Bernard Kouchner et le Rwanda

Actuel Ministre Français des Affaires Etrangères, fana de Paul Kagame

                        Annotation du 1 Août 2007

 

 

Le rétablissement des relations diplomatiques et de coopération entre la France et le Rwanda est dans l'intérêt de la majorité du peuple rwandais qui croit dans les valeurs de la culture française et reste reconnaissant du rôle de premier plan de la  la France dans le développement du Rwanda depuis son indépendance le 1 juillet 1962. La majorité du peuple rwandais est frustré par la décision insensée, mégalomaniaque et antidémocratique  de rupture des relations diplomatiques avec la France qui a été prise par les dirigeants rwandais en novembre 2006.  Le peuple a été contraint de le soutenir  à coups de matraques pour certains et à manifester contre la France, non pas dans son propre intérêt ou celui de l'Etat rwandais mais dans celui d'un groupe de criminels qui se confondent avec l'Etat, alors que le peuple ne les connaissait même pas au moment où ils ont commis le crime. Le peuple n'a pas eu la possibilité d'émettre son avis sous les bottes de la machine broyeuse de Paul Kagame.

 

Quant à Mr Bernard Kouchner, son penchant envers  Paul Kagame et le Front Patriotique Rwandais (FPR) n'est pas chose nouvelle. Lorsqu'il rentrait de Gitarama où il était allé voir le gouvernement intérimaire, en compagnie d'officiels rwandais, en mai 1994, Bernard Kouchner  a essuyé  des rafales de mitrailleuses lourdes tirées par une position du FPR installée sur la croupe du Mont Jali en haut du pont Yanze (sur la rivière Nyabugogo), interdisant par le feu l'entrée et la sortie de la ville de Kigali dans un tournant aigu habituellement dangereux près du carrefour Giticyinyoni. Un bus de l'ONATRACOM  touché par ces tirs quelques jours auparavant y était déjà immobilisé en travers de la route, sa partie arrière coupant la chaussée en deux et gênant davantage le mouvement qui devait pourtant s'y faire en vitesse maximale.

La colonne a du rebourser chemin vers le pont Nyaruteja (sur la rivière Nyabarongo) pour aller prendre la piste serpentant le Mont Kigali et déboucher à Nyamirambo. Mais pour entretenir le doute Bernard Kouchner a dit aux media qu'il ignorait si ce sont les Forces Armées Rwandaises (FAR) qui ont tiré sur sa colonne ou si c'était le FPR. Comment les FAR auraient-elles tiré sur leurs autorités et sur un hôte de marque venu officiellement  aider le gouvernement?

 

                                     ============================

 

ADDIS ABEBA, 26 juil 2007 (AFP)

"Je lui ai renouvelé la confiance que j'avais personnellement en lui (Paul Kagame)",

a déclaré Bernard Kouchner.

 

Nos observations:

 

Nous ne croyons pas que Mr Bernard Kouchner ignore que Paul Kagame est l'auteur de tous les maux qui ont frappé le peuple rwandais depuis 17 ans, et de l'insécurité qu'il perpétue dans la Région des Grands Lacs d'Afrique. Nous pensons  plutôt qu'il ferme volontairement ses oreilles et ses yeux sur ce qui est dit de Paul Kagame et sur tous les crimes qu'il  a commis et continue de commettre au Rwanda et en République Démocratique du Congo (RDC), et qu'il  défend un autre intérêt à sa propre discrétion que  cet homme représente pour lui  malgré ses méfaits, ses crimes  et sa nuisance. Nous pensons en outre que des Etats peuvent entretenir des relations pour l'intérêt réciproque des peuples respectifs sans nécessairement tenir publiquement des discours flateurs, courtisants et élogieux à l'endroit des dirigeants qui ne le méritent pas. Un Ministre des Affaires Etrangères  d'un Etat de droit modèle du monde ne devrait pas déclarer publiquement qu'il a confiance en:

-Un homme perfide qui ne respecte pas les accords conclus, qui les signe ou  autorise leur signature pour tromper l'opinion et la vigilance, sachant bien qu'il les violera. C'est ce qu'il a fait de l'Accord de Paix d'Arusha du 4 août 1993 entre le gouvernement rwandais et le FPR et de tous les accords de cessez-le-feu qui l'avaient précédé.

