Gacaca: Amnesty International souhaite une justice équitable au Rwanda
KAMPALA, 17 déc (AFP) - L'organisation
de défense des droits de l'Homme Amnesty International a appelé mardi à un
système judiciaire équitable au Rwanda qui s'appliquerait également aux
autorités accusées d'avoir participé au génocide de 1994, dans un communiqué
reçu par l'AFP à Kampala.
"Les objectifs du système judiciaire traditionnel au Rwanda, les gacaca,
seraient menacés si les autorités rwandaises n'étaient pas équitables en
l'imposant à leurs éléments accusés de participation au génocide de
1994", a annoncé Amnesty dans un rapport publié mardi.
Selon ce rapport, intitulé "Gacaca: une question de justice",
l'association a affirmé que le faible respect des droits de l'Homme par le
gouvernement rwandais avait eu des répercutions sur les procès des tribunaux
traditionnels.
Le rapport d'Amnesty fait état d'arrestations arbitraires et de détentions illégales
qui érodent la confiance du peuple dans l'équité de la justice rwandaise et
pourrait affecter la confiance dans les gacaca.
Le système des gacaca constitue un intermédiaire entre justice traditionnelle
rwandaise et justice conventionnelle pour juger les exécutants présumés du génocide.
Un jury populaire de "personnes intègres", élu par la population
locale à chaque échelon administratif, devra se prononcer sur la culpabilité
des accusés, après les déclarations à charge et à décharge des témoins présents
dans le public.
Les gacaca ne sont pas compétentes pour juger les "planificateurs" du
génocide, qui continueront à être déférés devant les tribunaux classiques
au Rwanda.
Le génocide de 1994 a fait un million de morts, parmi les Tutsis et les Hutus
modérés, selon Kigali. Près de 100.OOO accusés de génocide sont
actuellement détenus dans les prisons rwandaises.