Les langues commencent à se délier, ce qui était secret hier sort au grand jour. Aujourdh´ui,c´ est le tour des généraux francais, certainement que demain sera le tour des généraux rwandais!
Les forces de l´ONU qui ont abandonné le Rwanda sous le feu et le sang auront à répondre du véritable génocide organisé à l´échelle internationale! C´est ce jour là que les Hutu auront gain de cause de leurs plaintes séculaires et ne seront plus portés responsables des malheurs leur reprochés et qui, en réalité, résultent des crimes organisés et commandités par le FPR de Paul Kagame et ses sponsors:
La France et le drame rwandais : Politique, acteurs et enjeux (1990-1994)
20 octobre 2007 au Sénat, salle Monnerville
Ouverture du colloque par Paul QUILES
Paul Quilès, ancien Président de la Mission d’information parlementaire sur le Rwanda, revient sur cet énorme travail qu’ils ont réalisé, destiné à trouver un peu de lumière sur le rôle des différents pays, en particulier la France, dans le drame rwandais. Il signale qu’ils ont repris les quatre années de conflit et tenté de déterminer les raisons qui ont amené la France à intervenir.
A cette époque, fait-il remarquer, le Rwanda n’était pas le centre des préoccupations de l’époque, il y avait entre autres la chute du mur de Berlin .et toutes ses conséquences pour le monde entier, alors que le Rwanda, sans richesses naturelles n’intéressait personne.
La France a accordé au Rwanda une aide militaire pour se battre contre le FPR, dans le but de permettre au pays de se diriger vers la démocratisation.
Les événements se sont précipités : attentats,… des rwandais ont tué d’autres rwandais.
L’attentat contre l’avion présidentiel, Mr QUILES ne prend pas position sur les commanditaires, toujours est-il que le Rwanda s’est enflammé.
L’ONU manque de décision, la France s’y est engagée parce qu’aucun autre pays n’a voulu le faire.
Michel ROBARDEY, assistant technique « Police judiciaire » au Rwanda de septembre 1990 à septembre 1993.
Pour lui, le 1/10/90, tout le monde savait qu’il y allait avoir un génocide et ceux qui prétendaient ne pas le savoir en ont été les acteurs. La majorité des pays engagés dans la zone, trouvent qu’il est urgent d’attendre Un petit nombre a essayé d’éviter la casse.
Il cite cet ordre du Colonel GALINIER : »quittez l’uniforme rwandais. Si vous coupez, vous partez. »
A près une mobilisation politico médiatique sans précédent, . Fred RWIGEMA, chef du FPR est le n°2 de l’armée ougandaise, lorsqu’il attaque le Rwanda le 1/10/90.
La communauté internationale envoie une commission d’enquête. Son rapport, nous dit ROBARDEY, est « un monument de mauvaise foi et d’injustice » sans un mot de ce qui se passe dans la zone tenue par le FPR et beaucoup de mise en scène et d’exagération sur les exactions commises dans la zone gouvernementale où ils ont passé le plus clair de leur temps, à l’exception de deux heures dans la zone contrôlée par le FPR
Ce dernier s’est conduit de manière odieuse. Informé par la presse des massacres de KIBIHIRA et du BUGESERA, Robardey s’y est rendu seul, il s’est rendu compte que ces massacres étaient provoqués par la campagne d’attentats, dont on a pu prouver qu’ils étaient l’œuvre du FPR (on a retrouvé les traces). Celui-ci cherchait la déstabilisation par tous les moyens : atttentats, déportation de populations…
La population a compris que, tant qu’il y avait des tutsis, elle n’aurait pas la paix.
L’instrumentateur du génocide, c’est le FPR.
Général (2S) Jean-Claude LAFOURCADE, ancien commandant de l’opération Turquoise au Rwanda.
L’Opération Turquoise, décidée par l’ONU, était destinée à arrêter les massacres et à protéger les populations. L’armée française avait quitté le pays en 1993, à la suite des décisions des accords d’Arusha. Il restait la MINUAR composée de 300 hommes aux ordres du général DALLAIRE, qui ont été passifs en face des massacres.
