FRONT PATRIOTIQUE RWANDAIS: VÉRITABLE AUTEUR DES MASSACRES DES HUTUS ET DES TUTSIS DEPUIS OCTOBRE 1990 (Nduwayezu) ----------------------------------------------------- Cercle rwandais de réflexion Québec Septembre 1994 LE CONFLIT HUTU-TUTSI: HISTORIQUE Les événements que vit actuellement le Rwanda trouvent leur origine dans la stratification des classes sociales qui se sont confondues, sous la monarchie et la colonisation, avec les ethnies. Ainsi la classe dominante et régnante était faite de Tutsis, la classe ouvriére était celle des Hutus tandis que les Twas formaient un groupe de chasseurs et de potiers dont certains membres étaient recrutés par la cour royale pour y pratiquer l'art de la danse, de la guerre et de l'humour ou pour s'occuper des missions secrètes d'extermination des opposants du pouvoir royal, des Hutus en particulier. Le pouvoir royal déjà fort avant la colonisation privilégia les membres de l'ethnie Tutsi au détriment des membres d'autres ethnies forcés de travailler pour les seigneurs Tutsis. Ils étaient des corvéables et des taillables à merci. Avec la colonisation, la situation ne changea pas rapidement car les membres de l'ethnie Hutu et Twa n'accédaient pas aux écoles publiques, aux postes politiques et administratifs. Ceux-ci restèrent l'apanage des membres de l'ethnie Tutsi pourtant très minoritaire dans le pays (15 % de la population). Sous la pression de I'Organisation des Nations Unies, l'autorité de tutelle, à savoir la Belgique, commença à opérer des changements dans la gestion des ressources humaines du pays vers la fin des années 50. Les Tutsis, tenants du pouvoir, se refusèrent aux changements et arrivèrent même à déclarer que seuls les Tutsi étaient nés pour le commandement, que les Tutsi n'étant pas les frères des Hutu et qu'il n'était pas question de se partager le pouvoir comme le montre cette déclaration faite le 17 mai 1958 par douze chefs et grands clients pastoraux du Mwami: "... les relations entre nous (Tutsi) et eux (Hutu) ont été de tous temps jusqu'à présent basées sur le servage; il n'y a donc entre eux et nous aucun fondement de fraternité... Puisque nos rois ont conquis les pays des Hutu en tuant leurs monarques et ont ainsi asservi les Hutus, comment maintenant ceux-ci peuvent-ils prétendre être nos frères?" (Baudouin Paternostre de la Mairieu, 1983:208). Au cours de ce même mois, après une rencontre avec une délégation hutue qui était venue s'entretenir à Nyanza avec le Conseil Supérieur du Pays du Problème Hutu-Tutsi, le roi Tutsi Mutara declara: "il n'y a pas de problème. Et que prennent garde ceux qui disent le contraire... le pays entier est coalisé à la recherche de l'arbre mauvais (intellectuels hutus) qui produit ses mauvais fruits de division. Quand il sera trouvé, il sera coupé, déraciné et brûlé pour qu'il disparaisse et que plus rien ne reste". (Baudouin Paternostre de la Mairie, 1983:208). La tension monta et culmina dans la révolution de 1959 qui a démoli la monarchie et a instauré la République. En date du 21 avril 1961 (994ème séance plénière), l'Assemblée Générale des Nations Unies, lors de sa 15ème Session, a voté la Résolution 1605 qui, par son contenu, a maintenu les deux Résolutions antérieures 1579 et 1580 du 20 décembre 1960, à savoir l'organisation, sous la supervision des Nations Unies, des élections législatives et d'un référendum sur l'institution monarchique et sur la personne du roi. Le résultat de ces élections tenues le 25 septembre 1961 est un 80% de NON à la monarchie (1.006.339 NON sur 1.260.302 votes valables) et à la personne du roi (1.004.655 NON sur 1.262.165 votes valables). De plus, dans sa Résolution 1746 (XVI), votée le 27 juin 1962, l'Assemblée Générale de I'ONU a décidé "en accord avec l'Autorité Administrante, d'abroger l'Accord de Tutelle du 13 décembre 1946 concernant le Ruanda-Urundi le 1er juillet 1962, date à laquelle le Rwanda et le Burundi deviendront deux États indépendants et souverains". Par ce fait même la Charte coloniale devint caduque et la relation entre le Rwanda et les autres États devint celle d'États souverains. Ne voulant pas accepter le nouvel ordre politique et administratif établi au Rwanda, le roi et toute l'aristocratie Tutsi quittèrent ce pays et plusieurs Tutsi se réfugièrent essentiellement en Ouganda, au Burundi où les Tutsi occupaient toujours le pouvoir, et au Zaïre. Aux appels incessants des autorités républicaines demandant aux réfugiés de rentrer (il y avait même un ministère des réfugiés), ceux-ci ont répondu par des attaques incessantes pour reprendre le pouvoir par la force des armes au Rwanda; ces réfugiés organisèrent des attaques contre le Rwanda. Ces attaques furent très atroces et meurtrières chez les populations hutues entre 1962 et 1967; certains responsables politiques et administratifs Hutu furent massacrés systématiquement par les combattants réfugiés qui s'étaient donné le nom d'Inyenzi. Les plus raisonnables d'entre eux dont la reine Gicanda, les princes Rwigemera et Ruzindana, sont restés a Rwanda et ont exercé des fonctions à la hauteur de leurs aptitudes. Au cours de ces attaques, ces extremistes tutsi lnyenzi massacrèrent des leaders démocrates hutu comme Secyugu, Nsokana, Habarugira, Birekeraho, Ntirizibwami, Gatabazi, Sebushishi, Ntagobwa, Kabayiza, Mukwiye, Sindibona et Munyandekwe, et molestèrent au grand jour, au sortir de la messe de la Toussaint, à Byimana, te 1er novembre 1959, le leader hutu Dominique Mbonyumutwa. Ces extrémistes tutsi n'ont pas hésité à poursuivre et massacrer les réfugiés hutu dans les pays d'asile: "Le secrétaire-trésorier de l'APROSOMA, Joseph Kanyartika, frère du leader Joseph Gitera, fut poursuivi par les tueurs et assassiné sur le sol de Burundi, chez son frère Renzaho, auprès duquel il s'était réfugié, et qui fut, lui aussi, tué à coups de lance ..." (Barahinyura, 1992: 30) Constatant qu'ils étaient seuls victimes de ces attaques, les Hutu pris de colère s'en prenaient à leur tour à quelques Tutsi restés au Rwanda. Ainsi s'expliquent les représailles subies par certains Tutsi après chaque attaque de réfugiés-Inyenzi cherchant à prendre de force le pouvoir au Rwanda. Les événements tragiques organisés par la minorité tutsi au Burundi en 1972 dans le nettoyage ethnique visant I'élimination de la majorité hutu de ce pays ont contaminé le Rwanda voisin dont le désordre politique a abouti au coup d'état de juillet 1973 qui a porté Juvénal Hayarimana au pouvoir. Depuis 1973, le Rwanda a pris le chemin de la concorde nationale. Les autorités administratives et politiques de ce pays n'ont ménagé aucun effort pour apprendre aux populations I'intérêt de I'unité nationale considérée comme base de leur développement. Le prêche de ces autorités a été mis dans les actions car effectivement le spectre des heurts interethniques qui avait caractérisé te Rwanda jusqu'en 1973 s'est estompé et a donné place à la paix intérieure. De juillet 1973 à octobre 1990, aucun conflit à caractère ethnique. Le coup d'état manqué de 1980 n'était qu'un règlement de compte entre Kanyarengwe et Habyarimana, deux gars de la même région et de la même promotion. La majorité de la population composée à 60% des moins de 15 ans en 1990 ignoraient ces querelles ethniques qui, dans un avenir rapproché, allaient complètement s'estomper à la manière de ce que les pays occidentaux ont connu. Cette paix interethnique s'explique également non seulement par les efforts déployés par les responsables politiques au Rwanda mais aussi par l'arrêt des attaques et de massacres des Tutsi exilés contre la population hutue entre 1968 el l'attaque du FPR en date du 1er octobre 1990. LES CAUSES DE LA TRAGÉDIE RWANDAISE Le FPR a présenté son attaque en octobre 1990 comme une option prise pour défendre la cause des réfugiés, amener la démocratie et changer un systéme qui a appauvri les rwandais. La défense de la cause des réfugiés par les armes ne peut pas se justifier en ignorant que les gouvernements de Kayibanda (16 mars 1962; janvier 1964 el 1967) et de Habyarimana (juillet 1974, février 1988; etc,.) ont lancé des appels solennels aux réfugiés de revenir et vivre avec les autres. Le 17 août 1989, s'est tenu à Washington un congrés internacional sur les réfugiés rwandais. Le 9 février 1989, a été mise en place une commission spéciale sur les problèmes des réfugiés. Le 15 février 1989, I'Ouganda el le Rwanda ont entamé des rencontres ministérielles sur les réfugiés. Le 14 novembre 1989, une deuxième rencontre ministérielle a eu lieu en Ouganda sur les réfugiés. En mai 1990, la commission spéciale sur les problèmes des réfugiés a publié son premier rapport "Le Rwanda et le problème des réfugiés". Le 27 juillet 1990, s'est tenue la troisième réunion ministérielle ougando-rwandaise, avec la participation des représentants du HCR, sur les réfugiés rwandais et cette réunion a débouché sur une solution définitive du problème des réfugiés dont l'exécution était confiée au HCR. Il fut convenu qu'une délégation comprenant les réfugiés et des responsables du HCR devait séjourner au Rwanda au mois de novembre 1990 et sillonner ce pays pour se rendre réellement compte des problèmes locaux afin qu'à son retour elle en fasse rapport devant permettre aux réfugiés de choisir à bon escient entre rentrer au Rwanda, rester naturalisés dans leur pays d'asile, rester dans ces pay d'asile tout en étant des rwandais à part entière avec protection diplomatique du Rwanda. L'argument de démocratisation du FPR par la voie des armes au moment où le pays s'engageait dans un processus de démocratisation était peine crédible. En effet, le 15 janvier 1989, le Président Habyarimana annoncé un aggiornamento politique pour encourager les réformes politiques nécessaires. Il y a eu dans le pays une émergence considerable de journaux témoignant d'une certaine ouverture. Le 05 juillet 1990, le Président a accepté la nécessité d'introduire la démocratie pluraliste dans les brefs délais. Le septembre 1990, a été mise sur pied une Commission nationale de synthèse sur les réformes politiques chargée d'identifier ce que le concept de la démocratie signifie pour la majorité de la population rwandaise et de définir une charte politique nationale et d'élaborer un projet de Constitution. Quant aux droits de I'homme, le rapport d'Amnesty Internacional 1990 montre la satisfaction de cet organisme quant au respect des droits de I'homme au Rwanda. La Banque Mondiale, dans son rapport de 1989 l'Afrique subsaharienne, mentionne que le Rwanda a réussi à augmenter la production sans provoquer les injustices qui ont parfois accompagné le développement dans d'autres pays. L'argument économique du FPR était aussi sans fondement. Le Rwanda n'avait rien à envier à l'Ouganda du point de vue économique: la ruralisation de l'économie, les infrastructures en milieu rural, l'éveil paysan, la solidité du franc rwandais et sa consistance, montrent clairement que l'argument économique ne pouvait être acceptable et encore moins légitimer l'attaque du FPR. La vraie raison de la guerre est que, pour les Tutsis avec leur plan de reconquête du pouvoir au Rwanda, l'évolution politique était défavorable: "Une éventuelle évolution démocratique du régime