La peur d'un coup de force à Kigali et la récente nomination d'Alain
Juppé avaient reporté la visite officielle de Paul Kagame en France. Selon
Jeune Afrique, le président rwandais devrait se rendre à Paris début
juillet.
Une première visite de Paul Kagame en France était programmée pour ce mois
d'avril, mais rapidement Kigali l'avait annulé. Deux raisons avaient
poussé Paul Kagame à décaler son déplacement. Interne tout d'abord. Au
Rwanda, depuis plus d'un an, une dizaine d'attentats à la grenade a secoué
la capitale, Kigali. Des rumeurs de coup d'Etat faisaient craindre au
président rwandais un coup de force pendant son absence. Et puis il y a eu
la récente nomination d'Alain Juppé au ministère des Affaires étrangères.
Paul Kagame avait toujours critiqué Juppé, également ministre des Affaires
étrangères pendant le génocide de 1994. Pour Kigali, "les Rwandais ont été
insultés par son attitude et ses prises de position" pendant et après le
génocide.
Depuis, Alain Juppé a souhaité arrondir les angles à l'occasion d'un
message adressé à son homologue rwandaise à l'occasion de la commémoration
du génocide de 1994. Dans ce message, Alain Juppé, estime que "la France
se tient au côté des Rwandais et partage leur souffrance. La France est
engagée dans le devoir de justice, de mémoire, et de vérité, qui doivent
aller de pair (...). Nous serons au côté du Rwanda dans le futur, la
France veut être un partenaire du Rwanda". Alain Juppé aurait également
invité le président Paul Kagame à se rendre en visite officielle à Paris…
une invitation visiblement vite acceptée, selon Jeune Afrique, qui annonce
la visite officielle pour début juillet.
Après des années de relations
franco rwandaises en dents de scie, Nicolas Sarkozy et Paul Kagame
trouveront au moins un sujet de discussion qui ne fâchera pas : la Libye.
Paul Kagame a été le premier des représentants de l’Union africaine (UA) à
se prononcer en faveur de l’intervention militaire de la coalition
internationale dans le pays de Mouammar Kadhafi. Au moins un point
d'accord entre Paris et Kigali.
Christophe Rigaud