FRONT PATRIOTIQUE RWANDAIS: VÉRITABLE AUTEUR DES MASSACRES DES HUTUS 
ET DES TUTSIS DEPUIS OCTOBRE 1990 (Nduwayezu)
-----------------------------------------------------
Cercle rwandais de réflexion 
Québec
Septembre 1994 


LE CONFLIT HUTU-TUTSI: HISTORIQUE
Les événements que vit actuellement le Rwanda trouvent leur origine 
dans la stratification des classes sociales qui se sont confondues, 
sous la monarchie et la colonisation, avec les ethnies. Ainsi la 
classe dominante et régnante était faite de Tutsis, la classe 
ouvriére était celle des Hutus tandis que les Twas formaient un 
groupe de chasseurs et de potiers dont certains membres étaient 
recrutés par la cour royale pour y pratiquer l'art de la danse, de la 
guerre et de l'humour ou pour s'occuper des missions secrètes 
d'extermination des opposants du pouvoir royal, des Hutus en 
particulier. 
Le pouvoir royal déjà fort avant la colonisation privilégia les 
membres de l'ethnie Tutsi au détriment des membres d'autres ethnies 
forcés de travailler pour les seigneurs Tutsis. Ils étaient des 
corvéables et des taillables à merci. Avec la colonisation, la 
situation ne changea pas rapidement car les membres de l'ethnie Hutu 
et Twa n'accédaient pas aux écoles publiques, aux postes politiques 
et administratifs. Ceux-ci restèrent l'apanage des membres de 
l'ethnie Tutsi pourtant très minoritaire dans le pays (15 % de la 
population). 

Sous la pression de I'Organisation des Nations Unies, l'autorité de 
tutelle, à savoir la Belgique, commença à opérer des changements dans 
la gestion des ressources humaines du pays vers la fin des années 50. 
Les Tutsis, tenants du pouvoir, se refusèrent aux changements et 
arrivèrent même à déclarer que seuls les Tutsi étaient nés pour le 
commandement, que les Tutsi n'étant pas les frères des Hutu et qu'il 
n'était pas question de se partager le pouvoir comme le montre cette 
déclaration faite le 17 mai 1958 par douze chefs et grands clients 
pastoraux du Mwami: "... les relations entre nous (Tutsi) et eux 
(Hutu) ont été de tous temps jusqu'à présent basées sur le servage; 
il n'y a donc entre eux et nous aucun fondement de fraternité... 
Puisque nos rois ont conquis les pays des Hutu en tuant leurs 
monarques et ont ainsi asservi les Hutus, comment maintenant ceux-ci 
peuvent-ils prétendre être nos frères?" (Baudouin Paternostre de la 
Mairieu, 1983:208). 

Au cours de ce même mois, après une rencontre avec une délégation 
hutue qui était venue s'entretenir à Nyanza avec le Conseil Supérieur 
du Pays du Problème Hutu-Tutsi, le roi Tutsi Mutara declara: "il n'y 
a pas de problème. Et que prennent garde ceux qui disent le 
contraire... le pays entier est coalisé à la recherche de l'arbre 
mauvais (intellectuels hutus) qui produit ses mauvais fruits de 
division. Quand il sera trouvé, il sera coupé, déraciné et brûlé pour 
qu'il disparaisse et que plus rien ne reste". (Baudouin Paternostre 
de la Mairie, 1983:208). 

La tension monta et culmina dans la révolution de 1959 qui a démoli 
la monarchie et a instauré la République. En date du 21 avril 1961 
(994ème séance plénière), l'Assemblée Générale des Nations Unies, 
lors de sa 15ème Session, a voté la Résolution 1605 qui, par son 
contenu, a maintenu les deux Résolutions antérieures 1579 et 1580 du 
20 décembre 1960, à savoir l'organisation, sous la supervision des 
Nations Unies, des élections législatives et d'un référendum sur 
l'institution monarchique et sur la personne du roi. Le résultat de 
ces élections tenues le 25 septembre 1961 est un 80% de NON à la 
monarchie (1.006.339 NON sur 1.260.302 votes valables) et à la 
personne du roi (1.004.655 NON sur 1.262.165 votes valables). De 
plus, dans sa Résolution 1746 (XVI), votée le 27 juin 1962, 
l'Assemblée Générale de I'ONU a décidé "en accord avec l'Autorité 
Administrante, d'abroger l'Accord de Tutelle du 13 décembre 1946 
concernant le Ruanda-Urundi le 1er juillet 1962, date à laquelle le 
Rwanda et le Burundi deviendront deux États indépendants et 
souverains". Par ce fait même la Charte coloniale devint caduque et 
la relation entre le Rwanda et les autres États devint celle d'États 
souverains. 

Ne voulant pas accepter le nouvel ordre politique et administratif 
établi au Rwanda, le roi et toute l'aristocratie Tutsi quittèrent ce 
pays et plusieurs Tutsi se réfugièrent essentiellement en Ouganda, au 
Burundi où les Tutsi occupaient toujours le pouvoir, et au Zaïre. Aux 
appels incessants des autorités républicaines demandant aux réfugiés 
de rentrer (il y avait même un ministère des réfugiés), ceux-ci ont 
répondu par des attaques incessantes pour reprendre le pouvoir par la 
force des armes au Rwanda; ces réfugiés organisèrent des attaques 
contre le Rwanda. Ces attaques furent très atroces et meurtrières 
chez les populations hutues entre 1962 et 1967; certains responsables 
politiques et administratifs Hutu furent massacrés systématiquement 
par les combattants réfugiés qui s'étaient donné le nom d'Inyenzi. 
Les plus raisonnables d'entre eux dont la reine Gicanda, les princes 
Rwigemera et Ruzindana, sont restés a Rwanda et ont exercé des 
fonctions à la hauteur de leurs aptitudes. 

Au cours de ces attaques, ces extremistes tutsi lnyenzi massacrèrent 
des leaders démocrates hutu comme Secyugu, Nsokana, Habarugira, 
Birekeraho, Ntirizibwami, Gatabazi, Sebushishi, Ntagobwa, Kabayiza, 
Mukwiye, Sindibona et Munyandekwe, et molestèrent au grand jour, au 
sortir de la messe de la Toussaint, à Byimana, te 1er novembre 1959, 
le leader hutu Dominique Mbonyumutwa. Ces extrémistes tutsi n'ont pas 
hésité à poursuivre et massacrer les réfugiés hutu dans les pays 
d'asile: "Le secrétaire-trésorier de l'APROSOMA, Joseph Kanyartika, 
frère du leader Joseph Gitera, fut poursuivi par les tueurs et 
assassiné sur le sol de Burundi, chez son frère Renzaho, auprès 
duquel il s'était réfugié, et qui fut, lui aussi, tué à coups de 
lance ..." (Barahinyura, 1992: 30) 

Constatant qu'ils étaient seuls victimes de ces attaques, les Hutu 
pris de colère s'en prenaient à leur tour à quelques Tutsi restés au 
Rwanda. Ainsi s'expliquent les représailles subies par certains Tutsi 
après chaque attaque de réfugiés-Inyenzi cherchant à prendre de force 
le pouvoir au Rwanda. 

Les événements tragiques organisés par la minorité tutsi au Burundi 
en 1972 dans le nettoyage ethnique visant I'élimination de la 
majorité hutu de ce pays ont contaminé le Rwanda voisin dont le 
désordre politique a abouti au coup d'état de juillet 1973 qui a 
porté Juvénal Hayarimana au pouvoir. Depuis 1973, le Rwanda a pris le 
chemin de la concorde nationale. Les autorités administratives et 
politiques de ce pays n'ont ménagé aucun effort pour apprendre aux 
populations I'intérêt de I'unité nationale considérée comme base de 
leur développement. Le prêche de ces autorités a été mis dans les 
actions car effectivement le spectre des heurts interethniques qui 
avait caractérisé te Rwanda jusqu'en 1973 s'est estompé et a donné 
place à la paix intérieure. De juillet 1973 à octobre 1990, aucun 
conflit à caractère ethnique. Le coup d'état manqué de 1980 n'était 
qu'un règlement de compte entre Kanyarengwe et Habyarimana, deux gars 
de la même région et de la même promotion. La majorité de la 
population composée à 60% des moins de 15 ans en 1990 ignoraient ces 
querelles ethniques qui, dans un avenir rapproché, allaient 
complètement s'estomper à la manière de ce que les pays occidentaux 
ont connu. Cette paix interethnique s'explique également non 
seulement par les efforts déployés par les responsables politiques au 
Rwanda mais aussi par l'arrêt des attaques et de massacres des Tutsi 
exilés contre la population hutue entre 1968 el l'attaque du FPR en 
date du 1er octobre 1990. 

LES CAUSES DE LA TRAGÉDIE RWANDAISE
Le FPR a présenté son attaque en octobre 1990 comme une option prise 
pour défendre la cause des réfugiés, amener la démocratie et changer 
un systéme qui a appauvri les rwandais. 
La défense de la cause des réfugiés par les armes ne peut pas se 
justifier en ignorant que les gouvernements de Kayibanda (16 mars 
1962; janvier 1964 el 1967) et de Habyarimana (juillet 1974, février 
1988; etc,.) ont lancé des appels solennels aux réfugiés de revenir 
et vivre avec les autres. Le 17 août 1989, s'est tenu à Washington un 
congrés internacional sur les réfugiés rwandais. Le 9 février 1989, a 
été mise en place une commission spéciale sur les problèmes des 
réfugiés. Le 15 février 1989, I'Ouganda el le Rwanda ont entamé des 
rencontres ministérielles sur les réfugiés. Le 14 novembre 1989, une 
deuxième rencontre ministérielle a eu lieu en Ouganda sur les 
réfugiés. En mai 1990, la commission spéciale sur les problèmes des 
réfugiés a publié son premier rapport "Le Rwanda et le problème des 
réfugiés". 

Le 27 juillet 1990, s'est tenue la troisième réunion ministérielle 
ougando-rwandaise, avec la participation des représentants du HCR, 
sur les réfugiés rwandais et cette réunion a débouché sur une 
solution définitive du problème des réfugiés dont l'exécution était 
confiée au HCR. Il fut convenu qu'une délégation comprenant les 
réfugiés et des responsables du HCR devait séjourner au Rwanda au 
mois de novembre 1990 et sillonner ce pays pour se rendre réellement 
compte des problèmes locaux afin qu'à son retour elle en fasse 
rapport devant permettre aux réfugiés de choisir à bon escient entre 
rentrer au Rwanda, rester naturalisés dans leur pays d'asile, rester 
dans ces pay d'asile tout en étant des rwandais à part entière avec 
protection diplomatique du Rwanda. 

L'argument de démocratisation du FPR par la voie des armes au moment 
où le pays s'engageait dans un processus de démocratisation était 
peine crédible. En effet, le 15 janvier 1989, le Président 
Habyarimana annoncé un aggiornamento politique pour encourager les 
réformes politiques nécessaires. Il y a eu dans le pays une émergence 
considerable de journaux témoignant d'une certaine ouverture. Le 05 
juillet 1990, le Président a accepté la nécessité d'introduire la 
démocratie pluraliste dans les brefs délais. Le septembre 1990, a été 
mise sur pied une Commission nationale de synthèse sur les réformes 
politiques chargée d'identifier ce que le concept de la démocratie 
signifie pour la majorité de la population rwandaise et de définir 
une charte politique nationale et d'élaborer un projet de 
Constitution. 

Quant aux droits de I'homme, le rapport d'Amnesty Internacional 1990 
montre la satisfaction de cet organisme quant au respect des droits 
de I'homme au Rwanda. La Banque Mondiale, dans son rapport de 1989 
l'Afrique subsaharienne, mentionne que le Rwanda a réussi à augmenter 
la production sans provoquer les injustices qui ont parfois 
accompagné le développement dans d'autres pays. 

L'argument économique du FPR était aussi sans fondement. Le Rwanda 
n'avait rien à envier à l'Ouganda du point de vue économique: la 
ruralisation de l'économie, les infrastructures en milieu rural, 
l'éveil paysan, la solidité du franc rwandais et sa consistance, 
montrent clairement que l'argument économique ne pouvait être 
acceptable et encore moins légitimer l'attaque du FPR. 