de Kigali risquait de leur retirer un bon argument de combat, celui de l'opposition à une dictature monolithique. Quant à un processus de rapatriement des réfugiés, il risquait de casser le ressort psychologique le plus puissant de leur action". (Prunier, G. 1993. - Éléments pour une histoire du Front Patriotique Rwandais- dans Politique Africaine N' 51, octobre 1993). Ce fait est confirmé par l'article paru dans Impuruza N' 14 de juin 1989 (p.6 1) où on pouvait lire ceci: "... Je pense même que si on nous disait de rentrer au Rwanda, la plupart d'entre nous voudrons d'abord bien savoir avant de partir comment nous allons co-gouverner ce pays. Si c'est rentrer pour être comme les autres habitants, mieux vaudrait mourir à I'extérieur". N'eut été la prêche de l'unité qui venait de s'implanter solidement au Rwanda, l'invasion que le FPR Inkotanyi a lancé en octobre 1990 contre le territoire aurait provoqué directement des tueries monstres contre les Tutsi. Mais même s'il y a eu des débordements ici et là dans le pays il faut reconnaître I'effort des autorités rwandaises à encadrer la population et à l'inviter à plus de cohésion. La guerre ayant perduré, elle a nourri les tensions interethniques, si bien qu'ici et là il y a eu des heurts entre les Hutu et les Tutsi. Le FPR, en attaquant le 1er octobre 1990 et en recrutant tous ses combattants exclusivement au sein de I'ethnie Tutsi, prenait la responsabilité et conséquences d'une guerre dont tout le Rwanda a souffert. MASSACRES ORGANISÉS DES POPULATIONS CIVILES INCITATION A LA HAINE PAR LE FPR ET LA DIABOLISATION DES HUTUS Depuis octobre 1990, le FPR a mis sur pied des infrastructures médiatiques comme Radio Muhabura (depuis octobre 1990) dont les émissions visaient à soulever, attiser et envenimer les tensions interethniques au Rwanda. Ces émissions étaient reprises par les journaux de son obédience tels que Rwanda Rushya, Rwanda rw'Ejo, Impuruza (USA), Le Tribun du Peuple, Kanguka, etc. On pouvait lire dans Kanguka de février 1993 le message suivant: "A quand l'arrivée du FPR pour que les hutus prennent aussi leur exil de trente ans". Le père canadien Yvon Pomerleau, o.p., qui a vécu au Rwanda depuis les années 60 où il a été ordonné prêtre en 1969, confirme dans la revue IDEE (juin 1994, vol.5, Nº 2) que c'est par réaction à Radio Muhabura du FPR que la RTLM est née: "En avril 1993, une nouvelle radio fut lancée (La Radio des Milles Collines) faisant contrepoids à celle du FPR (Radio Muhabura)". Il est clair que les Rwandais ont créé leur station de radio RTLM en 1993, en réponse à la Radio Muhabura contrairement au propos de certains propagandistes du FPR selon lesquels RTLM émettait depuis 3 ans. "Cette radio-émetteur Muhabura est aussi excitant que l'émetteur RTLM ... Jamais une parole réconciliante ne s'y attend" reconnaît un missionnaire (De Standaard, vendredi 6/5/94). De plus, des responsables du FPR et le président Museveni se servent constamment de radio Ouganda pour diffuser le propagande. Quant aux "Dix commandements des Bahutus" que les propagandistes du FPR n'ont cessé de brandir pour justifier la planification des massacres, ils ne sont qu'une réponse au Plan de la colonisation tutsi au Kivu et région centrale de l'Afrique (comportant 18 articles) (Lettre d'information de I'UDC, juin 1994). Il faut rappeler qu'après l'assassinat affreux du Président Melchior Ndadaye du Burundi en octobre 1993, les Tutsis du Burundi ont mis à jour les 17 commandements qui préconisent l'extermination des Hutus. Les tracts de ces derniers ont circulé dans le monde entier. Pour accabler l'opinion internationale, les antennes du FPR ont fait recours à l'utilisation du faux vocabulaire. Dans les documents émanant des milieux pro-FPR, le terme interahamwe [Jeunesse du MRND] est désigné par "ceux qui attaquen ensemble" alors que le Dictionnaire rwandais-français donne à interahamwe trois sens suivants: (1) (v. syn. uruungano) personne ayant à peu près le même âge, génération, (2) objets de même grandeur, de même valeur; (3) personnes qui s'entendent fort bien. Cette traduction n'est qu'un slogan injurieux du FPR et des Tutsis pour dénigrer et terrasser le MRND et les Hutus. Il faut mentionner que les partis politiques d'opposition d'obédience FPR avaient constitué des mouvements de jeunesse: Jeunesse du Parti Libéral, du MDR, du PSD, ... Certaines de leurs dénominations évoquent leurs actions: Inktiba (foudre) pour les jeunes du MDR (parti de Faustin Twagiramungu, premier ministre dans le gouvernement du FPR) et Abakombozi (de "gukombora", raser complétement la chevelure de; démettre quelqu'un de ses fonctions; razzier toutes les vaches; exempter quelqu'un définitivement de I'impôt de capitation) pour les jeunes du PSD concordent avec la violence de ces jeunes à l'endroit des militants d'autres partis politiques notamment la destitution par la force brutale des autorités administratives (politique du kuboboza: délier). Le FPR a fait de l'intoxication par la diabolisation des Hutus. Plusíeurs personnes sont déclarées mortes alors qu'elles sont aux mains du FPR ou des casques bleus de l'ONU. Par exemple, après l'avoir déclarée "l'une des nombreuses victimes du carnage" (Le Soleil, mardi 12 avril 1994), Monique Mujawamariya a été déclarée "ressuscitée" à Bruxelles (Le Soleil, jeudi 1 avril 1994) par un journal canadien. C'est le cas également de Faustin Twagiramungu caché par les casques bleus de I'ONU, de Marc Rugenera et Ubalijoro amenés par le FPR dans son quartier général à Mulindi. Cette diabolisation se trouve confirmée dans les déclarations de l'américaine Allison de Forges d'Africa Watch lorsqu'elle dit: "des éléments Hutus radicaux tuent des Tutsis et des Hutus modérés; les Tutsis sont de bonnes gens qui ne font de mal à personne." (Lette d'information de I'UDC Juin 19 Vol 4 nº 3). Elle va même à recommander que les troupes des Nations-Unies reviennent au Rwanda, non pas pour s'interposer entre les rebelles et les troupes gouvernementales, mais plutôt pour ne désarmer que les Hutus détenteurs de machettes. GÉNOCIDE DES HUTUS Les rapports sur la violation des droits de l'homme au Rwanda qualifient de génocide le massacre des Tutsis et refusent d'appliquer le terme génocide aux Hutus massacrés par le FPP alors que les raisons qu'ils avancent (massacres perpétrés, traitements cruels, inhumains et dégradants; appels au meurtre lancés par les médias et transcrits dans les tracts; préparation de massacres; nombre de tués, etc.) valent pour les deux parties au conflit s'ils ne dissimulaient pas les atrocités commises par le FPR. Le massacre des Hutus, dans ces rapports, relève de l'assassinat politique ou de I'incident. Le FPR a semé la mort et la désolation, sans arrêt depuis le 1er octobre 1990, réalité que l'on dissimule pour créditer dans I'opinion publique que cette guerre n'a commencé qu'avec la tragédie du 6 avril 1994. En 1990, lorsque le FPR a massacré des dizaines de milliers de civils Hutus, Jacques Bihozagara, porte-parole du FPR en Europe, a déclaré: "Tout le monde doit payer, y compris ceux qui ne demandent rien" (Africa International, Nº 260). Les atrocités du FPR restées difficiles à évaluer car lorsqu'un observateur international s'aventure dans sa zone, le FPR ne les quitte pas d'une semelle et assiste aux séances d'enquête pour s'assurer que les personnes enquétées déclarent ce qu'il leur a dicté. Cependant, on se souviendra que: * Le 1er octobre 1990, massacres des dizaines de milliers de civils hutus (des paysans en général) dans la région du Mutara et ses environs. * Le 19 février 1991, le FPR a attaqué les localités de Kinigi et Kigombe à la périphérie de Ruhengeri: plus de 300 civils hutus exécutés et leurs biens saccagés par le FPR. * Entre le 23 janvier et 26 janvier 1991, la ville de Ruhengeri et ses environs sont attaqués et saccagés par les combattants du FPR. Une dizaine de milliers de civils Hutus sont sauvagement massacrés. Plus de cent milles personnes sont déplacés et leurs habitations sont systématiquement pillées et parfois détruites. Plusieurs civils sont forcés à combattre dans les rangs du FPR; certains d'entre eux sont morts de froid dans les volcans. Aux mêmes dates, quelques paisibles Tutsis Bagogwe (Communes Kinigi el Nkuli) non favorables aux visées du FPR sont froidement massacrés par les combattants du FPR déguisés en civils et en soldats de l'armée gouvernementale. * En mars 1991, les rebelles du FPR attaquaient un camp de réfugiés rwandais dans l'ouest de la Tanzanie, dans le district de Karagwe (Marchés tropicaux et méditerranéens du 7 juin 199 t). Une dizaine de personnes sont tuées. * Mai 1992, les infiltrés du FPR (habillés en civils ou en militaires de l'armée gouvernementale) entreprenaient une vague d'attaques terroristes à la bombe, comme celles du marché de Ruhango (17 morts, le 1er mai 92) et de la gare routière de Kigali (6 morts, le 2 mai 92). * Juin 1992, le FPR a attaqué la ville de Byumba et a tué des milliers de civils innocents. Les rescapés sont allés grossir les rangs des déplacés de guerre qui se chiffraient à plus de trois cent milles personnes. Dans les camps de fortune où étaient entassés ces pauvres paysans hutus, une cinquantaine d'entre eux mourraient chaque jour de maladies ou faim. * Début septembre 1992, le FPR a attaqué à Nyabwishongezi et massacré des milliers de Hutus. Ce qui a entraîné I'exode de plusieurs centaines de paysans hutus en direction du camp de personnes déplacées de Ngarama (Africa Confidentiel du lundi 2 octobre 1992). * Du 08 au 26 février 1993, dans les préfectures de Byumba, Kigali Ruhengeri, plusieurs milliers de personnes civiles ont été regroupées dans des maisons et massacrées par le FPR purement et simplement parce qu'ils appartenaient aux partis MRND et CDR. Des massacres systématiques de populations civiles, essentiellement des hutus, ont été enregistrés notamment: A I'école secondaire de Musanze (Commune Kigombe, Ruhengeri), 22 élèves Hutus ont été rassemblés par les combattants du FPR en date 08 février 1993 qui les ont immédiatement tués à la grenade. A Nyamagumba (commune Kigombe, Ruhengeri), 18 femmes et bébés ont été réunis dans une maison par les combattants du FPR et tués à coups de baïonnettes le 08 février 1993. En commune Kidaho, plus de 1.500 personnes ont été rassemblées dans la cour du bureau communal par les combattants du FPR avant de les abattre à la mitrailleuse le 11 février 1993. En commune Nyarutovu (Ruhengeri), plus de 500 personnes ont été rassemblées et massacrées dans la nuit du 11-12 février 1993 par l'armée du FPR. Au Centre de Santé de Gasiza (commune Kinigi, Ruhengeri), les malades el les fuyards, tous âges confondus ont été massacrés à l'arme automatique en date du 12 février 1993. Au centre de négoce de Base en Commune Nyamugali (Ruhengeri), plus de cent quatre-vingt cinq civils furent massacrés entre le 08 et 15 février 1993. Dans le camp de déplacés de Rebero en commune Bwisige (Byumba), 300 déplacés ont été tués par les combattants du FPR en date du 17 février 1993. A Rwobe en commune Bwisige (Byumba), 5 personnes ont été fusillées le 26 février 1993. Plus de dix mille paysans des communes Cyungo, Buyoga, Kibali, Tumba et Ngarama (Byumba) en mars 1993, un charnier contenant plus de cent cinquante sept corps (157 morts) a été découvert dans la zone contrôlée par le FPR. A Kisaro en commune Buyoga (Byumba), une dizaine de personnes ont été massacrées par les miliciens du FPR. Plusieurs personnes ont été blessées par balles et certaines d'entre elles ont succombé faute de soins d'urgence. A côté de ces atrocités abjectes il faut noter le désarroi, la désolation, la faim et le froid qui frappaient sans merci ceux qui fuyaient les horreurs de cette guerre. Des milliers de personnes dont 5.000 emportées à Gisoro en Ouganda ont été prises en otage par les combattants du FPR et leur sort est resté inconnu. Un autre témoignage sur les exactions du FPR en février 1993 vient de Michel Lefevre dans son article intitulé 900.000 personnes soudain déracinées, Un coopérant raconte l'horreur des événements survenus au Rwanda (OXFAM-QUÉBEC DANS LE MONDE, Montréal, samedi 27 novembre 1993). Il écrit: "Malheureusement, le 8 février 1993, le vent tourna... Une nouvelle attaque massive du Front Patriotique dans la région nord du pays força les secouristes rwandais et internationaux a fuir les camps. Les entrepôts furent pillés. Les centres thérapeutiques détruits. Les abris temporaires mis à sac. Tout notre travail était de recommencer. En I'espace de deux semaines, les réfugiés s'y entassant passèrent de 350.000 à 900.000 personnes. [...] Leur maison incendiée, leur récolte détruite, tous pleuraient en silence la mort ou la disparition d'un parent, d'un enfant ou d'un ami". L'encadrement des déplacés était assuré par le Ministre des affaires sociales d'alors qui ne cachait pas sa sympathie pour les actions du FPR et qui traitait avec arrogance les déplacés de guerre ayant échappés à une tuerie programmée. * Avril 1993: assassinat d'un éminent leader du Parti MDR, Monsieur Gapyisi Emmanuel, par le réseau d'escadrons de la mort du FPR dont d'après certains journaux rwandais, l'actuel premier ministre Twagiramungu Faustin est parmi les commanditaires (Africa lnternational, juin 1994). * Dans la nuit du 17 au 18 novembre 1993, les combattants du FPR ont massacré des populations civiles résidant dans la zone tampon des communes de Kidaho, Nkumba, Nyamugali et Cycru en préfecture de Ruhengeri. Total de personnes tuées: 51 hutus. Les noms des victimes (liste non exhaustive) sont donnés dans la lettre du 18 novembre 1993 adressée à Mr le Secrétaire Général de l'ONU par les associations de défense des droits de I'homme ARDEVI-TABARA et MISERICORDIA. Avant d'être achevées toutes ces victimes ont fait I'objet de toutes sortes de tortures et de traitements inhumains et dégradants. * Février 1994, les infiltrés du FPR assassinaient les leaders hutus Gatabazi Félicien du PSD à Kigali en revenant d'une réunion avec Twagiramungu Faustin et Bucyana Martin du CDR à Butare. * Mars 1994, le directeur de l'usine à thé de Cyohoha-Rukeri, ses adjoints et une partie de leur famille sont massacrées par les combattants du FPR dans la zone sous contrôle du FPR. Les autos qui les transportaient après le travail sont abattus à l'aide des roquettes tirés en provenance des lignes du FPR. Au même moment, un charnier de plus de quatre-vingt corps est découvert dans ces plantations théicoles sous contrôlee du FPR. * Dans la sous-préfecture de Kirambo en préfecture de Ruhengeri, le FPR a massacré plusieurs dizaines de civils innocents au mois de janvier 1994 alors qu'il avait signé un accord de paix avec le gouvernement rwandais consacrant I'instauration d'un cessez-le feu définitif. * A la reprise des hostilités, le 7 avril 1994, au nord de Kigali, dans la commune Mugambazi (Préfecture de Kigali), le FPR a rassemblé la population qui fuyait les combats dans des locaux de classes aux centres scolaires de Shagasha el de Gipfundo et, après les avoir enfermés dedans, a lancé des grenades dans ces locaux et des centaines de personnes civiles ont péri dans des conditions macabres. * Peu de temps auparavant, le FPR avait édité la même scène en commune Kanzenze (Préfecture de Kigali), à l'est de la capitale, où plusieurs dizaines de personnes civiles ont été enfermés dans des salles de classes et calcinées à la grenade. * Entre le 7 avril et le 20 avril 1994, les miliciens du FPR ont massacrés (à la machette, à la grenade et à la roquette) systématiquement les Hutus qui habitaient dans les quartiers de Kacyiru, Kimihurura, Remera, Gasyata, et Rugenge (Kigali-ville). Plusieurs milliers de Hutus qui habitaient ces quartiers ont été ainsi tués. * Du 10 au 25 avril 1994, les combattants du FPR ont massacrés à la machette et à la mitraillette, plus de deux cent personnes civiles, essentiellement hutus dans la région de Kiziguro (Commune Murambi, Byumba). Des tueries similaires sont perpétrées dans les communes Gikoro, Gikomero et Rubtingo (Kigali). D'autres massacres de Hutus (à grande échelle) furent perpétrée par le FPR dans la région de Kabuga (commune Rubungo) sous prétexte de pacification de la zone conquise; le nombre de tués est estimé à plus de cinq mille personnes. * Vers la f'in d'avril 94, les combattants du FPR aidés par les militaires burundais ont massacrés plus de trente mille personnes (hutus rwandais et burundais confondus) dans les régions de Sake (Kibungo), de Bugesera (Kigali) et de Mugina (Gitarama). Par la suite, ces tueries se sont étendues vers les régions de Ruhango, Nyanza et Gitarama; dans ces dernières localités, on compte des dizaines de milliers de tués et ceux qui ont été épargnés ont été par la suite (juillet 1994) déplacés vers le Bugesera et Kibungo. * Le 30 avril 1994, le FPR a lancé une bombe dans la salle de chirurgie du Centre Hospitalier de Kigali. Des centaines d'enfants ont trouvé la mort sur le champ et plusieurs malades, gardes-malades, ainsi que des membres du personnel médical ont été blessés. * Le 1er mai 1994, le FPR a lancé six bombes dans une population civile qui s'était réfugiée à la paroisse Sainte Famille située en pleine capitale Kigali et a fait treize morts et des centaines de blessés. * Le 3 mai 1994, le FPR a fermé la frontière entre le Rwanda et la Tanzanie pour empêcher la fuite de la population civile vers la Tanzanie. La rivière Akagera est jonchée de plus de 20.000 cadavres. Ce même jour, après avoir brûlé 19 véhicules dans le parc Industriel et tenté de bombarder Radio Rwanda, le FPR bombarde la brasserie nationale et l'autel de I'Église Sainte Famille: des centaines de morts. * Le 3 juin 1994, le FPR massacre l'Archevêque du Rwanda Vincent Nsengiyumva, les Évêques Joseph Ruzindana et Thaddée Nsengiyumva ainsi que 13 prêtres à Kabgayi, tous des Hutus. Cet assassinat n'est pas un accident. Ces victimes innocentes s'étaient pourtant décidées à ne pas abandonner au Centre de Kabgayi les 30.000 déplacés de guerre et des troubles à majorité de l'ethnie tutsie. Ils étaient des hommes de paix par leur esprit de dialogue (organisation des réunions des différentes parties en conflit, dénonciations, prises de position, etc ... ) et voulaient rapprocher les parties au conflit mais pour le FPR, its allaient stopper son plan. Auparavant, dans le territoire rwandais sous son occupation, ce FPR, auteur de ces massacres précédents, avait sauvagement assassiné les Père Joaquim Vallmajo (de nationalité espagnole) et les abbés hutu Alexis Havugimana, Athanase Nkundabanyanga, Christian Nkiliyehe, Joseph Hilimana, Ladislas Muhayemungu, Fidèle, et Gaspard Mudashimwa (Témoignage du Père Guy Theunis et Jef Vleugels dans Le FPR poursuit ses massacres de la population et des religieux). Tout juste après la prise de la ville de Butare, plus de trois mille Hutus ont été entassés dans le marché de Butare et massacrés atrocement par les militaires du FPR. D'autres témoignages crédibles révèlent que plus de huit mille Hutus trouvés dans la ville de Kigali, après son évacuation par l'armée gouvernementale, ont été tués par les soldats du FPR sous prétexte que tout Hutu est milicien. * Dans la région de Rushashi (Kigali) des centaines de milliers de hutus fuyant l'avancée des combattants du FPR ont été pris en étau et massacrés impitoyablement par ces bourreaux du FPR entre le 6 juillet et le 16 juillet 1994. De même les bombardements des populations civiles en détresse (régions sud-est de Gisenyi et sud-ouest de Ruhengeri) à partir des hauteurs de Ndiza (Gitarama) par les combattants du FPR ont occasionné plus de cinq mille personnes tuées et des milliers de blessés. Ces blessés et d'autres personnes furent tués dans les opérations de nettoyage ethnique qui s'ensuivirent. * Du 07 au 17 juillet 1994: les combattants du FPR ont bombardé intensément la ville de Ruhengeri, tuant ainsi des milliers de personnes et forçant les rescapés à fuir vers Gisenyi. En chemin, d'autres milliers de civils furent également tués par les combattants du FPR qui avançaient sans entrave vers Gisenyi. * Le 17 juillet 1994, les Tutsis du FPR poursuivent les réfugiés hutus dans les pays d'asile pour les exterminer: bombardement des camps des réfugiés hutus à Goma au Zaïre qui ont fait plus de 100 morts. Plusieurs témoignages démontrent qu'après la prise du pouvoir et la formation de leur gouvemernent à Kigali, les milices du FPR ont continué, sous prétexte de pacification du pays c'est-à-dire I'élimination systématique des Hutus, de massacrer des centaines de milliers de Hutus restés au Rwanda que le FPR considere comme des miliciens: "Les rares Hutus qui retournent chez eux sont systématiquement exterminés pour la simple raison qu'ils sont alphabétisés ou qu'ils ont des parents éduqués. Le FPR ne veut que des hutus analphabètes" (Le Devoir du 22 juillet 1994). "... lorsque le FPR prend le contrôle de la ville, il en boucle l'accés pendant plusieurs jours aux journalistes et aux observateurs militaires. Des rafales d'armes automatiques et des détonations éclatent tout ce temps [...] le FPR commence, surtout, son travail de recherche, sa traque. Listes en main avec la localisation des habitations [...] Aucun lieu n'est épargné: même l'hôpital et l'orphelinat du CICR ont été fouillés par des hommes en armes [...]. Dans la nuit du 18 au 19 juillet, l'hôpital Fayçal, géré conjointement par MSF et CICR, et dont la sécuriré est assurée par la MINUAR, a lui aussi fait l'objet de disparitions" (Libération, lundi 25 juillet 1994). "Des personnes déplacées, qui rentrent chez elles en zone FPR, ont été tuées par des soldats FPR à Kazizi, dans la région de Mabanza, au nord de la zone humanitaire décrétée par les soldats français" (Le Monde, dimanche 31 juillet-lundi 1er août 1994). "Que ce soit dans les provinces de Kibungo, de Bugesera ou de Butare, l'ONU a commencé à enregistrer de nouveau le départ vers la Tanzanie de quelques milliers de Hutus qui avaient commencé à regagner leurs villages." 