrophes prévisibles. Le régime actuel à Kigali est oppressif et est responsable des crimes perpétrés au Congo par le FPR et des troupes ougandaises sous la « tutelle » ouverte de l’administration Clinton – Madeleine Albright et Susan Rice sont à évoquer nommément. Ces vérités sont empêchées d’apparaître tant que le TPIR sous la responsabilité de Kofi Annan a besoin des contrevérités. (Kofi Annan devrait avoir le courage de remettre la responsabilité pour ce tribunal à une personne moins impliquée que lui-même dans l’affaire « Jean-Pierre ».) La « communauté internationale » qui veut apparemment maintenir le statu quo au Rwanda et dans la Région des Grands Lacs ne peut plus se cacher derrière le mensonge de ne pas connaître les responsables de l’événement déclencheur du génocide contre les tutsi à savoir l’attentat du 6 avril 1994. Malheureusement, F. Soudan fait toujours semblant de ne pas connaître la vérité et attend l’enquête « qui demeure à faire ». (Il sait très bien que les États-Unis et la France font tout pour qu’elle ne soit jamais faite !) On connaît la vérité – entre autres grâce aux livres répertoriés dans la liste suivante. Ces livres ont cependant tous un défaut structurel : Ils sont écrits en français, une langue que nos amis anglophones comprennent rarement. Quand est-ce qu’un éditeur – de préférence américaine – aura le courage de présenter une version anglaise de Pierre Péan pour contrebalancer Alison Des Forges considérée jusqu’à présent - malgré toutes ses erreurs et les preuves infirmées qu’elle continue à répandre - comme la « déesse » des questions rwandaises? * *** Liste indicative d’auteurs mentionnée dans
l’avant-propos en ordre alphabétique -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
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Les pressions du patron de RFI sur un journaliste |
Un vent de folie souffle sur Radio France Internationale (RFI). Richard
Labévière, journaliste chevronné et éditorialiste, spécialisé sur le
Moyen-Orient, est victime de la part de la direction de RFI de pressions
hallucinantes. Son pêché : avoir fait une interview avec Pierre Péan
sur son dernier livre « Noires fureurs, blancs menteurs ».
C’est le 1er décembre 2005 que Richard Labévière décide, avec
l’accord de la direction de RFI, de réaliser un entretien avec Pierre
Péan sur son livre. Au cours de l’entretien, l’interviewer Labévière
aborde la question du parti pris des journalistes soulevée dans
l’ouvrage de Péan :
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Pierre Pean ne nie pas le genocide des tutsi tel que connu a ce jour et
n'innocente pas non plus la France comme ces specialistes europeennes des
dossiers rwandais le pretendent. L'important du message que j'ai compris de
Pierre Pean, et qui fait mon point de desaccord avec lui et toutes ces
europeennes citees ci-haut est les uns sont plus pro Tutsi et les autres
pro-Hutu et tous analysent le genocide sous un angle ethniste alorsqu'il
purement et simplement POLITIQUE. En effet, si Pean parle de "massacres
commis par les extrémistes hutus" et les autres affirment qu'aussi le
FPR a
commis des massacres", il s’agit definitivement d’un double massacre,
avec
ou sans premeditation. Qui a alors commis le genocide et qui ne l'a pas
commis?
L'Eglise Catholique qui a ete decapitee a Kabgayi est-elle Hutu ou Tutsi?
Pourquoi ne parle-t-on pas de Twa massacres?
Ce qui fait qu'un double genocide annule le genocide, c'est la reciprocite
de l'acte ou l'element innocent du victime qui manque pour qualifier l'acte
de genocide.
Ce que les specialistes du dossier genocide des Tutsi ne veulent pas ecrire
ou lire, c'est qu'ils prennent toujours la reaction brutale d'une seule
ethnie sur l'autre et partent de la pour expliquer les origines du conflit
et faire de l'autre la victime.