La vraie raison de la guerre est que, pour les Tutsis avec leur plan 
de reconquête du pouvoir au Rwanda, l'évolution politique était 
défavorable: "Une éventuelle évolution démocratique du régime de 
Kigali risquait de leur retirer un bon argument de combat, celui de 
l'opposition à une dictature monolithique. Quant à un processus de 
rapatriement des réfugiés, il risquait de casser le ressort 
psychologique le plus puissant de leur action". (Prunier, G. 1993. -
Éléments pour une histoire du Front Patriotique Rwandais- dans 
Politique Africaine N' 51, octobre 1993). Ce fait est confirmé par 
l'article paru dans Impuruza N' 14 de juin 1989 (p.6 1) où on pouvait 
lire ceci: "... Je pense même que si on nous disait de rentrer au 
Rwanda, la plupart d'entre nous voudrons d'abord bien savoir avant de 
partir comment nous allons co-gouverner ce pays. Si c'est rentrer 
pour être comme les autres habitants, mieux vaudrait mourir à 
I'extérieur". 

N'eut été la prêche de l'unité qui venait de s'implanter solidement 
au Rwanda, l'invasion que le FPR Inkotanyi a lancé en octobre 1990 
contre le territoire aurait provoqué directement des tueries monstres 
contre les Tutsi. Mais même s'il y a eu des débordements ici et là 
dans le pays il faut reconnaître I'effort des autorités rwandaises à 
encadrer la population et à l'inviter à plus de cohésion. La guerre 
ayant perduré, elle a nourri les tensions interethniques, si bien 
qu'ici et là il y a eu des heurts entre les Hutu et les Tutsi. Le 
FPR, en attaquant le 1er octobre 1990 et en recrutant tous ses 
combattants exclusivement au sein de I'ethnie Tutsi, prenait la 
responsabilité et conséquences d'une guerre dont tout le Rwanda a 
souffert. 

MASSACRES ORGANISÉS DES POPULATIONS CIVILES
INCITATION A LA HAINE PAR LE FPR ET LA DIABOLISATION DES HUTUS
Depuis octobre 1990, le FPR a mis sur pied des infrastructures 
médiatiques comme Radio Muhabura (depuis octobre 1990) dont les 
émissions visaient à soulever, attiser et envenimer les tensions 
interethniques au Rwanda. Ces émissions étaient reprises par les 
journaux de son obédience tels que Rwanda Rushya, Rwanda rw'Ejo, 
Impuruza (USA), Le Tribun du Peuple, Kanguka, etc. On pouvait lire 
dans Kanguka de février 1993 le message suivant: "A quand l'arrivée 
du FPR pour que les hutus prennent aussi leur exil de trente ans". Le 
père canadien Yvon Pomerleau, o.p., qui a vécu au Rwanda depuis les 
années 60 où il a été ordonné prêtre en 1969, confirme dans la revue 
IDEE (juin 1994, vol.5, Nº 2) que c'est par réaction à Radio Muhabura 
du FPR que la RTLM est née: "En avril 1993, une nouvelle radio fut 
lancée (La Radio des Milles Collines) faisant contrepoids à celle du 
FPR (Radio Muhabura)". Il est clair que les Rwandais ont créé leur 
station de radio RTLM en 1993, en réponse à la Radio Muhabura 
contrairement au propos de certains propagandistes du FPR selon 
lesquels RTLM émettait depuis 3 ans. "Cette radio-émetteur Muhabura 
est aussi excitant que l'émetteur RTLM ... Jamais une parole 
réconciliante ne s'y attend" reconnaît un missionnaire (De Standaard, 
vendredi 6/5/94). De plus, des responsables du FPR et le président 
Museveni se servent constamment de radio Ouganda pour diffuser le 
propagande. 
Quant aux "Dix commandements des Bahutus" que les propagandistes du 
FPR n'ont cessé de brandir pour justifier la planification des 
massacres, ils ne sont qu'une réponse au Plan de la colonisation 
tutsi au Kivu et région centrale de l'Afrique (comportant 18 
articles) (Lettre d'information de I'UDC, juin 1994). Il faut 
rappeler qu'après l'assassinat affreux du Président Melchior Ndadaye 
du Burundi en octobre 1993, les Tutsis du Burundi ont mis à jour les 
17 commandements qui préconisent l'extermination des Hutus. Les 
tracts de ces derniers ont circulé dans le monde entier. 

Pour accabler l'opinion internationale, les antennes du FPR ont fait 
recours à l'utilisation du faux vocabulaire. Dans les documents 
émanant des milieux pro-FPR, le terme interahamwe [Jeunesse du MRND] 
est désigné par "ceux qui attaquen ensemble" alors que le 
Dictionnaire rwandais-français donne à interahamwe trois sens 
suivants: (1) (v. syn. uruungano) personne ayant à peu près le même 
âge, génération, (2) objets de même grandeur, de même valeur; (3) 
personnes qui s'entendent fort bien. Cette traduction n'est qu'un 
slogan injurieux du FPR et des Tutsis pour dénigrer et terrasser le 
MRND et les Hutus. 

Il faut mentionner que les partis politiques d'opposition d'obédience 
FPR avaient constitué des mouvements de jeunesse: Jeunesse du Parti 
Libéral, du MDR, du PSD, ... Certaines de leurs dénominations 
évoquent leurs actions: Inktiba (foudre) pour les jeunes du MDR 
(parti de Faustin Twagiramungu, premier ministre dans le gouvernement 
du FPR) et Abakombozi (de "gukombora", raser complétement la 
chevelure de; démettre quelqu'un de ses fonctions; razzier toutes les 
vaches; exempter quelqu'un définitivement de I'impôt de capitation) 
pour les jeunes du PSD concordent avec la violence de ces jeunes à 
l'endroit des militants d'autres partis politiques notamment la 
destitution par la force brutale des autorités administratives 
(politique du kuboboza: délier). 

Le FPR a fait de l'intoxication par la diabolisation des Hutus. 
Plusíeurs personnes sont déclarées mortes alors qu'elles sont aux 
mains du FPR ou des casques bleus de l'ONU. Par exemple, après 
l'avoir déclarée "l'une des nombreuses victimes du carnage" (Le 
Soleil, mardi 12 avril 1994), Monique Mujawamariya a été 
déclarée "ressuscitée" à Bruxelles (Le Soleil, jeudi 1 avril 1994) 
par un journal canadien. C'est le cas également de Faustin 
Twagiramungu caché par les casques bleus de I'ONU, de Marc Rugenera 
et Ubalijoro amenés par le FPR dans son quartier général à Mulindi. 

Cette diabolisation se trouve confirmée dans les déclarations de 
l'américaine Allison de Forges d'Africa Watch lorsqu'elle dit: "des 
éléments Hutus radicaux tuent des Tutsis et des Hutus modérés; les 
Tutsis sont de bonnes gens qui ne font de mal à personne." (Lette 
d'information de I'UDC Juin 19 Vol 4 nº 3). Elle va même à 
recommander que les troupes des Nations-Unies reviennent au Rwanda, 
non pas pour s'interposer entre les rebelles et les troupes 
gouvernementales, mais plutôt pour ne désarmer que les Hutus 
détenteurs de machettes. 

GÉNOCIDE DES HUTUS
Les rapports sur la violation des droits de l'homme au Rwanda 
qualifient de génocide le massacre des Tutsis et refusent d'appliquer 
le terme génocide aux Hutus massacrés par le FPP alors que les 
raisons qu'ils avancent (massacres perpétrés, traitements cruels, 
inhumains et dégradants; appels au meurtre lancés par les médias et 
transcrits dans les tracts; préparation de massacres; nombre de tués, 
etc.) valent pour les deux parties au conflit s'ils ne dissimulaient 
pas les atrocités commises par le FPR. Le massacre des Hutus, dans 
ces rapports, relève de l'assassinat politique ou de I'incident. 
Le FPR a semé la mort et la désolation, sans arrêt depuis le 1er 
octobre 1990, réalité que l'on dissimule pour créditer dans I'opinion 
publique que cette guerre n'a commencé qu'avec la tragédie du 6 avril 
1994. En 1990, lorsque le FPR a massacré des dizaines de milliers de 
civils Hutus, Jacques Bihozagara, porte-parole du FPR en Europe, a 
déclaré: "Tout le monde doit payer, y compris ceux qui ne demandent 
rien" (Africa International, Nº 260). Les atrocités du FPR restées 
difficiles à évaluer car lorsqu'un observateur international 
s'aventure dans sa zone, le FPR ne les quitte pas d'une semelle et 
assiste aux séances d'enquête pour s'assurer que les personnes 
enquétées déclarent ce qu'il leur a dicté. Cependant, on se 
souviendra que: 

* Le 1er octobre 1990, massacres des dizaines de milliers de civils 
hutus (des paysans en général) dans la région du Mutara et ses 
environs.

* Le 19 février 1991, le FPR a attaqué les localités de Kinigi et 
Kigombe à la périphérie de Ruhengeri: plus de 300 civils hutus 
exécutés et leurs biens saccagés par le FPR.

* Entre le 23 janvier et 26 janvier 1991, la ville de Ruhengeri et 
ses environs sont attaqués et saccagés par les combattants du FPR. 
Une dizaine de milliers de civils Hutus sont sauvagement massacrés. 
Plus de cent milles personnes sont déplacés et leurs habitations sont 
systématiquement pillées et parfois détruites. Plusieurs civils sont 
forcés à combattre dans les rangs du FPR; certains d'entre eux sont 
morts de froid dans les volcans. Aux mêmes dates, quelques paisibles 
Tutsis Bagogwe (Communes Kinigi el Nkuli) non favorables aux visées 
du FPR sont froidement massacrés par les combattants du FPR déguisés 
en civils et en soldats de l'armée gouvernementale.

* En mars 1991, les rebelles du FPR attaquaient un camp de réfugiés 
rwandais dans l'ouest de la Tanzanie, dans le district de Karagwe 
(Marchés tropicaux et méditerranéens du 7 juin 199 t). Une dizaine de 
personnes sont tuées.

* Mai 1992, les infiltrés du FPR (habillés en civils ou en militaires 
de l'armée gouvernementale) entreprenaient une vague d'attaques 
terroristes à la bombe, comme celles du marché de Ruhango (17 morts, 
le 1er mai 92) et de la gare routière de Kigali (6 morts, le 2 mai 
92).

* Juin 1992, le FPR a attaqué la ville de Byumba et a tué des 
milliers de civils innocents. Les rescapés sont allés grossir les 
rangs des déplacés de guerre qui se chiffraient à plus de trois cent 
milles personnes. Dans les camps de fortune où étaient entassés ces 
pauvres paysans hutus, une cinquantaine d'entre eux mourraient chaque 
jour de maladies ou faim.

* Début septembre 1992, le FPR a attaqué à Nyabwishongezi et massacré 
des milliers de Hutus. Ce qui a entraîné I'exode de plusieurs 
centaines de paysans hutus en direction du camp de personnes 
déplacées de Ngarama (Africa Confidentiel du lundi 2 octobre 1992).

* Du 08 au 26 février 1993, dans les préfectures de Byumba, Kigali 
Ruhengeri, plusieurs milliers de personnes civiles ont été regroupées 
dans des maisons et massacrées par le FPR purement et simplement 
parce qu'ils appartenaient aux partis MRND et CDR. Des massacres 
systématiques de populations civiles, essentiellement des hutus, ont 
été enregistrés notamment: 

A I'école secondaire de Musanze (Commune Kigombe, Ruhengeri), 22 
élèves Hutus ont été rassemblés par les combattants du FPR en date 08 
février 1993 qui les ont immédiatement tués à la grenade. 

A Nyamagumba (commune Kigombe, Ruhengeri), 18 femmes et bébés ont été 
réunis dans une maison par les combattants du FPR et tués à coups de 
baïonnettes le 08 février 1993. 

En commune Kidaho, plus de 1.500 personnes ont été rassemblées dans 
la cour du bureau communal par les combattants du FPR avant de les 
abattre à la mitrailleuse le 11 février 1993. 

En commune Nyarutovu (Ruhengeri), plus de 500 personnes ont été 
rassemblées et massacrées dans la nuit du 11-12 février 1993 par 
l'armée du FPR. 

Au Centre de Santé de Gasiza (commune Kinigi, Ruhengeri), les malades 
el les fuyards, tous âges confondus ont été massacrés à l'arme 
automatique en date du 12 février 1993. 

Au centre de négoce de Base en Commune Nyamugali (Ruhengeri), plus de 
cent quatre-vingt cinq civils furent massacrés entre le 08 et 15 
février 1993. 

Dans le camp de déplacés de Rebero en commune Bwisige (Byumba), 300 
déplacés ont été tués par les combattants du FPR en date du 17 
février 1993. 

A Rwobe en commune Bwisige (Byumba), 5 personnes ont été fusillées le 
26 février 1993. 

Plus de dix mille paysans des communes Cyungo, Buyoga, Kibali, Tumba 
et Ngarama (Byumba) en mars 1993, un charnier contenant plus de cent 
cinquante sept corps (157 morts) a été découvert dans la zone 
contrôlée par le FPR. 