'Il nous est pour I'instant impossible de leur promettre qu'ils seront en sécurité au Rwanda', confie un responsable de I'ONU, sous le couvert de l'anonymat." (InfoMatin, Paris, 6 septembre 1994). Cette source anonyme a été confirmée par le Haut Commissariat aux Réfugiés qui a fait état d'un nouvel exode de Rwandais vers la Tanzanie, au rythme de 12.000 personnés par semaine (Le Devoir, Montréal, mercredi 7 septembre 1994). "Certaines organisations humanitaires ont recueilli des témoignages sur les vengeances des vainqueurs, mais gardent le silence pour pouvoir travailler au Rwanda. Elles estiment probable que les hommes du FPR ont massacré deux à trois mille réfugiés burundais (hutus) du camp de Nzangwa dans le Bugesera vers la mi-mai. Selon un témoin qui s'est rendu sur place, la mosquée voisine est pleine de cadavres. [...] Une representante d'une organisation non gouvernementale se dit convaincue, sur base du récit d'un de ces employés, qu'à l'École vétérinaire de Kabutare, près de Butare, 'on exécute à tour de bras. On y a vu des camionnettes entrer, chargées de prisonniers les bras liés dans le dos, et en ressortir vides quelques instants plus tard'." (Le Devoir, le mercredi, 7 septembre, 1994). Et que dire de la déclaration de lieutenant Faustin Kalisa, chef local du département politique du FPR à Gisenyi: "La population qui va rentrer, nous allons la rééduquer; légèrement pour les paysans, plus profondément pour les plus éduqués, par exemple avec un séminaire d'un mois sur I'histoire politique du pays." (Le Monde, dimanche 31 juillet-lundi 1er août 1994). Ces séminaires de rééducation ressemblent étrangement aux camps de rééducation mis en place par les Khmers rouges au Cambodge et certains pays communistes. Des centaines de milliers de Rwandais torturés et massacrés dans des camps de concentration créés par le FPR au Rwanda (Kabutare, Gitarama, Kinigi, Kigali, Rilima, etc), camps d'extermination dans lesquels le FPR poursuit le génocide des Hutus à longueur de journées, malgré la présence de l'ONU au Rwanda. PLANIFICATION DU GÉNOCIDE DES HUTUS PAR LE FPR La politique de destruction des Hutus a été conçue par Kimenyi Alexandre, un des fondateurs du FPR (Isibo Nº 88 du 4 au 12/3/1993) qui vit aux États-Unis d'Amérique. Dans un poème dédié au Général- Major Fred Rwigema, Chef militaire du FPR, mort sur le champ de bataille en octobre 1990 et qu'il qualifie de libérateur du Rwanda, Kimenyi écrit: "Usize imena imonyo tuzazimenesha" == Tu laisses des héros [les Tutsis], les termites [les Hutus], nous les bouterons hors [du Rwanda]" (Impuruza [== celui qui appelle au secours, tambour qui mobilisait l'armée pour le départ au combat] Nº 17, décembre 1990). Et il va jusqu'à l'extinction totale de I'espèce hutue en préconisant I'extermination des petits enfants lorsqu'il écrit dans le même poéme: " ... bokabura ibibondo== qu'ils [les Hutus] soient privés de leurs petits enfants." De plus, dans son livre Inzozi Nziza [==Meilleurs rêves] (1990, pp. 97-100), Kimenyi écrit ceci: "U Rwanda rwongeye kuba u Rwanda. Abarwandarika bandurutse, barangara barandata, barandara barandaga. Baranduranya barindagira. Barashaka i Ndera indaro. Abarukunda baragwana mu nda. Rubanda rushira agahinda." Un autre indice démontrant la planification du génocide des Hutus vient de l'article paru dans le journal Huguka [sois attentif, instruis-toi, saisis ta chance] d'obédience FPR Nº 10 de Novembre 1990: "Que chacun commence à faire ce qu'il peut [...] Le tambour Impuruza est entrain d'être chauffé. Que ce soit celui qui est dans le champ, dans le bureau, dans l'argent ou ailleurs, ne vous endormez pas comme les morts [...] le temps arrivera où l'on verra ceux qui seront parés de gloire ou ceux qui seront en haillons" (p.3) et d'ajouter "... Le peuple a besoin de gens nouveaux aux pensées saines [...] ce sont les Inkotanyi dont vous entendez parler ou que vous connaissez [...] Dormez habillés et prêts, réveillez-vous sur des sermons de victoire." (p.9). La programmation du génocide des Hutus a été publié par Gatsimbanyi Kamanayo paru dans INTER ACTION (Janvier/Mars 1993): "Même s'il [Habyarimana] continue à se débattre comme un condamné qui sait que son heure approche." Alexis Kanyarengwe, président du FPR, ministre de la fonction publique et vice-premier ministre, est alié plus dans la lettre qu'il a adressée aux membres et sympathisants du FPR le 14 janvier 1994: "The intensification of the security of Habyarimana did not change the plans neither detered the members and supporters. We examine with ours advisers how to destroy his aircraft ... The Hutu who lived overseas, especialy in North America, conduct now activitievs to stop our plan. You are urged to initiate some actions agains them and to transmit us theirs names and those of theirs members families." Il est clair que le groupe ethnique visé comme tel par le FPR est donc celui des Hutus et son élimination est le résultat d'une longue et minutieuse préparation. Le génocide des Hutus par le FPR est le résultat d'une longue préparation: "Le FPR fait de I'intox à I'Europe en faisant croire qu'il veut protéger les Tutsis, mais il avait décidé depuis vingt ans de massacrer tout le monde" (France-Soir Actualité, mardi 28 juin 1994). Pour réaliser ce plan macabre, "De 1988 à 1990, ils (militants du FPR) montent trente-six cellules clandestines en territoire rwandais ..." (Jeune Afrique Nº 1749, du 14 au 20 juillet 1994), chez qui, "on a découvert des listes de Bahutus influents qui devaient être exécutés par le FPR et ses complices" (Afrique International, Nº 274, Juillet-Août 1994). L'objectif de ces cellules était de créer un climat de terreur dans lequel le FPR hésiterait à déposer les armes. AMPLEUR DU GÉNOCIDE DES HUTUS Le nombre de tués et les traitements cruels, inhumains et dégradants mettent en évidence l'holocaust des Hutus par le FPR. "...aujourd'hui que le FPR a largement autant de morts sur la conscience si ce n'est plus. Lorsqu'il avance dans un village, il commence par terroriser les habitants, puis il les rassemble et les tue, coupant souvent le ventre en forme de croix, à la machette" (France-Soir Actualité, mardi 28 juin 1994). Le FPR a rassemblé et calciné des centaines de milliers de Hutus dans des maisons qu'il a incendiées, a massacré systématiquement d'autres Hutus sur son passage n'épargnant même pas des petits enfants même dans la zone sous contrôle de la MINUAR (Lettre du 18 novembre 1993 adressée à Monsieur le Secrétaire Général de I'Organisation des Nations Unies par des Associations Rwandaises des droits de I'homme); des milliers d'autres Hutus ont été déportés dans ses camps de concentration en Ouganda pour y être affreusement torturés et tués (ablation des seins, émasculation, crevaison des yeux, éventration des femmes enceintes, etc.); des millions de Hutus qui arrivent à échapper à sa cruauté sont poursuivis dans leurs camps tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Rwanda pour y être éliminés (bombardements des camps des réfugiés hutus à Goma au Zaïre le 17 juillet 1994 qui a fait plus de 100 morts); des dispensaires, des hôpitaux, des marchés, des quartiers civils ne sont pas épargnés des bombardements du FPR (Jeune Afrique Nº 1749, du 14 au 20 juillet 1994). Des corps repêchés dans le lac Victoria, il en est qui ont subi l'affreuse torture dénommée kandooya, "méthode la plus connue et la plus répandue dans l'armée ougandaise, la NRA, qui consiste à attacher les bras de la victime dans le dos, au-dessus des coudes [...]; parfois on attache également les jambes derrière le dos et on les suspend en I'air (torture dite de la 'valise' ou de 'l'attaché- case')" (Rapport d'Amnesty lnternational sur I'Ouganda, 1986-1989, page 54). Cette méthode de torture était monnaie courante dans la Maison BASIIMA, jadis dirigée en Ouganda par le chef militaire du FPR Paul Kagame (La Lettre d'lnformation de la Coalition Ougandaise pour la Démocratie (COD), Vol.3 Nº 1, janvier 1993, p. 9). Ce fait prouve que les éléments du FPR ont jeté dans la riviére Akagera des milliers de victimes, fait corroboré par le témoignage suivant: "Mais le soupçon pése sur ces étranges libérateurs accusés par le Haut Commissariat aux Réfugiés de se livrer à de 'sangrantes représailles' dans les zones qu'ils contrôlent. Des réfugiés parlent de villageois jetés pieds et poings liés dans la riviére Akagera ou rassemblés dans des écoles avant d'être mis en pièces à coups de machette" (Alexandre Boussageon dans l'Événement du jeudi -2 au 8 juin 1994). Le FPR a empéché aux Hutus de fuir afin de les massacrer sur place en fermant la frontière rwando-tanzanienne. Il a même étendu son génocide aux réfugiés hutus burundais (40.000) qui étaient dans le Mutara. Le FPR a prisé la tactique de l'inversion qui consiste à attribuer tout cadavre à I'ethnie tutsi. Ainsi tout Hutu mort est pris pour un tutsi et "aucuns des reporters habilement encadrés par le FPR ne doute un seul instant que le monceau de cadavres qu'on leur montre soit composé de Tutsis (comment les distingue-t-on des cadavres hutus?) (Africa International, Nº 274, juillet-août 1994). Le maniement de l'arme médiatique par le FPR dans l'ethnocide des Hutus est sans égal et tout le monde a reconnu: "sur le plan médiatique, la campagne du Front Patriotique rwandais a fait bien des ravages" (Africa International, Nº 274, juillet-août 1994). Sur les 800.000 habitants de la seule préfecture de Byumba attaquée, assiégée et occupée par le FPR dès le 1er octobre 1990, seuls 300.000 sont survivants. Le FPR a fait le génocide des 500.000 personnes dans cette seule préfecture. Les informations détaillées sur les populations massacrées par le FPR dans les préfectures de Byumba et Ruhengeri peuvent être trouvées dans le document "Rwanda: Le non-dit sur la violation des droits de l'homme" (Ligue Indépendante pour la Défense des Droits de l'Homme (LIDEL, janvier 1993). Sur ce fait, dans I'émission "Le Point" du mercredi 14 septembre 1994 de la Société Radio Canada, animée par le journaliste Jean-François Lépine, le Général canadien Roméo Dallaire, ex-commandant en chef des casques bleus de l'ONU, a indiqué que la responsabilité du génocide et des massacres incombe aux deux côtés. Cette révélation, réelle, porte un coup dur aux propagandistes et complices du FPR dont certaines institutions dites de droits de la personne qui continuent, malgré I'évidence des faits indéniables, à claironner qu'un seut côté, celui des Hutus, qui subit la guerre sans l'avoir provoquée, est massacreur. Les ethnies hutue et tutsie se sont massacrées mutuellement avec une perte énorme du côté hutu si on regarde les chiffres où leurs morts dépassent les deux millions. Les Tutsis ont perdu, quant à eux, moins de 300.000 hommes, chiffre à revoir à la baisse puisque des ambassades qui ont commencé à travailler à Kigali ont retrouvé leurs agents tutsis qu'ils croyaient morts. Par contre, le génocide des Hutus par le FPR continue allègrement, sans la moindre entrave des casques bleus et de la Communauté internationale, dans des camps de concentration comme celui de Rilima, et dans des camps d'extermination comme celui de Kabutare. FPR ET LE GÉNOCIDE DES TUTSIS La guerre, déclenchée le 1er octobre 90 par le FPR, a conduit à la spirale des haines interethniques qui, après l'assassinat du Président rwandais et face à la férocité des infiltres du FPR, ont entraîné une riposte, aveugle et sans discernement, des milices et de la population (souvent réduite en situation de légitime défense) qui a causé la mort de milliers de Tutsi innocents. Quant aux milices, ils étaient