Le fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres
infractions (FGTI) a décidé le 20 juillet d'accorder une indemnisation à une
fille de l'ex-président rwandais Juvenal Habyarimana assassiné en avril
1994, a-t-on appris mercredi auprès de cet organisme.
Le FGTI qui avait été saisi le 9 juillet par Marie Mercie
Habyarimana, 28 ans et de nationalité française, indique qu'une provision de
20.000 euros a déjà été versée à l'intéressée.
Le FGTI devra ensuite se prononcer, d'ici quelques
semaines, sur le montant total qui sera accordé à la requérante.
Les autres enfants de l'ancien président, qui n'ont pas
la nationalité française, n'ont pu faire cette démarche.
Au total, Melle Habyarimana demande une indemnité de
75.000 euros pour son "préjudice moral". La jeune femme qui se trouvait dans
la villa présidentielle près de laquelle s'est écrasé, sous ses yeux,
l'avion ramenant son père à Kigali réclame également 200.000 euros au titre
de son "préjudice matériel", ayant dû quitter "précipitamment" son pays.
Selon l'un des avocats de la famille Habyarimana, Me
Philippe Meilhac, l'avion présidentiel, conduit par des pilotes français et
qui avait été abattu le 6 avril 1994 par deux missiles sol-air, était assuré
auprès de la société d'assurances rwandaise Sonarwa. Cette dernière a obtenu
des fonds de son réassureur, la société anglaise Lloyd's, mais ne les a
jamais reversés à la famille.
Par ailleurs, les membres de la famille Habyarimana ont
demandé le 30 juillet par l'intermédiaire de leurs avocats à être reçus par
Nicolas Sarkozy. "Nous souhaitons que la France nous aide à faire la lumière
sur cet attentat", a déclaré à l'AFP Jean-Luc Habyarimana, l'un des fils du
président.
Le génocide rwandais avait commencé dans les heures qui
suivirent l'attentat, faisant entre 800.000 et un million de morts entre
avril et juillet 1994.