ENQUETE GENOCIDE RWANDAIS : COMMENT PAUL KAGAME A REUSSI A CONTROLER RFI |
Dans ce document de cinq pages, nous tentons de vous démontrer
pourquoi Pierre Péan est censuré sur RFI depuis la sortie de son livre
« Noires fureurs, blancs menteurs » et pourquoi le fait de parler de
Kagame comme étant le déclencheur du génocide de 1994 est
politiquement incorrect pour « certains » journalistes de cette radio.
Journaliste d’investigation, Pierre Péan vient de sortir des vérités
qui font mal dans un nouveau livre intitulé « Noires fureurs, blancs
menteurs » aux éditions Mille et une nuits. Les vérités de Péan éclaboussent
sérieusement la journaliste franco-rwandaise, Madeleine Mukamabano,
l’animatrice depuis une quinzaine d’années du « débat africain »,
cette émission dominicale sur RFI qui est très écoutée en Afrique.
Ce n’est donc pas dans la joie et le bonheur qu’elle a appris la
sortie de cette grande enquête dans la mesure où, dans le passé, elle
avait tenté d’étouffer son rôle trouble dans la propagande du FPR
(Front patriotique rwandais, parti de Paul Kagame) sur le génocide
rwandais ainsi que son soutien inconditionnel à l’actuel homme fort
de Kigali, en réalité, dictateur sanguinaire du Rwanda. Notre enquête
sur cette affaire qui alimente toutes les conversations dans les
couloirs du service Afrique montre pourquoi le livre de Pierre Péan sème
une véritable panique à RFI.
En cherchant dans les réseaux parisiens du FPR pointés par Pierre Péan,
nous avons découvert que Madeleine Mukamabano n’est pas au-dessus de
tout soupçon. Depuis, quelques années, son travail est relayé par des
associations pro-tutsi du FPR. Il y a par exemple, « Liaison-Rwanda »,
une association franco-rwandaise régie par la loi 1901 et donc le siège
social se trouve 215, avenue du petit train 34070 à Montpellier. Elle
publie une brochure militante pro-Kagame et pro-tutsi dans laquelle Théogène
Karabayinga, autre journaliste de RFI mis en cause par Pierre Péan,
collabore régulièrement. Dans l’édition du 1er septembre 1999, «
Liaison Rwanda » vante sans gêne la campagne militante de Madeleine
Mukamabano à Radio France : « Autre moment fort, en cette fin d'été.
France Culture prend également son temps. Pas loin de 10 heures d'émission
consacrées au Rwanda et proposées par Madeleine Mukamabano dans le
cadre des Carnets de voyage. Là aussi, tranquillement, les interviews
et les impressions de voyage s'enchaînent méthodiques et systématiques
: rescapés, bourreaux, paysans, Ministres... restituent pièce après
pièce, émission après émission, le puzzle du génocide et les conséquences
de celui-ci sur la société rwandaise d'aujourd'hui ».
Les liens entre Madeleine Mukamabano, Théogène Karabayinga,
l’association française Survie, ainsi que des personnes comme
Jean-Pierre Chrétien, Jean-François Dupaquier, tous mis en cause par Péan,
sont tout aussi connus. Ils travaillent bien en réseau sur le génocide
du Rwanda et partagent le même point de vue. C’est encore « Liaison
Rwanda » qui donne les meilleures informations à ce sujet. Dans son édition
du 1er mai 1999, il est écrit : « A Montpellier, plus de 150 personnes
(la communauté rwandaise du Sud de la France (Bordeaux, Toulouse,
Montpellier, Valence et même Grenoble) et leurs amis se sont retrouvé
au Palais des Congrès pour se recueillir autour de témoignages de
juristes, d'écrivains ou de journalistes. Le message de Nocky D. lu par
Théogène Karabayinga, fut le préambule à des communications riches
et chargées d'émotion par les conférenciers mais surtout, l'occasion
d'un échange très fructueux avec la salle, notamment, avec les
Africains de Montpellier. Le repas, en fin de soirée, permit à chacun
de partager ses émotions et de prolonger les échanges d'une façon
conviviale (…) .
