DEUX ORGANISATIONS DE DROITS DE L'HOMME APPELLENT A POURSUIVRE LES
EX-REBELLES RWANDAIS
Arusha, 7 Juin 2006 (FH) - La fédération
internationale des droits de l’homme (FIDH) et Human rights Watch,
l’association américaine de protection des droits de l’homme, ont écrit
aux membres du conseil de sécurité des Nations Unies pour leur demander
d’inciter le tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à
poursuivre également les ex-rebelles rwandais aujourd’hui au pouvoir à
Kigali.
Cette lettre, publiée par la FIDH, a été envoyée alors que les Nations
Unies tiennent à New York leur assemblée générale et qu’un bilan de
l’action du TPIR y est prévu comme tous les six mois. Depuis sa création,
le TPIR n’a jugé que des représentants du pouvoir en place lors du génocide
alors que son mandat s’étend à tous les crimes de guerre et contre
l’humanité commis en 1994
«Alors que 2008, l’année de la fin de ses procès, approche, nous croyons
qu’il est impératif pour le Conseil de sécurité d’insister sur l’intérêt
qu’il portent à ce que le TPIR poursuive les sérieuses violations des lois
humanitaires internationales commises par l’armée populaire rwandaise (APR)
» affirment les signataires.
L’APR était constituée par les rebelles qui ont vaincu l’armée régulière
rwandaise et installé au pouvoir Paul Kagame son chef, devenu, après des élections,
président de la république. « En 1994, l’APR a tué des milliers de
civils en commettant de "sérieuses infractions aux lois humanitaires
internationales et des crimes contre l’humanité » écrivent la FIDH et HRW
en citant une commission d’experts des Nations-unies.
« Si le TPIR termine ses procès sans apporter la justice aux victimes des
crimes commis des deux cotés l’héritage du tribunal sera menacé»
poursuivent ils. Aussi les deux organisations invitent elles les membres du
conseil de sécurité à assurer le procureur du TPIR qu’il pourra disposer
d’un délai nécessaire à ces poursuites même si elles s’étendent au
delà de 2008.