A Kisaro en commune Buyoga (Byumba), une dizaine de personnes ont été 
massacrées par les miliciens du FPR. 

Plusieurs personnes ont été blessées par balles et certaines d'entre 
elles ont succombé faute de soins d'urgence. A côté de ces atrocités 
abjectes il faut noter le désarroi, la désolation, la faim et le 
froid qui frappaient sans merci ceux qui fuyaient les horreurs de 
cette guerre. Des milliers de personnes dont 5.000 emportées à Gisoro 
en Ouganda ont été prises en otage par les combattants du FPR et leur 
sort est resté inconnu. 

Un autre témoignage sur les exactions du FPR en février 1993 vient de 
Michel Lefevre dans son article intitulé 900.000 personnes soudain 
déracinées, Un coopérant raconte l'horreur des événements survenus au 
Rwanda (OXFAM-QUÉBEC DANS LE MONDE, Montréal, samedi 27 novembre 
1993). Il écrit: "Malheureusement, le 8 février 1993, le vent 
tourna... Une nouvelle attaque massive du Front Patriotique dans la 
région nord du pays força les secouristes rwandais et internationaux 
a fuir les camps. Les entrepôts furent pillés. Les centres 
thérapeutiques détruits. Les abris temporaires mis à sac. Tout notre 
travail était de recommencer. En I'espace de deux semaines, les 
réfugiés s'y entassant passèrent de 350.000 à 900.000 personnes. 
[...] Leur maison incendiée, leur récolte détruite, tous pleuraient 
en silence la mort ou la disparition d'un parent, d'un enfant ou d'un 
ami". L'encadrement des déplacés était assuré par le Ministre des 
affaires sociales d'alors qui ne cachait pas sa sympathie pour les 
actions du FPR et qui traitait avec arrogance les déplacés de guerre 
ayant échappés à une tuerie programmée. 

* Avril 1993: assassinat d'un éminent leader du Parti MDR, Monsieur 
Gapyisi Emmanuel, par le réseau d'escadrons de la mort du FPR dont 
d'après certains journaux rwandais, l'actuel premier ministre 
Twagiramungu Faustin est parmi les commanditaires (Africa 
lnternational, juin 1994).

* Dans la nuit du 17 au 18 novembre 1993, les combattants du FPR ont 
massacré des populations civiles résidant dans la zone tampon des 
communes de Kidaho, Nkumba, Nyamugali et Cycru en préfecture de 
Ruhengeri. Total de personnes tuées: 51 hutus. Les noms des victimes 
(liste non exhaustive) sont donnés dans la lettre du 18 novembre 1993 
adressée à Mr le Secrétaire Général de l'ONU par les associations de 
défense des droits de I'homme ARDEVI-TABARA et MISERICORDIA. Avant 
d'être achevées toutes ces victimes ont fait I'objet de toutes sortes 
de tortures et de traitements inhumains et dégradants.

* Février 1994, les infiltrés du FPR assassinaient les leaders hutus 
Gatabazi Félicien du PSD à Kigali en revenant d'une réunion avec 
Twagiramungu Faustin et Bucyana Martin du CDR à Butare.

* Mars 1994, le directeur de l'usine à thé de Cyohoha-Rukeri, ses 
adjoints et une partie de leur famille sont massacrées par les 
combattants du FPR dans la zone sous contrôle du FPR. Les autos qui 
les transportaient après le travail sont abattus à l'aide des 
roquettes tirés en provenance des lignes du FPR. Au même moment, un 
charnier de plus de quatre-vingt corps est découvert dans ces 
plantations théicoles sous contrôlee du FPR.

* Dans la sous-préfecture de Kirambo en préfecture de Ruhengeri, le 
FPR a massacré plusieurs dizaines de civils innocents au mois de 
janvier 1994 alors qu'il avait signé un accord de paix avec le 
gouvernement rwandais consacrant I'instauration d'un cessez-le feu 
définitif.

* A la reprise des hostilités, le 7 avril 1994, au nord de Kigali, 
dans la commune Mugambazi (Préfecture de Kigali), le FPR a rassemblé 
la population qui fuyait les combats dans des locaux de classes aux 
centres scolaires de Shagasha el de Gipfundo et, après les avoir 
enfermés dedans, a lancé des grenades dans ces locaux et des 
centaines de personnes civiles ont péri dans des conditions macabres.

* Peu de temps auparavant, le FPR avait édité la même scène en 
commune Kanzenze (Préfecture de Kigali), à l'est de la capitale, où 
plusieurs dizaines de personnes civiles ont été enfermés dans des 
salles de classes et calcinées à la grenade. 

* Entre le 7 avril et le 20 avril 1994, les miliciens du FPR ont 
massacrés (à la machette, à la grenade et à la roquette) 
systématiquement les Hutus qui habitaient dans les quartiers de 
Kacyiru, Kimihurura, Remera, Gasyata, et Rugenge (Kigali-ville). 
Plusieurs milliers de Hutus qui habitaient ces quartiers ont été 
ainsi tués.

* Du 10 au 25 avril 1994, les combattants du FPR ont massacrés à la 
machette et à la mitraillette, plus de deux cent personnes civiles, 
essentiellement hutus dans la région de Kiziguro (Commune Murambi, 
Byumba). Des tueries similaires sont perpétrées dans les communes 
Gikoro, Gikomero et Rubtingo (Kigali). D'autres massacres de Hutus (à 
grande échelle) furent perpétrée par le FPR dans la région de Kabuga 
(commune Rubungo) sous prétexte de pacification de la zone conquise; 
le nombre de tués est estimé à plus de cinq mille personnes.

* Vers la f'in d'avril 94, les combattants du FPR aidés par les 
militaires burundais ont massacrés plus de trente mille personnes 
(hutus rwandais et burundais confondus) dans les régions de Sake 
(Kibungo), de Bugesera (Kigali) et de Mugina (Gitarama). Par la 
suite, ces tueries se sont étendues vers les régions de Ruhango, 
Nyanza et Gitarama; dans ces dernières localités, on compte des 
dizaines de milliers de tués et ceux qui ont été épargnés ont été par 
la suite (juillet 1994) déplacés vers le Bugesera et Kibungo.

* Le 30 avril 1994, le FPR a lancé une bombe dans la salle de 
chirurgie du Centre Hospitalier de Kigali. Des centaines d'enfants 
ont trouvé la mort sur le champ et plusieurs malades, gardes-malades, 
ainsi que des membres du personnel médical ont été blessés.

* Le 1er mai 1994, le FPR a lancé six bombes dans une population 
civile qui s'était réfugiée à la paroisse Sainte Famille située en 
pleine capitale Kigali et a fait treize morts et des centaines de 
blessés.

* Le 3 mai 1994, le FPR a fermé la frontière entre le Rwanda et la 
Tanzanie pour empêcher la fuite de la population civile vers la 
Tanzanie. La rivière Akagera est jonchée de plus de 20.000 cadavres. 
Ce même jour, après avoir brûlé 19 véhicules dans le parc Industriel 
et tenté de bombarder Radio Rwanda, le FPR bombarde la brasserie 
nationale et l'autel de I'Église Sainte Famille: des centaines de 
morts.

* Le 3 juin 1994, le FPR massacre l'Archevêque du Rwanda Vincent 
Nsengiyumva, les Évêques Joseph Ruzindana et Thaddée Nsengiyumva 
ainsi que 13 prêtres à Kabgayi, tous des Hutus. Cet assassinat n'est 
pas un accident. Ces victimes innocentes s'étaient pourtant décidées 
à ne pas abandonner au Centre de Kabgayi les 30.000 déplacés de 
guerre et des troubles à majorité de l'ethnie tutsie. Ils étaient des 
hommes de paix par leur esprit de dialogue (organisation des réunions 
des différentes parties en conflit, dénonciations, prises de 
position, etc ... ) et voulaient rapprocher les parties au conflit 
mais pour le FPR, its allaient stopper son plan. 

Auparavant, dans le territoire rwandais sous son occupation, ce FPR, 
auteur de ces massacres précédents, avait sauvagement assassiné les 
Père Joaquim Vallmajo (de nationalité espagnole) et les abbés hutu 
Alexis Havugimana, Athanase Nkundabanyanga, Christian Nkiliyehe, 
Joseph Hilimana, Ladislas Muhayemungu, Fidèle, et Gaspard Mudashimwa 
(Témoignage du Père Guy Theunis et Jef Vleugels dans Le FPR poursuit 
ses massacres de la population et des religieux).

Tout juste après la prise de la ville de Butare, plus de trois mille 
Hutus ont été entassés dans le marché de Butare et massacrés 
atrocement par les militaires du FPR. D'autres témoignages crédibles 
révèlent que plus de huit mille Hutus trouvés dans la ville de 
Kigali, après son évacuation par l'armée gouvernementale, ont été 
tués par les soldats du FPR sous prétexte que tout Hutu est milicien. 

* Dans la région de Rushashi (Kigali) des centaines de milliers de 
hutus fuyant l'avancée des combattants du FPR ont été pris en étau et 
massacrés impitoyablement par ces bourreaux du FPR entre le 6 juillet 
et le 16 juillet 1994. De même les bombardements des populations 
civiles en détresse (régions sud-est de Gisenyi et sud-ouest de 
Ruhengeri) à partir des hauteurs de Ndiza (Gitarama) par les 
combattants du FPR ont occasionné plus de cinq mille personnes tuées 
et des milliers de blessés. Ces blessés et d'autres personnes furent 
tués dans les opérations de nettoyage ethnique qui s'ensuivirent.

* Du 07 au 17 juillet 1994: les combattants du FPR ont bombardé 
intensément la ville de Ruhengeri, tuant ainsi des milliers de 
personnes et forçant les rescapés à fuir vers Gisenyi. En chemin, 
d'autres milliers de civils furent également tués par les combattants 
du FPR qui avançaient sans entrave vers Gisenyi.

* Le 17 juillet 1994, les Tutsis du FPR poursuivent les réfugiés 
hutus dans les pays d'asile pour les exterminer: bombardement des 
camps des réfugiés hutus à Goma au Zaïre qui ont fait plus de 100 
morts. 

Plusieurs témoignages démontrent qu'après la prise du pouvoir et la 
formation de leur gouvemernent à Kigali, les milices du FPR ont 
continué, sous prétexte de pacification du pays c'est-à-dire 
I'élimination systématique des Hutus, de massacrer des centaines de 
milliers de Hutus restés au Rwanda que le FPR considere comme des 
miliciens: 

"Les rares Hutus qui retournent chez eux sont systématiquement 
exterminés pour la simple raison qu'ils sont alphabétisés ou qu'ils 
ont des parents éduqués. Le FPR ne veut que des hutus analphabètes" 
(Le Devoir du 22 juillet 1994). 

"... lorsque le FPR prend le contrôle de la ville, il en boucle 
l'accés pendant plusieurs jours aux journalistes et aux observateurs 
militaires. Des rafales d'armes automatiques et des détonations 
éclatent tout ce temps [...] le FPR commence, surtout, son travail de 
recherche, sa traque. Listes en main avec la localisation des 
habitations [...] Aucun lieu n'est épargné: même l'hôpital et 
l'orphelinat du CICR ont été fouillés par des hommes en armes [...]. 
Dans la nuit du 18 au 19 juillet, l'hôpital Fayçal, géré 
conjointement par MSF et CICR, et dont la sécuriré est assurée par la 
MINUAR, a lui aussi fait l'objet de disparitions" (Libération, lundi 
25 juillet 1994). 

"Des personnes déplacées, qui rentrent chez elles en zone FPR, ont 
été tuées par des soldats FPR à Kazizi, dans la région de Mabanza, au 
nord de la zone humanitaire décrétée par les soldats français" (Le 
Monde, dimanche 31 juillet-lundi 1er août 1994). 

"Que ce soit dans les provinces de Kibungo, de Bugesera ou de Butare, 
l'ONU a commencé à enregistrer de nouveau le départ vers la Tanzanie 
de quelques milliers de Hutus qui avaient commencé à regagner leurs 
villages." 'Il nous est pour I'instant impossible de leur promettre 
qu'ils seront en sécurité au Rwanda', confie un responsable de I'ONU, 
sous le couvert de l'anonymat." (InfoMatin, Paris, 6 septembre 1994). 
Cette source anonyme a été confirmée par le Haut Commissariat aux 
Réfugiés qui a fait état d'un nouvel exode de Rwandais vers la 
Tanzanie, au rythme de 12.000 personnés par semaine (Le Devoir, 
Montréal, mercredi 7 septembre 1994). 

