Point-Afrique : arme de tourisme de masse ?!

Documents I

REPUBLIQUE DU RWANDA Kigali le 25 juin 2004

MINISTERE DES INFRASTRUCTURES N° 1263/Cab.M/04

B.P. 24 KIGALI

CABINET DU MINISTRE

Fax : (250) 585755

E-mail : mininfrast@rwanda1.com

Monsieur Maurice Freund

Président de «Point-Afrique»

Le Village

07700 Bidon

FRANCE

Email : maurice@point-afrique.com

Objet : Remise des activités de «Point-Afrique» au rwanda à une période ultérieure.

Monsieur,

Jusqu’à date, il n’y pas d’accord entre l’Office rwandais du tourisme et des parcs nationaux (ORTPN) et «Point-Afrique» sur les activités touristiques à mener dans notre pays. Pour cette raison, je voudrais vous demander de remettre à une période ultérieure vos activités au Rwanda, juste le temps de trouver un compromis de part et d’autres (ORTPN et «Point-Afrique»).

Je vous remercie de la compréhension et vous renouvelle mes sentiments respectueux.

Le ministre des infrastructures

Dr. Jean Damascène NTAWUKULIRYAYO

Sé

Copie pour information à :

Son excellence Monsieur le Président de la République du Rwanda
Son excellence Monsieur le Premier Ministre
Madame, Monsieur le ministre (Tous)
Madame, Monsieur le secrétaire d’Etat

KIGALI

Son excellence Monsieur l’ambassadeur du Rwanda à Paris

FRANCE

Documents II

Bidon, le 28 juin 2004

Lettre aux participants du voyage au Rwanda

Bonjour,

Ce 28 juin au matin, une lettre parvenue par fax du ministère des infrastructures nous demande de remettre à une période ultérieure nos activités au Rwanda (Cf. Copie du courrier). Ce même courrier a été mis en copie au Président de la République, au Premier ministre et à tous les ministres et secrétaires d’tat du Rwanda.

Que faire ? Nous n’y comprenons plus rien. Au vu d’un tel courrier, les autorités aéronautiques françaises ne nous laisseront plus décoller lundi prochain…et que feront les autorités rwandaises ? Leur lettre est claire sans aucune ambiguïté. Où avons-nous commis une erreur ? Que s’est-il passé ? Pourquoi avoir attendu le dernier moment ? Peut-être que certains d’entre vous nous apporteront une autre explication que celle évoquée dans le courrier de ce matin.

Si cet incident de dernière minute vous plonge dans l’embarras, sachez que nous le comprenons bien mais que nous restons totalement impuissants…et bien évidemment nous sommes dans l’obligation de prendre de toute urgence, un ensemble de mesures très concrètes à savoir :

1. L’annulation du programme des vols (personnel technique et commercial déjà engagé).

2. L’annulation au niveau des escales.

3. L’annulation des opérations et les répercussions sur l’exploitation…

Nous n’arrivons pas encore à y croire et notre déception est totale : notre engagement sur le Rwanda allait bien au delà d’une simple création de liaison aérienne, et d’un développement touristique : c’était notre choix ! 110.000 € de dépenses en publicité depuis février 2004, des avions complets jusqu’au 1^er septembre, et ce, depui plus d’un mois…l’opération semblait réussie et nous étions fiers d’avoir osé le Rwanda.

Voici notre version des faits avec la chronologie des événements :

Mai 2003 : Approchés par des rwandais résidants en France, nous prenions conscience du coût du transport aérien vers Kigali. Ces derniers se rendaient au Rwanda, après 10 ans d’absence, et nous leur avons demandé de s’inquiéter des possibilités d’obtention de l’autorisation d’atterrir sur Kigali.

Juin 2003 : Nous recevons la visite de son excellence Monsieur l’Ambassadeur du Rwanda à Bidon en Ardèche.

Août 2003 : Un courrier du ministre des infrastructures du gouvernement de Kigali nous encourage à lui rendre visite et nous invite à lancer une ligne France-Kigali. A la mi-septembre, une réunion officielle scelle à Paris dans les bureaux de l’Ambassade du Rwanda, notre détermination à nous engager.

Durant l’hiver, nous préparons l’opération. Des équipes de Point-Afrique se rendent sur place et, à tous les niveaux, nous recevons un excellent accueil. En France, plusieurs personnes cherchent à nous décourager…Mais nous ne lâcherons pas aussi facilement et nous feront ces vols quoi qu’il advienne.

En avril, nous engageons une demande de droit d’atterrissage auprès des autorités compétentes rwandaises. Nous recevons, par retour de courrier, notre autorisation (Cf. Copie courrier). Les avions se remplissent difficilement et nous entamons alors une forte campagne de promotion (des prix pour les ressortissants rwandais, des prix pour les coopérateurs…) mi-mai, les avions sont remplis à 100% : Ouf ! La partie semble engagée, alors, où est la faille ?

