Voilà la fin officielle d'une opération dont plusieurs experts
militaires tant africains qu'occidentaux qualifiaient de "MISSION
IMPOSSIBLE". Il ne reste plus que la solution politique au dossier des
FDLR car ces gens ne peuvent demeurer éternellement "réfugiés" au Congo.
Un chapitre qui s'ajoute d'ailleurs au lourd dossier de l'ouverture de
l'espace politique au Rwanda et des élections présidentielles de 2017.
L’ONU « a mis fin » à son soutien à l’armée congolaise en vue d’une
offensive contre des rebelles hutu rwandais dans l’est de la République
démocratique du Congo après que Kinshasa a dépassé la date limite pour
remplacer deux généraux controversés, a indiqué samedi un haut responsable
de l’ONU.
«Le délai de deux semaines initialement donné » pour écarter ces généraux
accusés d’exactions par l’ONU « a expiré » et la Monusco (Mission de l’ONU
en RDC) « a effectivement mis fin à son soutien aux FARDC » (forces
gouvernementales), a expliqué ce responsable sous couvert d’anonymat. «L’étape
suivante, a-t-il ajouté, est l’envoi de lettres formelles aux autorités
congolaises compétentes concernant la fin du soutien aux FARDC pour ces
opérations anti-FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), ce
qui sera fait à la fin de la semaine ».
Les autorités congolaises « auront alors le temps de se conformer aux
règles » de l’ONU, a-t-il conclu, laissant ainsi ouverte la possibilité
d’un revirement de Kinshasa. Il s’agit d’une nouvelle étape d’un bras de
fer entre l’ONU et le gouvernement congolais autour d’une l’offensive
annoncée par Kinshasa contre les rebelles rwandais mais qui n’a pas
véritablement commencé sur le terrain.
Le gouvernement a laissé passer la date limite du 13 février fixée par
l’ONU pour remplacer deux généraux appelés à jouer un rôle clef dans cette
offensive. Or, l’ONU accuse ces deux officiers d’avoir commis des
violations des droits de l’homme et les règles onusiennes
interdisent aux Casques bleus de fournir de l’aide à des unités militaires
dans ces conditions.
La Monusco fournit des rations et du carburant aux forces congolaises et
en cas d’offensive, elle aurait pu aussi les appuyer avec des hélicoptères
et des drones notamment. Mercredi, un porte-parole de la Monusco avait
seulement indiqué que l’ONU « faisait une pause » dans son soutien en
attendant le remplacement des deux généraux mais le gouvernement congolais
a opposé jeudi une fin de non-recevoir à cet ultimatum.
Kinshasa a expliqué que pour les écarter il faudrait que les généraux
Bruno Mandevu et Sikabwe Fall aient fait « l’objet d’une condamnation »
par la justice militaire, ce qui n’est pas le cas. Le 29 janvier, l’armée
congolaise avait annoncé qu’elle allait lancer seule l’offensive, la
Monusco se contentant de promettre un soutien logistique et stratégique.
Plusieurs chefs des FDLR sont accusés d’avoir participé au génocide de
1994 contre les Tutsi au Rwanda. Les membres les plus anciens de cette
milice sont présents depuis 1994 en RDC, où elle est accusée de commettre
des atrocités (meurtres, viols…) et des pillages.
Source:maliactu.net