Organisée dans l'enceinte de la mairie du IIIe arrondissement de Paris,
la cinquième commémoration du génocide a rassemblé les Rwandais de
Paris, le 7 avril dernier. Pierre Aidelbaum, le maire, a ouvert la cérémonie
par un discours dans lequel il expliquait sa sensibilisation au phénomène
du génocide par sa propre expérience familiale. Lui succéda au micro,
le président de la Communauté rwandaise de France, qui rappela à son
tour l'importance du "devoir de mémoire". La suite de la cérémonie
se déroulant dans une atmosphère de recueillement et d'émotion
perceptibles dans la salle, consista en une alternance de discours, de témoignages,
de chants et de poésie par diverses personnalités telles que François-Xavier
Verschave, ... La projection du récit des événements horribles vécus
par Mathilde Muhongerwa, une rescapée du génocide, constitua le temps
fort de la célébration. Modeste Rutabayire, le représentant de
l'ambassade, prononça aussi quelques mots. Un "verre de l'amitié"
clôtura la soirée qui comptait aussi des journalistes comme Madeleine
Mukamabano de RFI, Jean-François Dupaquier, Sharon Courtoux de
l'association "Survie" ou des chercheurs, spécialistes de la
région des Grands Lacs comme Jean-Pierre Chrétien. »
En 2004, peu de temps après les révélations du juge Bruguière
mettant en cause le président Paul Kagame, Monique Mas, autre
journaliste mise en cause par Pierre Péan, se rend à Kigali pour
donner une autre version de l’attentat. A défaut de mener une véritable
enquête sur le sujet, elle se contente du point de vue des prisonniers
hutu incarcérés par Kagame : « A la prison de Cyangugu, l’ancien
caporal des FAR (Forces armées rwandaises) assure que des officiers et
des hommes du rang sont restés. Pour sa part, il ne croit pas que le 6
avril 1994, le FPR ait pu s’infiltrer dans le quartier de Masaka d’où
a été tiré le missile qui a abattu l’avion du président
Habyarimana, au-dessus de la zone militaire aéroportuaire de Kanombe
abritant la résidence présidentielle. «Quand on sait ce qu’il faut
pour tirer un missile, cela paraît impossible que le FPR ait pu le
faire. Parce que Masaka était une position gouvernementale», dit-il.
» L’objectif de ce témoignage est de réfuter les accusations contre
Kagame et mettre la France et les Hutu en cause. Pourtant, lorsque ces témoignages
de prisonniers sont diffusés, les propres collaborateurs de Kagame, les
officiers de l’Armée patriotique rwandaise (APR) tels Jean-Pierre
Mugabe et .Hakizabera, ont déjà fait des révélations sur le rôle et
la responsabilité de Kagame dans l’attentat du 6 avril 1994 depuis
2000. Monique Mas ne jugera pas utile de citer ces informations dans son
« papier ». RFI peut donc se contenter de cette version erronée des
faits sur l’attentat du 6 avril 1994. Visitant les prisons surchargées
du dictateur rwandais, Monique Mas n’est pas non plus gênée par la
présence de nombreux hutu dont la culpabilité dans les massacres
n’est pas vraiment établie. Dans un article publié sur le site de
RFI, le 7 avril 2004, elle ne se prive pas de juger : « La sanction
leur a au moins appris qu’exterminer une communauté, «tuer tous les
tutsi, ce n’était pas possible. Dieu ne peut pas l’admettre». »
Une position qu’on ne peut pas tout à fait qualifier de très
impartiale.
