La justice déboute le président rwandais pour prescription des
faits
PARIS, 3 juin (AFP) - Le
Tribunal de grande instance de Paris a débouté lundi le président
Paul Kagamé et l'Etat rwandais qui avaient porté plainte pour
diffamation contre le journaliste camerounais Charles Onana, estimant
que les faits étaient prescrits lorsque la justice a été saisie, le
6 mars 2002.
M. Onana est l'auteur du livre "Les secrets du génocide rwandais",
dont le sous-titre est "Enquête sur les mystères d'un président".
Le président Kagamé lui reproche de le désigner dans ce livre comme
l'organisateur de l'attentat du 6 avril 1994 dans lequel le chef de
l'Etat rwandais, Juvénal Habyarimana, et le président burundais,
Cyprien Ntariamira, ont été tués. L'avion des deux présidents
avait été abattu par un missile au dessus de Kigali.
Il lui reproche aussi d'écrire qu'il a été en conséquence
responsable du génocide au Rwanda qui s'en est suivi.
Le président Kagamé et l'Etat rwandais demandaient un euro
symbolique de dommages-intérêts et la suppression des passages
diffamatoires dans un délai de dix jours, sous astreinte de 5.000
euros par jour de retard.
Le jugement qui détaille les conditions de la communication au public
de l'ouvrage, conclut que "la mise à disposition au public du
livre litigieux a été effectuée à coup sûr avant le 6 décembre
2001, soit plus de trois mois avant le 6 mars 2002, date de
l'assignation".
La loi française du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la
presse et de l'édition impose en effet de saisir la justice dans un délai
de trois mois après la publication de l'écrit en cause.
|