"Certaines organisations humanitaires ont recueilli des témoignages 
sur les vengeances des vainqueurs, mais gardent le silence pour 
pouvoir travailler au Rwanda. Elles estiment probable que les hommes 
du FPR ont massacré deux à trois mille réfugiés burundais (hutus) du 
camp de Nzangwa dans le Bugesera vers la mi-mai. Selon un témoin qui 
s'est rendu sur place, la mosquée voisine est pleine de cadavres. 
[...] Une representante d'une organisation non gouvernementale se dit 
convaincue, sur base du récit d'un de ces employés, qu'à l'École 
vétérinaire de Kabutare, près de Butare, 'on exécute à tour de bras. 
On y a vu des camionnettes entrer, chargées de prisonniers les bras 
liés dans le dos, et en ressortir vides quelques instants plus 
tard'." (Le Devoir, le mercredi, 7 septembre, 1994). 

Et que dire de la déclaration de lieutenant Faustin Kalisa, chef 
local du département politique du FPR à Gisenyi: "La population qui 
va rentrer, nous allons la rééduquer; légèrement pour les paysans, 
plus profondément pour les plus éduqués, par exemple avec un 
séminaire d'un mois sur I'histoire politique du pays." (Le Monde, 
dimanche 31 juillet-lundi 1er août 1994). 

Ces séminaires de rééducation ressemblent étrangement aux camps de 
rééducation mis en place par les Khmers rouges au Cambodge et 
certains pays communistes. Des centaines de milliers de Rwandais 
torturés et massacrés dans des camps de concentration créés par le 
FPR au Rwanda (Kabutare, Gitarama, Kinigi, Kigali, Rilima, etc), 
camps d'extermination dans lesquels le FPR poursuit le génocide des 
Hutus à longueur de journées, malgré la présence de l'ONU au Rwanda. 

PLANIFICATION DU GÉNOCIDE DES HUTUS PAR LE FPR
La politique de destruction des Hutus a été conçue par Kimenyi 
Alexandre, un des fondateurs du FPR (Isibo Nº 88 du 4 au 12/3/1993) 
qui vit aux États-Unis d'Amérique. Dans un poème dédié au Général-
Major Fred Rwigema, Chef militaire du FPR, mort sur le champ de 
bataille en octobre 1990 et qu'il qualifie de libérateur du Rwanda, 
Kimenyi écrit: "Usize imena imonyo tuzazimenesha" == Tu laisses des 
héros [les Tutsis], les termites [les Hutus], nous les bouterons hors 
[du Rwanda]" (Impuruza [== celui qui appelle au secours, tambour qui 
mobilisait l'armée pour le départ au combat] Nº 17, décembre 1990). 
Et il va jusqu'à l'extinction totale de I'espèce hutue en préconisant 
I'extermination des petits enfants lorsqu'il écrit dans le même 
poéme: " ... bokabura ibibondo== qu'ils [les Hutus] soient privés de 
leurs petits enfants." De plus, dans son livre Inzozi Nziza 
[==Meilleurs rêves] (1990, pp. 97-100), Kimenyi écrit ceci: "U Rwanda 
rwongeye kuba u Rwanda. Abarwandarika bandurutse, barangara 
barandata, barandara barandaga. Baranduranya barindagira. Barashaka i 
Ndera indaro. Abarukunda baragwana mu nda. Rubanda rushira agahinda." 
Un autre indice démontrant la planification du génocide des Hutus 
vient de l'article paru dans le journal Huguka [sois attentif, 
instruis-toi, saisis ta chance] d'obédience FPR Nº 10 de Novembre 
1990: "Que chacun commence à faire ce qu'il peut [...] Le tambour 
Impuruza est entrain d'être chauffé. Que ce soit celui qui est dans 
le champ, dans le bureau, dans l'argent ou ailleurs, ne vous endormez 
pas comme les morts [...] le temps arrivera où l'on verra ceux qui 
seront parés de gloire ou ceux qui seront en haillons" (p.3) et 
d'ajouter "... Le peuple a besoin de gens nouveaux aux pensées saines 
[...] ce sont les Inkotanyi dont vous entendez parler ou que vous 
connaissez [...] Dormez habillés et prêts, réveillez-vous sur des 
sermons de victoire." (p.9). 

La programmation du génocide des Hutus a été publié par Gatsimbanyi 
Kamanayo paru dans INTER ACTION (Janvier/Mars 1993): "Même s'il 
[Habyarimana] continue à se débattre comme un condamné qui sait que 
son heure approche." Alexis Kanyarengwe, président du FPR, ministre 
de la fonction publique et vice-premier ministre, est alié plus dans 
la lettre qu'il a adressée aux membres et sympathisants du FPR le 14 
janvier 1994: "The intensification of the security of Habyarimana did 
not change the plans neither detered the members and supporters. We 
examine with ours advisers how to destroy his aircraft ... The Hutu 
who lived overseas, especialy in North America, conduct now 
activitievs to stop our plan. You are urged to initiate some actions 
agains them and to transmit us theirs names and those of theirs 
members families." 

Il est clair que le groupe ethnique visé comme tel par le FPR est 
donc celui des Hutus et son élimination est le résultat d'une longue 
et minutieuse préparation. Le génocide des Hutus par le FPR est le 
résultat d'une longue préparation: "Le FPR fait de I'intox à I'Europe 
en faisant croire qu'il veut protéger les Tutsis, mais il avait 
décidé depuis vingt ans de massacrer tout le monde" (France-Soir 
Actualité, mardi 28 juin 1994). 

Pour réaliser ce plan macabre, "De 1988 à 1990, ils (militants du 
FPR) montent trente-six cellules clandestines en territoire 
rwandais ..." (Jeune Afrique Nº 1749, du 14 au 20 juillet 1994), chez 
qui, "on a découvert des listes de Bahutus influents qui devaient 
être exécutés par le FPR et ses complices" (Afrique International, Nº 
274, Juillet-Août 1994). L'objectif de ces cellules était de créer un 
climat de terreur dans lequel le FPR hésiterait à déposer les armes. 

AMPLEUR DU GÉNOCIDE DES HUTUS
Le nombre de tués et les traitements cruels, inhumains et dégradants 
mettent en évidence l'holocaust des Hutus par le FPR. "...aujourd'hui 
que le FPR a largement autant de morts sur la conscience si ce n'est 
plus. Lorsqu'il avance dans un village, il commence par terroriser 
les habitants, puis il les rassemble et les tue, coupant souvent le 
ventre en forme de croix, à la machette" (France-Soir Actualité, 
mardi 28 juin 1994). 
Le FPR a rassemblé et calciné des centaines de milliers de Hutus dans 
des maisons qu'il a incendiées, a massacré systématiquement d'autres 
Hutus sur son passage n'épargnant même pas des petits enfants même 
dans la zone sous contrôle de la MINUAR (Lettre du 18 novembre 1993 
adressée à Monsieur le Secrétaire Général de I'Organisation des 
Nations Unies par des Associations Rwandaises des droits de I'homme); 
des milliers d'autres Hutus ont été déportés dans ses camps de 
concentration en Ouganda pour y être affreusement torturés et tués 
(ablation des seins, émasculation, crevaison des yeux, éventration 
des femmes enceintes, etc.); des millions de Hutus qui arrivent à 
échapper à sa cruauté sont poursuivis dans leurs camps tant à 
l'intérieur qu'à l'extérieur du Rwanda pour y être éliminés 
(bombardements des camps des réfugiés hutus à Goma au Zaïre le 17 
juillet 1994 qui a fait plus de 100 morts); des dispensaires, des 
hôpitaux, des marchés, des quartiers civils ne sont pas épargnés des 
bombardements du FPR (Jeune Afrique Nº 1749, du 14 au 20 juillet 
1994). 

Des corps repêchés dans le lac Victoria, il en est qui ont subi 
l'affreuse torture dénommée kandooya, "méthode la plus connue et la 
plus répandue dans l'armée ougandaise, la NRA, qui consiste à 
attacher les bras de la victime dans le dos, au-dessus des coudes 
[...]; parfois on attache également les jambes derrière le dos et on 
les suspend en I'air (torture dite de la 'valise' ou de 'l'attaché-
case')" (Rapport d'Amnesty lnternational sur I'Ouganda, 1986-1989, 
page 54). Cette méthode de torture était monnaie courante dans la 
Maison BASIIMA, jadis dirigée en Ouganda par le chef militaire du FPR 
Paul Kagame (La Lettre d'lnformation de la Coalition Ougandaise pour 
la Démocratie (COD), Vol.3 Nº 1, janvier 1993, p. 9). 

Ce fait prouve que les éléments du FPR ont jeté dans la riviére 
Akagera des milliers de victimes, fait corroboré par le témoignage 
suivant: "Mais le soupçon pése sur ces étranges libérateurs accusés 
par le Haut Commissariat aux Réfugiés de se livrer à de 'sangrantes 
représailles' dans les zones qu'ils contrôlent. Des réfugiés parlent 
de villageois jetés pieds et poings liés dans la riviére Akagera ou 
rassemblés dans des écoles avant d'être mis en pièces à coups de 
machette" (Alexandre Boussageon dans l'Événement du jeudi -2 au 8 
juin 1994). Le FPR a empéché aux Hutus de fuir afin de les massacrer 
sur place en fermant la frontière rwando-tanzanienne. Il a même 
étendu son génocide aux réfugiés hutus burundais (40.000) qui étaient 
dans le Mutara. 

Le FPR a prisé la tactique de l'inversion qui consiste à attribuer 
tout cadavre à I'ethnie tutsi. Ainsi tout Hutu mort est pris pour un 
tutsi et "aucuns des reporters habilement encadrés par le FPR ne 
doute un seul instant que le monceau de cadavres qu'on leur montre 
soit composé de Tutsis (comment les distingue-t-on des cadavres 
hutus?) (Africa International, Nº 274, juillet-août 1994). Le 
maniement de l'arme médiatique par le FPR dans l'ethnocide des Hutus 
est sans égal et tout le monde a reconnu: "sur le plan médiatique, la 
campagne du Front Patriotique rwandais a fait bien des ravages" 
(Africa International, Nº 274, juillet-août 1994). 

Sur les 800.000 habitants de la seule préfecture de Byumba attaquée, 
assiégée et occupée par le FPR dès le 1er octobre 1990, seuls 300.000 
sont survivants. Le FPR a fait le génocide des 500.000 personnes dans 
cette seule préfecture. Les informations détaillées sur les 
populations massacrées par le FPR dans les préfectures de Byumba et 
Ruhengeri peuvent être trouvées dans le document "Rwanda: Le non-dit 
sur la violation des droits de l'homme" (Ligue Indépendante pour la 
Défense des Droits de l'Homme (LIDEL, janvier 1993). 

Sur ce fait, dans I'émission "Le Point" du mercredi 14 septembre 1994 
de la Société Radio Canada, animée par le journaliste Jean-François 
Lépine, le Général canadien Roméo Dallaire, ex-commandant en chef des 
casques bleus de l'ONU, a indiqué que la responsabilité du génocide 
et des massacres incombe aux deux côtés. Cette révélation, réelle, 
porte un coup dur aux propagandistes et complices du FPR dont 
certaines institutions dites de droits de la personne qui continuent, 
malgré I'évidence des faits indéniables, à claironner qu'un seut 
côté, celui des Hutus, qui subit la guerre sans l'avoir provoquée, 
est massacreur. 

Les ethnies hutue et tutsie se sont massacrées mutuellement avec une 
perte énorme du côté hutu si on regarde les chiffres où leurs morts 
dépassent les deux millions. Les Tutsis ont perdu, quant à eux, moins 
de 300.000 hommes, chiffre à revoir à la baisse puisque des 
ambassades qui ont commencé à travailler à Kigali ont retrouvé leurs 
agents tutsis qu'ils croyaient morts. Par contre, le génocide des 
Hutus par le FPR continue allègrement, sans la moindre entrave des 
casques bleus et de la Communauté internationale, dans des camps de 
concentration comme celui de Rilima, et dans des camps 
d'extermination comme celui de Kabutare. 

FPR ET LE GÉNOCIDE DES TUTSIS
La guerre, déclenchée le 1er octobre 90 par le FPR, a conduit à la 
spirale des haines interethniques qui, après l'assassinat du 
Président rwandais et face à la férocité des infiltres du FPR, ont 
entraîné une riposte, aveugle et sans discernement, des milices et de 
la population (souvent réduite en situation de légitime défense) qui 
a causé la mort de milliers de Tutsi innocents. Quant aux milices, 
ils étaient composés de Hutu et de Tutsi. Ces milices ont conduit des 
familles Tutsis dans des endroits surs comme la Paroisse Sainte-
Famille, Hôtel des Mille Collines, Hôtel Méridien. Dans plusieurs 
localités du pays, le FPR n'a pas épargné les Hutus ont risqué leur 
vie en protégeant les Tutsis. 
Le FPR a participé énormément au génocide des Tutsi. Il n'a pas osé 
de tirer de façon délibérée sur des édifices abritant les Tutsis 
comme l'hôpital de la Croix-Rouge, Paroisse Sainte-Famille, hôpital 
Faylal, etc. 

