Belges, religieux et institutions charitables épinglés par les experts de l'ONU dans l'Est du Congo
M.F.C.
Mis en ligne le 25/11/2009
Appui direct aux FDLR et commercialisation d’or mal acquis dans le collimateur.
Dans son analyse du réseau d’appui aux FDLR, le rapport des experts de l’Onu cite des Belges d’origine rwandaise et Rwandais vivant en Belgique, en contact téléphonique avec les commandants militaires FDLR sur le terrain : le lieutenant-colonel Théophile Gakara, Jean-Pierre Habimana, Faustin Murego (qui a fait des transferts d’argent à des officiers FDLR au Congo), Gérard Hakizimali, Joseph Ngirabanzi (" employé de la police fédérale belge" , chargé "de lever des fonds pour les FDLR"), Venant Musonera ( "qui a obtenu la nationalité belge en 2005 mais qui a été commandant de milice au Rwanda juste avant le génocide") et Déogratias Mushayidi.
Le rapport signale que les chefs militaires des FDLR sont également en contact téléphonique avec les dirigeants du parti FDU-Inkingi en Belgique, Jean-Baptiste Mberabahizi et Naom Mukakinani. Les experts nomment encore Anastase Munyandekwe, " ex-porte-parole des FDLR et citoyen belge" q ui "a été un personnage important pour la coordination des activités financières des FDLR ".
D’autres Belges sont épinglés. Ainsi Constant Goetschalckx, qui dirige les Frères de la Charité à Kigoma (Tanzanie, à la frontière congolaise), ancien du Rwanda "connu pour ses vues politiques antitutsies" , qui est en contact téléphonique avec le général Bigaruka, commandant adjoint des FDLR.
Le prêtre belge est cité dans un chapitre consacré aux "individus appartenant à des institutions religieuses et groupes charitables" , en compagnie d’autres Européens; les experts précisent qu’il ne s’agit pas d’aide donnée à des zones affectées par la guerre mais bien "d’appui intentionnel" aux FDLR.
Et de citer deux organisations charitables espagnoles, la Fundacio S’Olivar - "qui sponsorise les poursuites en justice en Espagne d’autorités civiles et militaires rwandaises " - et Inshuti. Ces ONG, "financées directement ou indirectement par le gouvernement provincial des Baléares ", fournissent "un appui financier, logistique et politique" aux FDLR.
Les experts citent également un "réseau d’appui conduit par un prêtre italien basé au Congo ", qui "diffuse et traduit de la propagande" en Italie; il est en contact avec des unités FDLR sur le terrain et avec le chef de ces derniers - arrêté il y a quelques jours en Allemagne - Ignace Murwanashyaka. Les experts citent les e-mails échangés par le missionnaire italien Pier Giorgio Lanaro, Sévérien basé à Kasongo, avec les FDLR; dans l’un d’eux, il évoque son don de 2 000 dollars pour acheter des bâches et des médicaments pour des combattants FDLR et leurs familles. Il s’agissait, selon les e-mails, d’argent détourné, avec la complicité du responsable régional des finances des Sévériens, Franco Bordignon, de fonds levés en Europe par la congrégation au bénéfice de réfugiés. Dans un autre e-mail, Lanaro propose à Ignace Murwanashyaka, qui accepte, que sa famille serve d’intermédiaire pour des transferts de fonds aux FDLR.
Autres Belges cités par le rapport : Alain Goetz, raffineur d’or anversois, qui serait impliqué dans des transactions illicites; Philippe de Moerloose, "propriétaire d’environ 70 %" de la compagnie aérienne Hewa Bora et directeur de Denimpex ( "courtier pour une livraison de véhicules militaires" au ministère congolais de la Défense sans avoir licence pour le faire selon les autorités belges, dit le rapport), et Charles de Schrijver, " chargé de l’aviation à la présidence congolaise" et patron d’Ewa ; les deux sociétés aériennes sont impliquées dans "des violations répétées" de la Résolution 1807 par le Soudan, qui interdit la fourniture d’armes à des groupes armés au Congo.
