Brussels, 21st April 2010
Ms. Victoire Ingabire Umuhoza: icon of the struggle for freedom,
democracy and justice in Rwanda arrested
UDF-Inkingi
Support Committee demands her immediate and unconditional release.
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The UDF – Inkingi Support Committee condemns in the strongest terms possible the
arrest this morning of the party Chair, Mrs. Victoire Ingabire Umuhoza, for her
views on how to bring about genuine national reconciliation and peace through
the rule of law and equal opportunity and how to end the cycle of political
violence through a non violent, peaceful democratic competition for and exercise
of power. We know that this violent arrest will not deter her determination,
instead its prompts the struggle of this freedom icon to a higher level.
L'opposante rwandaise Victoire Ingabire
le 7 avril 2010 à Kigali
© AFP/Archives Bertrand Guay
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It is a tragedy for Rwanda that a call for justice for all Rwandans irrespective
of political and ethnic affiliation and for an all inclusive national dialogue
to give their views on how to put in place institutions that reassure every
Rwandans is turned into accusations of: genocide ideology, divisionism and
collaboration with a terrorist organisation FDLR.
Such
a barbaric and unlawful act against a peace loving mother who braved the system
to show that there is another way to bring about lasting peace and development
in Rwanda is not only a challenge to the conscience and dignity of the Rwandan
people but also to the international community, in particular foreign
governments who are sponsoring the government.
It
is an irony and a challenge to the international community that this is
happening at a time when the Governor General of Canada, a lady herself and
whose government was not only at the forefront of countries that sponsored
Rwanda to join the commonwealth on the grounds that it meets democratic
standards and other values of that organisation, is visiting the country. During
the visit she is scheduled to meet the women and men of Kibirizi and participate
in a discussion on the growing participation of women in Rwandan society.
We call upon governments and peace loving people and organisations to support us
in getting our chair immediately and unconditionally released.
For the UDF INKINGI Support Committee
Eugene Ndahayo, President.
Rwanda: arrestation de l'opposante Victoire Ingabire (source judiciaire)
KIGALI, 21 avr 2010
| Victoire Ingabire, une opposante rwandaise qui avait annoncé sa
décision de se présenter à l'élection présidentielle prévue en août, a été
arrêtée mercredi à Kigali pour "collaboration avec une organisation terroriste"
et "négation du génocide", a-t-on appris de source judiciaire.
AFP | 21.04.2010 | 14:36
Victoire Ingabire, une opposante rwandaise qui avait annoncé sa décision de
se présenter à l'élection présidentielle prévue en août, a été arrêtée mercredi
à Kigali pour "collaboration avec une organisation terroriste" et "négation du
génocide", a-t-on appris de source judiciaire.
"Elle a été arrêtée aujourd'hui (mercredi) à Kigali. Elle est accusée de
collaboration avec une organisation terroriste, +divisionnisme+, négation et
minimisation du génocide" des Tutsi au Rwanda en 1994, a indiqué à l'AFP un haut
responsable du parquet général qui a requis l'anonymat.
Mme Ingabire est présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), un parti
qui à ce jour n'a pas été agréé par les autorités rwandaises.
Elle est notamment accusée d'association avec les rebelles hutu rwandais des
Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) basées dans l'est de la
République démocratique du Congo (RDC), a précisé cette source.
The BBC's Geoffrey Mutagoma in the capital, Kigali, said Ms Ingabire's home
had been surrounded by heavily armed security forces.
Alain Léauthier - Marianne |
Jeudi 22 Avril 2010 à 05:01 |
Victoire Ingaribe, la présidente des Forces démocratiques unifiées, la
principale figure de l'opposition à Kagame, vient d'être jetée en prison alors
qu'elle entrait en campagne électorale. Un déni de démocratie qui jette une
lumière crue sur l'opération de réconciliation avec le régime organisée par
Bernard Kouchner et approuvée, depuis peu, par Nicolas Satkozy.
A trois mois de
l’élection présidentielle prévue théoriquement au mois d’août, le régime de
Paul Kagamé confirme ce que beaucoup subodoraient ou savaient déjà : le Rwanda
a certes retrouvé la paix, et une apparence de cohésion nationale, mais la
démocratie y reste aux abonnés absents. Menacée à plusieurs reprises depuis
son retour dans le pays début janvier, une des opposantes les plus déterminées
au maître de Kigali a passé sa première nuit en prison et sera présentée dès
jeudi au parquet de la capitale. Que reproche-t-on à Victoire Ingaribe, la
présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), parti non autorisé ?
Officiellement d’entretenir des liens quasi organiques avec les rebelles Hutus
des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une organisation
qualifiée de terroriste dont les membres sont réfugiés dans l’est de la
République démocratique du Congo. Et, secundo, de nier le génocide qui a fait
800 000 victimes dans le pays.
En réalité
Victoire Ingaribe paye son refus de se soumettre silencieusement à la seule
doxa admise aujourd’hui par le pouvoir. Celle qui fait des Hutus, dans leur
ensemble, les seuls responsables du génocide et des Tutsis les victimes
exclusives. Or, crime d’absolue lèse majesté, tenu pour du pur négationnisme,
Victoire Ingaribe exigeait que soient également jugés les crimes commis contre
les Hutus durant les années sombres qu’a connu le Rwanda. SON arrestation ets
d'autant plus choquante que le ministre de la justice rwandais, Mr Tharcisse
Karugarama avait publiquement admis il y a quelques semaines à un media
hollandais qu’il n’y avait aucune preuve contre madame Ingabire. Kagame a
finalement choisi la manière forte pour faire taire celle qui envisageait de
se présenter à la présidentielle alors même que dans un entretien avec un
média hollandais, son ministre de la Justice, Tharcisse Karugarama, admettait
de ne pas avoir de charges sérieuses à son encontre.
Au demeurant le tour de vis s’étend au-delà de la seule Victoire Ingaribe
puisque plusieurs militaires de haut-rang ont été récemment arrêtés ou forcés
de s’exiler. La presse indépendante, elle, est soumise à une censure étroite
jusqu’à la fin de la période électorale. Autant de signes inquiétants qui
n’ont pourtant pas découragé Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner de hâter la
normalisation de leurs rapports avec Kagamé. Au nom bien sûr de l’impérieuse
obligation faite à la France de retrouver son influence dans la région des
Grands Lacs.
A leur décharge de nombreuses ONG poussent en ce sens, persuadées qu’en dépend
le sort des populations civiles de l’Est du Congo, victimes de tous les
groupes et sous groupes paramilitaires manipulés par le président rwandais ou
par les rebelles hutus. Il faudrait ainsi tout passer à Kagamé et écrire
l’Histoire sous sa dictée pour préparer des lendemains pacifiées. On a le
droit d’y croire ou de faire semblant. Kagamé sera peut-être au prochain
sommet franco-africain de Nice. Est-ce vraiment une victoire?
Source:
Marianne