RESPONSABLES DES CRIMES
RESPONSABILITÉ DU PRÉSIDENT MUSEVENI DE L'OUGANDA
Le fait qu'il s'agit d'une guerre internationale ougando-rwandaise 
est indéniable, guerre dont I'Ouganda est agresseur sans être 
provoqué et le Rwanda la victime depuis le 1er octobre 1990. A ce 
sujet, dans Courrier Internacional Nº 183 du 5 au 10 mai 1994, Frank 
Smyth écrit: "Tout le monde en Ouganda était au courant de l'invasion 
imminente, en 1990, lorsque des soldats tutsis de l'armée ougandaise 
firent des adieux publics à leur famille et à leurs amis. Ils ont 
fait deux jours de route, avec leurs armes au vu et au su des 
autorités ougandaises puis se sont rassemblés dans un stade de 
football à Kabale, d'environ 350 km au sud-ouest de Kampala et juste 
au nord de la frontiére rwandaise. Ils étaient équipés de mines, de 
roquettes, de mortiers de 60, de canons sans recul et de lance-
roquettes katioucha. Selon des diplomates occidentaux, des 
observateurs milítaires internationaux, des officiers ougandais er 
des témoins qui ont assisté au déchargement de caisses de 
kalachnikovs, I'Ouganda a bien volontiers fourni d'autres armes, des 
vivres, des baiteries et des minutions au FPR tout au long de la 
guerre." Le président Museveni a avoué, dans ses déclarations, 
d'octobre 1990 que ce sont des déserteurs de son armée qui ont 
attaqué le Rwanda. 
Il est donc évident que le FPR n'est rien d'autre qu'une aile de 
l'armée ougandaise. En vertu de la Charte de l'ONU et des Résolutions 
adéquates y afférentes, une guerre d'agression est un crime suprême 
contre l'humanité et un acte d'agression caractérisé par le fait 
d'attaquer le premier donne matiére à responsabilité internationale. 

Le président de I'Ouganda Yoweri Museveni a assuré aux leaders du 
FPR, du Sudan Liberation Army de Libération du Soudan dirigée par 
John Garang et du Kenyan Democratie Party, lors d'une rencontre tenue 
le 11 décembre 1992, une base arrière pour les opérations de 
déstabilisation de leurs pays. 

Même la Charte africaine des droits de I'homme et des peuples du 28 
juin 1981 ne laisse aucun doute sur la responsabilité de I'Ouganda 
même si I'on pousse le raisonnement jusqu'à admettre qu'il y a des 
réfugiés rwandais parmi les assaillants. L'article 23 de la dite 
Charte dispose, entre autre, "... les États, parties à la presente 
Charte, s'engagent à interdire: a) qu'une personne jouissant du droit 
d'asile aux termes de l'article 12 de la presente Charte entreprenne 
une activité subversive dirigée contre son pays d'origine ou contre 
tout autre pays, parties à la presente Charte; b) que leurs 
territoires soient utilisés comme base de départ d'activités 
subversives ou terroristes dirigées contre le peuple de tout autre 
État, partie de la présente Charte." Le Rwanda et I'Ouganda sont 
parties à cette Charte. 

La responsabilité de I'Ouganda étant établie, il est impérieux de 
prendre des sanctions à l'encontre de cet agresseur du Rwanda. Le 
president de I'Ouganda doit être traduit devant la justice. 

RESPONSABILITÉ DU GOUVERNEMENT RWANDAIS ET DU FPR
L'hypothèse de refus d'alternance politique par le régime de Kigali 
pour justifier les massacres c'est un gros mensonge parce que tout le 
monde sait tres bien que le processus démocratique avait fait des 
progrès considerables au Rwanda dont le gouvernement se caractérisait 
par une cohabitation de 5 partis politiques (MRND, MDR, PL, PSD et 
PDC). Cette hypothèse est vite rejetée par le fait que le FPR n'a 
jamais présenté un projet de société au Peuple rwandais et a toujours 
fait recours aux armes. 
La mise en place d'un gouvernement intérimaire ne constitue pas une 
indice de programmation des massacres par les Hutus. Une disposition 
de la Constitution de la République Rwandaise qui stipule qu'à son 
décès, le Président de la République est remplacé par le Président de 
l'Assemblée nationale. 

Les massacres est le résultat d'une guerre ethno-politique entre les 
Hutus et les Tutsis. Ce qui a été confirmé par la presse: "Le Front 
Patriotique rwandais (FPR) des rebelles tutsis a proclamé hier, sa 
victoire sur le régime hutu dans la guerre civile alors que l'exode 
des populations terrorisées par l'avancée des Tutsis s'amplifiait 
dans le sud-ouest du pays. Un deuxiéme flot de plusieurs centaines de 
milliers de réfugiés hutus a franchi, depuis dimanche, la frontière 
avec le Zaïre." (Québec, Le Soleil, mardi 19 juillet 1994). 

Toutes les informations disponibles montrent que ce sont les Tutsis 
qui ont commencé la guerre pour éliminer les Hutus dans la reconquête 
du pouvoir que leurs ancêtres tutsis ont perdu. Il est clair que les 
Hutus n'ont réagi que par légitime défense et que, étant majoritaires 
(90%), les Hutus n'avaient pas besoin des armes pour garder le 
pouvoir car le seul verdict des urnes leur suffisait amplement. 

Des informations ont circulé à l'effet desquelles les forces armées 
rwandaises et les Hutus avaient des listes de Tutsis à massacrer. 
Pourtant dans I'émission "Le Point" du mercredi 14 septembre 1994 de 
la Société Radio Canada, animée par le journaliste Jean-François 
Lépine, le Général canadien Roméo Dallaire, ex-commandant en chef des 
casques bleus de l'ONU au Rwanda a dit avoir entendu parler de ces 
choses. Le Général Dallaire a passé une année au Rwanda, à la tête de 
2.600 casques bleus; de par ses fonctions, il était en contact 
presque permanent avec le gouvernement rwandais, le FPR, les ONG et 
autres institutions internationales et représentations diplomatiques 
accréditées à Kigali. Il était donc bien placé pour avoir ces 
informations. El il a clairement indiqué aux téléspectateurs qu'il 
n'a jamais vu ces listes. Il a même ajouté que personne n'aurait pu 
planifier l'ampleur de ce qui est arrivé dont le gigantisme est dû à 
l'assassinat du président Juvénal Habyarimana dans l'attentat à la 
roquette perpétré contre l'avion présidentiel dans la zone de 
l'aéroport de Kigali sous contrôle de la MINUAR le 6 avril 1994. 

Le FPR et ses agents cherchent, par ce gros mensonge, a dissimuler le 
fait qu'ils ont elaboré des listes qui sont connues, entre autres 
celle du 14 janvier 1994, soit 3 mois avant l'attentat fatidique du 6 
avril 1994, signée par le président du FPR en la personne de 
Kanyarengwe Alexis: "The intensification of the security of 
Habyarimana did not change the plans neither detered the members and 
supporters. We examine with ours advisers how to destroy his 
aircraft ... The Hutu who lived overseas, especialy in North America, 
conduct now activities to stop our plan. You are urged to initiate 
some actions agains them and to transmit us theirs names and those of 
theirs members families". Cette liste comporte des personnes à 
massacrer avec leurs familles entières, parce qu'elles sont hutues et 
qu'elles ont des opinions politiques différentes. 

Par contre, des sources dignes de foi témoignent que lorsque le 6 
avril 1994, l'avion présidentiel est abattu au-dessus de l'aéroport 
de Kigali, zone sous contrôle de la MINUAR, réduisant ainsi en chair 
et sang les Présidents hutus Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien 
Ntaryamira du Burundi ainsi que leurs délégations et I'équipage 
français, on savait déjá que le pays était près s'embraser: 

"Tous les rapports I'indiquent: les Tutsis du FPR sont décidés à 
passer à I'offensive. Couvertes par le rideau symbolique de la 
MINUAR, leurs troupes sont sur le pied de guerre". (Valeurs actuelles 
du 25 juin 1994). 

"Quelques heures à peine après l'explosion de l'avion, les troupes du 
FP avaient déjà pris position à différents points de la ville et 
tiraient a l'artillerie lourde". (Africa International Nº 274, 
juillet-août 1994). 

"Moins de dix minutes après l'attentat, avant que la nouvelle ne soit 
pas diffusée dans le pays, les rebelles tutsis stationnés à Kigali 
étaient en position de combat. Une rapidité opératiotinelle suspecte, 
surtout en Afrique. Le lendemain, dès à 6 heures du matin, les 
bataillons du FPR attaquaient sur l'ensemble du front. Les plans 
d'action étaient prêts depuis 2 mois, les armes e les véhicules 
étaient approvisionnés". (Africa lnternational Nº 274, juillet-août 
1994). 

Près de 3.000 militaires du FPR déguisés en civils, infiltres dans la 
capital Kigali, [la fameuse jonction des responsables des casques 
bleus] ont intensifie leur plan macabre du génocide des Hutus et 
d'autres militaires du FPR ont rapidement occupé l'Est du pays baigné 
par la rivière Akagera dans laquelle ils ont jeté des centaines des 
milliers de Hutus ligotés dans le style de torture ougandais bien 
connu appelé "akandooya" jusqu'à fermer la frontière rwando-
tanzanienne pour empêcher aux Hutus d'échapper à cet holocauste, 
cadavres des Hutus flottant dans l'Akagera contrôlée par le FPR que 
les caméras pro-FPR ont pris pour exclusivement Tutsis. 

La guerre dans la sous-région ayaint été considérée comme une guerre 
ethnique entre les Hutus et les Tutsis, les massacres mutuels entre 
les deux ethnies ne peuvent pas être qualifiées de génocide que dans 
les deux sens. Le chefs politiques et militaires du FPR doivent 
répondre du crime contre I'humanité qu'est le génocide des Hutus. Il 
s'agit de: 

Paul Kagame [Chef militaire du FPR, vice-président et Ministre de la 
Défense du Rwanda]: "Pendant près de 4 ans, Paul Kagame a commandé 
BASIIMA HOUSE où il a torturé et massacré des ougandais innocents à 
une fréquente journalière. C'est Kagame qui a introduit les formes 
suivantes de torture: étouffer la victime en couvrant la tête par un 
sac plastique fortement serré autour du cou jusqu'à mourir par 
suffocation; chocs électriques à travers les testicules, attacher de 
lourdes roches aux testicules, conduisant ainsi à la mort et aux 
dommages physiologiques et psychologiques permanents. Cependant la 
forme la plus redoutée est Akandooya qui consiste à ligoter ensemble 
les bras et les pieds par derrière le dos, la personne formant un 
cercle. Cette méthode a été appliquée à des milliers de victimes 
mortes ou laissées les membres endommagés pour toujours. Faire couler 
le caoutchouc ou le plastique brûlant sur les prisonniers; faire 
exploser les coups de pistolet sur I'oreille du prisonnier entraînant 
la surdité instantanée; forcer le prisonnier à boire I'urine, le 
mazout et I'eau savonnée; battre les prisonniers avec un câble 
métallique. Mr Opon Ocak est un exemple de la torture de Kagame 
d'attacher des roches aux testicules". (Lettre d'information de la 
Coalition Ougandaise pour la Démocratie (COD), Vol 3 Nº 1 Janvier 
1993). Aujourd'hui, il est à la tête d'une organisation qui a 
massacré plus d'un million de personnes. 

Pasteur Bizimungu: Il fait partie de ces Hutus extrémistes en 1972-
1973 "dits modérés" aujourd'hui, qui ont orchestré les événements 
anti-tutsi de 1972 et 1973. "En 1973 pourtant, Pasteur Bizimungu a 
fait partie des Comités de salut public qui menaient, à I'Université 
Nationale du Rwanda à Butare, des progroms antitutsis. Les leaders du 
FPR ne lui ont jamais tenu rigueur de ce passé, il est vrai lointain. 
Parce que, marié à une Tutsie, il s'est depuis repenti? Ou parce 
qu'ils n'avaient pas le choix?" (Jeune Afrique Nº 1750 - du 21 au 27 
juillet 1994). Agent de Kanyarengwe Alexis, Pasteur Bizimungu a fait 
la chasse au Tutsis dans les logements de I'Université Nationale du 
Rwanda. 