Le 19/06/94, vote de l’ONU . Le mandat reçu nous demandait d’agir en toute impartialité, sans prendre part aux combats ni soutenir les FAR(Forces gouvernementales) et sans risquer d’affronter le FPR qui nous avait provoqués. L’Opération s’est déroulée en Trois phases
· :protéger les populations et arrêter les massacres. Grande incertitude au départ, donc priorité au renseignement, protéger les tutsi et désarmer les miliciens.
· établir une Zone Humanitaire Sûre dite ZHS : sauvé 700 personnes à Butare, désarmer les FAR, ce qui a provoqué chez eux une grande désillusion .
· préparer la relève et fixer la population à l’intérieur du Rwanda.
Bilan : Turquoise a mis fin au génocide, soigné les blessés, limité l’exode.
Ce bilan a été salué unanimement par l’ensemble de la Communauté Internationale et les journalistes qui nous ont accompagnés et pu filmer à leur aise.
Les massacres et le génocide sont une réalité indiscutable. Les accusations dont nous faisons l’objet aujourd’hui de révisionnisme et même de négationnisme sont inacceptables.
Il y a eu des Hutus très courageux, il est inacceptable de donner le titre de « génocidaire » à l’ensemble de la population hutu.
Kagame a refusé de sauver les tutsi, il a refusé le cessez-le-feu qui aurait pu permettre de les évacuer. Aujourd’hui il mène un régime politique de type totalitaire. Aujourd’hui encore, il instrumentalise l’information.
L’Opération Turquoise est à l’honneur de la France et des pays africains qui l’ont accompagnée. Les accusations dont elle fait l’objet sont indignes, injustes et sans fondement.
Jacques HOGARD, Commandant du Groupe sud de l’opération Turquoise.
Turquoise est l’objet de multiples attaques visant à décrédibiliser la France.
Si tout le monde connaît le contexte des relations franco rwandaises : une recherche obsessionnelle de la culpabilité de la France, JH choisit de témoigner du courage de deux rwandais qui l’ont aidé inlassablement malgré les menaces et tentatives d’assassinat, et qui l’ont payé de leur liberté à l’arrivée du FPR.
Le major Augustin CYIZA et le sous préfet Théodore MUNYANGABE.
Le premier, après s’être rallié au régime du FPR et avoir occupé des fonctions importantes, telles que Vice Président de la Cour de Cassation, a été assassiné à Kigali le 23/04/04.
Le second, qui s’était également rallié au nouveau gouvernement, , fut arrêté, accusé de génocide, emprisonné, condamné à mort, puis lavé de toute accusation en 1999 et relâché. Un mois plus tard, il est emprisonné et croupit toujours en prison. Depuis 2004, il subit des violences, pour tenter d’obtenir qu’il porte de faux témoignages contre les militaires français, ce à quoi il s’est toujours refusé.
Sa femme et ses enfants, eux-mêmes gravement menacés, ont réussi à quitter le pays. Mais pour lui, il est en grand danger. Tout doit être fait pour le sortir au plus vite de mains qui veulent le broyer.
JH se dit fier de ses soldats et honteux de la lâcheté de la Communauté Internationale. Pendant ce temps, le pays est enseveli sous une chape de haine, avec la bénédiction de centaines de bien pensants.
Jean-Marie VIANNEY NDAGIJIMANA, ancien ambassadeur et ancien ministre des Affaires étrangères du Rwanda.
Témoin de première main dans les relations franco rwandaises dans la période qui nous occupe, JMVN assure qu’à aucun moment la France n’a conseillé la manière forte. Il a assisté à la majorité des entretiens entre MITTERAND et HABYARIMANA ;
Le 1/10/90, le Rwanda a été agressé de l’extérieur ‘(Ouganda). Aujourd’hui, Kagame accuse les FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) de vouloir agresser le Rwanda, alors qu’ils sont rwandais.
JMV souligne le rôle important de la France dans les négociations d’Arusha.
Il rend un vibrant hommage aux militaires français de l’Opération Turquoise, ils n’étaient pas rwandais et ont été les seuls à intervenir. « Quel autre pays a fait autant que la France ? » martèle-t-il.
Originaire de Cyangugu, JMV y était présent au mois d’août et a pu constater ce qui était fait par les militaires français pour rassurer les populations. Comme beaucoup de rwandais, sa famille compte des membres des deux ethnies. Les tutsis de sa famille ont toujours résisté aux pressions du gouvernement qui voulait les obliger à témoigner contre les soldats de Turquoise.
