La Congressiste américaine Cynthia McKinney,
l’envoyée spéciale de Bill Clinton en Afrique révèle
que l’attentat du 6 avril 1994 contre le président
rwandais est un coup d’Etat. Elle affirme que le
gouvernement Clinton avait décidé de changer de régime
au Rwanda. C’est pour cela que Paul Kagame est arrivé
au pouvoir par la violence et la guerre. Selon elle,
le Tribunal Pénal International qui prétend juger
les Hutu est un cirque judiciaire lamentable. Elle est
la seule élue à avoir organisé une table ronde au
Congrès américain sur l’attentat du 6 avril 1994
avec des agents du FBI, des éléments de la CIA, des
enquêteurs du Tribunal Pénal International et des témoins
de l’attentat. Elle a remis des preuves au juge
Bruguière et est un témoin important, avec le prix
Nobel de la paix argentin Adolpho Pérez Esquivel,
dans l’enquête que mène la justice espagnole sur
le pillage de la RDC et les crimes commis par Kagame
au Rwanda et en RDC contre les prêtres espagnols, les
Rwandais et les Congolais.
Connue aux Etats-Unis pour ses prises de position
courageuses contre la guerre en Irak et le pillage de
l’Afrique par les pays occidentaux, Cynthia McKinney
qui est la première élue noire américaine du Congrès
à avoir demandé une commission d’enquête sur les
événements sur le 11 septembre à New York, a
longuement enquêté sur la tragédie des Grands Lacs.
Elle dénonce une politique étrangère américaine
brutale et irresponsable en Afrique noire.
Pourquoi avez-vous organisé en 2001 une table
ronde sur l’attentat du 6 avril 1994 ?
Ce qui s’est passé au Rwanda n’est pas un génocide
planifié par les Hutu. C’est un changement de régime.
Un coup d’Etat terroriste perpétré par Kagame avec
l’aide de forces étrangères. J’ai suivi de près
la tragédie des Grands Lacs et je pense qu’il
fallait faire éclater la vérité aux Etats-Unis.
C’est pour cela que j’ai décidé à l’époque
de réunir des fonctionnaires de l’ONU, des enquêteurs
américains, experts de la CIA, des témoins rwandais
et des élus américains préoccupés par cette
souffrance et cette violence infligées à l’Afrique
et aux Africains. J’avais personnellement écrit à
Bill Clinton pour lui dire que sa politique était un
échec en Afrique. Je continue de ne pas comprendre
pourquoi le peuple rwandais a été traité de cette
façon alors que le pays était relativement stable.
Je ne comprends pas pourquoi le Tribunal Pénal
International refuse d’enquêter sur l’attentat
alors qu’il est reconnu par l’ONU comme l’événement
déclencheur des massacres. Je ne comprends pas
pourquoi les pays occidentaux et les Etats-Unis en
particulier laisse faire Kagame en RDC. Je comprends
pas pourquoi l’Armée Patriotique Rwandaise
massacre, pille et viole les femmes en RDC sans que le
monde entier sans émeuve. Je ne comprends pas ce
silence en forme d’encouragement de la communauté
internationale à l’égard de crimes abominables
perpétrés par Kagame et ses hommes.
Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda
poursuit aujourd’hui les Hutu croyez-vous qu’il
fait du bon travail ?
Ce tribunal est une honte internationale. C’est une
véritable escroquerie comme le montre l’excellente
enquête du journaliste Charles ONANA. Ce livre que
j’ai reçu et qui est fortement documenté met à nu
les pratiques douteuses du Tribunal d’Arhusha.
Comment peut-on prétendre juger des criminels hutu
alors que Paul Kagame et les éléments de l’APR qui
ont abattu l’avion et assassinés des milliers de
hutu ainsi que des Tutsi, des Espagnols et des
Congolais sont libres ? Je ne peux pas concevoir que
ces gens qui ont bénéficié d’une formation
militaire aux Etats-Unis depuis 1990 utilisent ces
compétences à des fins criminelles. C’est pour
cette raison que nous avons déposé une plainte avec
constitution de partie civile en Espagne avec le prix
Nobel de la paix argentin Adolfo Pérez Esquivel, Juan
Carréro, candidat espagnol au prix Nobel de la paix
et trois municipalité espagnoles pour élucider les
crimes commis en RDC et au Rwanda de 1990 à 2002.
Ayant personnellement suivi le dossier des grands Lacs
au sein du parti démocrate et au Congrès, je pense
que le travail que font les magistrats espagnols sera
utile à la vérité.
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