composés de Hutu et de Tutsi. Ces milices ont conduit des familles Tutsis dans des endroits surs comme la Paroisse Sainte- Famille, Hôtel des Mille Collines, Hôtel Méridien. Dans plusieurs localités du pays, le FPR n'a pas épargné les Hutus ont risqué leur vie en protégeant les Tutsis. Le FPR a participé énormément au génocide des Tutsi. Il n'a pas osé de tirer de façon délibérée sur des édifices abritant les Tutsis comme l'hôpital de la Croix-Rouge, Paroisse Sainte-Famille, hôpital Faylal, etc. RESPONSABLES DES CRIMES RESPONSABILITÉ DU PRÉSIDENT MUSEVENI DE L'OUGANDA Le fait qu'il s'agit d'une guerre internationale ougando-rwandaise est indéniable, guerre dont I'Ouganda est agresseur sans être provoqué et le Rwanda la victime depuis le 1er octobre 1990. A ce sujet, dans Courrier Internacional Nº 183 du 5 au 10 mai 1994, Frank Smyth écrit: "Tout le monde en Ouganda était au courant de l'invasion imminente, en 1990, lorsque des soldats tutsis de l'armée ougandaise firent des adieux publics à leur famille et à leurs amis. Ils ont fait deux jours de route, avec leurs armes au vu et au su des autorités ougandaises puis se sont rassemblés dans un stade de football à Kabale, d'environ 350 km au sud-ouest de Kampala et juste au nord de la frontiére rwandaise. Ils étaient équipés de mines, de roquettes, de mortiers de 60, de canons sans recul et de lance- roquettes katioucha. Selon des diplomates occidentaux, des observateurs milítaires internationaux, des officiers ougandais er des témoins qui ont assisté au déchargement de caisses de kalachnikovs, I'Ouganda a bien volontiers fourni d'autres armes, des vivres, des baiteries et des minutions au FPR tout au long de la guerre." Le président Museveni a avoué, dans ses déclarations, d'octobre 1990 que ce sont des déserteurs de son armée qui ont attaqué le Rwanda. Il est donc évident que le FPR n'est rien d'autre qu'une aile de l'armée ougandaise. En vertu de la Charte de l'ONU et des Résolutions adéquates y afférentes, une guerre d'agression est un crime suprême contre l'humanité et un acte d'agression caractérisé par le fait d'attaquer le premier donne matiére à responsabilité internationale. Le président de I'Ouganda Yoweri Museveni a assuré aux leaders du FPR, du Sudan Liberation Army de Libération du Soudan dirigée par John Garang et du Kenyan Democratie Party, lors d'une rencontre tenue le 11 décembre 1992, une base arrière pour les opérations de déstabilisation de leurs pays. Même la Charte africaine des droits de I'homme et des peuples du 28 juin 1981 ne laisse aucun doute sur la responsabilité de I'Ouganda même si I'on pousse le raisonnement jusqu'à admettre qu'il y a des réfugiés rwandais parmi les assaillants. L'article 23 de la dite Charte dispose, entre autre, "... les États, parties à la presente Charte, s'engagent à interdire: a) qu'une personne jouissant du droit d'asile aux termes de l'article 12 de la presente Charte entreprenne une activité subversive dirigée contre son pays d'origine ou contre tout autre pays, parties à la presente Charte; b) que leurs territoires soient utilisés comme base de départ d'activités subversives ou terroristes dirigées contre le peuple de tout autre État, partie de la présente Charte." Le Rwanda et I'Ouganda sont parties à cette Charte. La responsabilité de I'Ouganda étant établie, il est impérieux de prendre des sanctions à l'encontre de cet agresseur du Rwanda. Le president de I'Ouganda doit être traduit devant la justice. RESPONSABILITÉ DU GOUVERNEMENT RWANDAIS ET DU FPR L'hypothèse de refus d'alternance politique par le régime de Kigali pour justifier les massacres c'est un gros mensonge parce que tout le monde sait tres bien que le processus démocratique avait fait des progrès considerables au Rwanda dont le gouvernement se caractérisait par une cohabitation de 5 partis politiques (MRND, MDR, PL, PSD et PDC). Cette hypothèse est vite rejetée par le fait que le FPR n'a jamais présenté un projet de société au Peuple rwandais et a toujours fait recours aux armes. La mise en place d'un gouvernement intérimaire ne constitue pas une indice de programmation des massacres par les Hutus. Une disposition de la Constitution de la République Rwandaise qui stipule qu'à son décès, le Président de la République est remplacé par le Président de l'Assemblée nationale. Les massacres est le résultat d'une guerre ethno-politique entre les Hutus et les Tutsis. Ce qui a été confirmé par la presse: "Le Front Patriotique rwandais (FPR) des rebelles tutsis a proclamé hier, sa victoire sur le régime hutu dans la guerre civile alors que l'exode des populations terrorisées par l'avancée des Tutsis s'amplifiait dans le sud-ouest du pays. Un deuxiéme flot de plusieurs centaines de milliers de réfugiés hutus a franchi, depuis dimanche, la frontière avec le Zaïre." (Québec, Le Soleil, mardi 19 juillet 1994). Toutes les informations disponibles montrent que ce sont les Tutsis qui ont commencé la guerre pour éliminer les Hutus dans la reconquête du pouvoir que leurs ancêtres tutsis ont perdu. Il est clair que les Hutus n'ont réagi que par légitime défense et que, étant majoritaires (90%), les Hutus n'avaient pas besoin des armes pour garder le pouvoir car le seul verdict des urnes leur suffisait amplement. Des informations ont circulé à l'effet desquelles les forces armées rwandaises et les Hutus avaient des listes de Tutsis à massacrer. Pourtant dans I'émission "Le Point" du mercredi 14 septembre 1994 de la Société Radio Canada, animée par le journaliste Jean-François Lépine, le Général canadien Roméo Dallaire, ex-commandant en chef des casques bleus de l'ONU au Rwanda a dit avoir entendu parler de ces choses. Le Général Dallaire a passé une année au Rwanda, à la tête de 2.600 casques bleus; de par ses fonctions, il était en contact presque permanent avec le gouvernement rwandais, le FPR, les ONG et autres institutions internationales et représentations diplomatiques accréditées à Kigali. Il était donc bien placé pour avoir ces informations. El il a clairement indiqué aux téléspectateurs qu'il n'a jamais vu ces listes. Il a même ajouté que personne n'aurait pu planifier l'ampleur de ce qui est arrivé dont le gigantisme est dû à l'assassinat du président Juvénal Habyarimana dans l'attentat à la roquette perpétré contre l'avion présidentiel dans la zone de l'aéroport de Kigali sous contrôle de la MINUAR le 6 avril 1994. Le FPR et ses agents cherchent, par ce gros mensonge, a dissimuler le fait qu'ils ont elaboré des listes qui sont connues, entre autres celle du 14 janvier 1994, soit 3 mois avant l'attentat fatidique du 6 avril 1994, signée par le président du FPR en la personne de Kanyarengwe Alexis: "The intensification of the security of Habyarimana did not change the plans neither detered the members and supporters. We examine with ours advisers how to destroy his aircraft ... The Hutu who lived overseas, especialy in North America, conduct now activities to stop our plan. You are urged to initiate some actions agains them and to transmit us theirs names and those of theirs members families". Cette liste comporte des personnes à massacrer avec leurs familles entières, parce qu'elles sont hutues et qu'elles ont des opinions politiques différentes. Par contre, des sources dignes de foi témoignent que lorsque le 6 avril 1994, l'avion présidentiel est abattu au-dessus de l'aéroport de Kigali, zone sous contrôle de la MINUAR, réduisant ainsi en chair et sang les Présidents hutus Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi ainsi que leurs délégations et I'équipage français, on savait déjá que le pays était près s'embraser: "Tous les rapports I'indiquent: les Tutsis du FPR sont décidés à passer à I'offensive. Couvertes par le rideau symbolique de la MINUAR, leurs troupes sont sur le pied de guerre". (Valeurs actuelles du 25 juin 1994). "Quelques heures à peine après l'explosion de l'avion, les troupes du FP avaient déjà pris position à différents points de la ville et tiraient a l'artillerie lourde". (Africa International Nº 274, juillet-août 1994). "Moins de dix minutes après l'attentat, avant que la nouvelle ne soit pas diffusée dans le pays, les rebelles tutsis stationnés à Kigali étaient en position de combat. Une rapidité opératiotinelle suspecte, surtout en Afrique. Le lendemain, dès à 6 heures du matin, les bataillons du FPR attaquaient sur l'ensemble du front. Les plans d'action étaient prêts depuis 2 mois, les armes e les véhicules étaient approvisionnés". (Africa lnternational Nº 274, juillet-août 1994). Près de 3.000 militaires du FPR déguisés en civils, infiltres dans la capital Kigali, [la fameuse jonction des responsables des casques bleus] ont intensifie leur plan macabre du génocide des Hutus et d'autres militaires du FPR ont rapidement occupé l'Est du pays baigné par la rivière Akagera dans laquelle ils ont jeté des centaines des milliers de Hutus ligotés dans le style de torture ougandais bien connu appelé "akandooya" jusqu'à fermer la frontière rwando- tanzanienne pour empêcher aux Hutus d'échapper à cet holocauste, cadavres des Hutus flottant dans l'Akagera contrôlée par le FPR que les caméras pro-FPR ont pris pour exclusivement Tutsis. La guerre dans la sous-région ayaint été considérée comme une guerre ethnique entre les Hutus et les Tutsis, les massacres mutuels entre les deux ethnies ne peuvent pas être qualifiées de génocide que dans les deux sens. Le chefs politiques et militaires du FPR doivent répondre du crime contre I'humanité qu'est le génocide des Hutus. Il s'agit de: Paul Kagame [Chef militaire du FPR, vice-président et Ministre de la Défense du Rwanda]: "Pendant près de 4 ans, Paul Kagame a commandé BASIIMA HOUSE où il a torturé et massacré des ougandais innocents à une fréquente journalière. C'est Kagame qui a introduit les formes suivantes de torture: étouffer la victime en couvrant la tête par un sac plastique fortement serré autour du cou jusqu'à mourir par suffocation; chocs électriques à travers les testicules, attacher de lourdes roches aux testicules, conduisant ainsi à la mort et aux dommages physiologiques et psychologiques permanents. Cependant la forme la plus redoutée est Akandooya qui consiste à ligoter ensemble les bras et les pieds par derrière le dos, la personne formant un cercle. Cette méthode a été appliquée à des milliers de victimes mortes ou laissées les membres endommagés pour toujours. Faire couler le caoutchouc ou le plastique brûlant sur les prisonniers; faire exploser les coups de pistolet sur I'oreille du prisonnier entraînant la surdité instantanée; forcer le prisonnier à boire I'urine, le mazout et I'eau savonnée; battre les prisonniers avec un câble métallique. Mr Opon Ocak est un exemple de la torture de Kagame d'attacher des roches aux testicules". (Lettre d'information de la Coalition Ougandaise pour la Démocratie (COD), Vol 3 Nº 1 Janvier 1993). Aujourd'hui, il est à la tête d'une organisation qui a massacré plus d'un million de personnes. Pasteur Bizimungu: Il fait partie de ces Hutus extrémistes en 1972- 1973 "dits modérés" aujourd'hui, qui ont orchestré les événements anti-tutsi de 1972 et 1973. "En 1973 pourtant, Pasteur Bizimungu a fait partie des Comités de salut public