LES LEÇONS DU PROCÈS PÉAN
Luc DE TEMMERMAN
26.09.2008
J'ai lu et relu un maximum d'articles de presse sur le procès qui est
intenté devant la 17e Chambre correctionnelle du Tribunal de Première
Instance de Paris à Pierre Péan
Sur le fond, il n'y a aucun doute que Pierre Péan n'est ni raciste ni
négationniste ou révisionniste et qu'il n'incite nullement à une «haine
raciale» quelconque. Le procès que la justice française lui impose est
injuste, mais en même temps une preuve de l'indépendance de la justice
française, composée d'hommes et de femmes plus au moins raisonnables.
Je ne doute aucun instant que Pierre Péan sera acquitté en fin de compte
des accusations «mensongères» qui sont formulées à son égard.
Son meilleur allié est la justice espagnole, et ce magistrat qui a examiné
les évènements au Rwanda plus amplement que le Tribunal Correctionnel de
Paris arrive à une conclusion beaucoup plus sévère que Pierre Péan. Je
cite :
«A partir de cette plateforme, et avec l'appui initial militaire,
logistique et financier du gouvernement de l'Ouganda, un nombre important
d'extrémistes rwandais Tutsi basés en Ouganda ont fondé le Front
Patriotique Rwandais (F.P.R.), et ce afin d'atteindre trois objectifs :
I. Eliminer le plus grand nombre de personnes de l'ethnie Hutu,
principalement dans leur pays d'origine.
II. Prendre le pouvoir par la force.
III. Constituer une alliance stratégique de l'ethnie Tutsi, en
collaboration avec d'autres alliés occidentaux, pour terroriser en premier
lieu la population du Rwanda, puis ultérieurement toutes les populations
de la région des Grands Lacs, afin d'élargir son aire de puissance, de
contrôle et d'influence, et d'envahir la région du Zaïre pour s'approprier
ses richesses naturelles [p.3].
De cette manière s'est constitué un groupe à structure politico-militaire,
constitué par un appareil militaire sous le nom d'Armée Patriotique
Rwandaise (A.P.R.), et par un bras politique sous le sigle du Front
Patriotique Rwandais (F.P.R.).»
Il reprend texto les constatations d'un défenseur des droits de l'homme
reconnu, le père blanc VALLMAJO I SALA, assassiné par le FPR :
«Joaquim Vallmajo i Sala, né à Navata, Figueres (Girona), le 21 mars
1941. Ce missionnaire d'Afrique (Pères Blancs) fut ordonné à Girona le 27
juin 1965, partant en voyage au Rwanda la même année. Sa lutte en faveur
des Droits de l'Homme est reconnue.
Au cours de ses dernières années, il a assumé la responsabilité des
oeuvres sociales et du développement dans le diocèse de Byumba, au nord du
Rwanda, ainsi que l'aide aux déplacés de guerre, organisé dans les camps
de Rebero, Kabondo, Muhura et Bugarura.
A cette époque, il a dénoncé ouvertement les situations d'injustice dont
le peuple souffrait, en particulier les déplacés et les réfugiés, quelque
soit leur origine ethnique, dénonçant les graves responsabilités de
[p.24] l'une ou l'autre bande, et annonçant qu'il serait difficile
d'empêcher en ce moment «la zaïrianisation du conflit», et venant à écrire
«les Tutsi ont lancé une campagne mondiale de désinformation pour faire
croire que les assassins sont les victimes et les victimes les assassins».
Quelques jours avant sa disparition, il a fait une déclaration à un
journal dénonçant qu'à diverses occasions avaient été intentionnellement
filmés des cadavres identifiés comme des victimes Tutsi, alors qu'il
s'agissait en réalité de victimes Hutu.»
Si PEAN a écrit que «les tutsi sont des menteurs» il a donc totalement
raison pour l'ensemble des personnes de l'ethnie Tutsi qui ne se sont pas
désolidarisés avec le FPR de KAGAME et C°.
Comme dans les autres pages de son livre, et ils sont plus nombreux que
les «4 pages incriminées» il cite les tutsi, qui ne partagent pas les
idées du FPR (p.e. le tutsi Nyetera) et les Tutsi qui ont fui le régime
KAGAME et FPR, ce qui veut dire qu'il ne considère pas «tous les tutsi»
comme des «menteurs», mais, vous serez obligé de constater avec moi,
que très peu de tutsi ont pris cette décision de ne pas soutenir leur
«élite de guerriers, manipulateurs et menteurs», venus de l'Ouganda
pour tuer un maximum de Rwandais, sans distinction d'ethnie.
De quoi peuvent les Tutsi se plaindre alors, et j'estime que SOS-Racisme,
s'il s'avère qu'ils se sont fait manipuler par les réseaux du FPR,
constitués à 99 % de tutsi (comme Reyntjens le prétend), elle doit être
dissoute car soutenir une bande de guerriers, représentant une force
militaire criminelle d'une minorité ethnique au détriment des droits de la
majorité de la population rwandaise est un acte purement «raciste», qu'il
faut combattre avec toutes les forces.
Ce ne sont pas les quelques juifs, qui se sont fait manipuler,
probablement par opportunisme, inconscience ou ignorance coupable dans le
drame Rwandais, qui vont y changer quelque chose.
Je rappelle à l'ensemble de la population juive, que dans le drame
Rwandais, personne n'a mis un jour en cause le Shoah, ni son importance,
ni les responsables, ni son caractère répugnant.