Rentré au Rwanda en août 94, il n’a jamais entendu de critiques contre la France. Qui est à l’origine des accusations actuelles ? C’est le général KAGAME.
Xavier de VILLEPIN, sénateur honoraire, ancien président de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat.
exprime tout son respect aux militaires français de Turquoise pour leur courage, ainsi que toute son estime à l’Association France Turquoise. Il rappelle que, quand la tragédie a éclaté , la France a exercé ses responsabilité s avec courage et efficacité.
Dans son analyse des faits, X de V souligne que, à partir de 1973, la politique de coopération de la France avec le Rwanda a toujours visé la stabilité du pays et de la région. C’était la contre partie qu’elle exigeait à son appui.
« Le génocide d’avril à juillet 94 est une réalité, des centaines de milliers de tutsis ont été tués en raison de leur ethnie. C’est l’une des grandes tragédies du XXè siècle. »
La France a agi auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour l’instauration de la MINUAR. L’attentat du 6/04/94 a mis fin à tout espoir de paix..
X de V décline toutes les actions menées par la France : évacuation des expatriés, avec sécurisation de l’aéroport pour cette opération, embargo sur les armes le 8/05/94, avant même celui de l’ONU. Il souligne que tout le personnel de l’Ambassade de France devait être évacué, mais beaucoup avaient déjà été massacrés.
Devant l’impuissance de la Communauté Internationale, la France a proposé son intervention à l’ONU qui a pris du temps…
L’Opération Turquoise a été la seule intervention humanitaire, elle a strictement respecté son mandat.
Suit une analyse de la position de la France et de sa coopération avec le TPIR. Elle a accepté de juger des rwandais réfugiés en France et soupçonnés de participation au génocide.
Il note que le décaissement de la France dans ces actions a été considérable
· 7 millions d’Euros/an entre 94 et 2000
· 14 millions d’Euros pour l’aide humanitaire.
Oui la France a apporté sa contribution pour aider le Rwanda qui a connu un génocide. X de V estime de son devoir de défendre l’honneur de la France injustement attaquée.
Pierre PEAN , écrivain, enquêteur
Se dit traîné en justice en France et en Belgique, accusé de révisionnisme, négationnisme, incitation à la haine raciale par Alain GAUTHIER qui lui fait la guerre. Il y a là un arsenal de mots utilisé par Kagame pour éviter que la vérité menace son régime.
Il dénonce toujours la manipulation de l’opinion internationale par Kigali, la diabolisation du régime Habyarimana , alors qu’en 93, il y avait près de Kigali, 1 million de réfugiés qui avait fui les soldats du FPR dans le Nord du pays. Il dénonce le sommet de la désinformation organisée par Jean CARBONARE, de Survie, avec son numéro de propagande sur Antenne 2 le 28/01/93. : il pleure, montre des charniers. En 15 jours, il écrit l’histoire officielle du Rwanda. Tout ce dossier est devenu la Bible du TPIR.
Le débat
Quelques unes des questions soulevées :
· soulevé par Amnesty International qui par ailleurs dénonce les violations des droits de l’Homme aujourd’hui au Rwanda: Pourquoi la France n’a-t-elle pas évacué tout le personnel de l’Ambassade de France en 94 ?
Réponse : beaucoup avaient déjà été assassinés avant le 13/04
· Turquoise a-t-elle eu des contacts avec la MINUAR ?
Réponse : Le général LAFOURCADE répond qu’il a essayé mais DALLAIRE était un général de salon. Il a tout de suite compris sa partialité
· Posée par Célestin KABANDA, président du MDR, restant opposant à l’intérieur jusqu’en 2004 : Considérant tout ce que la France a fait pour le Rwanda, où trouver les causes de la diabolisation de la France ? N’est-ce pas parce que Turquoise a permis de sauver des millions de gens ?
· Accusation de négationnisme. Cette accusation a été émise ces jours derniers par Kigali en taxant ce colloque de « négationniste » avec spécialement comme chef de file J M V NDAGIJIMANA.
Maxime, étudiant d’histoire très investi dans la préparation de ce colloque, relève que ce mot « négationnisme » est devenu le symbole de ceux qui nient la SHOAH, en rapport donc avec le nazisme. Or à l’époque où l’Allemagne d’Hitler pourchassait les juifs partout dans le monde, elle n’était pas en guerre.