qui menaient, à I'Université Nationale du Rwanda à Butare, des progroms antitutsis. Les leaders du FPR ne lui ont jamais tenu rigueur de ce passé, il est vrai lointain. Parce que, marié à une Tutsie, il s'est depuis repenti? Ou parce qu'ils n'avaient pas le choix?" (Jeune Afrique Nº 1750 - du 21 au 27 juillet 1994). Agent de Kanyarengwe Alexis, Pasteur Bizimungu a fait la chasse au Tutsis dans les logements de I'Université Nationale du Rwanda. Alexis Kanyarengwe: Considéré comme Hutu extrémiste dans le régime de Habyarimana, il n'a pas accepté de voir son patron favoriser les Tutsis. Le radicalisme de Kanyarengwe vient de sa calvitie due aux Tutsis lors de l'attaque des terroristes tutsis "Inyenzi" au Bugesera en 1967. Les Tutsis l'avaient attaché sur un jeep et trainé sur des kilomètres et des kilomètres. Kanyarengwe avait juré qu'il s'entendrait avec les Tutsis le jour où il aura repris ses cheveux. Tout le monde sait qu'il faisait partie des Camarades du 5 juillet (et qu'il est I'organisateur des comités du salut dont son nouveau patron Pasteur Bizimungu était membre) qui ont fait le coup d'état le 5 juillet 1973. Beaucoup affirment que c'est Kanyarengwe qui est maitre d'oeuvre du Coup d'état de 1973 dont Habyarimana a été le bénéficiaire au grand dam de Kanyarengwe. Ce coup d'état a fait plus de 40 morts dans les rangs de la classe politique rwandaise. Il est impossible pour Kanyarengwe, ministre de l'intérieur et de la fonction publique sous Habyarimana, de se laver les mains. Théoneste Lizinde [chef des Services de Renseignements sous Habyarimana]: seule évocation du nom faisait trembler les rwandais tant il était cruel. Faustin Twagiramungu: organisation, incitation à la violence et réalisation des meurtres de Emmanuel Gapyisi, Félicien Gatabazi alors Ministre des Travaux Publics et de I'Énergie, et de Martin Bucyana, président de la CDR. C'est le triumvirat Faustin Twagiramungu, Joseph Kavaruganda et Agathe Uwilingiyimana qui a mis la poudre au feu en bloquant la mise en place des Accords d'Arusha (présentation des listes des ministres et députés alors que les listes devaient être présentées par les comités directeurs des partis politiques). Dans un communiqué spécial du MDR du 24 octobre 1992, il a incité la population à se lever et à utiliser la force sous prétexte que les forces de I'ordre ne peuvent plus rien faire pour elle, les JDR- Inkuba (milices du Mouvement Démocratique Républicain) á annihiler les membres du MRND. Alphonse Nkubito: Procureur général de la République avant le 6 avril, n'a jamais communiqué les résultats des enquêtes menées au sujet des crimes commis avant le 6 avril . Depuis octobre 1990, Alphonse Nkubito a travaillé avec plusieurs organisations de droits de l'homme dont Amnesty International et plusieurs ONG, mais les crimes commis par le FPR, dont Alphonse Nkubito est actuellement Ministre de la Justice, n'ont pas été communiqués au public par Amnesty International; au même titre que d'autres crimes reportés au mois d'avril, de mai et de juin 1994. Bihozagara Jacques: propagande incitant les rwandais à la violence comme "Tout le monde doit payer, y compris ceux qui ne demandent rien" (Africa lnternational, Nº 260). Dodo [colonel]: massacres des paysans dans les régions de Ruhengeri et de Byumba en janvier et juin 1992. Dusaidi Claude: propagande incitant à la haine et à la violence, organisation des tournées des agents du FPR en Amérique du Nord, collecte de fonds pour financer la guerre (achat d'armes) et le génocide des Hutus. Kabuye Rose [major, préfet de Kigali]: expropriation des gens, massacres de paysans innocents qui étaient restés à Kigali, massacres de l'Archevêque de Kigali et des Évêques de Kabgayi et de Byumba, exécutions sommaires qu'elle organise dans la région de Kigali et de Bugesera, des camps de concentration au sud-est de Kigali. Gatsinzi Marcel [général]: chef d'état-major du 7 au 17 avril 1994, organisation et réalisation de l'assassinat de Habyarimana, Agathe Uwilingiyimana, Bucyana Martin, Gatabazi Félicien, Gapyisi Emmanuel, Bahigiki Emmanuel et autres politiciens. Membre des escadrons de la mort, il porte une responsabilité indéniable dans les premiers massacres qui ont eu lieu à Kigali. Kayonga [colonel]: chef d'état-major de l'armée du FPR, nettoyage ethnique effectué par le FPR dans les quartiers de Remera, Kacyiru, Kimihurura, Gasyata et Kicukiro; organisation des assassinats de paysans perpétrés aux alentours du Hôtel du parlement avant la tragédie du 6 avril 1994 et des massacres des paysans de la commune Kibali, Cyungo en février 1993. Kanyemera Samuel [colonel]: alias Sam Kaka: organisation des massacres de paysans perpétrés dans la localité de Kiziguro (plus de six cents personnes massacrées, viols des femmes) et au Stade Amahoro et à Rushashi en juillet 1994. Kajeguhakwa Valens: planification des assassinats des politiciens rwandais, exécutions sommaires dans la préfecture de Gisenyi depuis le 18 juillet 1994, massacres des commerçants; le fait qu'il a quitté le Rwanda deux semaines avant le déclenchement de la guerre montre sa participation dans la planification du génocide des Hutus depuis octobre 1990. Majyambere Silas: financement du FPR; le fait qu'il a quitté le Rwanda deux semaines avant le déclenchement de la guerre est une preuve indéniable dans la programmation de la tragédie rwandaise. Kimenyi Alexandre: idéologue, incitation à la violence [journal lmpuruza], planification du génocide des Hutus. Kigeri V: organisation du génocide des Hutus depuis 1959. Sharita Willis [Maryland, USA]: rédacteur de la revue IMPURUZA, incitation à la violence, organisation des réunions visant à élaborer les listes des Hutus à liquider. Rutayisire Wilson [commandant]: directeur de Radio Muhabura, incitation à la violence, torture des paysans enlevés dans la région de Byumba en février-mars 1993 et avril 1994. Rusatira Léonidas [général]: planification l'assassinat de Habyarimana et Agathe Uwilingiyimana et autres politiciens, organisation des massacres qui ont eu lieu à Kigali en avril 1994, organisation des escadrons de la mort, emprisonnement arbitraire des Tutsis en octobre 1990. Sefuku Gérard [USA]: incitation à la violence, organisation des réunions visant à élaborer les listes des Hutus à liquider. Nshizirungu Anselme [colonel]: relations avec les escadrons de la mort du FPR au Rwanda, participation aux meurtres de Gapyisi Emmanuel, Gatabazi Félicien et Bucyana Martin. Mujyanama Eric [S/préfet Butare]: organisation de l'assassinat de Habyarimana, Agathe Uwilingiyimana et autres politiciens, massacres des paysans dans le Mayaga (Butare) et des réfugiés burundais au Bugesera, des réfugiés rwandais se trouvant au Burundi. Mugorewera Rose: organisation des réunions des tueurs et poseurs de mines et grenades à Kigali et au Bugesera, quartier de Nyamirambo, hébergement des miliciens du FPR. Mugambage Frank [colonel, chef des opérations militares du FPR]: organisation de l'assassinat des présidents rwandais et burundais le 6 avril 1994, exécution de la haute hierarchie de I'Eglise Catholique, relatións avec le réseau d'escadrons de la mort du FPR en Ouganda et au Rwanda, planification des massacres des Bagogwe en janvier-février 1991, massacres de plus quarante mille personnes dans la région de Ruhengeri et Byumba par le FPR en février 1993 et d'autres massacres. Zigura Jean [major, préfet de Butare]: organisation des massacres de plus de 5.000 personnes à Butare en juillet 1994, des fusillades des rwandais innocents (3.000 personnes assassinées au marché de Butare) qui ont eu lieu dans la région de Butare en août et septembre 1994, surtout à la frontière burundaise, massacres des réfugiés rwandais au Burundi, camp d'extermination à Kabutare (Butare ville). Mbonimpa JMV: organisation, incitation et réalisation des meurtres des politiciens des partis MRND, CDR et MDR. Mfizi Christophe: ses relations avec le réseau zéro au Rwanda qu'il a servi pendant 14 ans (directeur de l'IPN et de I'ORINFOR), son rôle joué dans l'identification des Hutus à éIiminer et dans les massacres de Kibirira en 1990. Marimpaka Patrick [vice-président du FPR et Ministre de la jeunesse dans le gouvernement FPR]: planification des massacres de plus de 40.000 Hutus en février 1993 dans les préfectures de Ruhengeri, Byumba et Kigali. RESPONSABILITÉ DE LA MINUAR-1 La responsabilité de la MINUAR 1 dans l'aggravation du drame subi par le peuple rwandais est, soit par action ou par omission, engagée. Le FPR a massacré des populations dans la zone de la MINUAR. Celle-ci n'a pas arreté les infiltrations massives et continues du FPR. Certains casques bleus de la MINUAR ont épaulé le FPR dans l'agression des politiciens hutus. L'avion présidentiel a été abattu dans la zone contrôlée par les casques bleus belges de la MINUAR. Le FPR a fit déguerpir du Rwanda certains casques bleus francophones. Certains casques bleus n'ont pas hésité à déclarer que la MINUAR était une assistance militaire du FPR. La MINUAR n'a pas informé la communauté internationale des meurtres commis par le FPR sur des personnes se trouvant même sous sa protection dès les premiers jours de la reprise des hostilités. Par exemple, les personnes enlevées au Stade Amahoro ou à l'Hôpital Fayçal sous la garde de la MINUAR qui n'a pas fait écho de ces meurtres et qui n'a pas protesté, mais se contentait de dire que ces meurtres sont le fruit d'obus égarés. Des informations militaires ont été communiquées aux ambassades par le commandement de la MINUAR pour les inciter à partir. D'autres informations stratégiques induisant en erreur et visant à isoler le pays avant la victoire militaire du FPR ont été régulièrement diffusées par la MINUAR. L'aumônier des paracomandos belges a été clair: "Nous n'étions pas partis pour cela! Et nous avons été surpris par une action manifestement planifiée. Ainsi, nous étions dispersés en 14 implantations; nous avons été ímmédiatement coupés les uns des autres. C'est ce qui explique les tergiversations du début; Ià où se situe la mort de nos huit soldats. Nous avons entendu à la radio le début de la conversation du lieutenant Lottin, mais il a fallu une journée avant d'apprendre qu'ils avaient été abattus. Néanmoins, sitôt après, nous aurions pu nous adapter à la situation nouvelle, nous étions capables; cela nous était interdit au nom de la non- intervention dans les affaires d'un État. Il a fallu que nos soldats parce que casques bleus -acceptent sans broncher qu'on massacre sous Ieurs yeux." (propos recueillis par J.