Si des «juifs» veulent s'associer à une bande de criminels de guerre,
reconnue et dont les membres sont même individualisés par la
justice Française et Espagnole, c'est leur affaire mais ils doivent savoir
qu'ils banalisent le SHOAH et salissent la mémoire des victimes juifs des
Nazi, car comme eux, le peuple Rwandais (le génocide ne se limite pas à
une ethnie) est victime d'une organisation militaire, le FPR/APR, composé
principalement de tutsi, qui a écrasé la population pour prendre le
pouvoir au Rwanda, et sans distinction d'ethnie.
Ce n'est pas Pierre PEAN, Bernard LUGAN, Robin PHILPOT, Peter ERLINDER,
Serge DE SOUTER et autres qui le disent mais les magistrats de 2 pays
démocratiques. Si certains juifs estiment devoir soutenir des auteurs et
leurs actes criminels comparables aux actes des NAZIS (j'ai déjà déclaré
en 1995 que HITLER était un «gamin» à côté des cruautés commis par KAGAME
et C° vis-à-vis de la population Rwandaise), ils doivent savoir qu'ils
perdent toute crédibilité.
Si un de leurs représentants, sans réaction de leur part, se permet devant
un tribunal de comparer le livre de PEAN avec «MEIN KAMPF», cela veut dire
qu'il n'a même pas lu le livre ou qu'il est vraiment de mauvaise foi,
d'autant plus que Péan n'a jamais mis en cause «le génocide des tutsi»
mais bien les «responsables désignés» par une association de «blancs
menteurs» qui soutiennent une organisation criminelle qu'est sans
discussion le FPR/APR, et les juges Bruguière et Merelles le confirment
amplement après une enquête judiciaire, sans complaisance vis-à-vis des
nouveaux «leaders» au Rwanda.
Il faut faire des choix. Le «génocide» n'est pas un «fonds de commerce»
mais des actes qu'il faut combattre sans aucune complaisance, mais il ne
faut pas se tromper de «responsables».
Celui qui défend encore aujourd'hui KAGAME et C° défend un régime
comparable au NAZISME, dont le peuple juif a été la victime principale
pendant la deuxième Guerre mondiale. A eux de faire le choix, mais qu'ils
sachent alors qu'ils exploitent un «fonds de commerce» dont ils ne
comprennent rien, et qui va revenir comme un «boomerang» dans leur figure.
Pierre Péan a 70 ans et il «craque» devant de telles injustices, et nous
pleurons avec lui mais sans perdre le courage de dire la «vérité et rien
que la vérité».
Les hommes de «bonne foi» doivent le soutenir et faire arrêter cet
amalgame entre le SHOAH et le GENOCIDE RWANDAIS, qui n'ont que le nombre
de victimes en commun.
Les responsables «désignés» sont en réalité les victimes et les
«bourreaux» sont à ce jour identifiés «de iure». Tant pis pour celui qui
s'est trompé, pour la majorité par ignorance, mais essentiellement par une
naïveté et en méconnaissant le «ubwenge» ou «bien parler» dont le
Professeur REYNTJENS estime que «mentir» fait partie et est même considéré
comme une qualité au Rwanda.
Je refuse d'accepter cette qualité comme une «fatalité» et il faut la
combattre avec toutes nos forces.
Les millions de victimes n'acceptent pas d'être un «fonds de commerce» et
ils est sans importance qu'il soit juif, arménien, hutu, tutsi, twa ou que
sais-je.
Ce n'est pas une bande de criminels de guerre, avec quelques supporters
«blancs», désignés nommément dans des actes judiciaires, qui vont dicter
notre comportement parce que leurs lobbys sont puissants et peuvent
changer votre vie en enfer.
“Ukuri guca muziko ntigushye!”
Selon nos confrères de Paris, Le tribunal correctionnel de
Paris vient de relaxé l’écrivain Pierre Péan qui était poursuivi pour
“complicité de diffamation raciale” et “complicité de provocation à la
discrimination raciale” à la suite de la publication en 2005 du livre
“Noires fureurs, blancs menteurs” (Ed. Fayard) sur le génocide rwandais.
La maison d’édition Fayard a également été relaxée.
Il était reproché notamment à Pierre Péan
de reprendre dans son ouvrage les accusations attribuant aux Tutsis une
“culture du mensonge et de la dissimulation”.
Le tribunal a estimé “que la formulation
+culture du mensonge et de la dissimulation+, aussi brutale qu’elle puisse
apparaître, spécialement pour les victimes d’un génocide, ne peut être
considérée comme l’imputation d’un fait précis visant à jeter le discrédit
sur l’ensemble des Tutsis”.
Les juges ont souligné en outre “que si
l’auteur attribue principalement aux Tutsis ce particularisme culturel, il
le prête également aux Hutus et plus généralement aux Rwandais”.
Au nom de Pierre Péan, Me Florence Bourg a
salué “une victoire de la liberté d’expression, du vrai débat d’idées sur
un sujet très difficile”
SOS Racisme avait déposé une plainte en
octobre 2006, reprochant à Pierre Péan d’avoir écrit que les Tutsis
avaient recours au mensonge et à la dissimulation ou étaient des
professionnels de la manipulation, l’écrivain citant parfois d’autres
auteurs dans les pages poursuivies.
L’avocat de SOS Racisme, Léon Lef Forster,
a fait part de sa “grande tristesse” après cette décision et a annoncé
immédiatement annoncé qu’il ferait appel.