Au Rwanda, le sacre électoral de la peur dix ans après le génocide
LE MONDE | 06.11.03 | 14h20  .  MIS A JOUR LE 06.11.03 | 16h04

Dix ans après le génocide, le Rwanda s'est doté d'un gouvernement issu de deux "élections démocratiques". En août, Paul Kagame a été plébiscité président du Rwanda, avec 95 % des suffrages exprimés. Dans la foulée, en septembre, son parti, le Front patriotique rwandais (FPR), a conquis la majorité absolue au Parlement.

Dans le pays des Mille Collines, où, d'avril à juillet 1994, quelque 800 000 Tutsis et opposants hutus ont été massacrés, il se serait donc trouvé une majorité aussi écrasante que celle ayant "coupé" l'ennemi à la machette pour approuver la façon dont Paul Kagame, l'ex-chef rebelle - tutsi - devenu chef de l'Etat après la victoire militaire sur les "génocidaires" du FPI, a tourné la page du premier holocauste africain.

Si c'était vrai, les raisons de se réjouir ne manqueraient pas. D'abord, parce que les élections au Rwanda (8,9 millions d'habitants) constitueraient un miracle comparable à celui qui, en 1994, l'année du génocide rwandais, a scellé la fin de l'apartheid en Afrique du Sud. Ensuite, parce que tout espoir serait alors permis pour que prenne également fin, sur le continent des tueries tribales, l'instrumentalisation démagogique de la conscience ethnique. Si le clivage Hutus-Tutsis pouvait être réduit en unanimité électorale, tous les clivages ethniques seraient solubles au fond des urnes.

Hélas ! le miracle n'est que mensonge. A la réalité d'un génocide succède le simulacre d'une démocratie de réconciliation. Dix ans après avoir laissé s'accomplir la mise à mort programmée des Tutsis par un régime qui prétendait incarner la "majorité naturelle" des Hutus, la communauté internationale, pour se racheter de sa non-assistance à une minorité menacée d'extermination, couvre de son silence, sinon de ses éloges, l'incrustation au pouvoir à Kigali d'une nouvelle camarilla.

Une camarilla qui a transformé le génocide en rente de situation. Issu des fosses communes, l'actuel régime ne s'estime tenu par le respect ni des valeurs démocratiques ni des droits de l'homme.

Les scrutins au Rwanda n'ont pas été plus équitables que les élections en Tchétchénie ou en Azerbaïdjan. Malgré le soutien que le gouvernement de Londres apporte au pouvoir de Paul Kagame, la presse britannique ne s'est pas fait faute de rapporter comment a été acquis le score "soviétique" de l'homme fort du Rwanda.

Dans le Daily Telegraph du 25 août, un électeur hutu a glissé à l'envoyé spécial du journal : "Je vais voter pour Kagame parce qu'il est notre père et notre chef, mais nous ne devons pas parler ensemble, il y a des gens qui nous surveillent." Le 26 août, dans le Guardian, un autre électeur, à Cyangungu, fief du seul opposant autorisé à se présenter contre Paul Kagame, a confié : "Quand j'ai voulu voter pour -FAUSTIN- Twagiramungu, un responsable du bureau de vote, qui a pris mon bulletin, m'a demandé de ne pas lui faire perdre son temps et de recommencer. Quand j'ai voté, pour Kagame, cette fois, ils ont accepté. La plupart des gens de Cyangungu veulent Twagiramungu, mais naturellement c'est Kagame qui va gagner."

On s'explique alors mieux comment, dans le nord-ouest du Rwanda, bastion de l'ex-président Juvénal Habyarimana, où une insurrection contre le FPR, menée en 1997-1998 par d'anciens "génocidaires", avait été écrasée sans discernement, au prix de nombreux morts parmi les civils, Paul Kagame a pu enregistrer ses meilleurs scores : plus de 99 %...

Cependant, les 350 observateurs électoraux internationaux ont été frappés de cécité volontaire. Ils ont "dans son ensemble" validé le scrutin comme "la libre _expression de la volonté populaire", même si Colette Flesch, qui dirigeait la mission d'observation de l'Union européenne, a résumé le contexte de l'élection présidentielle par "la présence massive et intimidante de représentants du président Kagame qui se sont mêlés de la gestion des bureaux de vote". Après avoir collecté les résultats de son équipe, qui n'a pu visiter que 372 bureaux de vote sur les 11 000 que comptait le pays, elle a conclu à une avancée de la démocratie au Rwanda, même si "les gens ont pu avoir peur d'être connus pour la façon dont ils ont voté". Ce à quoi il faudrait ajouter l'interdiction du principal parti d'opposition, le harcèlement de tous les adversaires politiques du régime en place, dont plusieurs ont "disparu", la mainmise du pouvoir sur les médias, le main! tien en prison, sans jugement, de l'ancien président du gouvernement de réconciliation nationale formé au sortir du génocide, Pasteur Bizimungu, pour le seul crime d'avoir voulu créer un parti qui ne soit pas inféodé au FPR...