Le tourisme au Rwanda : Aujourd’hui quasi-inexistant, seuls les amateurs de «gorilles» visitent en un éclair (24H maxi) les zones où sont concentrés les «silver back». A plusieurs reprises, nous tentons de rencontrer la Directrice de l’ORTPN (office rwandais du tourisme et des parcs nationaux)…sans succès ! Nous apprenons, par indiscrétion, que le tourisme de «masse» n’est pas souhaité au Rwanda. Cela nous surprend un peu, nous ne faisons pas de tourisme de «masse»…

Le 05 avril, je me rends à Kigali personnellement. Avant mon départ, je demande aux autorités que je connais de me «favoriser» la rencontre avec la directrice du tourisme. Bien que présente à Kigali au même moment, elle ne peut malheureusement me voir, faute de temps. Je m’en plains au ministre des infrastructures. Ce dernier appele son homologue au commerce, coopérative et tourisme, qui me reçoit dans les heures qui suivent. J’attends alors patiemment un appel des services de l’ORTPN…en vain.

Le 12 avril, je rencontre, à sa demande, le Chef d’Etat-Major des armées, un personnage «clef» du pays et je lui rends compte de mon voyage, le remercie pour l’accueil et les moyens déployés à mon égard pour me faciliter ma visite, dont s’est soucié le gouvernement. Ce dernier était parfaitement informé de mes faits et gestes de ces huit derniers jours, notre rencontre a été des plus sympathiques, et il m’a réitéré la volonté des autorités à œuvrer pour la réussite de cette opération. Je lui glisse néanmoins ma surprise de ne pas avoir pu rencontrer la directrice du tourisme…Il me laisse entendre que ce ne sont pas les «techniciens» qui décident. Je n’étais donc pas inquiet mais surpris d’être reçu par une serie de ministres, et une fin de non recevoir des «techniciens» du tourisme.

Pour tenter de mieux comprendre ce pays, j’ai volontairement assisté aux commémorations en mémoire du génocide. J’ai suivi, en direct, à 50 mètres de notre ministre français, l’interpellation faite par le Président du Rwanda à l’encontre de la France, malgré tout, notre équipe y a cru et ce depuis près d’un an, et elle s’est engagée dans cette opération.

Que ceux qui peuvent nous éclairer sur les causes profondes de cette décision de dernière minute, me fassent parvenir directement un email : maurice@point-afrique.com

Je suis encore sous l’effet du choc…et néanmoins contraint de prendre toutes les mesures pour stopper le processus mis en route avec peut-être un peu trop d’ «angélisme»…

Voilà, nous ne savons pas quoi dire de plus à ce jour…Tout est remis en cause et nous sommes contraint de reculer…Nous vous tiendrons informés des réelles «causes» de cette décision, dès que nous en saurons davantage.

Les chèques de remboursement seront faits dès demain matin.

Maurice Freund

Président du Point-Afrique.

Sé

Documents III

REPUBLIQUE DU RWANDA Kigali, le 24 avril 2004

MINISTERE DES INFRASTRUCTURES N°16.06.01/AC/324

B.P. 24 KIGALI

AUTORISATION DE SURVOL ET ATTERRISSAGE

L’autorisation de survol et d’atterrissage sous référence : FAX du 26/04/2004 émanant de AIR MEDITERRANEE est accordée.

1. AERONEF

- Propriétaire ou Exploitant : POINT AFRIQUE

- Type : B737-500

- Immatriculation : F-GYAM

- Indicatif : BIE 815/815

2. EQUIPAGE

- Commandant de bord : TBN

- Autres membres (nombre) : -

3. PASSAGERS : Noms (si possible ou nombre) : TBN

4. FRET : Nature/Quantité :-

5. AERODROME RWANDAIS D’ARRIVEE : KIGALI

6. AERODROME RWANDAIS DE DEPART : KIGALI

Coordonnées des points de franchissement de la frontière rwandaise :

7. HORAIRE : Date/Heure : 06-20/July ; 03-17-31/Aug. ; AND 14/Sept. 2004

8. PROVENANCE : MARSEILLE - N’DJAMENA

9. DESTINATION : MARSEILLE - N’DJAMENA

10. OBJET : PUBLIC TRANSPORT

11. RENSEIGNEMENTS COMPLEMENTAIRES (éventuellement) :

FAX/ 05 52 32 05 49

Le ministre des infrastructures

Dr. Jean Damascène NTAWUKULIRYAYO

P.o.

BIZIMANA Emmanuel

Secrétaire général

Copie pour information :

- Monsieur le Ministre des affaires étrangères et de la coopération

- Monsieur le Chef d’Etat-Major Général de la Force de défense

- Monsieur le directeur de la Régie des Aéroports du Rwanda