Le lac Kivu menacé par un "désastre écologique"

RWANDA - 5 juin 2007 - AFP

Quelque 1.800 personnes vivant sur les rives du lac Kivu (ouest du Rwanda) vont être expulsées et relogées dans d'autres localités dans le cadre d'un programme de protection des eaux et des environs du lac, menacés d'un "désastre écologique", a-t-on appris de source officielle.

Le processus de réinstallation, qui concerne au moins 364 familles, a débuté lundi et "devra s'achever dans une période de six mois", a annoncé à l'AFP la directrice générale de l'Office rwandais chargé de la protection de l'environnement (REMA) Rose Mukankomeje, à l'occasion du lancement de la semaine environnementale au Rwanda et de la Journée mondiale de l'Environnement.

"Cette action permettra de garantir non seulement la viabilité de l’environnement autour du lac, mais aussi cela contribuera à prévenir la pollution des eaux lacustres", a-t-elle expliqué.

Les quatre districts concernés par ces expulsions sont Rubavu et Kanongi (environ 150 km au nord-ouest de Kigali), ainsi que Rutsiro (135 km au sud-ouest de Kigali) et Nyamasheke (230 km au sud-ouest de Kigali).

"L'heure est venue pour le Rwanda d'appliquer rigoureusement la loi portant sur la protection environnementale. Le désastre écologique qui pèse sur les régions riveraines du Kivu interpelle tout un chacun (afin) de parer à une éventuelle menace humanitaire", avait affirmé dimanche le ministre rwandais des Terres et de l'Environnement, Christophe Bazivamo.

Il a invité les familles à coopérer à ces réinstallations, affirmant que le "chantier de nouvelles agglomérations est actuellement en cours", mais sans toutefois préciser le nombre de nouvelles résidences qui seront construites.

Selon des experts, l'objectif est notamment de protéger la diversité piscicole et la flore du lac Kivu, qui couvre une superficie de 2.700 km2.

Le lac recèle également 55 milliards de mètres cubes de méthane (CH4) et quatre fois plus de dioxyde de carbone (CO2).

En mars, le Rwanda et la République démocratique du Congo ont décidé de relancer un projet commun d'exploitation du méthane, qui permettrait du même coup de réduire la concentration de ce gaz et les risques de cataclysme en cas d'explosion.