Deux Rwandais recherchés par le
Tribunal spécial arrêtés en France
20/07/2007 15:44:47 - PARIS (AFP) |
Deux Rwandais exilés en
France, recherchés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR)
pour leur rôle présumé dans le génocide de 1994, ont été arrêtés vendredi
matin en Normandie et en Champagne, a-t-on appris de sources policières et
judiciaire.
L'abbé Wenceslas Munyeshyaka a été arrêté à Gisors (Eure) par la police judiciaire de Rouen, et Laurent Bucyibaruta l'a été à Saint-André-les-Vergers (Aube), près de Troyes, par la police judiciaire de Reims, a-t-on précisé de mêmes sources. Les deux hommes, arrêtés en vertu d'un mandat du TPIR, ont été incarcérés dans les maisons d'arrêt locales, en vue de leur transfert à la prison de la Santé, à Paris. Leurs adresses précises avaient été communiquées aux autorités judiciaires françaises, après qu'elles eurent figuré dans deux requêtes datées du 12 juin, dans lesquelles le procureur en chef du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, demande au tribunal de l'autoriser à transférer les deux accusés devant la justice française. Les deux hommes sont inculpés depuis 2005, mais c'est seulement en juin dernier que leur mise en accusation a été révélée. Selon les requêtes du TPIR, la justice française est prête à les juger et en a la compétence. Des mandats d'arrêt avaient aussi été émis en juin par le TPIR à l'encontre des deux hommes, poursuivis pour génocide, extermination, assassinats et viols. Le père Wenceslas, ancien vicaire de la paroisse de la Sainte-Famille, à Kigali, a été arrêté "chez lui à 06H30 à Gisors", où il vit depuis 2001, a indiqué à l'AFP l'abbé Jean-Pierre Decraene, chancelier de l'évêché d'Evreux. "Le procureur de la République a fait une première instruction complémentaire. L'abbé Wenceslas a été transféré cet après-midi à Paris dans l'attente lundi d'une nouvelle audition avec le procureur général", a-t-il ajouté. M. Bucyibaruta, ex-préfet de Gikongoro (sud du Rwanda), âgé de 62 ans, a été arrêté à Saint-André-les-Vergers, dans l'agglomération de Troyes, où il vit depuis au moins quatre ans avec sa compagne, qui habite légalement en France, et certains de ses enfants. Interpellé à son domicile, il a été présenté au procureur de la République de Troyes et devait l'être dans la journée au procureur général de Paris, qui va saisir la chambre de l'instruction. En cas d'avis favorable, il sera remis au TPIR. Son interpellation a suscité un "choc" à Saint-André-des-Vergers où il était "très investi dans la vie paroissiale" et une association de son quartier, et "très bien intégré", selon des témoignages de voisins ayant requis l'anonymat. Ces derniers ont précisé ne pas avoir imaginé qu'il ait pu avoir d'éventuelles responsabilités dans le génocide. |