Alexis Kanyarengwe: Considéré comme Hutu extrémiste dans le régime de 
Habyarimana, il n'a pas accepté de voir son patron favoriser les 
Tutsis. Le radicalisme de Kanyarengwe vient de sa calvitie due aux 
Tutsis lors de l'attaque des terroristes tutsis "Inyenzi" au Bugesera 
en 1967. Les Tutsis l'avaient attaché sur un jeep et trainé sur des 
kilomètres et des kilomètres. Kanyarengwe avait juré qu'il 
s'entendrait avec les Tutsis le jour où il aura repris ses cheveux. 
Tout le monde sait qu'il faisait partie des Camarades du 5 juillet 
(et qu'il est I'organisateur des comités du salut dont son nouveau 
patron Pasteur Bizimungu était membre) qui ont fait le coup d'état le 
5 juillet 1973. Beaucoup affirment que c'est Kanyarengwe qui est 
maitre d'oeuvre du Coup d'état de 1973 dont Habyarimana a été le 
bénéficiaire au grand dam de Kanyarengwe. Ce coup d'état a fait plus 
de 40 morts dans les rangs de la classe politique rwandaise. Il est 
impossible pour Kanyarengwe, ministre de l'intérieur et de la 
fonction publique sous Habyarimana, de se laver les mains. 

Théoneste Lizinde [chef des Services de Renseignements sous 
Habyarimana]: seule évocation du nom faisait trembler les rwandais 
tant il était cruel. 

Faustin Twagiramungu: organisation, incitation à la violence et 
réalisation des meurtres de Emmanuel Gapyisi, Félicien Gatabazi alors 
Ministre des Travaux Publics et de I'Énergie, et de Martin Bucyana, 
président de la CDR. C'est le triumvirat Faustin Twagiramungu, Joseph 
Kavaruganda et Agathe Uwilingiyimana qui a mis la poudre au feu en 
bloquant la mise en place des Accords d'Arusha (présentation des 
listes des ministres et députés alors que les listes devaient être 
présentées par les comités directeurs des partis politiques). Dans un 
communiqué spécial du MDR du 24 octobre 1992, il a incité la 
population à se lever et à utiliser la force sous prétexte que les 
forces de I'ordre ne peuvent plus rien faire pour elle, les JDR-
Inkuba (milices du Mouvement Démocratique Républicain) á annihiler 
les membres du MRND. 

Alphonse Nkubito: Procureur général de la République avant le 6 
avril, n'a jamais communiqué les résultats des enquêtes menées au 
sujet des crimes commis avant le 6 avril . Depuis octobre 1990, 
Alphonse Nkubito a travaillé avec plusieurs organisations de droits 
de l'homme dont Amnesty International et plusieurs ONG, mais les 
crimes commis par le FPR, dont Alphonse Nkubito est actuellement 
Ministre de la Justice, n'ont pas été communiqués au public par 
Amnesty International; au même titre que d'autres crimes reportés au 
mois d'avril, de mai et de juin 1994. 

Bihozagara Jacques: propagande incitant les rwandais à la violence 
comme "Tout le monde doit payer, y compris ceux qui ne demandent 
rien" (Africa lnternational, Nº 260). 

Dodo [colonel]: massacres des paysans dans les régions de Ruhengeri 
et de Byumba en janvier et juin 1992. 

Dusaidi Claude: propagande incitant à la haine et à la violence, 
organisation des tournées des agents du FPR en Amérique du Nord, 
collecte de fonds pour financer la guerre (achat d'armes) et le 
génocide des Hutus. 

Kabuye Rose [major, préfet de Kigali]: expropriation des gens, 
massacres de paysans innocents qui étaient restés à Kigali, massacres 
de l'Archevêque de Kigali et des Évêques de Kabgayi et de Byumba, 
exécutions sommaires qu'elle organise dans la région de Kigali et de 
Bugesera, des camps de concentration au sud-est de Kigali. 

Gatsinzi Marcel [général]: chef d'état-major du 7 au 17 avril 1994, 
organisation et réalisation de l'assassinat de Habyarimana, Agathe 
Uwilingiyimana, Bucyana Martin, Gatabazi Félicien, Gapyisi Emmanuel, 
Bahigiki Emmanuel et autres politiciens. Membre des escadrons de la 
mort, il porte une responsabilité indéniable dans les premiers 
massacres qui ont eu lieu à Kigali. 

Kayonga [colonel]: chef d'état-major de l'armée du FPR, nettoyage 
ethnique effectué par le FPR dans les quartiers de Remera, Kacyiru, 
Kimihurura, Gasyata et Kicukiro; organisation des assassinats de 
paysans perpétrés aux alentours du Hôtel du parlement avant la 
tragédie du 6 avril 1994 et des massacres des paysans de la commune 
Kibali, Cyungo en février 1993. 

Kanyemera Samuel [colonel]: alias Sam Kaka: organisation des 
massacres de paysans perpétrés dans la localité de Kiziguro (plus de 
six cents personnes massacrées, viols des femmes) et au Stade Amahoro 
et à Rushashi en juillet 1994. 

Kajeguhakwa Valens: planification des assassinats des politiciens 
rwandais, exécutions sommaires dans la préfecture de Gisenyi depuis 
le 18 juillet 1994, massacres des commerçants; le fait qu'il a quitté 
le Rwanda deux semaines avant le déclenchement de la guerre montre sa 
participation dans la planification du génocide des Hutus depuis 
octobre 1990. 

Majyambere Silas: financement du FPR; le fait qu'il a quitté le 
Rwanda deux semaines avant le déclenchement de la guerre est une 
preuve indéniable dans la programmation de la tragédie rwandaise. 

Kimenyi Alexandre: idéologue, incitation à la violence [journal 
lmpuruza], planification du génocide des Hutus. 

Kigeri V: organisation du génocide des Hutus depuis 1959. 

Sharita Willis [Maryland, USA]: rédacteur de la revue IMPURUZA, 
incitation à la violence, organisation des réunions visant à élaborer 
les listes des Hutus à liquider. 

Rutayisire Wilson [commandant]: directeur de Radio Muhabura, 
incitation à la violence, torture des paysans enlevés dans la région 
de Byumba en février-mars 1993 et avril 1994. 

Rusatira Léonidas [général]: planification l'assassinat de 
Habyarimana et Agathe Uwilingiyimana et autres politiciens, 
organisation des massacres qui ont eu lieu à Kigali en avril 1994, 
organisation des escadrons de la mort, emprisonnement arbitraire des 
Tutsis en octobre 1990. 

Sefuku Gérard [USA]: incitation à la violence, organisation des 
réunions visant à élaborer les listes des Hutus à liquider. 

Nshizirungu Anselme [colonel]: relations avec les escadrons de la 
mort du FPR au Rwanda, participation aux meurtres de Gapyisi 
Emmanuel, Gatabazi Félicien et Bucyana Martin. 

Mujyanama Eric [S/préfet Butare]: organisation de l'assassinat de 
Habyarimana, Agathe Uwilingiyimana et autres politiciens, massacres 
des paysans dans le Mayaga (Butare) et des réfugiés burundais au 
Bugesera, des réfugiés rwandais se trouvant au Burundi. 

Mugorewera Rose: organisation des réunions des tueurs et poseurs de 
mines et grenades à Kigali et au Bugesera, quartier de Nyamirambo, 
hébergement des miliciens du FPR. 

Mugambage Frank [colonel, chef des opérations militares du FPR]: 
organisation de l'assassinat des présidents rwandais et burundais le 
6 avril 1994, exécution de la haute hierarchie de I'Eglise 
Catholique, relatións avec le réseau d'escadrons de la mort du FPR en 
Ouganda et au Rwanda, planification des massacres des Bagogwe en 
janvier-février 1991, massacres de plus quarante mille personnes dans 
la région de Ruhengeri et Byumba par le FPR en février 1993 et 
d'autres massacres. 

Zigura Jean [major, préfet de Butare]: organisation des massacres de 
plus de 5.000 personnes à Butare en juillet 1994, des fusillades des 
rwandais innocents (3.000 personnes assassinées au marché de Butare) 
qui ont eu lieu dans la région de Butare en août et septembre 1994, 
surtout à la frontière burundaise, massacres des réfugiés rwandais au 
Burundi, camp d'extermination à Kabutare (Butare ville). 

Mbonimpa JMV: organisation, incitation et réalisation des meurtres 
des politiciens des partis MRND, CDR et MDR. 

Mfizi Christophe: ses relations avec le réseau zéro au Rwanda qu'il a 
servi pendant 14 ans (directeur de l'IPN et de I'ORINFOR), son rôle 
joué dans l'identification des Hutus à éIiminer et dans les massacres 
de Kibirira en 1990. 

Marimpaka Patrick [vice-président du FPR et Ministre de la jeunesse 
dans le gouvernement FPR]: planification des massacres de plus de 
40.000 Hutus en février 1993 dans les préfectures de Ruhengeri, 
Byumba et Kigali. 

RESPONSABILITÉ DE LA MINUAR-1
La responsabilité de la MINUAR 1 dans l'aggravation du drame subi par 
le peuple rwandais est, soit par action ou par omission, engagée. Le 
FPR a massacré des populations dans la zone de la MINUAR. Celle-ci 
n'a pas arreté les infiltrations massives et continues du FPR. 
Certains casques bleus de la MINUAR ont épaulé le FPR dans 
l'agression des politiciens hutus. L'avion présidentiel a été abattu 
dans la zone contrôlée par les casques bleus belges de la MINUAR. Le 
FPR a fit déguerpir du Rwanda certains casques bleus francophones. 
Certains casques bleus n'ont pas hésité à déclarer que la MINUAR 
était une assistance militaire du FPR. 
La MINUAR n'a pas informé la communauté internationale des meurtres 
commis par le FPR sur des personnes se trouvant même sous sa 
protection dès les premiers jours de la reprise des hostilités. Par 
exemple, les personnes enlevées au Stade Amahoro ou à l'Hôpital 
Fayçal sous la garde de la MINUAR qui n'a pas fait écho de ces 
meurtres et qui n'a pas protesté, mais se contentait de dire que ces 
meurtres sont le fruit d'obus égarés. Des informations militaires ont 
été communiquées aux ambassades par le commandement de la MINUAR pour 
les inciter à partir. D'autres informations stratégiques induisant en 
erreur et visant à isoler le pays avant la victoire militaire du FPR 
ont été régulièrement diffusées par la MINUAR. 

L'aumônier des paracomandos belges a été clair: "Nous n'étions pas 
partis pour cela! Et nous avons été surpris par une action 
manifestement planifiée. Ainsi, nous étions dispersés en 14 
implantations; nous avons été ímmédiatement coupés les uns des 
autres. C'est ce qui explique les tergiversations du début; Ià où se 
situe la mort de nos huit soldats. Nous avons entendu à la radio le 
début de la conversation du lieutenant Lottin, mais il a fallu une 
journée avant d'apprendre qu'ils avaient été abattus. Néanmoins, 
sitôt après, nous aurions pu nous adapter à la situation nouvelle, 
nous étions capables; cela nous était interdit au nom de la non-
intervention dans les affaires d'un État. Il a fallu que nos soldats 
parce que casques bleus -acceptent sans broncher qu'on massacre sous 
Ieurs yeux." (propos recueillis par J.-M. Bienvenu). 

La réduction des casques bleus qui pouvaient sauver des vies humaines 
et influencer l'arrêt des combats visait à éloigner les contingents 
qui risquaient de se désolidariser du FPR et I'empêcher d'arriver à 
la victoire finale. Des positions tenues par les casques bleus 
[maison louées par la MINUAR à Nyamirambo, à Rebero Horizon, à 
Kicukiro, à Kimihurura, à I'Hôtel Méridien et au Stade Amahoro] ont 
servi de positions renforcées du FPR sans qu'il y ait dénonciation de 
la part des Nations Unies. 

Le FPR a opéré ce génocide avec la conspiration du silence des médias 
et de la Communauté Internationale, y compris les forces de 
l'ONU: "Informé de ces disparitions, le Général canadien Roméo 
Dallaire, commandant de la MINUAR, a donné de strictes consignes de 
silence à son contingent. Pas un mot sur les cas d'enlèvements, 
d'exécutions sommaires qui seraient à mettre sur le compte des 
nouveaux maîtres du Rwanda." (Kigali, envoyé spécial Jean-Philippe 
CEPPI, Libération, Lundi 25 juillet 1994). Ces faits mettent en 
évidence la responsabilité de la MINUAR dans les massacres qui 
endeuillent le Rwanda. 