Le Rwanda était en guerre, suite à une agression venue de l’OUGANDA. Il y a une relation de cause à effet entre cette agression et le massacre des tutsis de l’intérieur. Cela, personne ne le nie.
Alors, où est la négation. Cette accusation portée contre la France et contre Turquoise est inacceptable. Et ne signifie rien.
· Les erreurs de la France
- On dit que la France aurait aidé un gouvernement raciste, celui de HABYARIMANA. Or entre 73 et 90, pas d’assassinat au Rwanda pour des raisons politiques. Par contre, en 89, pour la Banque Mondiale, le FMI et l’OUA, le Rwanda était cité comme pays modèle au point de vue stabilité et développement économique
- La France se serait battue aux côtés des militaires hutus
A partir de 90, le président HABYARIMANA est venu plusieurs fois en France demander des armes, refus de Mitterand
Plus tard en 94, on demandait des armes « pour écraser le FPR ». La France a refusé, alors que le FPR était régulièrement approvisionné par les USA.
· Avant 90, y avait-il dse discriminations, des quotas envers les tutsis ?
De 74 à 90, les tutsis étaient peu présents dans l’administration, mais ils réussissaient bien dans les affaires.
Il faut dire qu’avant 1962, il y avait discrimination envers les hutus : plus de 90% étaient tutsis dans l’administration.
· La diabolisation de la France n’est-elle pas utilisée par Kagame pour « légitimer son pouvoir » ?
· Le Rwanda est un pays stratégique qui intéresse particulièrement les anglo saxons. Il y a des intérêts.
Après 94, arrivée d’hommes d’affaires anglosaxons avec des propositions concrètes. Ils étaient prêts. L’anglais que parle moins de 5 % de la population est devenu langue nationale…
Il y a des intérêts énormes au grand dam des populations qui souffrent terriblement. Le peuple a besoin d’être démocratiquement dirigé.
· Vous parlez de deux génocides, c’est très dangereux, signé par l’association SURVIE, reprise l’après midi par un représentant venu de Kigali qui parle d’un « deuxième génocide sur parole contre tout le monde, sauf la France »
Il faut ne pas avoir écouté les 5 intervenants de ce matin pour nier que les hutus ont été tués par le FPR parce que hutus et qu’il n’y a pas eu intention d’éliminer les membres de cette ethnie dans l’intention de prendre le pouvoir.
Pierre Péan répond en parlant de la « culture du mensonge » et de la manipulation.
Ici est cité un texte écrit en 1962 par l’abbé Stanislas BUSHAYIJA, un tutsi bien connu de l’époque, qui décrit le mensonge « vous devez répondre à votre interlocuteur ce qu’il a besoin d’entendre »…(ce texte est récemment est ressorti sur internet, il était bien connu).
Premier mensonge : toute l’histoire de l’attentat du 6/04/94 ;
Deuxième mensonge : faire croire que tout hutu est génocidaire. Le terme « hutu modéré » est une invention du FPR. Mensonge encore que la désinformation et la manipulation des médias…
· Autre intervenant lié à Survie Cyprien TELEMA. Il dit avoir été le 1er officier rwandais à avoir été averti de l’attentat et que, quand il est allé à l’Etat Major, il y a trouvé un officier français…. Ce qui, prouverait la place de la France dans cet attentat, que la France savait. Mais, cet officier aurait été à l’EM et non à l’aéroport.
On dit que les hutus ont planifié le génocide et que la France le savait. Or quand on planifie un génocide, il y a toujours des signes. On n’en a pas trouvé. Les missiles, on connaît leur provenance, l’Ouganda, les signes sont là.
· Eugène RWAMUCYO remercie de cette rencontre. Le public français a le droit de savoir. Il travaillait avec le HCR à Goma. Il remercie les Français de leur avoir donné de l’eau. Le Rwanda, tout le monde sait qu’il y a eu un génocide, mais seuls certains ont le droit de dire qu’ils sont victimes…
Les rwandais ont tout essayé, sauf la justice et la réconciliation.
· M. DUPASQUIER , de l’association SURVIE dit qu’il connaît la région des Grands Lacs depuis 1971. Il dit rechercher la tolérance, qu’il faut éviter le piège de la diabolisation de l’autre, exactement le contraire de ce qu’ils font.
Notes prises par M. RAFFIN