Mais la grande innovation de Pean c'est qu'a cote des massacres des tutsi,
il montre qu'il y a eu effectivement massacres des hutu que les pro-Tutsi
avaient minimises ou passe sous silence, bien qu'il propose d'analyser les
deux parallement tout en reconnaissant que la France etait critiquable.
"J'insiste beaucoup sur les violations et les massacres commis par le FPR,
sans nier pour autant les massacres commis par les extrémistes hutus".Pierre
Pean
J'avoue que Claudine Vidal, dans sa reaction, a fait une avancee tres
remarquable par rapport a Claudine Vidal d'il ya 5 ans; mais je la place
sur la meme ligne que les deux autres quand elle se permet de defendre
Allison Des Forges de 1994. On ne peut pas defendre Saint-Pierre pour ce
qu'il a fait quand il etait persecuteur.
Je place Claudine Vidal, Marie-France Cros et Colette Braeckman sur la meme
ligne egalement parcequ'au moment ou elles ecrivent, elles sont conscientes
que Paul Kagame qui dirige le Rwanda aujourd'hui a fait "les massacres
systématiques de civils commis avant et après la victoire", quoique
ceci ne
soit pas encore aussi explicite chez Braeckman. "Il est vrai qu'au cours
des
années, le silence persistant de Kigali, le refus de communiquer tout
élément d'information au sujet de l'attentat ont donné à cette hypothèse-là
plus de poids qu'elle n'en avait en 1994. Mais il n'empêche que d'autres
témoignages, qui avaient amené à une lecture des faits différente, n'ont
jamais été pris en compte..."(Colette Braeckman)
Braeckman est consciente qu'elle avait pris la mauvaise piste mais, a
l'oppose de Des Forges et dans une moindre mesure Vidal, elle persiste.
Vidal, Cros and Braeckman,
Avec le respect que je vous dois en votre qualite de specialiste des
dossiers africains, reconnaissez tout de meme que Pean n'est pas un
negationiste. Il a ajoute au dossier ceque vous avez oublie, laisse
volontairement ou tout simplement appote un demanti qui permet aux autres de
lire presque le complet du dossier et a ceux qui le peivent d'avoir un peu
de limiere.
Admettez aussi que quelque fois la verite blesse et se sont les imbeciles
qui ne se trompent pas.
Comme je deteste les menteurs dans un dossier aussi delicat que celui du
genocide au rwanda, je m'interesse ici particulierement aux points de vue
claudine Vidal et Pierre Pean car, comme Claudi Vidal, je suis aussi d'avis
que l' apport le plus original de Pierre Pean " est d'avoir reconstitué
les
liens entre les autorités de Kigali, victorieuses, et leurs relais
européens, les *"Blancs menteurs"*, lobby qu'il surnomme
*"cabinet noir du
FPR"*, et dont il dénonce les mensonges et les pratiques d'intimidation,
montrées en acte sur des cas précis. Incontestablement, l'enquête de Pierre
Péan a le mérite d'ouvrir des pistes à explorer.." (Claudine Vidal)
Cependant, mon point de vue sur le genocide est different. Je ne sais pas si
les deux ont eu l'occasion d'assister a la conference de l'International
Freedom recipient, Paul Rusesabagina, sur le role qu'il a joue durant les 3
mois du genocide reconnu.
Paul Rusesabagina est plus qu'un specialiste du dossier genocide, il est un
hero, un hutu rwandais marie a une femme tutsi du Rwanda.
Durant la periode du genocide, ce couple a ete victime du conflit et ne peut
aujourd'hui dire qui des hutu ou des tutsi est plus innocent ou plus
coupable que l'autre.
Paul Rusesabagina n'explique pas l'origine du conflit entre hutu et tutsi a
partir du 6 Avril 1994, encore moins du 1er Octobre 1990, date d'invasion
militaire du FPR au Rwanda. Il ne la situe pas en 1959 comme veut le
pretendre Braeckman (apres tout le Manifeste des Bahutu est une prise de
conscience et un constat de faits vecus avant 1959).
