Kigali
sollicite l’Afrique de l’Est dans le dossier contre la France
(ARIB.INFO
06/10/2008)
Le
ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, a invité les participants
au quatrième séminaire interparlementaire de l’Assemblée législative de
l’Afrique de l’est (EALA) et les Assemblées nationales régionales d’aider son
pays dans le traitement de la question du rôle de la France dans le génocide
rwandais de 1994.
M. Karugarama délivrait un discours jeudi sur « la reconstruction du secteur
judiciaire après le génocide de 1994: défis et opportunités » lors du quatrième
séminaire interparlementaire de l’EALA et des assemblées nationales régionales
qui se déroule à Kigali.
Le séminaire conjoint parlementaire de trois jours plus connu sous le nom de
Nanyuki IV entre dans le cadre d’une série d’activités de l’EALA d’un mois qui
se tiennent à Kigali.
Le ministre de la Justice a précisé que le Rwanda avait formellement soumis son
rapport d’enquête concernant le rôle de la France dans le génocide de 1994 aux
autorités françaises qui n’ont pas encore fourni de réponse officielle à leurs
homologues de Kigali.
« Nous avons soumis officiellement le rapport d’enquête indépendant concernant
le rôle de la France dans le génocide de 1994 au Rwanda et nous attendons
toujours leur réponse. Nous espérons qu’ils vont répondre mais nous sommes tout
à fait certains que les preuves fournies dans le rapport sont accablantes et
difficiles à réfuter », a déclaré Karugarama.
« Nous vous invitons à être de notre côté pour traiter cette question de crime
de génocide avec la France », a-t-il lancé.
Le rapport accuse des dizaines de grands politiciens et responsables militaires
français dont l’ancien président François Mitterrand d’être directement
impliqués dans la planification et l’exécution du génocide au Rwanda.
Le rapport de 500 pages qui a été rendu public en août, est le fruit d’une
commission d’enquête indépendante dirigée par Jean de Dieu Mucyo, le président
en exercice de la Commission de l’idéologie génocidaire et rescapé des violences
de 1994 qui ont fait plus d’un million de tués.
Dans son allocution devant plus de 80 parlementaires de la région en provenance
du Kenya, du Rwanda, du Burundi, de la Tanzanie et de l’Ouganda, M. Karugarama a
fait remarquer que l’autre défi auquel le secteur judiciaire rwandais est
confronté est la question de l’abus du principe de juridiction universelle de la
part de certains juges européens.
Les juges français et espagnols se sont servis de ce principe pour inculper près
de 50 responsables militaires rwandais et de hauts responsables et
collaborateurs du président Kagamé sur des accusations de génocide et de crimes
de guerre commis en 1994, lors du génocide.
@rib News, 03/10/2008 – Source APA