Paul Kagame sent le sol se dérober sous ses pieds. En
effet, l’homme qui faisait ma fine bouche après son
élection (truquée) comme pour légitimer sa présidence
de fait, se trouve présentement très en difficulté.
De plus en plus en froid avec les Etats-Unis,
l’homme est en quête de soutien occidental. Cela ne
lui réussit pas au regard des premiers résultats de
sa tournée. Tenez! La fanfare lui a balancé
l’hymne de sa victime, Juvénal Habyarimana. En
plus, Kagame est à la défensive lors de cette visite
à cause des révélations du journal Le Monde sur
l’enquête concernant l’assassinat de Habyarimana.
De Paris où il séjourne, l’ancien conseiller spécial
du maréchal Mobutu en matière de sécurité a procédé
au déballage de Paul Kagame. Ce déballage
s’inscrit dans la suite des révélations faites par
le journal Le Monde. Que la confirmation de
l’assassinat de Habyarimana par les soins de Kagame
vienne d’Honore Ngbanda, cela devrait être pris au
sérieux. L’opinion se rappellera que Mobutu devait
prendre le même avion que Habyarimana. Mais, en dernière
minute, ses services le lui avaient déconseillé. Et
la suite est connue. Cela voudrait dire que les
services zaïrois de l’époque étaient au parfum de
ce plan macabre et ne pouvaient laisser Mobutu aller
facilement à la mort de cette façon-là.
Ainsi, la visite de Kagame passe inaperçu à
Bruxelles où l’homme est arrivé jeudi dernier.
Comme si cela ne suffisait pas, l’attention des médias
occidentaux est focalisée sur l’attentat qui a eu
lieu à Madrid au deuxième jour du séjour à
Bruxelles de l’homme de Kigali. Il n’a même pas
eu droit à un passage au Parlement, les Socio-démocrates
ayant tout fait pour boycotter cette visite en guise
de solidarité avec toutes les victimes de la guerre
à l’Est de la Rdc.
Quelle que soit la durée de la nuit, le jour finit
toujours par se lever. Cet adage vient de se vérifier
au sujet du président rwandais, Paul Kagame. Pendant
des années, l’homme fort de Kigali a cru qu’il
pouvait tenir en otage la vérité en faisant des
populations hutus de son pays des exclus de la société
pour un génocide dont le contour n’a jamais été défini.
Sil est vrai que les hutu, à la suite de
l’assassinat de leur leader n’ont pas échappé à
la tentation d’une vengeance presque barbare, il
n’était pas évident qu’ils aient été au
courant de la préparation d’un génocide. Or, ne
peut être considéré comme le vrai génocidaire que
celui qui en avait assuré la planification.
Tout le monde savait, que c’est l’assassinat du
président rwandais qui a déclenché le génocide. Il
était donc important que, pour remonter aux origines
de ce drame, on sache qui avait tué Habyarimana.
Curieusement, personne ne s’est donné cette
peine. Toute personne qui voulait partir de cet
assassinat pour élucider le drame rwandais, s’est
vu indexé, voire mis sur la liste des personnes à
bannir à tout prix. C’est le cas du procureur près
le tribunal international pour le Rwanda dont Paul
Kagame a obtenu le limogeage.
Le mystère
Qu’est-ce qui faisait la force de Paul Kagame?
Cette question n’a jamais eu de réponse au point
d’en faire un véritable mystère. Mais voilà que
la vérité éclate aujourd’hui au grand jour. Les
services de l’Onu à Kigali avaient remis à la hiérarchie
onusienne la boîte noire qui devrait aider à percer
le mystère de ce drame. Fait curieux, cette boîte
noire n’a jamais été décryptée. Il n’y a que
l’Onu qui peut expliquer cette négligence. Il avait
fallu que le confrère français franchisse le
rubicond pour que la vérité éclate au grand jour.
Pris au piège, Paul Kagame se débat comme un diable
dans un bénitier pour démentir. C’est le contraire
qui nous étonnerait. Le président rwandais pouvait
chercher des subterfuges en accusant le gouvernement
français là où il s’agit du travail des médias.
