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20:47:10
Le prêtre belge Guy Theunis, accusé de complicité de génocide et détenu
à Kigali depuis deux mois et demi, a quitté samedi soir le Rwanda
pour son pays d'origine, où son dossier a été transféré, a
constaté une journaliste de l'AFP.
Il est parti de Kigali vers 21h10 (19h10 GMT) sans escorte policière
à bord d'un vol commercial de la compagnie SN Brussels à destination
de Bruxelles. L'appareil doit atterrir dans la capitale belge dimanche
à l'aube.
Le prêtre était arrivé samedi soir à l'aéroport international de
Kigali, en compagnie de l'ambassadeur belge au Rwanda, Marc Gedopdt,
qui l'a prié de ne pas répondre aux questions de la presse.
Plus tôt dans la journée de samedi, le secrétaire général au
ministère rwandais de la Justice, Johnston Busingye, avait annoncé
que "si tout se passe comme prévu, Guy Theunis devrait
partir" dans la soirée.
Le 9 novembre, la Haute Cour de Kigali avait ordonné le renvoi du prêtre
belge dans son pays d'origine, mais il restait quelques formalités
administratives à accomplir.
Les autorités rwandaises affirment avoir reçu des garanties de la
part de la Belgique que Guy Theunis sera "poursuivi" en
Belgique. Il n'était toutefois pas clair samedi si le parquet belge
comptait reprendre le dossier à partir de zéro ou bien si le
missionnaire serait poursuivi en tant que planificateur du génocide,
catégorie dans laquelle il a été placé en septembre par un
tribunal populaire rwandais quelques jours après son arrestation.
Le tribunal populaire, qui n'a pas compétence à juger les
planificateurs présumés, a décidé le renvoi du dossier devant la
justice classique.
La Belgique a ensuite demandé que le missionnaire, incarcéré à la
prison centrale de Kigali, soit transféré en Belgique pour y être
jugé. Et début octobre, les autorités rwandaises ont accepté de
transférer à la justice belge le dossier du prêtre.
Guy Theunis, qui a vécu au Rwanda de 1970 à 1994, a été arrêté
le 6 septembre dernier pour incitation au génocide, au moment où il
transitait par l'aéroport de la capitale rwandaise.
Le père, qui appartient à la congrégation des Pères blancs, est
accusé d'avoir reproduit des extraits d'articles incitant au génocide
dans un magazine dont il était l'un des responsables.
Il plaide non coupable, soutenant que les articles reproduits
rentraient dans le cadre d'une revue de la presse rwandaise de l'époque
et qu'ils étaient destinés à un groupe restreint de personnes en
Europe.
Le génocide de 1994 au Rwanda a fait, selon l'Onu, environ 800.000
morts.
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