Il dit que le conflit existait bel et bien avant l'arrivee des europeens au
Rwanda. Les rwandais et plus specialement ceux qui sont fiers d'etre tutsi
n'oublient jamais. Et pour cause, notre histoire est orale, memorisee et
dictee. Les vrais tutsi vous diront oralement leur genealogie jusqu'a leur
premier anceitre tombe du ciel. Paul Kagame est de ceux-la. Cet homme a
profondement marque et continue de dominer l'histoire de ce pays, le Rwanda.
C'est interessant de lire, analyser et influencer les autres a partir des
recits ecrits de cette histoire mais il est evident que si vous ne l'avez
pas personnellement vecue, vous ne pouvez que commettre des erreurs,
tellement elle est pas -elle-meme tres objective. La version ecrite de
l'histoire du Rwanda is politically motivated au profit de son auteur ou de
l' ethnie au pouvoir.
La culture du Rwanda(qui est celle des tutsi du reste, jusqu'a preuve du
contraire) dit que le Rwanda n'entend jamais d'etre attaque(uRwanda ruratera
ntiruterwa); le Hutu n'a jamais attaque le Tutsi mais, jusqu'a cequ'on me
prouve le contraire, ma reference etant le livre de mon ami, un Tutsi,
Valens Kajeguhakwa, c'est toujours le contraire qui s'est produit
Des lors, sans nier que les Tutsi aient ete l'objet de genocide, n' ya-t-il
pas lieu de conclure qu'ils ont ete victimes d'une strategie deliberee d'un
calcul Tutsi qui expliquera apres la victoire qu' on ne mange pas d'omelette
sans avoir casse les oeux?
En fait, de ce point de vue, il n'ya pas genocide des Tutsi du tout parcequ'il ne s'agissait pas de les eliminer mais la strategie etait de bien
preparer l'omelette des Tutsi restants que certains semblent d'ailleurs
apprecier a defaut de la denoncer comme le font Ruzibiza et tres peu
d'autres.
Il ya eu certainement genocide des Tutsi de l'interieur dont l'elimination
justifiait la cause (tout en constituant une strategie) de ceux de l'exterieur.
L'elimination des Tutsi de l'interieur et des Hutu dits"moderes",
l'excitation/incitation des "Hutu power" pour executer cette ignoble
mission
etaient dans la logique plananifiee de l'elite Tutsi; c'est cela la piste
que je privilegie. Je vivais avec eux a Bujumbura au moment des faits, ils
ont crie victoire des le crash de l'avion de Habyarimana alors qu'ils
savaient que le president burundais etait aussi dedans et le champagne a
coule toute la nuit du 6 Avril 1994 alors que la population de Kigali meme
ne savait pas exactement ce qui s'etait passe.
Mon approche, pour comprendre les tenants et aboutissant du genocide
rwandais, est de partir du constat des faits vecus presentement et chercher
leurs causes et motivations dans l'histoire qui les a precedees.
Les faits vecus par les rwandais depuis ce jour jusqu'en 1994 nous
reseignent enormement sur le caractere d'un homme que la communaute internationale (Claudine Vidal, Marie-France Cros, Colette Braeckman, Alison
Des Forges...) avaient presente comme des tutsi, victimes du genocide
prepare par les extremistes hutu. Personne ne pouvait imaginer que cet homme
les aurait sacrifies et qu'il aurait pu etre derriere l'attantat du
president Habyarimana.
11 ans marques notamment par des massacres systematiques des civils
innocents (Kibeho et ailleurs) sans que l'on se pose des questions mais
plutot en lui apportant soutien militaire et financier a son regime qui a
fait, sur le plan humanitaire et des refugies, pire que celui de
Habyarimana,qu'on decrie.
Pourtant, Claudine Vidal, Marie-France Cros et Colette Braeckman condamnent
la France pour son soutien au gouvernement Habyarimana sans faire remarquer
que les autres grandes puissances, la Belgique, l'Ouganda et l'ONU ont fait
la meme-chose dans l'autre camp du conflit jusqu'aujourd'hui ou les memes
crimes se commettent (sur le sol d'un Etat etranger, par dessus le marche)
dans l'indifference totale.