-Un chef de guerre qui trouve  solution à tout problème politique dans l'usage de la force, la guerre, les assassinats des opposants potentiels ou supposés et les massacres.

-Un homme qui a provoqué la catastrophe rwandaise en assassinant les Présidents Juvénal

Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi le 6 avril 1994 dans le but de déclencher les affrontements interethniques qu'il devait exploiter pour prendre le pouvoir dans un fleuve de sang des innocents et accuser le pouvoir alors en place de génocide des Tutsi.

-Un obsédé du pouvoir qui a sacrifié ses congénères pour assouvir ses propres instincts mégalomaniaques. Si le Président Juvénal Habyarimana était encore au pouvoir jusqu'aujourd'hui, mais que toutes les personnes qui ont été tuées suite à son assassinat soient en vie,  que les anciens réfugiés Tutsi des années 1960 et 1973 soient rentrés et aient retrouvé les leurs dans l'esprit de l'Accord de Paix d'Arusha du 4 août 1993, et qu'il n'y ait plus de réfugiés rwandais de par le monde, le peuple rwandais serait plus heureux qu'aujourd'hui avec Paul Kagame comme chef d'Etat.

-Un obsédé sanguinaire qui s'extasie en voyant couler le sang des innocents. Selon le témoignage de l'un de ses anciens gardes du corps, au mois d'avril 1994, Paul Kagame, commandant en chef de l'APR est monté sur une Jeep mitrailleuse et a personnellement mitraillé dans la population qui était au marché. Il a souri en voyant le flot de sang couler et les corps agonisants  alors que d'habitude il ne sourit pas. Il a alors donné à son escorte l'ordre de continuer de tirer dans la masse.

-Un homme qui a ordonné le massacre des déplacés de guerre qui fuyaient les combats dans la localité de Zoko en Commune Buyoga le 21 avril 1994, en ces termes  Swahili: "Fagia wale washenzi = balayez, liquidez ces imbéciles", en répondant à un commandant d'unité qui lui demandait l'attitude à prendre.

-Un homme qui a ordonné  le massacre de plus de 8.000 déplacés de guerre de Kibeho au sud du Rwanda le 22 avril 1995, et a décoré le boucher Général Fred IBINGIRA au lieu de le juger et le condamner, sachant que c'est le même IBINGIRA qui a commandé l'assassinat de 3 évêques et d'autres religieux  et religieuses à Gakurazo-Gitarama le 5 juin 1994.

-Un homme qui a donné aux unités de l'Armée Patriotique Rwandaise (APR), armée du FPR, l'ordre de massacrer les gens  à l'instar des gendarmes qui avaient tué 27 détenus par asphyxie au cachot d'une brigade  de Gendarmerie à Kigali en 1995. Il disait dans son message que ces gendarmes ont été arrêtés pour faire taire la Communauté Internationale, mais qu'il allait les libérer, et que par contre il exhortait tous ceux qui en avaient la possibilité à faire comme eux. C'est ainsi que les postions du FPR alors disséminées partout dans le pays ont été les lieux du carnage interdits d'accès pour plusieurs années.

-Un homme qui a ordonné les massacres des populations partout dans le pays par les unités de l'APR en opérations commandées, par la "Directorate of Military Intelligence (DMI)" et les "Local Defense", mais qui dit que le FPR n'a tué personne et que ses membres ne peuvent pas être poursuivis en justice et jugés pour leurs crimes.

-Un homme qui a ordonné le massacre des réfugiés Hutu Rwandais et Burundais au Zaïre/RDC en 1996-1997 ainsi que la population congolaise en 1998-2001.

-Un homme qui a pillé le pays voisin la RDC et continue de le piller, le déstabiliser et causer l'insécurité par l'entremise de la rébellion Tutsi-Banyamulenge qu'il renforce en hommes, entretient et équipe en armes, munitions, habillement et autres matériels de guerre..

-Un homme qui fait la discrimination ethnique même entre les victimes de la catastrophe rwandaise, empêchant les Hutu et les Twa d'honorer la mémoire des leurs.

