La France a décidé de rappeler pour consultations son ambassadeur à Kigali après le refus des autorités rwandaises d'agréer son successeur, témoignant de relations très loin d'être apaisées après une réconciliation pourtant scellée début 2010.
"Les autorités rwandaises ont refusé de donner cet agrément" et "nous avons rappelé notre ambassadeur (Laurent Contini) pour consultations afin d'étudier la situation", a annoncé lundi lors d'un point-presse un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floréani.
Proche de l'ex-chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, Laurent Contini est tombé fin 2011 en disgrâce auprès du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, après des déclarations jugées trop favorables au Rwanda dans la vieille querelle des responsabilités du génocide de 1994.
Sans procéder à son remplacement immédiat à l'époque, le ministre français avait obtenu de la présidence française une nouvelle nomination en la personne d'Hélène Le Gal, consul de France au Québec et spécialiste des affaires africaines.
Ce choix n'avait pas été rendu public car il est d'usage en diplomatie d'attendre que le pays d'accueil agrée le nouvel ambassadeur avant de l'officialiser.
Lundi matin, l'hebdomadaire Jeune Afrique a révélé que Kigali avait à la mi-février refusé la nomination d'Hélène Le Gal, "au motif qu'elle serait trop proche du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, considéré depuis toujours comme hostile au pouvoir en place à Kigali".
Lors de son point-presse, Vincent Floréani n'a ni confirmé ni infirmé cet élément.
"Les relations entre la France et le Rwanda n'ont cessé de se renforcer depuis la visite du chef de l'Etat (Nicolas Sarkozy) à Kigali en février 2010, qui a scellé au plus haut niveau la relance politique et économique entre nos deux pays", a-t-il souligné.