ORGANISATIONS DE DÉFENSE DES DROITS DE L'HOMME
On ne peut non plus ignorer le rôle combien capital joué par les 
associations rwandaises des droits de la personne pro-FPR qui 
considèrent que seules les atteintes aux droits des Tutsis rwandais 
doivent être relevées et dénoncées alors que les violations des 
droits des Hutus sont ignorées et souvent encouragées. La philosophie 
de ces associations se traduit par le silence de complicité qu'elles 
manifestent lorsque le FPR massacre systématiquement les Hutus. Aucun 
mot lorsque plus de 40.000 paysans hutus furent massacrés dans les 
régions de Byumba et Ruhengeri en février 1993 ni sur les massacres 
en cours des Hutus par le FPR. 
Aucune organisation internationale de défense des droits de I'homme 
n'a osé pointé du doigt le FPR, qui, par ses agissements est pourtant 
champion de violation des droits de I'homme au Rwanda. Certaines 
organisations de défense des droits de I'homme ont choisi 
délibérément de basculer de leur idéal noble, en se refusant 
sciemment d'opter pour un jugement neutre. lls ont mené un travail à 
sens unique, ce qui n'exclut pas leur tendance partisane. Des 
enquêteurs sont tombés dans le piège en se fiant corps et âmes aux 
écrits de certains journaux, en menant des enquêtes avec une volonté 
délibérée, et en acceptant d'être orientés chez des personnes 
psychologiquement travaillées et imbues de la malhonnêteté partisane. 

Dans cette foulée de mensonges mass-médiatisés, le Médecin directeur 
de I'Hôpital Universitaire du Rwanda à Butare, le Professeur Dr 
Nshimyumukiza Jotham, a dû, le 26 avril 1994, démentir les 
déclarations de Médecins Sans Frontières de Belgique selon lesquelles 
170 blessés auraient été arrachés et liquidés par la Garde 
Présidentielle à I'Hôpital Universitaire de Butare où prestaient les 
Médecins Sans Frontières. Il y est dit, entre autres, que "Marie 
Speelman, auteur du témoignage radiodiffusée, est une inconnue dans 
I'équipe soignante et administrative des "Médecins Sans Frontières 
International" qui prestait ces derniers temps à Butare". Les auteurs 
de ces mensonges n'avaient d'autres buts que de servir leurs propres 
intérêts sur les cadavres des rwandais en attisant, par la 
diabolisation des uns et l'angélisation indue des autres, les haines 
interethniques. 

Par ailleurs, certains organismes humanitaires n'ont pas hésité à 
utiliser les aides alimentaires à des fins politiques en voulant 
distribuer moins d'aides alimentaires dans les camps au Zaïire et en 
les distribuant plus à I'intérieur du Rwanda déserté pour que les 
réfugiés rwandais, ainsi affamés et attirés par des vivres, se 
livrent à la dictature du FPR. Une telle pratique qui réduit des 
hommes au rang de bêtes sauvages qu'on appâte au moyen de la 
nourriture est contraire á toute dignité et au respect de la personne 
humaine. Les quelques réfugiés qui décident de rentrer chez eux 
n'obtiennent aucune assistance adéquate des organisations 
humanitaires sur place et cela a pour conséquence que ceux qui ne 
sont pas massacrés par les militaires du FPR meurent d'épuisement et 
de maladie sur la route. C'est ce que certains responsables des 
organismes humanitaires ont appelé "la sélection naturelle"; il est 
inconcevable que les gens, qui proviennent des pays respectant la 
personne humaine, puissent être si cruels! 

Le rôle joué par Alison de Forges (Africa Watch], Jean Pierre 
Chrétien [CNRSI. Eric Gillet [FIDH], Serge Bissere, Jacquéline 
Bissere et Jean Carbonare, dans la tragédie rwandaise notamment en ce 
qui concerne la propagande, la collecte de fonds pour financer le 
FPR, l'incitation a la haine interethnique, la fausse traduction, 
I'organisation des rendez-vous des membres du FPR auprès des 
gouvernements occidentaux et institutions internacionales doit être 
tiré au clair. 

ÉTATS-UNIS, BELGIQUE, ET GRANDE-BRETAGNE DANS LE DRAME
Le Rwanda est un pays qui ne pouvait pas faire la guerre sans appui 
de la communauté internationale. La diaspora tutsie ne pouvait pas 
financer une guerre de 4 ans. Plusieurs pays se sont impliqués sous 
diverses façon dans le drame rwandais. Le FPR, aidé par certains pays 
anglophones, a claironné tout haut que la France avait armé le 
gouvernement rwandais mais ces pays anglophones ont fait plus que la 
France. 
Les États-Unis sont impliqués pour avoir formé des officiers 
supérieurs du FPR, présentés comme des soldats ougandais. En 1990, le 
président de I'Uganda Democratic Coalition, Remigius Kintu, avait eu 
un entretien avec le responsable du Pentagone chargé de la formation 
des soldats ougandais aux États-Unis, Tom D. Marley. Il l'avait 
informé que sept des dix soi-disant soldats ougandais alors formés 
aux USA étaient des guérilleros du FPR. Parmi les officiers qui ont 
bénéficié d'une formation américaine figure Paul Kagame, actuel 
ministre de la défense et vice-président du Rwanda. Des cadres du FPR 
ont été formés dans le Kansas, en Louisiane, dans le Nouveau Mexique, 
en Californie et dans l'Oregon. Le Pentagone a toujours opposé une 
fin de non-recevoir aux demandes de révélation des noms des ougandais 
entrainés aux États-Unis dans le cadre du programme IMET. En peu de 
temps, l'allocation pour la formation de ces guérilleros est passée 
de 150 000 US$ à 400 000 US$. Les États-Unis ont fourni aussi de 
l'armement aux guérilleros du FPR. Par exemple, le 18 février 1993, 
Mr Innocent Bisangwa-Mbuguje s'est rendu aux États-Unis pour acheter 
des armes (400 TOW anti-tank missiles et 34 launchers). 

Les États-Unis ont agi de façon inéquitable en permettant aux agents 
du FPR de se rendre en Amérique et de leur donner une audience, et en 
refusant aux représentants du gouvernement rwandais, en proie à de 
graves difficultés, la même possibilité de présenter leur version de 
l'histoire. De plus, la SousCommission de la Chambre des 
Représentants sur l'Afrique a tenu une audience sur le Rwanda en mai 
1994 et n'a procédé qu'à l'audition de partisans du FPR. M George 
Moose, secrétaire d'État adjoint pour l'Afrique, a fait une 
déposition et n'a guère mentionné les rebelles du FPR. L'Ouganda et 
le nom de Museveni n'ont été prononcés à aucun moment lors de sa 
déclaration. M. Moose s'est déclaré mécontent de l'acquisition 
d'armes par le gouvernement du Rwanda; pourtant, il n'a fut aucune 
mention de qui a entrainé, soutenait et armait les rebelles Tutsis. 
Le Département d'État n'a jamais condamné I'invasion du Rwanda par 
I'Ouganda, en dépit du fait que cela constituait une violation 
caractérisée de la Charte des Nations-Unies et de la Charte de I'OUA. 

Outre l'aide étrangère directe, les États-Unis ont soutenu I'octroi à 
Museveni de prêts très importants de la Banque Mondiale, soi-disant 
pour des projets de développement. Ces fonds ont été pour la plupart 
pour financer la guerre du Rwanda el les autres aventures de Museveni 
dans la région. Selon l'UDC, le détournement de l'argent de la Banque 
Mondiale est l'oeuvre de M. Tumusime Mutebare du Ministre des 
Finances, aidé par M. Ian Knapp, un responsable de la Banque 
Mondiale. 

De plus les événements qui se sont déroulés à Kigali le 6 avril 1994, 
le jour où le président rwandais a été assassiné, montrent clairement 
que les États Unis connaissaient le plan d'assassinat de Habyarimana. 
L'attaché militaire américain auprès du Rwanda et du Burundi et 
résidant au Cameroun, le coronel Vuckovic, est arrivé à Kigali au 
début d'après-midi, sans que son arrivée ne soit annoncée aux 
Ministères des Affaires Étrangères et de la Défense, comme le voulait 
le protocole. L'avion du président rwandais a explosé à environ 20 
heures 35 le même jour. L'Ambassade des États-Unis à Kigali a été la 
première mission étrangère à évacuer son personnel le 8 avril, sous 
la direction du colonel Vuckovic. Que savait-il que les autres ne 
savaient pas? Les États-Unis furent égalment le seul pays à rompre 
les relations avec le gouvernement rwandais en exigeant la fermeture 
de l'ambassade du Rwanda à Washington. 

La rapidité avec laquelle les États-Unis et la Grande-Bretagne se 
sont précipités à envoyer des militaires à Kigali montre à quel point 
ces pays ont alimenté la crise rwandaise. Lorsque les troupes de 
l'armée régulière ougandaise, la National Resistance Army (NRA) du 
Président ougandais Yoweri Museveni dénommée, par diversion, Front 
patriotique rwandais (FPR), ont envahi le Rwanda le 1er octobre 1990, 
les armées américaine britannique ne sont pas intervenues, comme il 
l'avait fait pour Koweït, pour secourir le Rwanda victime de cette 
agression ougandaise. Pourtant le Chef de I'État rwandais était en 
visite officielle aux États-Unis, le 1er octobre 1990, lorsque les 
Tutsis de l'aile de l'armée ougandaise dite FPR ont sauvagement opéré 
le génocide de plus d'un million de Hutus, déportés des milliers 
d'autres Hutus dans des camps d'extermination en Ouganda et causé 
jusqu'à un million de déplacés de guerre en 1993, les États-Unis et 
la Grande-Bretagne n'ont pas bougé d'un pouce. 

Enfin, les États-Unis ont étouffé les efforts des Nations-Unies pour 
ramener la paix au Rwanda, manipulent les informations données par 
les médias, fournissent des renseignements aux FPR (les satellites 
américaines fournissent des images des mouvements des troupes 
gouvernementales aux rebelles du FPR). Il importe de signaler que les 
États-Unis abritent des Tutsis qui ont orchestré l'assassinat des 
leaders Hutus depuis 1959. C'est le cas du roi Kigeri et de Kimenyi 
Alexandre, fondateur et idéologue du FPR. 

Quant au rôle de la Belgique dans la boucherie rwandaise, la visite 
du ministre belge de la défense met en évidence son implication dans 
la crise rwandaise (voir sa déclaration au président Habyarimana). 
Plusieurs informations démontrent que la Belgique à refusé de livrer 
les armes commandées par le gouvernement rwandais en 1990 mais elle a 
effectué d'énormes livraisons d'armes aux rebelles Tutsis. Autre fait 
montrant le rôle important de la Belgique dans la tragédie rwandaise 
est que la première publication accusant le régime de Habyarimana de 
corruption et d'ethniste est apparue dans un quotidien belge en 1989. 

Des informations détaillées sur I'implication des États-Unis, de la 
Grande-Bretagne et de la Belgique dans la crise rwandaise peuvent 
être trouvées dans les documents: [1] Behind the crisis in Rwanda, 
Lettre d'lnformation de I'UDC, avril 1994; [2] Le Plan de la Dynastie 
Tutsi, Lettre d'lnformation de I'UDC, juin 1994 et [3] The British 
hand behind the horror in Rwanda. Executive Intelligence Review, 
August 19, 1994. 

LE TRIBUNAL INTERNATIONAL
Des informations fiables montrent que le tribunal internacional pour 
juger les responsables des crimes commis au Rwanda avait été prévu 
par les Tutsis bien avant l'assassinat de Habyarimana. Par exemple, 
en date du 6 mai 1994, la Ligue Rwandaise des Droits de I'Homme qui 
opéré de Montréal mais dont l'adresse postale est à Kigali émettait 
un communiqué de presse intitulé: Le Projet de la ligue concernant te 
tribunal international: la seule réponse possible au génocide ayant 
fait cinq cent mille morts au Rwanda. Une rapidité exceptionnelle! Le 
chiffre de cinq cent mille morts est déjà connu. Rappelons que ce 
chiffre va rester inchangé pendant plus de deux mois. 
De plus, le Centre International des droits de la personne et du 
développement démocratique tiendra une réunion d'experts à son siège 
à Montréal, les 3 et 4 octobre 1994 qui a comme objectifs suivants: 
[1] permettre à un groupe d'experts d'étudier les voies et moyens de 
mise en oeuvre d'un tribunal international à Kigali; [2] rechercher 
un soutien politique, technique et financier au projet d'un tribunal 
international à Kigali, ainsi qu'à un centre international 
d'investigation sur le génocide au Rwanda, nouvellement créé à 
Montréal; [3] formuler des recommandations aux gouvernements rwandais 
et canadien, à l'ONU et à l'OUA, autres gouvernements étrangers 
directement intéressés, ainsi qu'aux ONG. Ces objectifs soulèvent 
plusieurs questions. Tout le monde sait que la commission créée par 
I'ONU pour enquêter sur le drame rwandaise n'a pas encore remis son 
rapport alors que le CIDPDD parle d'un soutíen politique, technique 
et financier au projet d'un tribunal international à Kigali, ainsi 
qu'à un centre international d'investigation sur le génocide au 
Rwanda, nouvellement créé à Montréal. 