Si Kagame donne des injonctions à la presse de son
pays, il ne peut penser que c’est aussi le cas en
France. C’est ridicule. Comme si les dieux avaient décidé
de confondre une fois pour toutes le président
rwandais, on vient de retrouver la boîte noire de
l’avion présidentiel rwandais (un Falcon), abattu
par deux missiles.
La boîte noire sera décryptée par une commission
d’enquête neutre composes d’experts externes aux
Nations unies. Comme quoi, a vérité finissant
toujours par triompher, l’étau se resserre autour
de Paul Kagame.
Un éclairci sur le drame congolais
Quoi que dira cette boîte, le monde sait désormais
que les tueurs de Habyarimana avaient des complices au
sein de l’Onu. Tout est clair à présent. On sait
pourquoi l’Onu affichait et affiche encore une
faiblesse extrême face aux actes des autorités de
Kigali. On comprend également pourquoi l’Onu est de
ceux qui voulaient faire de la RD Congo le bouc émissaire
du drame rwandais. Cette nouvelle donne cloue aussi le
Rcd qui doit sa guerre et sa résistance à l’armée
congolaise, non seulement à l’appui rwandais mais
aussi à la complaisance complice des fonctionnaires
de l’Onu.
Les choses sont très sérieuses. Il faut une
remise en question aussi bien de ce mouvement à
classer désormais sur la liste des membres du
terrorisme international. La question que plus d’un
se posent est de savoir si on peut s’engager contre
le terrorisme international en fermant les yeux sur
les crimes tant de Kagame que de ses complices
congolais que sont les dirigeants du Rcd. « Mentez,
mentez, il en restera toujours quelque chose ».
Kagame est désormais dans ses petits souliers.
Habyarimana réhabilité
A Bruxelles où il séjournait hier, Paul Kagame a eu
droit à suivre police belge lui chanter l’hymne
national du Rwanda de Habyarimana en lieu et place de
l’hymne de son régime. Diplomatiquement, on a parlé
d’une erreur. Ce serait une façon de dire que la
fanfare belge est complaisante pour ne pas dire
irresponsable. Lorsqu’on sait que Kagame n’est pas
à sa première visite au royaume de Belgique, on peut
douter de cette thèse d’erreur malencontreuse. Les
observateurs avertis voient dans ce geste, apparemment
banal de la fanfare belge, un commencement de la
descente aux enfers du président rwandais.
De toutes les façons, il serait injuste que Paul
Kagame ne connaisse pas le sort qu’il mérite non
seulement pour les crimes commis sur le territoire
congolais, mais aussi dans son pays. Il est temps
qu’en toute justice, le Tribunal international pour
le Rwanda (Tpir) se saisisse de Paul Kagame, cet homme
qui n’a pas hésité à envoyer à la mort près
d’un million de ses compatriotes tout simplement
pour conquérir le pouvoir.
Tuer pour un peu plus d’espace
Ceux qui se demandent naïvement si Kagame avait
besoin de ces crimes, oublient que le président du
Fpr était à la tête de beaucoup de ses
compatriotes, qui ont connu l’exil comme lui, après
la mort de Fred Rwigema. Il ne faut pas oublier que si
Habyarimana hésitait pour les accueillir, c’est
entre autres parce qu’il se posait un problème
d’espace.
C’est pourquoi, de bonne foi, il demandait au
Congo comme à l’Ouganda d’intégrer les réfugies
rwandais plutôt que de les rapatrier. En réussissant
le génocide, Kagame dégageait l’espace pour les
hommes qu’il ramenait de l’Ouganda. Une fois au
pouvoir, il s’est engagé à aider ceux qui étaient
au Congo à y rester. Voilà percé le mystère du génocide
rwandais et même de la guerre du Rcd. Tout compte
fait, au Congo comme au Rwanda, Kagame a tué plus que
les terroristes qui avaient frappé l’Amérique le
11 septembre. Ne pas s’en occuper, c’est faire le
lit du terrorisme international.
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