Dans ces conditions, les résultats des élections au Rwanda, loin de toute indication sur le recul de la haine, constituent seulement une mesure de l'efficacité de l'appareil étatique à "faire du score". Tout se ramène à l'intitulé du résumé annuel consacré au Rwanda par l'un des meilleurs spécialistes du pays, André Guichaoua, dans L'Etat du monde 2004 (La Découverte) : "Rwanda, le règne de la terreur".

Comment expliquer alors que les "irrégularités" des scrutins rwandais n'aient pas donné lieu à de franches condamnations, comme celles ayant disqualifié les farces électorales en Tchétchénie ou en Azerbaïdjan ? Comment expliquer que, concernant le pays des Mille Collines, les chancelleries occidentales s'en soient tenues à des applaudissements gênés, assortis de bien vagues "réserves"?

Enfin, comment expliquer le silence des intellectuels, des ONG et des organisations de défense des droits de l'homme, si prompts à faire la leçon sur l'avènement du génocide au Rwanda, dont ils estiment, à juste titre, qu'il aurait pu être évité si "on" avait été plus vigilant sur le respect des libertés sous l'ancien régime ?

UNANIMITÉ DU SILENCE

Observateur de l'élection présidentielle au Rwanda, le député britannique Glenys Kinnock a déclaré, le 27 août, au Guardian : "Il nous est difficile d'être trop vicieux dans nos critiques, étant donné tout ce qui leur est arrivé." Mais peut-on se racheter d'une faute capitale, l'abandon des Tutsis à leurs bourreaux en 1994, en commettant une autre faute majeure, l'indulgence coupable à l'instauration d'une nouvelle dictature ? C'est d'autant plus dangereux qu'au "pays des mille fosses communes" le pouvoir de Paul Kagame fait, lui, un usage "vicieux" du génocide comme moyen de chantage.

Alison des Forges, auteur de l'ouvrage de référence sur l'holocauste au Rwanda pour le compte de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, Aucun témoin ne doit survivre (éditions Karthala), en a fait l'expérience. Pour avoir relevé qu'"un certain nombre de gens dans le gouvernement rwandais ont réalisé que le génocide constitue une ressource politique à utiliser aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays", elle est désormais vilipendée comme "apologiste du génocide" par le régime de Kigali. L'anathème frappe, mécaniquement, celui qui critique le FPR.

A ce compte, la véritable unanimité au Rwanda, et au sujet du Rwanda, est celle du silence. A l'intérieur du pays, c'est acquis. A l'extérieur, c'est en train de l'être. Pour avoir dénoncé dans un rapport l'état désastreux des libertés au Rwanda, deux membres de l'organisation International Crisis Group (ICG) ont été accusés de coopérer avec des groupes "génocidaires", puis, sur une pleine page achetée par les autorités de Kigali dans un hebdomadaire d'Afrique de l'Est, d'être des "agents" de la France travaillant à la déstabilisation du Rwanda. Depuis, tous deux ont interrompu leur travail sur le pays de Paul Kagame.

En 1995, l'homme fort du Rwanda affirmait que, "dans les sociétés africaines, le multipartisme et la démocratie ne mènent qu'à diviser des gens divisés". C'est un point de vue dans lequel affleure la conviction d'un ethnisme atavique, indéracinable. Pourquoi, huit ans plus tard, Paul Kagame a-t-il changé d'avis ? Parce qu'il a pu organiser des élections pour contraindre à l'union dans la peur des citoyens, qui, sans une légitimité des urnes honteusement consentie par la communauté internationale, risquaient de s'unir contre lui et la dictature du FPR.

Jean-Philippe Rémy et Stephen Smith

. ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 07.11.03

 

 

La vérité (toute nue) est que le dictateur Paul Kagame a été proclamé, par ses suppôts de la Commission électorale, vainqueur d' un scrutin qui n' aura été ni libre ni démocratique ni transparente. On n' est jamais mieux servi que par soi-même (ou par ses propres laquais  SIC Jean Baptiste Mberabahizi).

 C'est le comble de l'ignominie.

Les résultats des élections au Rwanda, loin de toute indication sur le recul de la haine, constituent seulement une mesure de l'efficacité de l'appareil étatique à "faire du score". Tout se ramène à l'intitulé du résumé annuel consacré au Rwanda par l'un des meilleurs spécialistes du pays, André Guichaoua, dans L'Etat du monde 2004 (La Découverte) : "Rwanda, le règne de la terreur".

