NAIROBI (AFP) - 20/08/2005 13h51
- Les rebelles rwandais en exil des Forces démocratiques de libération
du Rwanda (FDLR) ont accusé samedi le secrétaire général de
l'Onu "d'appeler à un nouveau bain de sang" dans la région
des Grands lacs parce qu'il est favorable à leur désarmement par
la force.
M. Annan a salué le 8 août
"l'engagement pris le 16 juillet par le gouvernement de
transition (de Kinshasa) de recourir à la force pour désarmer
les FDLR".
Les rebelles FDLR, anciens civils ou
militaires hutus basés depuis 11 ans dans l'est de la République
démocratique du Congo (RDC), se sont engagés fin mars dernier,
à Rome, à renoncer à la lutte armée et à rentrer dans leur
pays, mais cette promesse est restée lettre morte.
"Au lieu d'appeler à un nouveau bain
de sang dans la sous-région, le secrétaire général devrait
plutôt encourager toutes les parties impliquées dans la crise à
privilégier la paix et à honorer leurs engagements", écrit
le président des FDLR, Ignace Murwanashyaka, dans un communiqué
transmis samedi à l'AFP.
"Les FDLR croient fermement qu'il
n'est point besoin de violence" pour parvenir à "la
paix et à la stabilité" dans la région, poursuit le chef
rebelle dans ce communiqué publié en anglais.
"Contrairement à ce qui a été suggéré
par le secrétaire général des Nations-unies, la mise en
application du processus de Rome n'a pas été entravée par les
FDLR mais par ceux qui ont tout fait pour compromettre la mise en
place du comité international de suivi comme cela avait été
convenu à Rome", insiste-t-il.
"Le gouvernement rwandais doit
s'impliquer pleinement dans les efforts internationaux pour la
paix et montrer sa bonne volonté et son engagement dans la
recherche de la paix en ouvrant des négociations
inconditionnelles avec la direction des FDLR sous les auspices de
la communauté internationale", demande-t-il encore.
Les FDLR ont réclamé à plusieurs
reprises l'ouverture de négociations directes avec Kigali, qui a
toujours opposé un refus catégorique à cette demande.
De nombreux éléments des FDLR sont accusés
par Kigali d'implication dans le génocide de 1994 qui a fait,
selon l'Onu, près de 800.000 morts, essentiellement parmi
l'ethnie minoritaire tutsie.
Leur mouvement est miné par de profondes
dissensions dans sa direction politique et le commandement de sa
branche armée, selon les spécialistes de la région.
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