-M. Bienvenu). La réduction des casques bleus qui pouvaient sauver des vies humaines et influencer l'arrêt des combats visait à éloigner les contingents qui risquaient de se désolidariser du FPR et I'empêcher d'arriver à la victoire finale. Des positions tenues par les casques bleus [maison louées par la MINUAR à Nyamirambo, à Rebero Horizon, à Kicukiro, à Kimihurura, à I'Hôtel Méridien et au Stade Amahoro] ont servi de positions renforcées du FPR sans qu'il y ait dénonciation de la part des Nations Unies. Le FPR a opéré ce génocide avec la conspiration du silence des médias et de la Communauté Internationale, y compris les forces de l'ONU: "Informé de ces disparitions, le Général canadien Roméo Dallaire, commandant de la MINUAR, a donné de strictes consignes de silence à son contingent. Pas un mot sur les cas d'enlèvements, d'exécutions sommaires qui seraient à mettre sur le compte des nouveaux maîtres du Rwanda." (Kigali, envoyé spécial Jean-Philippe CEPPI, Libération, Lundi 25 juillet 1994). Ces faits mettent en évidence la responsabilité de la MINUAR dans les massacres qui endeuillent le Rwanda. ORGANISATIONS DE DÉFENSE DES DROITS DE L'HOMME On ne peut non plus ignorer le rôle combien capital joué par les associations rwandaises des droits de la personne pro-FPR qui considèrent que seules les atteintes aux droits des Tutsis rwandais doivent être relevées et dénoncées alors que les violations des droits des Hutus sont ignorées et souvent encouragées. La philosophie de ces associations se traduit par le silence de complicité qu'elles manifestent lorsque le FPR massacre systématiquement les Hutus. Aucun mot lorsque plus de 40.000 paysans hutus furent massacrés dans les régions de Byumba et Ruhengeri en février 1993 ni sur les massacres en cours des Hutus par le FPR. Aucune organisation internationale de défense des droits de I'homme n'a osé pointé du doigt le FPR, qui, par ses agissements est pourtant champion de violation des droits de I'homme au Rwanda. Certaines organisations de défense des droits de I'homme ont choisi délibérément de basculer de leur idéal noble, en se refusant sciemment d'opter pour un jugement neutre. lls ont mené un travail à sens unique, ce qui n'exclut pas leur tendance partisane. Des enquêteurs sont tombés dans le piège en se fiant corps et âmes aux écrits de certains journaux, en menant des enquêtes avec une volonté délibérée, et en acceptant d'être orientés chez des personnes psychologiquement travaillées et imbues de la malhonnêteté partisane. Dans cette foulée de mensonges mass-médiatisés, le Médecin directeur de I'Hôpital Universitaire du Rwanda à Butare, le Professeur Dr Nshimyumukiza Jotham, a dû, le 26 avril 1994, démentir les déclarations de Médecins Sans Frontières de Belgique selon lesquelles 170 blessés auraient été arrachés et liquidés par la Garde Présidentielle à I'Hôpital Universitaire de Butare où prestaient les Médecins Sans Frontières. Il y est dit, entre autres, que "Marie Speelman, auteur du témoignage radiodiffusée, est une inconnue dans I'équipe soignante et administrative des "Médecins Sans Frontières International" qui prestait ces derniers temps à Butare". Les auteurs de ces mensonges n'avaient d'autres buts que de servir leurs propres intérêts sur les cadavres des rwandais en attisant, par la diabolisation des uns et l'angélisation indue des autres, les haines interethniques. Par ailleurs, certains organismes humanitaires n'ont pas hésité à utiliser les aides alimentaires à des fins politiques en voulant distribuer moins d'aides alimentaires dans les camps au Zaïire et en les distribuant plus à I'intérieur du Rwanda déserté pour que les réfugiés rwandais, ainsi affamés et attirés par des vivres, se livrent à la dictature du FPR. Une telle pratique qui réduit des hommes au rang de bêtes sauvages qu'on appâte au moyen de la nourriture est contraire á toute dignité et au respect de la personne humaine. Les quelques réfugiés qui décident de rentrer chez eux n'obtiennent aucune assistance adéquate des organisations humanitaires sur place et cela a pour conséquence que ceux qui ne sont pas massacrés par les militaires du FPR meurent d'épuisement et de maladie sur la route. C'est ce que certains responsables des organismes humanitaires ont appelé "la sélection naturelle"; il est inconcevable que les gens, qui proviennent des pays respectant la personne humaine, puissent être si cruels! Le rôle joué par Alison de Forges (Africa Watch], Jean Pierre Chrétien [CNRSI. Eric Gillet [FIDH], Serge Bissere, Jacquéline Bissere et Jean Carbonare, dans la tragédie rwandaise notamment en ce qui concerne la propagande, la collecte de fonds pour financer le FPR, l'incitation a la haine interethnique, la fausse traduction, I'organisation des rendez-vous des membres du FPR auprès des gouvernements occidentaux et institutions internacionales doit être tiré au clair. ÉTATS-UNIS, BELGIQUE, ET GRANDE-BRETAGNE DANS LE DRAME Le Rwanda est un pays qui ne pouvait pas faire la guerre sans appui de la communauté internationale. La diaspora tutsie ne pouvait pas financer une guerre de 4 ans. Plusieurs pays se sont impliqués sous diverses façon dans le drame rwandais. Le FPR, aidé par certains pays anglophones, a claironné tout haut que la France avait armé le gouvernement rwandais mais ces pays anglophones ont fait plus que la France. Les États-Unis sont impliqués pour avoir formé des officiers supérieurs du FPR, présentés comme des soldats ougandais. En 1990, le président de I'Uganda Democratic Coalition, Remigius Kintu, avait eu un entretien avec le responsable du Pentagone chargé de la formation des soldats ougandais aux États-Unis, Tom D. Marley. Il l'avait informé que sept des dix soi-disant soldats ougandais alors formés aux USA étaient des guérilleros du FPR. Parmi les officiers qui ont bénéficié d'une formation américaine figure Paul Kagame, actuel ministre de la défense et vice-président du Rwanda. Des cadres du FPR ont été formés dans le Kansas, en Louisiane, dans le Nouveau Mexique, en Californie et dans l'Oregon. Le Pentagone a toujours opposé une fin de non-recevoir aux demandes de révélation des noms des ougandais entrainés aux États-Unis dans le cadre du programme IMET. En peu de temps, l'allocation pour la formation de ces guérilleros est passée de 150 000 US$ à 400 000 US$. Les États-Unis ont fourni aussi de l'armement aux guérilleros du FPR. Par exemple, le 18 février 1993, Mr Innocent Bisangwa-Mbuguje s'est rendu aux États-Unis pour acheter des armes (400 TOW anti-tank missiles et 34 launchers). Les États-Unis ont agi de façon inéquitable en permettant aux agents du FPR de se rendre en Amérique et de leur donner une audience, et en refusant aux représentants du gouvernement rwandais, en proie à de graves difficultés, la même possibilité de présenter leur version de l'histoire. De plus, la SousCommission de la Chambre des Représentants sur l'Afrique a tenu une audience sur le Rwanda en mai 1994 et n'a procédé qu'à l'audition de partisans du FPR. M George Moose, secrétaire d'État adjoint pour l'Afrique, a fait une déposition et n'a guère mentionné les rebelles du FPR. L'Ouganda et le nom de Museveni n'ont été prononcés à aucun moment lors de sa déclaration. M. Moose s'est déclaré mécontent de l'acquisition d'armes par le gouvernement du Rwanda; pourtant, il n'a fut aucune mention de qui a entrainé, soutenait et armait les rebelles Tutsis. Le Département d'État n'a jamais condamné I'invasion du Rwanda par I'Ouganda, en dépit du fait que cela constituait une violation caractérisée de la Charte des Nations-Unies et de la Charte de I'OUA. Outre l'aide étrangère directe, les États-Unis ont soutenu I'octroi à Museveni de prêts très importants de la Banque Mondiale, soi-disant pour des projets de développement. Ces fonds ont été pour la plupart pour financer la guerre du Rwanda el les autres aventures de Museveni dans la région. Selon l'UDC, le détournement de l'argent de la Banque Mondiale est l'oeuvre de M. Tumusime Mutebare du Ministre des Finances, aidé par M. Ian Knapp, un responsable de la Banque Mondiale. De plus les événements qui se sont déroulés à Kigali le 6 avril 1994, le jour où le président rwandais a été assassiné, montrent clairement que les États Unis connaissaient le plan d'assassinat de Habyarimana. L'attaché militaire américain auprès du Rwanda et du Burundi et résidant au Cameroun, le coronel Vuckovic, est arrivé à Kigali au début d'après-midi, sans que son arrivée ne soit annoncée aux Ministères des Affaires Étrangères et de la Défense, comme le voulait le protocole. L'avion du président rwandais a explosé à environ 20 heures 35 le même jour. L'Ambassade des États-Unis à Kigali a été la première mission étrangère à évacuer son personnel le 8 avril, sous la direction du colonel Vuckovic. Que savait-il que les autres ne savaient pas? Les États-Unis furent égalment le seul pays à rompre les relations avec le gouvernement rwandais en exigeant la fermeture de l'ambassade du Rwanda à Washington. La rapidité avec laquelle les États-Unis et la Grande-Bretagne se sont précipités à envoyer des militaires à Kigali montre à quel point ces pays ont alimenté la crise rwandaise. Lorsque les troupes de l'armée régulière ougandaise, la National Resistance Army (NRA) du Président ougandais Yoweri Museveni dénommée, par diversion, Front patriotique rwandais (FPR), ont envahi le Rwanda le 1er octobre 1990, les armées américaine britannique ne sont pas intervenues, comme il l'avait fait pour Koweït, pour secourir le Rwanda victime de cette agression ougandaise. Pourtant le Chef de I'État rwandais était en visite officielle aux États-Unis, le 1er octobre 1990, lorsque les Tutsis de l'aile de l'armée ougandaise dite FPR ont sauvagement opéré le génocide de plus d'un million de Hutus, déportés des milliers d'autres Hutus dans des camps d'extermination en Ouganda et causé jusqu'à un million de déplacés de guerre en 1993, les États-Unis et la Grande-Bretagne n'ont pas bougé d'un pouce. Enfin, les États-Unis ont étouffé les efforts des Nations-Unies pour ramener la paix au Rwanda, manipulent les informations données par les médias, fournissent des renseignements aux FPR (les satellites américaines fournissent des images des mouvements des troupes gouvernementales aux rebelles du FPR). Il importe de signaler que les États-Unis abritent des Tutsis qui ont orchestré l'assassinat des leaders Hutus depuis 1959. C'est le cas du roi Kigeri et de Kimenyi Alexandre, fondateur et idéologue du FPR. Quant au rôle de la Belgique dans la boucherie rwandaise, la visite du ministre belge de la défense met en évidence son implication dans la crise rwandaise (voir sa déclaration au président Habyarimana). Plusieurs informations démontrent que la Belgique à refusé de livrer les armes commandées par le gouvernement rwandais en 1990 mais elle a effectué d'énormes livraisons d'armes aux rebelles Tutsis. Autre fait montrant le rôle important de la Belgique dans la tragédie rwandaise est que la première publication accusant le régime de Habyarimana de corruption et d'ethniste est apparue dans un quotidien belge en 1989. Des informations détaillées sur I'implication des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la Belgique dans la crise rwandaise peuvent être trouvées dans les documents: [1] Behind the crisis in Rwanda, Lettre d'lnformation de I'UDC, avril 1994; [2] Le Plan de la Dynastie Tutsi, Lettre d'lnformation de I'UDC, juin 1994 et [3] The British hand behind the horror in Rwanda. Executive Intelligence Review, August 19, 1994. LE TRIBUNAL INTERNATIONAL Des informations fiables montrent que le tribunal internacional pour juger les responsables des crimes commis au Rwanda avait été prévu par les Tutsis bien avant l'assassinat de Habyarimana. Par exemple, en date du 6 mai 1994, la Ligue Rwandaise des Droits de I'Homme qui opéré de Montréal mais dont