En vue de s'assurer une victoire électorale certaine, le régime dictatorial de Paul Kagame n'a pas hésité à recourir aux grands moyens. Il lui a suffi de bloquer l' opposition démocratique par toutes sortes de manSuvres anti-démocratiques, les unes plus brutales et plus répugnantes que les autres : dissolution judiciaire avortée du MDR (la nouvelle loi sur les partis politiques ayant en réalité contraint ses adhérents à faire profil bas, ce qui a rendu toute procédure de dissolution judicaire superfétatoire), refus d' enregistrement de l' ADEP-MIZERO née sur les cendres du MDR, pressions et terreur exercées sur les collaborateurs du candidat indépendant Faustin Twagiramungu (certains, tel l' ancien député Léonard KAVUTSE étant même directement incarcérés), aveux de divisionnisme extorqués à ceux-ci, interventions intempestives de Madame Fatuma Ndangiza, officiellement Présidente de la Commission Nationale de Réconciliation, mais en réalité une espèce de Ministre taliban ayant en charge le Ministère FPRien pour la promotion de la vertu et la prévention du vice [2]. C' est elle-même, Fatuma Ndangiza, qui prétend notamment que tout opposant à Paul Kagame disant en public que l' histoire du Rwanda n' a pas commencé en 1994 mais bien avant cette date se rend coupable de «divisionnisme », de «révisionnisme », de « négationnisme », et le diable sait quoi encore !!!

« Ce travail méthodique d' étouffement de l' opposition, note Madame Claudine Vidal, a été complété par la mise au pas des journaux indépendants, l' emprisonnement de journalistes et des diatribes violentes à l' encontre des organisations de défense des droits de l' homme, accusées, elles aussi, de favoriser le «divisionnisme ».

Aussi répressives soient-elles, ces pratiques se déroulent au grand jour et font l' objet de force discours qui les légitiment. D' autres sont plus silencieuses: les arrestations, suivies de mises au secret, les «disparitions» inexpliquées de personnalités très connues et moins connues, les assassinats, tandis que prennent la fuite ceux qui craignent de voir venir leur tour. L' atmosphère de terreur qui en découle achève de briser les velléités de résistance publique, d' autant plus que le président Paul Kagame a menacé, fin mars, de «blesser» les «divisionnistes». Personne, au Rwanda, ne pense qu' il s' agit là de vaines paroles.»

Le Colonel Augustin Cyiza et le Dr Léonard Hitimana en ont d'ailleurs déjà fait l'amère expérience. Ils ont disparu mystérieusement, au mois d'avril 2003, quelques jours seulement après le fameux discours prononcé à Bwisige le 31 mars 2003 par le Président Paul Kagame à l'occasion de la Journée Internationale de l'eau. [3] Six mois après, leurs cadavres n'ont toujours pas été remis à leurs familles. Le seront-ils jamais? Il est permis d'en douter.

Alison des Forges, auteur de l'ouvrage de référence sur l'holocauste au Rwanda pour le compte de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, "Aucun témoin ne doit survivre" (éditions Karthala), en a aussi fait l'amère expérience. Pour avoir relevé qu'"un certain nombre de gens dans le gouvernement rwandais ont réalisé que le génocide constitue une ressource politique à utiliser aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays", elle est désormais vilipendée comme "apologiste du génocide" par le régime de Kigali. L'anathème frappe, mécaniquement, celui qui critique le FPR.

A ce compte, la véritable unanimité au Rwanda, et au sujet du Rwanda, est celle du silence. A l'intérieur du pays, c'est acquis. A l'extérieur, c'est en train de l'être. Pour avoir dénoncé dans un rapport l'état désastreux des libertés au Rwanda, deux membres de l'organisation International Crisis Group (ICG) ont été accusés de coopérer avec des groupes "génocidaires", puis, sur une pleine page achetée par les autorités de Kigali dans un hebdomadaire d'Afrique de l'Est, d'être des "agents" de la France travaillant à la déstabilisation du Rwanda. Depuis, tous deux ont interrompu leur travail sur le pays de Paul Kagame.

Autoritaire au départ, dit le Professeur Filip Reyntjens, le régime du Président Paul Kagame est entre temps devenu totalitaire.[4] Il a rédigé une Constitution taillée sur mesure et a anéanti l'opposition, victime de dissolution et de non-agrément de partis politiques, de disparitions, d'arrestations et d'exil. Ce qui restait encore de la société civile ainsi que la presse, ont été muselés. Mais, en dépit de son contrôle total sur le système politique, militaire, provincial et local, le Front Patriotique Rwandais était manifestement encore tellement inquiet qu'il s'est rendu coupable de fraude électorale à grande échelle.

