Des avocats américains mettent en cause le Front patriotique rwandais.
 
 Ils demandent la suspension des procédures du TPIR
 
 Dossier Le génocide rwandais
 
 mardi 30 janvier 2007, par Panapress
 
 Deux avocats au Tribunal pénal international pour le Rwanda  (TPIR), 
l'américain Peter Erlinder et le Canadien André Tremblay, 
ont demandé à cette juridiction d'ouvrir une procédure d'inculpation à 
l'encontre des dirigeants du Front patriotique rwandais (FPR - au 
pouvoir). Ils les tiennent pour principaux responsables du génocide de 1994.
 
 Les deux avocats, également professeurs de droit dans leurs pays, 
demandent de "suspendre les procédures du TPIR en cours et de réviser toutes les 
affaires terminées, en tenant compte des crimes commis par l'ex- rébellion 
actuellement au pouvoir".
 
 "A la lumière de nouveaux éléments de preuve, tous les accusés du TPIR se 
sont vus reprocher à tort des crimes dont la 
responsabilité incombe entièrement ou partiellement aux dirigeants du FPR", ont 
soutenu les avocats américains dans une pétition 
adressée la semaine dernière au TPIR et au Conseil de sécurité, et dont une 
copie a été transmise à la PANA mardi. 
 
 Le Professeur Erlinder, également président de l'Association des avocats 
de la défense (ADAD) au TPIR, exprime souvent des positions nettement hostiles à 
l'actuel régime rwandais, qu'il accuse d'être àl'origine du génocide survenu en 
1994 dans le pays.Après la 
publication, à la fin de l'année dernière, du rapport dujuge anti-terroriste 
français, Jean Louis Bruguière, M. Erlinderavait demandé 
au procureur du TPIR d'ouvrir immédiatement des poursuites contre le président 
rwandais Paul Kagame.
 
 Le rapport du juge français relevait, rappelle-t-on, l'implication de M. 
Kagame dans l'assassinat de son prédécesseur, 
Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994. Dans sa réaction à cette accusation, le 
gouvernement rwandais, aprocédé à la rupture 
catégorique des relations diplomatiques avecParis." Il n'est plus possible pour 
le TPIR de continuer son travail avec crédibilité sans 
poursuivre ceux qui portent la responsabilité
 
 Les deux défenseurs demandent par ailleurs au Conseil de sécurité 
deproroger le mandat du TPIR pour ne pas assurer l'impunité 
à "des membres de l'actuel gouvernement rwandais, dont le président Paul Kagame", 
poursuit le texte. Le Conseil de sécurité avait 
demandé au TPIR de terminer les procèsen première instance en 2008. Mes Erlinder 
et Tremblay, qui défendent l'ex- commandant du 
bataillon para commando, le major Aloys Ntabakuze, demandent en outre, la 
suspension de tout projet visant à transférer au Rwanda un 
condamné ou un accusé du TPIR.
 
 Selon les dispositions du TPIR, le Rwanda peut accueillir des condamnés du 
tribunal international mais, à ce jour, personne 
n'aencore été envoyé purger sa peine dans une prison rwandaise.Le TPIR compte, 
par ailleurs, renvoyer quelques affaires devant 
desjuridictions rwandaises en vue de respecter la date fixée pour la findes 
procès en première instance- fin 2008. Basé à Arusha, dans le 
nord de la Tanzanie, le TPIR a prononcé à cejour, 27 condamnations et 5 
acquittements.