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L'Onu affirme avoir reçu une boîte noire après la mort de Habyarimana

 

NEW YORK (Nations unies), 11 mars (AFP) - L'Onu a annoncé jeudi qu'elle remettrait à des enquêteurs indépendants une boîte noire qui lui avait été remise après la chute d'un avion dans lequel le président rwandais Juvénal Habyarimana avait été tué en 1994, ce qui avait déclenché un génocide.

Le porte-parole de l'Onu Fred Eckhard a déclaré à des journalistes que l'organisation internationale avait bien reçu une boîte noire, qui aurait été découverte cette semaine après la publication d'un article du quotidien français Le Monde, selon lequel l'Onu aurait reçu et détiendrait toujours la boîte noire de l'avion de Juvénal Habyarimana.

Selon M. Eckhard, les documents écrits portant sur la boîte noire retrouvée cette semaine indiquent que les responsables onusiens de l'époque avaient estimé que cet engin était en trop bonnes conditions pour avoir été impliqué dans une chute d'avion.

"Nous n'en savons pas assez pour le moment", a-t-il ajouté.

La boîte noire a été trouvée dans un placard sous clé à l'occasion de recherches menées après la publication de l'article du Monde.

Mercredi, le secrétaire général de l'Onu avait indiqué qu'il allait ordonner une enquête sur des allégations reprochant à l'organisation mondiale d'avoir caché la boîte noire de l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, cible d'un attentat le 6 avril 1994.

"Nous avons pour politique de toujours coopérer lors d'enquêtes criminelles, particulièrement dans des situations auxquelles nous avons accordé un grand intérêt", avait déclaré à l'AFP Kofi Annan, qui était à l'époque le patron du Département des opérations de maintien de la paixà l'Onu.

M. Eckhard a déclaré que M. Annan et les autres principaux responsables des opérations de maintien de la paix à l'époque n'avaient "pas connaissance" de la boîte noire retrouvée cette semaine, qui selon lui avait été remise à l'Onu "deux à trois mois" après la mort de Juvénal Habyarimana.

Il a ajouté que M. Annan avait ordonné une enquête complète sur cet incident, et qu'il voulait savoir comment cet engin avait pu être entreposé sans que de hauts responsables en soient informés.

"Le secrétaire général veut savoir exactement ce qui s'est passé il y a dix ans et pourquoi cette affaire n'a pas remonté la voie" hiérarchique, a dit son porte-parole.

Mardi, le quotidien français Le Monde avait dévoilé la teneur d'un rapport de la division nationale antiterroriste (DNAT) française mettant en cause l'actuel président Paul Kagame, désigné comme principal décisionnaire de l'attentat contre le Falcon présidentiel rwandais, qui a coûté la vie le 6 avril 1994 au président Habyarimana et à son homologue burundais.