Quant à Cathérine Ninin, très amie avec Théogène Karabayinga, elle
n’a pas non plus fait preuve dans le dossier du génocide rwandais
d’une grande impartialité. Le 30 mars 2004, mobilisée comme
Madeleine Mukamabano et son ami Théogène Karabayinga, sur le 10 ème
anniversaire du génocide, elle réalise un reportage sur le massacre de
Mwambi qu’elle présente comme l’exemple qui permet de comprendre le
mécanisme du génocide. Problème, ce reportage est un bourrage de crâne
pour les auditeurs de RFI et ne permet de ne rien comprendre. Le 7 avril
de la même année, elle remet une couche sur l’Akazu qui est, selon
elle, la cellule de la planification du génocide. Pour ces
journalistes, les crimes commis par Kagame et l’APR n’existent pas.
A la limite, s’ils existent, ils doivent à peine mériter une
allusion. Pourtant, sur ce volet, les preuves existent et sont
nombreuses comme le témoigne le rapport d’Amnesty international
d’octobre 1994 et le rapport des Nations Unies de juin 1995.
Voilà les faits, a peine soulevés par Péan, qui ont provoqué une levée
de bouclier au service Afrique de RFI. Sans demander une enquête ou la
vérification des accusations formulées par Péan, la société des
journalistes s’est déclarée choquée et certains syndicats de
journalistes ont hâtivement pris la défense de leurs confrères
incriminés. Réflexe corporatiste certes mais comme dit un adage
populaire, « la vérité finit toujours par triompher ».
Nous pouvons affirmer ici que de nombreux auditeurs africains et français
ont adressé à plusieurs occasions des lettres de protestation à la
direction de RFI pour se plaindre de l’attitude partisane de Madeleine
Mukamabano dans la tragédie du Rwanda. Sans succès. En 2004, lorsque
les révélations du juge Bruguière paraissent dans la presse sur la
responsabilité de Kagame dans l’attentat du 6 avril 1994, Madeleine
organise le 14 mars un pseudo débat pour dénigrer les informations du
juge. Trois invités au moins sur quatre sur son plateau partagent avec
elle le même point de vue. Aucun contradicteur de la version de
Madeleine Mukamabano et de ses invités n’est appelé au « débat
africain ». Elle est pourtant en compagnie de Jean-François Dupaquier
qui se paye tranquillement la tête du juge Bruguière.
Deux semaines plus tard, déterminée à se servir de RFI pour défendre
cette « cause », elle consacre, le 4 avril 2004, une émission entière
au général Dallaire, grand admirateur de Kagame, et surtout, principal
soutien des rebelles tutsi en 1994 au Rwanda. Dans cette émission, le général
Dallaire met en cause son chef hiérarchique, le diplomate camerounais
Jacques Roger Booh Booh et Madeleine Mukamabano n’éprouve pas la nécessité
de donner la parole à ce dernier qu’elle considère comme un paria,
parce que impartial entre Hutu et Tutsi. Booh Booh adresse néanmoins un
droit de réponse à RFI que Madeleine Mukamabano refuse de diffuser.
Lors de la conférence de presse que Jacques Roger Booh Booh est venu
donner à la maison de la radio à Paris en avril 2005, Madeleine est
pratiquement venue agresser le diplomate devant la presse. Difficile de
comprendre les motivations très militantes de la journaliste de RFI qui
s’oppose corps et âme à toute autre version des faits sur le génocide
du Rwanda. Seule la sienne est valable. Elle anime pourtant une émission
de débat sur RFI où la contradiction est la règle. A moins que cet
esprit de contradiction de son émission ne s’applique pas au génocide
rwandais…
Docteur Tumba Tutu-De-Mukose
Auteur de nombreux best sellers dont La Face cachée du Monde, Pierre
Péan revient sur le génocide du Rwanda. Dans un livre de 544 pages
intitulé « Noires fureurs, blancs menteurs » aux éditions Mille et
une nuits, il met en lumière les pratiques de certains journalistes de
RFI et montre leur engagement partisan aux côtés de Kagame.
Bonnes feuilles de Pierre Péan RFI la voix de la France ou la voix de Kagame ? Le cabinet noir du FPR en France |