l'adresse postale est à Kigali émettait un communiqué de presse intitulé: Le Projet de la ligue concernant te tribunal international: la seule réponse possible au génocide ayant fait cinq cent mille morts au Rwanda. Une rapidité exceptionnelle! Le chiffre de cinq cent mille morts est déjà connu. Rappelons que ce chiffre va rester inchangé pendant plus de deux mois. De plus, le Centre International des droits de la personne et du développement démocratique tiendra une réunion d'experts à son siège à Montréal, les 3 et 4 octobre 1994 qui a comme objectifs suivants: [1] permettre à un groupe d'experts d'étudier les voies et moyens de mise en oeuvre d'un tribunal international à Kigali; [2] rechercher un soutien politique, technique et financier au projet d'un tribunal international à Kigali, ainsi qu'à un centre international d'investigation sur le génocide au Rwanda, nouvellement créé à Montréal; [3] formuler des recommandations aux gouvernements rwandais et canadien, à l'ONU et à l'OUA, autres gouvernements étrangers directement intéressés, ainsi qu'aux ONG. Ces objectifs soulèvent plusieurs questions. Tout le monde sait que la commission créée par I'ONU pour enquêter sur le drame rwandaise n'a pas encore remis son rapport alors que le CIDPDD parle d'un soutíen politique, technique et financier au projet d'un tribunal international à Kigali, ainsi qu'à un centre international d'investigation sur le génocide au Rwanda, nouvellement créé à Montréal. Parmi les experts invites, on trouve Fidile Makonibé qui se declare Président de la Ligue Rwandaise des droits de I'homme et bâtonnier du Barreau du Rwanda alors qu'il vit depuis longtemps à Montréal, Gaspard Gatete et Emile Mworoha sous un cachet d'historiens rwandais (or ces deux personnes sont des Tutsis du Burundi, Emile Mworoha a été même secrétaire général du parti Uprona), Jean Pierre Chrétien (du CNRS en France, Alison de Forges de Human Watch Africa, Monique Mujawamariya d'ADL (Rwanda), Béatrice Niyondagara, Barreau du Rwanda et ex-juge du tribunal de la première instance, chambre criminelle du Burundi (ambiguïté: Barreau du Rwanda et chambre criminelle du Burundi), etc. L'analyse des objectifs et de l'identité des participants à cette réunion démontre encore une fois la programmation des massacres par les Tutsis. Le tribunal, s'il y en a, est du ressort de I'ONU. Le tribunal est déjá institué avant même de trouver les responsables crimes. Les commissaires auraient-ils rendu leur jugement avant d'aller aux faits? Il y a lieu de rappeler que les droits de l'homme reposent sur le principe d'humanité. Au-delà de la pitié, le principe d'humanité se base sur une obligation objective fondée sur la constatation et la conscience de l'unité du genre humain, unité affirmée au dessus de l'appartenance des hommes à des nations, des races, des ethnies ou des idéologies ennemies. En prenant fait et cause pour I'une ou l'autre partie au conflit, ces commissions d'enquête et symposium sur la violation des droits de I'homme au Rwanda ont délibérément enfreint cette règle fondamentale en occultant les méfaits de l'agresseur du Rwanda. CONCLUSION En matière de violation des droits de la personne au Rwanda, la responsabilité revient au FPR, qui, non seulement a déclenché la guerre, mais aussi a enlevé des civils rwandais, éventré des femmes enceintes et fusillé des malades dans leurs lits d'hôpital, brûlé vifs des vieux, des vieilles et des enfants dans les camps de déplacés, torturé les civils et militaires capturés au front allant jusqu'à forcer ces derniers à combattre dans ses rangs au mépris de la Convention de Genéve sur le traitement des prisonniers de guerre, enrôlé les mineurs dans ses rangs au mépris de la Déclaration de New York sur la Protection des enfants, violé des jeunes filles, des fillettes, des femmes et des vieilles... Dans le traitement de ces personnes, le FPR a fait usage des méthodes les plus atroces, les plus cruelles et les plus inhumaines: crevaison des yeux, gaillardes et ouverture de la poitrine, émasculation, strangulation, ablation des seins, décartellisation, pendaison, torture du lien, supplice du pal... Pour le respect des droits de la personne et le retour d'une paix durable au Rwanda, 1. une aide humanitaire massive (vivres, médicaments, habits, couvertures, abris, etc.) doit être disponibilisée d'urgence dans des zones qui abritent des réfugiés rwandais qui ont fait preuve de courage et de fraternité dans les camps de réfugiés. Les faits montrent que les Hutus que le FPR n'arrivent pas à massacrer par les armes, il s'organise pour les faire périr par la faim et la maladie (ex. massacres de Goma au Zaïre). Et le drame, c'est que, passant outre I'essence même de leur être qui est de secourir I'homme en tant que créature appartenant au genre humain, certaines institutions humanitaires se sont déclarées hostiles à sauver la vie aux Hutus en détresse. 2. une Commission internationale spéciale neutre et indépendante pour mener une enquête impartiale, exhaustive et approfondie sur la situation des droits de l'homme au Rwanda et en Afrique centrale et orientale (Ouganda, Burundi, Tanzanie, Zaïre) soit instituée. 3. la responsabilité de la MINUAR 1 dans l'aggravation du drame subi par le Peuple Rwandais est, soit par action ou par omission, engagée. Le FPR a massacré des populations dans la zone de la MINUAR 1. Celle- ci n'a pas arrêté les infiltrations massives et continues du FPR. Certains casques bleus de la MINUAR 1 ont épaulé le FPR dans l'agression des politiciens hutus. L'avion présidentiel a été abattu dans la zone contrôlée par les casques bleus belges de la MINUAR 1. Le FPR a fait déguerpir du Rwanda certains casques bleus francophones. Ces faits prouvent que la MINUAR 1 a été une assistance militaire du FPR. La MINUAR II doit être une équipe neutre et comprendre les casques bleus francophone qui puissent communiquer avec la population rwandaise. 4. la responsabilité de I'Ouganda étant établie, il est impérieux de prendre des sanctions à I'encontre de cet agresseur du Rwanda. En outre, il est plus qu'urgent de neutraliser ce pays pour qu'il ne continue pas à semer le deuil au Rwanda et dans la sous-région. En effet, il n'y a pas lieu de parler de victoire militaire du FPR car le monde a désarmé le gouvernement rwandais par un embargo pendant que Museveni a continué sans être inquiété à armer les tutsis de l'armée ougandaise qui occupent le territoire rwandais. Ainsi, l'ironie du sort fait que, au lieu de secourir la victime, le monde I'a désarmée, tout en renforçant l'appui et l'arsenal militaire de l'agresseur. 5. tous les membres de I'armée du FPR ainsi que toute son infrastructure politique doivent, s'il y a tribunal, répondre du crime contre I'humanité qu'est le génocide des Hutus et des Tutsi. 6. rejeter tout gouvernement qui tenterait de s'imposer au Peuple Rwandais par les armes et permettre à ce même Peuple de se doter d'institutions démocratiqties de son choix. Les autorités autoproclamées mises en place au Rwanda appartiennent au régime d'une occupation militaire issue d'une guerre d'agression et de conquête et n'ont, par conséquent, aucune légitimité sur le Peuple Rwandais. Pour la reconstruction de I'État Rwandais en décomposition, les Nations Unies devraient, dans un délai qui ne dépasse pas deux ans: 1 . Garantir le retour à la paix et à la concorde nationale par une justice équitable afin de permettre le retour des réfugiés et le plein jeu de la démocratie avant I'organisation des élections libres et démocratiques. Plus de la moitié de la population rwandaise est hors du pays et ceux qui I'ont chassé ne peuvent garantir son retour. Une grande partie de l'autre moitié est entrain d'être terrorisée et massacrée par le FPR. De ce fait, le FPR et ses complices ne peuvent prétendre représenter le Peuple Rwandais, restaurer la paix et gouverner le pays. 2. Rapatrier des réfugiés et réinstaller des déplacés dans leurs biens. 3. Administrer le territoire rwandais dans le but d'y organiser des élections libres et démocratiques pour permettre au Peuple Rwandais de sortir du régime d'occupation et de la dictature militaire. Dans I'état actuel des choses, les Accords d'Arusha ont perdu même tout brin de sens qu'ils pouvaient avoir. Il importe donc d'organiser urgemment, sous l'égide de l'ONU et au siége même des Nations Unies, une Conférence sur le Rwanda où seront représentés tous les partis politiques rwandais pour concilier les divergences de vues et réaliser I'harmonie nationale, fixer la date des élections et mettre en place les autorités rwandaises intérimaires. RÉFÉRENCES Le complot. Africa International Nº 272 mai 1994 pp. 6-1 1. Le Nouveau régime sévit au Rwanda, Le Devoir, le mercredi 7 septembre 1994. Le Rwanda: son effort de développement. Antécédents historiques et conquête de la révolution rwandaise. Baudouin Paternostre de la Mairieu. Eds A. De Boeck (Bruxelles) - Editions Rwandaises (Kigali), 1983. Les relations interethniques au Rwanda à la Iumière de l'agression d'octobre: Genèse, soubassements et perspectives. Bangamwabo F.X., Maniragaba-Baributsa, Munyantwali E., Nduwayezu J.D., Nyagahene A., Rukiramakuba E., Rumiya J.G. et Uwizeyimana L. 1991. Editions Universitaires du Rwanda, Ruhengeri. Le Rwanda et la civilisation interlacustre: Études d'anthropologie historique et structurale. Luc de Heusch. 1966. Université Libre de Bruxelles. Burundi: Tuer trois millions de Hutus pour supprimer les institutions démocratiques afin de dominer éternellement, Bujumbura, novembre 1993. Lettre d'information de la Coalition Ougandaise pour la Démocracie (COD), Vol 3 Nº 1 Janvier 1993, p. 16. Rwanda: ce que les médias passent sous silence, Temps Nouveaux, 4e année, Nº 128, du 27 mai au 02 juin 1994, page 12, Kinshasa. Quand le FPR fait le tri à Kigali, Libération, Lundi 25 Juillet 1994. Peurs à Kigali: Le nouveau régime rwandais animé par la vengeance, Le devoir, le vendredi 22 juillet 1994. L'heure de la réconciliation n'a pas encore sonné au Rwanda, InfoMatin-6 septembre 1994. Des missionnaires, expulses du Rwanda, se plaignent de la mystification du FPR, De Standaard-vendredi 6/5/94. Lettre d'information de I'UDC, juin 1994 Vol 4 Nº 3, 9 pages. 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Le FPR poursuit ses massacres de la population et des religieux, Société des missionnaires d'Afrique. Réfugiés rwandais: Le retour se fait au compte-goutte, Journal de Québec, lundi 8 août 1994. Les gens dont on parle, Africa International Nº 273, Juin 1994. La France seule dans le piège, Valeurs actuelles du 25 juin 1994. Lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU par ARDEVI-TABARA et LIDEL en date du 18 novembre 1993. Note relative à la reprise des hostilités par le FPR-inkotanyi et leurs conséquences, Kigali, le 26 février 1993. Déclaration sur les hostilités déclenchées dans le nord du pays par les combattants du Front Patriotique Rwandais depuis le 08/02/1993, LICHREDHOR, Kigali, le 16/02/1993. Déclaration sur les exactions commises par Front Patriotique Rwandais dans la préfecture de Ruhengeri, CLADHO, Kigali, le 16/02/1993. Lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU par GIFSG en date du 04/03/1993. |