Génocide au Rwanda La controverse entourant la visite du président Paul Kagame se poursuit |
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Mise à jour le mardi 25 avril 2006, 10 h 16 . | |
En effet, celui qui est vu, soit comme le héros qui a ressoudé le Rwanda à la suite du génocide de 1994, soit comme l'auteur d'une violente campagne d'exactions contre l'ethnie hutue, au lendemain de ce même génocide, suscite ici une vive controverse. D'ailleurs, des discours qu'il prononçait, lundi et mardi à Montréal, ont été précédés de manifestants. Lundi, le chef d'État, invité d'honneur à un colloque sur le développement africain qui se tient à Montréal, a été honoré par l'Université de Sherbrooke. L'institution voulait ainsi souligner le courage du peuple rwandais pour avoir pu surmonter le défi qu'a posé pour sa cohésion sociale et politique, un génocide qui a fait plus de 800 000 morts en seulement quelques mois. Jusqu'ici aucune accusation n'a formellement été déposée à ce jour contre Paul Kagame, plusieurs le soupçonnent d'avoir, alors qu'il dirigeait les principales forces rebelles du pays, commandité l'attentat contre l'avion de l'ancien président rwandais. La mort du président Habyarimana a déclenché le génocide. Paul Kagame est aussi soupçonné, toujours lorsqu'il était à la tête de la rébellion, d'être responsable des massacres de milliers de Hutus et de Tutsis proches de l'ancien régime. La branche canadienne d'Amnistie internationale a fait part, quant à elle, de son étonnement devant la visite canadienne de Paul Kagame, estimant que « par respect pour les nombreuses victimes du FPR (NDLR : la rébellion dirigée par Paul Kagame), au Rwanda ou en RDC, où elles avaient cherché refuge, et tant que justice ne sera pas rendue, universités et organisations devraient s'abstenir d'honorer M. Kagame et de lui fournir une tribune ». Le président rwandais n'aura aucune rencontre avec des représentants des gouvernements québécois et canadien.
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Photo André Tremblay, La Presse
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