6 août 2009
Visite africaine de
Hillary Clinton, Kigali frustré.
La secrétaire d'état américaine, madame Hillary Clinton, entame
une tournée en Afrique Noire qui l'amenera dans plusieurs pays africains, le
Kenya, la RDC, l'Afrique du Sud, l'Angola, le Nigéria, l Libéria et le Cap
Vert. Elle ne visitera pas les pays amis de son mari Bill, le Rwanda,
l'Ouganda, et l'Ethiopie. Le choix de la RDC sur son agenda a certainement
irrité Kigali qui croyait être encore le chouchou des Etats Unis.
En plus, après Kinshasa la capitale, madame Clinton se rendra à Goma à deux pas
de la frontière rwandaise pour rendre visite aux réfugiés et aux organisations
humanitaires. Du coup Paul Kagame organise une contre-attaque diplomatique .
Selon le quotidien rwandais d'expression anglophone The New Times, le
président rwandais va rencontrer jeudi son homologue congolais Joseph Kabila.
Au menu officiel, les relations bilatérales concrétisées récemment par la
réouverture des ambassades dans les deux pays après dix ans de rupture, mais
aussi l'éventualité d'une nouvelle opération militaire conjointe pour éradiquer
les FDLR.
Mais selon les observateurs de la politique africaine, le président rwandais
serait frustré par le fait que son pays ne figure pas sur l'agenda de la visite
africaine de l'épouse de son ami. C'est un deuxième échec personnel face aux
nouvelles autorités américaines. Il a tenté à plusieurs reprises d'obtenir une
audience à la Maison blanche auprès du nouveau président américain sans succès.
Cette contre-attaque diplomatique sera peut-être sans lendemain. Les temps
changent et comme dit un dicton rwandais: "Quand on est riche , les visiteurs
affluent." Joseph Kabila est à la tête d'un pays riche et il pèse plus que ces
voisins.
Il faut rappeler que Bill Clinton est devenu ami personnel de Paul Kagame alors
que son gouvernement a refusé d'admettre l'existence du génocide au Rwanda en
1994 pour éviter de s'y engager. Après, il y a eu la repentance dont on doute de
sa sincérité. C'est plutôt les affaires qui ont rapproché les deux hommes
notamment dans le pillage des richesses de la RDC. Madame Clinton veut peut-être
marqué ses distances vis à vis des anciens amis de son mari qui ne sont pas des
modèles en démocratie.
Pour sa première étape au Kenya, pays cher à Barack Obama, la secrétaire d'état
américaine a participé à la huitième réunion de l'AGOA (African Growth
Opportunity Act), le système d'accords destiné à ouvrir le marché américain aux
exportations africaines.
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