Les explications sur les faits vecus ayant ete trouvees, c'est la, a mon
avis, que c'est interessant de rentrer dans l'histoire d'un homme qui est a
l'origine de tous ces faits malheureux. Les explications se trouvent dans le
vecu immediat de cette personalite de la politique Ougandaise en passant par
les revers de la rue des grandes villes comme Nairobi et Kampala.
L'enfance troublee, le passage a l'ermee ougandaise, la prise du pouvoir au
Rwanda et les guerres de son expansion... ressemblent terriblement a la
jeunesse et les folies d'Hitler dont le courant Museveni est visiblement
l'admirateur.
Paul Kagame ne connait rien ou ne veut rien reconnaitre de l'histoire du
Rwanda post Rwabugiri. Pour lui, le Rwanda actuel n'a pas de sens, il faut
revenir aux limites territoriales qu'a laisse l'immortel hero national
Rwabugiri. Quand vous manquez cette logique dans votre raisonnement, vous ne
compredrez jamais pourquoi il a develope deux systemes de valeurs et d'absurdite chez les rwandais, le rejet des lois et conventions
internationales, de la valeur de l'homme qui n'adhere pas a son sens aigu de
la democratie, de son concept de l'Etat-Nation du Rwanda et de la gestion de
la chose publique
Revenant sur l'essentiel, ce n’est pas un double massacre ou un double
genocide et encore moins un non genocide.
Le genocide, un et un seul a ete commis: pensé, planifié, préparé et
exécuté, et, a mon avis, l'avancée de l'ouvrage de Pierre Pean est qu'il
ouvre la piste authentique de sa planification.
Qui peut me prouver pourquoi Fred Rwigema (et non Paul Kagame) est le hero
de la guerre menee par le FPR contre le regime Habyarimana gagnee en 1994
alors que Fred Rwigema a ete assassine des les premieres heures de la guerre
qui a commence le 1er Octobre 1990?
Comment peut-on dissocier les faits cités par Pierre Pean ci-avant:"Pour
moi, il y a trois choses tout à fait importantes. L'attaque et non le
mouvement de libération lancée le 1er octobre 1990 par le FPR avec l'aide
de l'Ouganda, alors qu'il y avait des négociations avancées sur le retour
des réfugiés tutsis, est le premier acte. Le deuxième est toute la
désinformation qui a été faite sur les attentats, perpétrés par le FPR et
attribués aux extrémistes hutus. Attentats qui avaient pour objectif de
créer des clivages ethniques encore plus profonds. Enfin, le point
d'aboutissement, qui est l'attentat.
Et si le FPR peut-être l'auteur de l'attentat contre l'avion de Juvénal
Habyarimana" alors qu'il est accepte que c'est cet acte qui declencha le
genocide, qui d'autre alors l'aurait-il planifie?
Quand Pierre Pean dit que "La France est critiquable",moi, je pense
à la
complicité de cette meme France lorsque Paul Kagame, de passage en France en
1991 ou 1992, alors que celui-ci dirigeait les operations terroristes au
Rwanda tout en portant un passport etranger, fut arrete et puis simplement
expulse (sans plus) de France comme si rien n'était.
N'est-il pas curieux d'entendre Hubert Vedrine aujourd'hui dire sans
complaisance qu' "En effet, je suis arrivé à la conclusion que sans la
volonté du FPR de prendre le pouvoir à n’importe quel prix, l’engrenage
fatal n’aurait pas eu lieu"?
Et il ajoute: " Il y aurait sans doute eu des affrontements
interethniques
classiques, déjà bien tristes et intolérables, mais pas cette immense
tragédie". La France (ou Hubert Vedrine) ne le savait-elle (il)pas?
