1600 Angolais et
Rwandais pour la sécurité de Gbagbo
(Nord-Sud 22/06/2005)
Apparemment, c’était trop gros
pour être vrai. 1.600 mercenaires rwandais et angolais débarquant dans notre
pays, avec armes et bagages, on ne voulait pas y croire. Roués dans l’art de
tuer son prochain en ayant le moins de sentiment possible, nul n’aurait cru
que leurs funestes talents auraient eu à être utilisés sous nos cieux déjà
bien sanguinolents. Et bien, c’est chose faite. Le Président de la République
a fait débarquer une armée étrangère (une armée, c’est environ 1000
hommes) dans notre pays avec une mission bien précise : lui servir de garde prétorienne.
Officiellement, cette armée étrangère dont le débarquement est déjà bien
avancé, sera utilisée comme dernier cercle de sécurité du chef de l’Etat,
après la garde républicaine et la garde présidentielle. Le capitaine Akapéa,
chef des services de renseignements présidentiels, lui, dans l’intimité du
cercle tribal qui confère une certaine confiance et incite à la confidence, a
révélé le sens véritable de la présence de cette armée étrangère. Ils
sont là pour aider Gbagbo à mater son opposition civile du G7. Il révèle que
les présidents Kagamé et Dos Santos ont donné leur accord pour un soutien
militaire à leur homologue. Un soutien vraisemblablement destiné à l’aider
à prendre le contrôle de la transition par la force, vu le nombre d’éléments
qui sont envoyés en opération extérieure. Ces éléments, selon les
informations d’un confrère, sont arrivés par vol spécial sous la conduite
de l’aide du camp du président de la République. Ce dernier n’avait pas
pris le même vol de retour que son patron, préférant rester en arrière pour
boucler l’affaire du charter de mercenaires.
Le capitaine Akapéa informe également que des officiers généraux et des
officiers supérieurs bétés ont décidé de contourner les forces impartiales
et la Constitution pour assurer à Gbagbo un pouvoir de 20 ans. Il assure que
l’Etat major des Fanci approuve ce schéma. Et préconise l’expédition de
tous les opposants civils qui ne marcheraient pas droit, au pays de Boga Doudou.
Il ne parle certainement pas de Lakota, on s’en doute, mais bien du pays des
morts. Il s’engage également à transmettre à la Présidence de la république,
les doléances formulées par les milices relatives au renforcement de leur
armement. Cette réunion avait, si on prend la peine de lire le document au-delà
de sa structure apparente, pour but de préparer les actions de violence qui
sont annoncées pour le 27 juin. A cette date, le début des opérations de désarmement
est censé démarrer. Bien entendu, rien ne se passera et ce sera le prétexte
tout trouvé pour les milices de passer à l’offensive.
Touré Moussa