Kigali, le 3 Septembre 2012
La leader de l'opposition
emprisonnée, Victoire Ingabire Umuhoza, à nouveau devant la Cour suprême.
Aujourd'hui, malgré un impressionnant déploiement d’un lourd dispositif policier
anti-émeutes, à l'intérieur tout comme à l'extérieur de la Cour Suprême, près de
200 personnes étaient présentes quand la leader de l'opposition incarcérée
depuis le 14 octobre 2010, Mme Ingabire Victoire, a fait une nouvelle apparition
devant la Cour Suprême pour s’enquerir de l'état d'avancement de sa demande de
révision constitutionelle des lois controversées sur l'idéologie du génocide.
Mme Ingabire a déjà passé près de 2 ans dans la prison centrale de Kigali pour
des motifs politiques qui ont été concoctés par le régime de Paul Kagame en vue
de museler toutes voix dissidentes. Le verdict de la Cour Suprême est prévu le 5
Octobre 2012. Mme Ingabire attend aussi ce vendredi 7 Septembre 2012 un autre
verdict de la Haute Cour concernant des accusations d’actes de terrorisme,
d'idéologie du génocide et de divisionnisme.
Le 19 Juillet 2012, la Cour Suprême avait reporté l'audience afin de permettre à
la défense de formuler sa réponse aux observations du gouvernement sur l'absence
de fondement d'une demande de révision constitutionnelle des lois sur le
génocide.
La loi n° 33 bis/2003 REPRIMANT LE CRIME DE GÉNOCIDE, LES CRIMES CONTRE
L'HUMANITÉ ET LES CRIMES DE GUERRE a été abrogée par la loi organique N°
01/2012/OL DU 05/02/2012 INSTITUANT LE CODE PENAL publiée au Journal Officiel nº
spécial du 14 Juin 2012 (art.765). Les aspects controversés de la législation
sur l'idéologie du génocide sont restés intacts.
Le Rwanda semble être à nouveau entre deux chemins au moment où ses
dirigeants actuels qui soutiennent les rebelles M23 au Nord-Kivu en RDC
attendent des sanctions plus sévères y compris une information criminelle devant
la Cour Pénale Internationale, le gel de leurs biens à l'étranger ainsi que des
aides internationales destinées au pays. Les Rwandais sont contraints de
contribuer financièrement salaires et argent au fonds de solidarité
“anti-donateurs” nouvellement créé et dénommé "FONDS DE DEVELOPPEMENT
AGACIRO". Aux yeux du régime, ce fonds permettrait au pays de remplacer
efficacement les suspensions de l'aide internationale. Ce concept illusoire
censé apporter l'autonomie financière tant attendue à la dictature est plutôt
destinée à extorquer et à saigner financièrement à mort des populations déjà
assaillies par la pauvreté.
Les FDU-Inkingi exhortent la communauté internationale à maintenir une forte
pression sur le régime de Kigali pour qu’Il mette fin à son soutien à la
rébellion M23 dans le Nord-Kivu en RDC et respecte la souveraineté des Etats
voisins.
Pour les FDU-Inkingi
Boniface Twagirimana
Vice-Président Intérimaire