Les proFPR, sans comprendre (ou sans vouloir compredre) la raison de la
présence de l'armée francaise au Rwanda à partir de février 1992, veulent
absolument que cette France (et non l'Ouganda par exemple) soit associée au
génocide qui a eu lieu entre le 1er Janvier et le 31 Décembre 1994, oubliant
ou ne voulant pas comprendre que si la France avait voulu mettre Kagame
hors-etat de nouir depuis son arrestation en France, l’acte terroriste du 6
Avril 1994 et le genocide des tutsi qu’il a déclenché n’auraient pas eu
lieu.
Moi je suis arrive a ma conclusion que tous ceux qui cherchent a comprendre
le génocide rwandais à partir de l'histoire de ce pays commettent une grave
erreur comme ce novice berger qui tire un méchant taurreau par les cornes.
Ils le comprendraient mieux (le genocide) en prenant un peu de distance et
analysant les actes et discours politiques des dirigeants de ce pays à
partir de la date la plus récente en allant vers l'origine de l’histoire de
leurs ambitions politiques connues.
La comprehension des contradictions qui caracterisent leur (actes et
discours politiques) logique leur(cette logique) permettrait d’éviter de
tomber et perseverer dans les erreurs.
Le genocide connu au Rwanda est une question d’hommes et non de société;
c’est une question d’interets et non de culture, est une question
politique
et non ethnique.
Le Tutsi a ete victime parce qu'on l'identifiait a l'ennemi (au service de
Paul Kagame) et parceque celui-ci, en violant les accords signes savait qu'il les sacrifiait. Les Hutu dits "moderes" etaient identifies par
les
"extremistes Hutu" comme complices contre le pouvoir en place et par
le FPR
comme une opposition potentielle au regime a installer a Kigali grace au
genocide des tutsi. L'Eglise Catholique est victime de l'interference du
politicien belge dans les changements politiques au Rwanda depuis la periode
coloniale. Malheureusement, ce politicien belge continue toujours son
interference dans un Etat independant comme si rien n'etait.
Autant les cornes servent d'arme d'attaque pour le méchant taurreau, le
genocide des
tutsi est un bouclier pour ceux qui en ont utilisé afin de conquerir ou en
profitent pour se maintenir au pouvoir qu'ils n'auraient pu obtenir
autrement ou qu'ils ont mal acquis.
Au Rwanda, les tutsi réellement victimes (ceux qui etaient a l'interieur au
moment des faits) sont malginalisés au profit des envahisseurs des années
90. C'est surtout cela, à mon avis, qui explique toute la tricherie, le plan
et les motivations. Claudine Vidal, Marie-France Cros, Colette Braeckman et
Alison Des Forges ne pouvaient pas le savoir, pas plus que les victimes
eux-memes. Voici ou se trouve l'innocence qui permet de qualifier l'acte de
genocide. Mais helas, ce n'est pas le Hutu qui en est responsable.
Les tutsi (ceux de l’interieur et ceux de l'exterieur et membres du FPR)
lorsque celui-ci luttait pour l'égalité du peuple rwandais étaient tous
égaux et voulaient que hutu et tutsi soient traites equitablement et
participent également à la gestion du pays.
Paradoxalement, après la victoire, il y en a ceux qui sont devenus plus
égaux que les autres mais on parle encore de:"creatures with wisdom with
equal needs".
Si les specialistes du "dossier genocide" au Rwanda acceptaient
d'ecrire son
histoire a travers celle de son Hitler, ils aideraient beaucoup l'humanite a
trouver la solution de l'equation absurde de sa planification, "le
silence
persistant de Kigali, le refus de communiquer tout élément d'information au
sujet de l'attentat" et de la theorie du "hutu modere".
Zephanie BYILINGIRO
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---------- Original message ----------
From: Bikotwa <
ncenshe@yahoo.fr>
Date: Dec 9, 2005 12:11 AM
Subject: [rwanda-l] Rwanda, l'enquête inachevée, par Colette Braeckman
To: DHR <
democracy_human_rights@yahoogro
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Marie-France Cros, La Libre Belgique (Bruxelles)
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