1/7/2005 Un ex-ambassadeur des USA nie la planification du génocide |
AFP |
Un ex-ambassadeur américain à Kigali, cité comme témoin
devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a
affirmé jeudi que l'assassinat du président hutu burundais Melchior
Ndadaye, en 1993, avait contribué à "l'exacerbation" du
"clivage ethnique" au Rwanda.
Robert Flatten, aujourd'hui à la retraite, a représenté
Washington au Rwanda de novembre 1990 à décembre 1993.
Il était entendu à la demande de la défense dans le
procès de quatre officiers de l'ancienne armée rwandaise ,dont
l'ex-directeur de cabinet au ministère de la Défense, le colonel Théoneste
Bagosora, présenté par l'accusation comme "le cerveau" du
génocide.
M. Ndadaye, élu en juin 1993 premier président hutu
du Burundi, avait été assassiné quatre mois plus tard par l'armée
de son pays, alors dominée par la minorité tutsie.
"Le clivage ethnique s'en est trouvé très sérieusement exacerbé" au Rwanda, a déclaré M. Flatten au tribunal, expliquant que "les deux pays, le Rwanda et le Burundi, sont jumeaux". Cet assassinat a eu "un impact énorme sur le processus de paix au Rwanda", a-t-il poursuivi, soulignant que la mort du président avait augmenté "le sentiment de colère" dans les milieux hutus rwandais.
Il a par ailleurs affirmé avoir vu durant sa mission
au Rwanda des listes de personnes à tuer, dont la plupart étaient
des Tutsis, mais a déclaré qu'il n'était pas au courant d'une
planification du génocide par le gouvernement du président hutu Juvénal
Habyarimana.
Le procureur du TPIR soutient que des proches du président
Habyarimana ont pensé et supervisé le massacre de Tutsis et
d'opposants hutus pour se maintenir au pouvoir.
M. Flatten a enfin reproché à son pays de n'avoir pas contribué en troupes à la force de l'Onu au Rwanda. |