Fortement critiqué ces dernières semaines par différents groupes de pression en raison du manque de condamnation du Rwanda pour son soutien au M23, Barack Obama a finalement cédé à la pression qui s’accentuait sur ses épaules et a appelé le Président rwandais pour lui demander de cesser tout soutien aux « groupes rebelles en RDC » faisant référence au M23.
La semaine dernière, 15 associations ainsi que des Think-Tank influents avaient qualifié d’ « échec » la politique d’Obama dans la région des grands lacs et avaient dénoncé une « diplomatie silencieuse, n’ayant pas réussi à stopper les incursions continues du Rwanda ainsi que l’utilisation, en RDC, de groupes armés qui lui sont inféodés». En parallèle, plusieurs députés et sénateurs américains avaient élevé la voix et avaient demandé à l’administration Obama de « prendre des mesures plus sévères contre le Rwanda en raison de son soutien aux rebelles du M23 qui terrorisent la population civile à l’Est de la RDC ».
« L’ONU est responsable des rebellions en RDC »
Quelques jours avant, lors de la dixième édition du dialogue national qui s’est tenue les 13 et 14 décembre 2012, Paul kagame, s’était pour sa part, à nouveau exprimé sur les accusations de soutien de son régime au M23 et les avait à nouveau rejetées de manière catégorique.
Le numéro un rwandais avait accusé l’ONU d’être responsable des rebellions en RDC et avait comparé la situation à celle d’un meurtrier qui dépose le corps de sa victime devant la porte de son voisin et appelle la police pour l’accuser. (http://www.jambonews.net/en/news/20121219-kagame-the-un-is-the-cause-of-the-congolese-uprising/)
Situation à Goma
Sur le terrain, malgré le départ du M23 de la ville de Goma, la situation sécuritaire demeure précaire et la population vit dans la crainte d’une nouvelle offensive du M23.
Depuis le 8 décembre en effet plusieurs sources locales, ont affirmé avoir des bataillons rwandais pénétrer dans Goma. Mais à l’heure actuelle, ni la MONUSCO, ni le mécanisme conjoint de vérification des frontières n’ont été en mesure de confirmer ou infirmer ces allégations. Interrogé à ce sujet, Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais s’est également refusé de commenter se bornant à déclarer : « ce n’est pas seulement le M23 qui est autour de Goma. C’est tout ce que je peux dire ».
Selon le département d’Etat américain, la crise au Congo a entrainé, depuis 1997, la mort de 5 millions de personnes et obligé des millions d’autres à quitter leur foyer.
Ruhumuza Mbonyumutwa
Jambonews.net