Kagame nargue les Burundais
(Burundi Réalités 26/08/2008)
Paul Kagame a visité le Burundi voisin. Compte tenu du fait que les deux pays
ont non seulement une histoire commune, mais aussi sont habités par les mêmes
peuples, la visite d’un des présidents dans un autre pays ne devrait pas
constituer un événement. Les deux pays avaient constitué une association des
malfaiteurs avec l’Ouganda pour agresser la Rdc.
C’était pendant le règne des pouvoirs tutsi dans ces trois pays. Le Burundi est
devenu un Etat démocratique. Le Rwanda, lui, continue avec un pouvoir ethnicisé.
Avant que les Tutsi reviennent au pouvoir, le Burundi venait de réussir des
élections modèles dans la vague de la démocratisation qui a traversé le
continent après le sommet de la Baule. Le président élu du Burundi est tué dans
l’accident d’avion avec son collègue rwandais, tous deux Hutu. Ce double meurtre
a permis le retour au pouvoir des Tutsi. Au Rwanda, le prix à payer était lourd,
à savoir, le génocide. Kigali refuse de remonter aux origines de ce génocide. Et
pourtant, pour nombre d’observateurs attentifs, l’élément déclencheur de ce
génocide aura été ce double meurtre.
Tant qu’il y avait un régime tutsi au Burundi, la mort du président élu a été un
bon débarras. Après une longue période trouble, le Burundi est revenu
obstinément à la démocratie oxygénée par les réalités ethniques du pays.
Normalement, le Burundi devrait demander des comptes au Rwanda pour avoir abattu
son président élu. Ce ne sont pas des preuves qui manquaient pour que Kigali
réponde de ce crime. En effet, des enquêtes crédibles ont fait ressortir le rôle
de Kigali dans la mort de deux présidents. Le fait que Kigali réagit
énergiquement à toute tentative de remonter à son rôle dans la mort de deux
présidents, est une preuve que le pouvoir Fpr n’a pas la conscience tranquille.
Connaissant la capacité de nuisance de Paul Kagame, le Burundi qui construit sa
souveraineté dans la douleur, s’est gardé de tout jugement contre le pouvoir
tutsi de Kigali. Mais voilà que c’est Paul Kagame qui prend le devant. Pour
démontrer qu’il n’est entouré que des diables, après le martyr des Hutus
rwandais dont des milliers sont réduits en état d’apatrides, il s’attaque cette
fois aux Hutus burundais qu’il accuse également de génocide rwandais. Cela tend
à confirmer l’attitude qui consiste à définir tout Hutu comme génocidaire. Il
n’y a pas eu une réaction appropriée de Bujumbura. C’est dans cette mêlée que
Paul Kagame décide d’aller affronter le peuple burundais.
Comme si cette visite n’était pas déjà une injure au peuple burundais, les
services du chef de l’Etat rwandais en ont rajouté. Ainsi par exemple, au stade
de Bujumbura où était accueilli Kagame par son homologue burundais, la sécurité
rapprochée du président rwandais a fouillé même les ministres burundais sur leur
propre territoire. Même le chargé de la sécurité du président burundais a été
fouillé par la garde de Kagame.
En plus, Kagame a obtenu du gouvernement burundais que pendant son séjour,
personne dans la presse ne parle des Burundais accusés de génocide par Kigali,
et que personne ne fasse allusion à l’implication du Fpr dans l’assassinat du
président Cyprien Ntariamira. Comment peut-on appeler cela ? Pour qui se prend
régime de Kigali ? Pendant combien de temps les pays voisins devront-ils
supporter cette arrogance agressive de Kigali ? Il faut craindre que le ras-le
bol que Kagame impose aux voisins, déborde un jour. Il n’y a aucun pays qui
serait réduit au destin de ventre mou de la sous région. En toute chose, dit-on,
il faut considérer le retour de la manivelle tôt ou tard.
Par Groupel'avenir.net
25-08-2008