Gatumba: des rebelles rwandais affirment que l'armée rwandaise est impliquée
NAIROBI, 21 août (AFP) - Les
rebelles hutus rwandais en exil du mouvement des Forces démocratiques de libération
du Rwanda (FDLR) ont affirmé que l'armée rwandaise serait impliquée dans la
tuerie le 13 août d'environ 160 Congolais tutsis au Burundi, dans un communiqué
reçu samedi.
"Les FDLR disposent d'informations très fiables selon lesquelles des éléments
armés (de l'armée rwandaise) avaient infiltré les camps des Banyamulenge
(Congolais tutsis d'origine rwandaise) à Gatumba, et ce, quelques jours avant
cette tragédie honteuse", affirme le mouvement, dans un communiqué reçu
à Nairobi.
Le 13 août, quelque 160 Congolais tutsis ont été massacrés dans le camp de réfugiés
de Gatumba, situé dans l'ouest du Burundi.
La tuerie a été revendiquée par les rebelles burundais hutus des Forces
nationales de libération (FNL). Mais selon les autorités rwandaises notamment,
des membres des FDLR y auraient aussi pris part, ce que démentent les rebelles
rwandais.
"Il appartient à la communauté internationale de déterminer le rôle que
ces agents de Paul Kagame (président rwandais tutsi) présents dans les camps
banyamulenge ont joué dans ces actes barbares", poursuit le communiqué
des
"Ce ne serait pas la première fois que Paul Kagame fait massacrer les
Tutsis pour asseoir son régime et consolider son pouvoir personnel",
affirment encore les FDLR.
Basées dans l'est de la RDC, les FDLR sont composées de combattants issus des
anciennes Forces armées rwandaises (FAR) et de la milice Interahamwe, qui ont
joué un rôle de premier plan dans le génocide de 1994 au Rwanda qui a fait,
selon l'Onu, près de 800.000 morts, essentiellement des Tutsis.
Les FAR ont été défaites en juillet 1994 par la rébellion tutsie du Front
patriotique rwandais (FPR, aujourd'hui au pouvoir), qui a ainsi mis fin au génocide.