-Un homme qui a imposé une justice partiale, délatrice, vindicative et diabolisante, du vainqueur sur le vaincu  appliquée aux seuls Hutu,  et a favorisé l'impunité des criminels du FPR qui sont considérés comme des intouchables.

-Un homme qui tolère ou autorise les exécutions extrajudiciares aux stations de police et dans des prisons mouroirs, si bien que plus de 83.000 détenus ont trouvé la mort endéans 13 ans de son règne.

 -Un homme qui a montré qu'il est seulement Président des  Tutsi dans son discours qu'il a prononcé  à l'occasion du 13 anniversaire du "génocide rwandais" à Murambi-Gikongoro le 7 avril 2007. Il n'a  évoqué que la mémoire des victimes Tutsi, faisant même abstraction des "Hutu modérés" qu'il avait l'habitude d'utiliser pour couvrir les massacres des masses Hutu commis par l'APR.

-Un homme qui a tout fait pour étouffer l'enquête sur l'attentat du 6 avril 1994 et qui, accablé par le rapport d'enquête du juge Français Jean Louis Bruguière, a prétendu que l'assassinat du Président Juvénal Habyarimana s'inscrit dans le cadre de la guerre, en tentant de contourner son aspect terroriste.  Il n'a plus osé évoquer la pseudo-hypothèse d'attentat collée aux FAR pour diversion. Malgré cet aveu indirect et se voyant acculé, il a  demandé une commission d'equête internationale, 13 ans après, dans le but de contourner l'enquête du juge J L Bruguière, faire traîner le dossier et chercher comment le falsifier, alors que le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) siégeant à Arusha  en Tanzanie est compétent.

-Un homme qui confond sciemment les responsabilités individuelles avec l'intérêt de l'Etat et les fait endosser par le Gouvernement  qu'il oblige à répondre  à la place des coupables des crimes qu'ils ont commis avant même d'en faire partie, dans le seul but de les exonérer des poursuites judiciaires. C'est le cas des suspects frappés des mandats d'arrêt internationaux établis par le juge Jean Louis Bruguière.

-Un homme qui a détourné et encaissé les indemnités versées par l'assureur du Falcon 50 du Président Juvénal Habyarimana mais qui n'a pas pensé à l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat.

-Un homme qui a  insinué dans son discours du 7 avril 2007 que les victimes de l'attentat du 6 avril 1994 ne vallaient rien: "Qu'est-ce qu'il y avait dans cet avion pour provoquer (ou

justifier) le massacre d'un million de personnes" a-t-il dit en Kinyarwanda. Pour lui, deux Chefs d'Etat, leurs suites et les membres d'équipage Français sont des vauriens!

A ce props nous aimerions savoir si Bernard Kouchner persisterait à dire "qu'il renouvelle personnellement sa confiance dans Paul Kagame" si  l'un ou l'autre membre de l'équipage était  son propre frère, ou un proche parent à quelque niveau que ce soit!  Nous pensons qu'il serait maudit par sa famille.

 

-Un homme qui a imposé au peuple rwandais un projet de société sectaire qui favorise l'enrichissement des favoris du régime  et appauvrit la masse populaire si bien qu'il y a un fossé jamais  connu au Rwanda entre les deux categories

-Un homme qui a  institué la méfiance, le mépris et la peur  réciproque entre les composantes du peuple rwandais, et la persécution d'une partie de la société rwandaise  hypothéquant ainsi la vraie réconciliation nationale.

-Un homme qui exerce une dictature camouflée dans  le Forum des partis politiques satellites et muselés, qui a triché les élections, est allergique à l'opposition démocratique et craint le débat démocratique sur les problèmes de la nation.

-Un homme qui travestit la vérité sur le drame rwandais et utilise le chantage pour voiler sa responsabiité en tant qu'auteur principal.

-Un homme qui exerce  son pouvoir d'une main de fer par des menaces et grâce à la peur inspirée à la population par  son armée et ses services de sécurité plutôt que  par la conviction.

-Un criminel dont les mains couvertes de sang de ses concitoyens salissent celles de tous ceux qui le saluent.

 

Par Kanyarwanda Véritas