En relation avec les requêtes reçues par les
institutions des îles Baléares qui ont financé des activités de la Fundació S’Olivar
en Afrique centrale, [requêtes] adressées par le Groupe d’Experts créé par le
Conseil de Sécurité des Nations Unies pour enquêter sur les groupes armés
opérant dans cette région et en vertu desquelles les activités de la Fundació
S’Olivar font l’objet d’une investigation pour collaboration présumée avec ces
groupes armés, le Parlement des îles Baléares :
DÉCIDE
1.- De manifester publiquement son appui à la Fundació S’Olivar pour son action en faveur de la paix et de la réconciliation dans la région des Grands Lacs africains. La Fundació S’Olivar, depuis de longues années, se consacre à la défense de la paix, de la justice et de la solidarité, toujours en appliquant les principes pacifistes et non violents qui inspirent son action. L’appui aux groupes armés est contraire à ses idéaux et à tout ce qu’elle a déjà accompli.
Après avoir dénoncé pendant des années le génocide, le pillage des ressources naturelles en République démocratique du Congo et l’assassinat de neuf ressortissants espagnols, la Fundació S’Olivar a porté plainte auprès de l’Audience Nationale Espagnole. En conséquence, le juge [Don] Fernando Andreu [Merelles] a établi un acte d’accusation et décerné un mandat d’arrêt contre 40 hauts responsables du Gouvernement rwandais, parmi lesquels un haut fonctionnaire des Nations Unies à la tête de missions de maintien de la paix dans la région.
2.- De communiquer cette décision au Conseil de sécurité des Nations Unies en l’exhortant à collaborer aux investigations qui sont menées par l’Audience Nationale Espagnole afin d’établir la vérité et de traduire en justice les coupables de crimes aussi odieux.
3.- De notifier cette décision au ministère des Affaires étrangères du Gouvernement espagnol.
Parlement des Îles Baléares,
Novembre 24, 2009"
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Netters,
Pourquoi
la main de Kigali caresse toutes les instances décisionnelles des chancelleries
occidentales? Y’a-t-il du génie dans leur plan de communication ou bien il
s’agit d’une mafia réelle comme l’a appelé Juan Carrelo, qui vise à contrôler
les richesses des grands lacs africains, ou bien encore, il s’agit d’une
tentative d’autoprotection de la part de ces chanceleries occidentales qui ont
peur que la vérité éclate et n’ éclabousse leurs intérêts propres en une
seconde? Je me pose toujours cette question, car à voir cette récente campagne
du régime de Kigali, je me dis que les démocrates qui veulent un changement
pacifique dans ce coins du pays sont encore loin de la coupe s’ils ne changent
pas de stratégie face à ce régime qui ne reculera devant rien pour assoir son
pouvoir.
An regardant de près ce qui se trame dans l’actualité, l’on remarque par ailleurs que toute cette campagne a comme toile le fond une stratégie visant à discréditer les mandats espagnols comme ce fut le cas pour les mandats du juge antiterroriste français. L’angle d’attaque a été facilement trouvé : les FDLR! Il fallait bien sur s’y attendre. Plusieurs phases ont été conçues à cet effet
En premier, comme en 1990 où le FPR a utilisée les ONG pour discréditer le régime Habyarimana, le régime FPR utilise les ONG, la presse pro-FPR pour étiqueter un groupe, dans ce cas-ci, les FDLR. Les peureux vont se désolidariser avec le groupe étiqueté, les intellos vont critiquer leadership du groupe étiqueté et les vaillants vont être calomniés et servir de bouc émissaires.
La
deuxième phase qui est en marche est de passer à la vitesse supérieure en
utilisant à la fois les agents corrompus d’Interpol les médias pour anéantir
toute personne ou tout groupe qui pourrait critiquer le régime. C’est le cas
des nombreux ONG cités dans le fameux rapport des experts de l’ONU Etc.
Y-a-il un
remède ou une stratégie pour contrer cette campagne?
Pytho