France / Rwanda -
Article publié le : mercredi 28 avril 2010 - Dernière modification le : mercredi
28 avril 2010
La France relance l'enquête sur l'avion de l'ex-président du Rwanda
Le juge Trevidic était invité, en qualité de juge d'instruction au pôle
antiterroriste, sur France Inter le 5 janvier 2010.
France Inter
Par RFI
Saura-t-on un jour qui a abattu l'avion de l'ancien président rwandais Juvénal
Habyarimana en 1994 ? Seize ans après les faits, l'enquête française est
relancée. En France, comme l'a révélé mardi 27 avril le journal Le Parisien, le
juge Trevidic, qui a repris il y a trois ans l'instruction sur cet attentat à la
suite du juge Bruguière, s'entoure de scientifiques pour préparer une visite de
terrain, au Rwanda.
Il a demandé la semaine dernière la création d'un comité d'experts qui auront
pour mission de reconstituer le crash.
Marc Trevidic s'entoure de spécialistes en balistique, explosifs, aéronautique,
ou géométrie.
Avec ces cinq experts, le juge parisien compte se rendre à Kigali d'ici un an.
Leur mission : tenter d'établir la trajectoire du Falcon 50 de Juvenal
Habyarimana, la nature des projectiles, et l'emplacement présumé des tireurs qui
l'ont abattu.
Il s'agira en fait de reconstituer le crash afin de rendre un rapport en mars
2011.
L'objectif est simple, il faut trancher la controverse sur les auteurs de cet
événement déclencheur du génocide.
Réconciliation en cours entre Paris et Kigali
Deux thèses s'opposent en effet depuis des années.
Celle du prédécesseur du juge Trevidic, Jean-Louis Bruguière, qui désignait
l'entourage de l'actuel président rwandais Paul Kagamé. Une enquête dénoncée par
le Rwanda, qui en avait du coup rompu ses relations diplomatiques avec la
France, préférant accuser les extrémistes hutus d'avoir tiré sur l'avion
d'Habyarimana.
Aujourd'hui, entre Paris et Kigali, la réconciliation est en cours. C'est à la
fois ce qui permet à Marc Trevidic d'envisager une visite au Rwanda et ce qui
pourrait entraver son travail.
Mais ce magistrat que l'on sait très attaché à son indépendance n'est
visiblement pas prêt à classer l'affaire au nom de la diplomatie.
Dans le même temps, en proposant de mener un travail scientifique, et pour la
première fois de terrain, le juge parisien pourrait bien pallier les lacunes
maintes fois reprochées à l'enquête Bruguière.
Emmanuel Bidanda, avocat de la veuve de l'un des 3 membres d'équipage français
de l'avion
Jusqu'à présent, il était quasiment impossible d'effectuer une mission
d'expertise, compte tenu des relations entre le Rwanda et la France.
(00:57)
27/04/2010 par Sarah Tisseyre