Les Syndicats de délateurs du FPR.

Version imprimable Suggérer par mail

D’après une dépêche de l’Agence Hirondelle du 31 aout 2007, « deux organisations de défense des droits de l’homme – Redress et African Rights – ont décidé de mettre en place un réseau destiné à traquer les suspects de génocide en exil ». Ce projet sera financé par la Fondation genevoise OAK.

Sous des apparences des Droits de l’Homme, ces organisations vont encore une fois être instrumentalisées par le régime de Kigali, dans sa politique criminelle de se débarrasser de ses opposants qui sont loin des ses griffes.

Par ailleurs, l’Organisation AFRICAN RIGHTS n’est pas à son premier coup pour soutenir la délation institutionnalisée par le régime de Kigali. African Rights a publié, en septembre 1994 un rapport plein de contre-vérités (réédité en août 1995)et  intitulé  «  Death, Despair and Defiance ». Critiquant ce rapport, le Professeur Filip Reyntjens souligné que les analyses politiques et historiques faites par African Rights « font preuve d’un parti pris pro-FPR flagrant, qui est incompatible avec la mission et la déontologie de toute association sérieuse de promotion des droits de la personne » (Reyntjens, 1995, p.62).

 

De même, dans sa « déclaration publique » de mars 1999, Amnesty International trouve lui aussi que African Rights sert de relais au discours des autorités de Kigali : « Les critiques d’African Rights font écho à plus d’un titre à celles formulées par le gouvernement rwandais et par ses alliés, à savoir que les informations d’Amnesty International sont inexactes, que ses sources ne sont pas impartiales, ou encore qu‘elle soutient directement ou indirectement les auteurs du génocide de 1994 ».

 

Cette mise au point a été faite à l’occasion de la sortie, en septembre 1998, d’un autre rapport d’African Rights : « Rwanda : The insurgency in the northwest » et dans lequel Amnesty International est mis en cause. Au sujet de ce second rapport, le Professeur Reyntjens (1999, p. 135) a fait encore remarquer que : « Si la recherche menée par African Rights au sujet de ALIR paraît sérieuse dans l’ensemble, il faut déplorer qu’ailleurs dans ce rapport, African Rights fait preuve, une fois de plus, d’un net parti pris en faveur du FPR notamment là où l’organisation tente de minimiser ou d’excuser les crimes commis par l’APR à l’encontre des populations civiles dans le Nord-Ouest ».

 

Jean Baptiste Mberabahizi, un ancien du FPR, a confirmé la compromission de Rakiya Omar, un des responsables d’African Rights, avec certains membres du FPR. Mberabahizi a témoigné que déjà en juin 1994, donc avant la prise de pouvoir par le FPR, cette dame était à Byumba, en compagnie des officiers du Front Patriotique Rwandais(FPR) au pouvoir au Rwanda. Après l’installation du FPR à Kigali, Rakiya Omar a publié son premier livre qu’elle est allée présenter à l’Hôtel des Milles Collines au Rwanda. Selon Mberabahizi : « Elle était alors liée au Major Richard Masozera, le médecin personnel du Général Kagame ». Elle a été ensuite avec un des dirigeants des renseignements extérieurs de l’APR. Pour Mberabahizi, cette dame est « trop proche des services de renseignements du gouvernement rwandais pour accorder un quelconque crédit à ses révélations sur le génocide » (Mberabahizi, juin 2002).

 

Le FPR a encore donc activé son réseau de la délation dont le dernier représentant en date en Europe, après Gasana Ndoba, fut sans conteste Yolande Mukagasana. Le journaliste Jean-Marc Ducarin de Jeune Afrique (6 au 12 juillet 1999, p. 52) a écrit à son sujet : « Partiel, son témoignage devient partial et tend à exonérer la rébellion tutsie de sa part de responsabilité dans l’engrenage implacable qui transforma le Rwanda en annexe de l’enfer ». Quant aux contenus de ses livres, ce journaliste fait remarquer : « A force de battre et de rebattre les cartes de manière à laisser penser que les assassins se recrutent dans un seul camp, Yolande Mukagasana et Patrick May s’égarent dans une vision manichéenne des causes et des effets du conflit rwandais. Ils font la part trop belle au cliché du ‘‘FPR investi du rôle de libérateur’’. La vérité n’y trouve pas son compte et oblige à lire entre les lignes. »

 

En avril 2001, à l’occasion des Assises de Bruxelles ayant jugé le Professeur Vincent Ntezimana, Alphonse Higaniro, Sœur Gertrude (née Mukangango Consolata) et Sœur Kizito (née Mukabutera Julienne), Joseph Matata, un activiste des Droits de l’Homme, a publié un communiqué qui garde encore toute son actualité sur les manœuvres du FPR et de ses membres pour faire emprisonner ceux qui ne sont pas d’accord avec le régime dictatorial de Kigali. Joseph Matata a, à cette occasion, montré comment le réseau de la délation institué par le FPR, s’est immiscé dans ce procès notamment en fabriquant les témoins à charge.