Parmi les experts invites, on trouve Fidile Makonibé qui se declare 
Président de la Ligue Rwandaise des droits de I'homme et bâtonnier du 
Barreau du Rwanda alors qu'il vit depuis longtemps à Montréal, 
Gaspard Gatete et Emile Mworoha sous un cachet d'historiens rwandais 
(or ces deux personnes sont des Tutsis du Burundi, Emile Mworoha a 
été même secrétaire général du parti Uprona), Jean Pierre Chrétien 
(du CNRS en France, Alison de Forges de Human Watch Africa, Monique 
Mujawamariya d'ADL (Rwanda), Béatrice Niyondagara, Barreau du Rwanda 
et ex-juge du tribunal de la première instance, chambre criminelle du 
Burundi (ambiguïté: Barreau du Rwanda et chambre criminelle du 
Burundi), etc. 

L'analyse des objectifs et de l'identité des participants à cette 
réunion démontre encore une fois la programmation des massacres par 
les Tutsis. Le tribunal, s'il y en a, est du ressort de I'ONU. Le 
tribunal est déjá institué avant même de trouver les responsables 
crimes. Les commissaires auraient-ils rendu leur jugement avant 
d'aller aux faits? 

Il y a lieu de rappeler que les droits de l'homme reposent sur le 
principe d'humanité. Au-delà de la pitié, le principe d'humanité se 
base sur une obligation objective fondée sur la constatation et la 
conscience de l'unité du genre humain, unité affirmée au dessus de 
l'appartenance des hommes à des nations, des races, des ethnies ou 
des idéologies ennemies. En prenant fait et cause pour I'une ou 
l'autre partie au conflit, ces commissions d'enquête et symposium sur 
la violation des droits de I'homme au Rwanda ont délibérément 
enfreint cette règle fondamentale en occultant les méfaits de 
l'agresseur du Rwanda. 

CONCLUSION
En matière de violation des droits de la personne au Rwanda, la 
responsabilité revient au FPR, qui, non seulement a déclenché la 
guerre, mais aussi a enlevé des civils rwandais, éventré des femmes 
enceintes et fusillé des malades dans leurs lits d'hôpital, brûlé 
vifs des vieux, des vieilles et des enfants dans les camps de 
déplacés, torturé les civils et militaires capturés au front allant 
jusqu'à forcer ces derniers à combattre dans ses rangs au mépris de 
la Convention de Genéve sur le traitement des prisonniers de guerre, 
enrôlé les mineurs dans ses rangs au mépris de la Déclaration de New 
York sur la Protection des enfants, violé des jeunes filles, des 
fillettes, des femmes et des vieilles... 
Dans le traitement de ces personnes, le FPR a fait usage des méthodes 
les plus atroces, les plus cruelles et les plus inhumaines: crevaison 
des yeux, gaillardes et ouverture de la poitrine, émasculation, 
strangulation, ablation des seins, décartellisation, pendaison, 
torture du lien, supplice du pal... 

Pour le respect des droits de la personne et le retour d'une paix 
durable au Rwanda, 

1. une aide humanitaire massive (vivres, médicaments, habits, 
couvertures, abris, etc.) doit être disponibilisée d'urgence dans des 
zones qui abritent des réfugiés rwandais qui ont fait preuve de 
courage et de fraternité dans les camps de réfugiés. Les faits 
montrent que les Hutus que le FPR n'arrivent pas à massacrer par les 
armes, il s'organise pour les faire périr par la faim et la maladie 
(ex. massacres de Goma au Zaïre). Et le drame, c'est que, passant 
outre I'essence même de leur être qui est de secourir I'homme en tant 
que créature appartenant au genre humain, certaines institutions 
humanitaires se sont déclarées hostiles à sauver la vie aux Hutus en 
détresse. 

2. une Commission internationale spéciale neutre et indépendante pour 
mener une enquête impartiale, exhaustive et approfondie sur la 
situation des droits de l'homme au Rwanda et en Afrique centrale et 
orientale (Ouganda, Burundi, Tanzanie, Zaïre) soit instituée. 

3. la responsabilité de la MINUAR 1 dans l'aggravation du drame subi 
par le Peuple Rwandais est, soit par action ou par omission, engagée. 
Le FPR a massacré des populations dans la zone de la MINUAR 1. Celle-
ci n'a pas arrêté les infiltrations massives et continues du FPR. 
Certains casques bleus de la MINUAR 1 ont épaulé le FPR dans 
l'agression des politiciens hutus. L'avion présidentiel a été abattu 
dans la zone contrôlée par les casques bleus belges de la MINUAR 1. 
Le FPR a fait déguerpir du Rwanda certains casques bleus 
francophones. Ces faits prouvent que la MINUAR 1 a été une assistance 
militaire du FPR. La MINUAR II doit être une équipe neutre et 
comprendre les casques bleus francophone qui puissent communiquer 
avec la population rwandaise. 

4. la responsabilité de I'Ouganda étant établie, il est impérieux de 
prendre des sanctions à I'encontre de cet agresseur du Rwanda. En 
outre, il est plus qu'urgent de neutraliser ce pays pour qu'il ne 
continue pas à semer le deuil au Rwanda et dans la sous-région. En 
effet, il n'y a pas lieu de parler de victoire militaire du FPR car 
le monde a désarmé le gouvernement rwandais par un embargo pendant 
que Museveni a continué sans être inquiété à armer les tutsis de 
l'armée ougandaise qui occupent le territoire rwandais. Ainsi, 
l'ironie du sort fait que, au lieu de secourir la victime, le monde 
I'a désarmée, tout en renforçant l'appui et l'arsenal militaire de 
l'agresseur. 

5. tous les membres de I'armée du FPR ainsi que toute son 
infrastructure politique doivent, s'il y a tribunal, répondre du 
crime contre I'humanité qu'est le génocide des Hutus et des Tutsi. 

6. rejeter tout gouvernement qui tenterait de s'imposer au Peuple 
Rwandais par les armes et permettre à ce même Peuple de se doter 
d'institutions démocratiqties de son choix. Les autorités 
autoproclamées mises en place au Rwanda appartiennent au régime d'une 
occupation militaire issue d'une guerre d'agression et de conquête et 
n'ont, par conséquent, aucune légitimité sur le Peuple Rwandais. 

Pour la reconstruction de I'État Rwandais en décomposition, les 
Nations Unies devraient, dans un délai qui ne dépasse pas deux ans: 

1 . Garantir le retour à la paix et à la concorde nationale par une 
justice équitable afin de permettre le retour des réfugiés et le 
plein jeu de la démocratie avant I'organisation des élections libres 
et démocratiques. Plus de la moitié de la population rwandaise est 
hors du pays et ceux qui I'ont chassé ne peuvent garantir son retour. 
Une grande partie de l'autre moitié est entrain d'être terrorisée et 
massacrée par le FPR. De ce fait, le FPR et ses complices ne peuvent 
prétendre représenter le Peuple Rwandais, restaurer la paix et 
gouverner le pays. 

2. Rapatrier des réfugiés et réinstaller des déplacés dans leurs 
biens. 

3. Administrer le territoire rwandais dans le but d'y organiser des 
élections libres et démocratiques pour permettre au Peuple Rwandais 
de sortir du régime d'occupation et de la dictature militaire. 

Dans I'état actuel des choses, les Accords d'Arusha ont perdu même 
tout brin de sens qu'ils pouvaient avoir. Il importe donc d'organiser 
urgemment, sous l'égide de l'ONU et au siége même des Nations Unies, 
une Conférence sur le Rwanda où seront représentés tous les partis 
politiques rwandais pour concilier les divergences de vues et 
réaliser I'harmonie nationale, fixer la date des élections et mettre 
en place les autorités rwandaises intérimaires. 

RÉFÉRENCES
Le complot. Africa International Nº 272 mai 1994 pp. 6-1 1. 
Le Nouveau régime sévit au Rwanda, Le Devoir, le mercredi 7 septembre 
1994. 

Le Rwanda: son effort de développement. Antécédents historiques et 
conquête de la révolution rwandaise. Baudouin Paternostre de la 
Mairieu. Eds A. De Boeck (Bruxelles) - Editions Rwandaises (Kigali), 
1983. 

Les relations interethniques au Rwanda à la Iumière de l'agression 
d'octobre: Genèse, soubassements et perspectives. Bangamwabo F.X., 
Maniragaba-Baributsa, Munyantwali E., Nduwayezu J.D., Nyagahene A., 
Rukiramakuba E., Rumiya J.G. et Uwizeyimana L. 1991. Editions 
Universitaires du Rwanda, Ruhengeri. 

Le Rwanda et la civilisation interlacustre: Études d'anthropologie 
historique et structurale. Luc de Heusch. 1966. Université Libre de 
Bruxelles. 

Burundi: Tuer trois millions de Hutus pour supprimer les institutions 
démocratiques afin de dominer éternellement, Bujumbura, novembre 
1993. 

Lettre d'information de la Coalition Ougandaise pour la Démocracie 
(COD), Vol 3 Nº 1 Janvier 1993, p. 16. 

Rwanda: ce que les médias passent sous silence, Temps Nouveaux, 4e 
année, Nº 128, du 27 mai au 02 juin 1994, page 12, Kinshasa. 

Quand le FPR fait le tri à Kigali, Libération, Lundi 25 Juillet 1994. 

Peurs à Kigali: Le nouveau régime rwandais animé par la vengeance, Le 
devoir, le vendredi 22 juillet 1994. 

L'heure de la réconciliation n'a pas encore sonné au Rwanda, 
InfoMatin-6 septembre 1994. 

Des missionnaires, expulses du Rwanda, se plaignent de la 
mystification du FPR, De Standaard-vendredi 6/5/94. 

Lettre d'information de I'UDC, juin 1994 Vol 4 Nº 3, 9 pages. 

Deux mille cinq cents Rwandais arrivent chaque jour au Burundi, Le 
Monde, mercredi 17 août 1994. 

Un nouvel exode massif est redouté au Rwanda, Le Monde, Dimanche 31 
juillet-Lundi 1er août 1994. 

Lettre de Kanyarengwe Alexis du 14 janvier 1994. 

Rwanda: vers un second génocide? L'Événement du Jeudi-2 au 8 juin 
1994. 

Rwanda: Le non-dit sur la violation des droits de I'homme, Ligue 
Indépendante pour la Défense des Droits de I'Homme (LIDEL, asbl), 
Kigali, janvier 1993. 

Lettre adressée au Secrétaire Général de l'ONU par le Cercle Rwandais 
de réflexion en date du 17 juillet 1993. 

L'incroyable Rwanda aux mille pièges, Valeurs actuelles du 9 juillet 
1994, p.27-28. 

Mémorandum des Représentants des Églises catholique et Protestantes à 
I'intention du Gouvernement rwandais, du Front Patriotique Rwandais 
et de la communauté internationale dans la recherche d'une paix 
durable au Rwanda. Cyangugu, le 20 juin 1994. 

Le FPR poursuit ses massacres de la population et des religieux, 
Société des missionnaires d'Afrique. 

Réfugiés rwandais: Le retour se fait au compte-goutte, Journal de 
Québec, lundi 8 août 1994. 

Les gens dont on parle, Africa International Nº 273, Juin 1994. 

La France seule dans le piège, Valeurs actuelles du 25 juin 1994. 

Lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU par ARDEVI-TABARA et 
LIDEL en date du 18 novembre 1993. 

Note relative à la reprise des hostilités par le FPR-inkotanyi et 
leurs conséquences, Kigali, le 26 février 1993. 

Déclaration sur les hostilités déclenchées dans le nord du pays par 
les combattants du Front Patriotique Rwandais depuis le 08/02/1993, 
LICHREDHOR, Kigali, le 16/02/1993. 

Déclaration sur les exactions commises par Front Patriotique Rwandais 
dans la préfecture de Ruhengeri, CLADHO, Kigali, le 16/02/1993. 

Lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU par GIFSG en date du 
04/03/1993.