Date: 15 février 2010

Communiqué du Bloc Québécois
 

Élections présidentielles rwandaises : le Bloc Québécois demande au gouvernement Harper de s’assurer de la tenue d’élections libres et démocratiques

Ottawa, lundi 15 février 2010 – À quelques mois des élections présidentielles du mois d’août prochain au Rwanda, Francine Lalonde et Johanne Deschamps sont très préoccupées par l’intimidation et la répression dont sont victimes les membres de partis d’opposition rwandais de la part du gouvernement du Rwanda. Elles sont particulièrement inquiètes pour la sécurité de la candidate du Parti FDU-Inkingi, Victoire Ingabire.

« Comme en font état Human Rights Watch et d’autres observateurs, il règne actuellement un climat de terreur au Rwanda et nous craignons d’assister, d’ici les élections, à une escalade d’actes de harcèlement qui pourraient décourager toute participation de partis d’opposition aux prochaines élections présidentielles », s’est inquiétée la porte-parole du Bloc Québécois en matière d’affaires étrangères et députée de La Pointe-de-l’Île, Francine Lalonde.

« Le Canada et les autres pays qui ont soutenu la candidature du Rwanda pour le Commonwealth ont la responsabilité toute particulière de veiller à la tenue d’élections démocratiques dans ce pays. Il faut rappeler qu’ils ont accordé leur appui à ce pays, en dépit de l’avis émis par la commission des droits de l’homme du Commonwealth qui estimait que les libertés publiques étaient toujours restreintes au Rwanda, ″au point de créer un climat de peur dans ce pays″ », a poursuivi Francine Lalonde.

« Nous sommes particulièrement inquiètes pour la sécurité de Victoire Ingabire, la candidate du Parti FDU-Inkingi. Depuis son retour d’exil en janvier dernier, Mme Ingabire a été l’objet d’une campagne publique de diffamation et a été la cible de gestes brutaux d’intimidation. Il y a deux semaines, c’est de justesse qu’elle a échappé à ce qui semble être un guet-apens, mais son collègue Joseph Ntawangundi n’a pas eu cette chance. Il a été passé à tabac, arrêté et accusé d’avoir commis des crimes pendant le génocide, alors qu’il n’était même pas au Rwanda à ce moment-là. La semaine dernière, Mme Ingabire a été interpellée à son tour et interrogée par la police rwandaise. La police l’aurait à nouveau convoquée afin qu’elle se présente au poste de police, mardi, et nous craignons qu’elle soit alors arrêtée », a pour sa part fait valoir la porte-parole du Bloc Québécois sur les questions touchant l’Amérique latine, l’Afrique et la coopération internationale et députée de Laurentides–Labelle, Johanne Deschamps.

« Les incidents et les tracasseries auxquels sont confrontés les partis d’opposition pour se faire inscrire en vue du scrutin semblent indiquer, tel que le soulignait hier Human Rights Watch, que le gouvernement de Kagame n’accepte ni l’opposition politique ni la critique publique. Pire, relève Human Rights Watch, le gouvernement de Kagame utilise des accusations de participation au génocide ou d’ ″idéologie du génocide″ pour viser et discréditer ses opposants. Ainsi, le parti PS-Imberakuri a été accusé de véhiculer l’ ″idéologie génocidaire″ et le Parti vert, qui n’a toujours pas réussi à obtenir son accréditation, d’ ″ennemi du pays″. Plus troublant encore est le fait que la loi rwandaise sur l’idéologie du génocide, votée en 2008, par son flou permet au gouvernement rwandais d’empêcher toute critique de sa politique nationale et de poursuivre les opposants », a ajouté Francine Lalonde.

« Devant ces constats, compte tenu des excellentes relations bilatérales qu’entretient depuis fort longtemps le Canada avec le Rwanda et puisque le Canada est encore actuellement un des importants bailleurs de fonds de ce pays et qu’il a appuyé sans réserve la candidature du Rwanda au sein du Commonwealth, nous demandons au gouvernement Harper de faire pression sur le gouvernement de Kagame pour que cesse tout acte d’intimidation afin de permettre une campagne électorale et des élections libres et démocratiques », ont conclu Johanne Deschamps et Francine Lalonde.

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