Paul Kagame souhaite travailler avec le gouvernement de RDC pour mettre un terme
aux activités rebelles à la fontière
(Le
Point 08/11/2006)
Le président rwandais Paul Kagame a menacé mercredi d'envoyer de nouveau des
troupes en République démocratique du Congo (RDC) si les autorités congolaises
ne parviennent pas à limiter les mouvements des groupes rebelles rwandais à la
frontière entre les deux pays.
Le président rwandais a toutefois précisé qu'il attendait les résultats de
l'élection présidentielle congolaise et qu'il y avait "d'autres moyens de régler
le problème".
"Si nous sommes attaqués par des milices rebelles ou par quiconque, nous aurons
le droit" et "la capacité de régler le problème", a déclaré M. Kagame à la
presse à l'université des Nations unies à Tokyo.
"Nous ferons ce que tout pays ferait si nous sommes attaqués. C'est aussi simple
que ça", a-t-il ajouté.
"Il est possible de trouver d'autres moyens pour régler le problème", même en
cas d'attaques rebelles, "notamment en travaillant avec le gouvernement de RDC",
a toutefois ajouté M. Kagame, en visite au Japon après avoir assisté au sommet
Chine-Afrique qui s'est tenu à Pékin jusqu'à dimanche.
Les résultats provisoires complets du deuxième tour de la présidentielle en RDC,
opposant le sortant et favori Joseph Kabila au vice-président Jean-Pierre Bemba,
sont attendus d'ici le 19 novembre.
Regroupés au sein des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les
rebelles hutus rwandais, installés depuis 12 ans dans l'est congolais, sont
accusés par Kigali d'avoir activement participé au génocide rwandais de 1994,
essentiellement dirigé contre la minorité tutsie.
Leur présence en RDC, où ils sont estimés à entre entre 7.000 et 12.000 hommes
selon les sources, empoisonne les relations entre Kigali et Kinshasa et est
considérée par la communauté internationale comme l'un des principaux obstacles
à une paix durable dans la région des Grands Lacs.
Le dernier incident en date remonte au 3 novembre lorsque sept rebelles ont été
tués et un soldat congolais blessé dans des combats au nord de Bukavu, chef-lieu
du Sud-Kivu (est de la RDC), selon un bilan de l'armée congolaise. Les FDLR ont
catégoriquement démenti être impliqués dans ces combats.
Les rebelles des FDLR avaient annoncé en mars 2005, à Rome, qu'ils renonçaient à
renverser par les armes le gouvernement rwandais, dominé par la minorité tutsie.
Selon les spécialistes, ils contrôleraient encore près de 50% des provinces
congolaises des Kivu, frontalières du Rwanda, mais ne constitueraient plus une
"menace" pour le régime de Kigali.
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