Le régime de Paul Kagame, poursuit Filip Reyntjens, ne dispose certes pas d'armes de destruction massive, mais il a bien détruit massivement ses propres citoyens et ceux du Congo. Depuis 1994, il a assassiné bien plus de citoyens que le régime de Saddam Hussein en Irak. Il a envahi deux fois un pays voisin et s'y est rendu coupable de crimes de guerre et de pillages à grande échelle. En raison de son plus grand atout politique -le génocide de 1994, qu'il exploite de manière éhontée en en faisant un usage "vicieux" comme moyen de chantage-, le FPR s'est assuré une impunité totale.
 
Il y a quelques mois,  Madame Claudine Vidal, Directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste de l' histoire politique et culturelle de la violence extrême en Afrique, qui dans le passé a témoigné beaucoup de compréhension pour le FPR, s'est demandée si les donateurs qui ont financé le processus électoral rwandais auront le sentiment d'avoir aidé les électeurs rwandais à exercer leurs droits civils et politiques. « Pour y croire, disait-elle, il leur faudra une très remarquable volonté d' aveuglement. » (Claudine Vidal, "Rwanda - Neuf ans après le génocide: L'espoir en trompe-l'oeil", in le Nouvel Observateur, n° 2015, du 19 au 25 juin 2003).   

http://www.nouvelobs.com/articles/p2015/a201884.html

C'est malheureusement ce qui s'est produit (la "real politic" ayant selon toute vraisemblance très rapidement repris ses droits). Dommage vraiment.

Dopé et littéralement grisé par sa récente "victoire électorale "démocratique" (INSINZI Y'INTSINZI - l'enivrement de la victoire), plus que jamais le régime dictatorial de Paul Kagame considère que critiquer le FPR revient à nier le génocide!!!

Cette propension fâcheuse à assimiler tout opposant politique à un «divisionniste », « révisionniste », « négationniste » voire «génocidaire » n'est du reste pas une nouveauté au pays des Mille Collines (et des mille fosses communes). "La nature du régime instauré par le FPR n'est plus à découvrir, malgré ses efforts de désinformation systématique. Pas davantage que le précédent, ce pouvoir ne tolère des espaces politiques et des lieux qui ne soient pas dépossédés de toute autonomie, qui ne soient pas intégralement soumis à son contrôle. Des Rwandais, non suspects d'indulgence pour les tueurs de tous bords et pour les politiques qui les tolèrent ou les encouragent, ont révélé et dénoncé ses pratiques. Des observateurs étrangers, notamment Amnesty International et Human Rights Watch, les ont relatées. Pour autant, les descriptions réalistes du Rwanda actuel ne parviennent pas à briser les conventions de silence imposées par l'insaisissable " communauté internationale " - des institutions internationales, des diplomaties étrangères et, ce qui est plus surprenant, des médias et organisations non-gouvernementales (ONG), majoritairement réglées au diapason de Kigali. Il est vrai que la transgression de ces règles tacites fait l'objet d'attaques violentes émanant de milieux sectaires, pas seulement rwandais, pour lesquels critiquer le FPR revient à nier le génocide. Vieille recette que cet amalgame, mais elle n'a rien perdu de son pouvoir d'intimidation.

Il faut, estime Madame Claudine Vidal, transgresser les tabous interdisant l'analyse lucide de la politique menée par le nouveau pouvoir rwandais : parce que cette politique présage des désastres futurs. Maintenant, comme avant avril 1994, le silence vaut approbation, signifie indifférence au sort de populations menacées, complicité de fait avec des factions politico-militaires poursuivant des objectifs de prédation à court terme, quel qu'en soit le prix à payer en morts et en destructions." ( Revue Esprit d'août/septembre2000: "Rwanda : politique de terreur, privilège d'impunité", de Rony Brauman, Stephen Smith, Claudine Vidal).

Observateur de l'élection présidentielle au Rwanda, le député britannique Glenys Kinnock a déclaré, le 27 août, au Guardian : "Il nous est difficile d'être trop vicieux dans nos critiques, étant donné tout ce qui leur est arrivé." Mais peut-on se racheter d'une faute capitale, l'abandon des Tutsis à leurs bourreaux en 1994, en commettant une autre faute majeure, l'indulgence coupable à l'instauration d'une nouvelle dictature? se demandent à bon droit et à juste titre Jean-Philippe Rémy et Stephen Smith du journal "Le Monde". C'est d'autant plus dangereux, soulignent-ils, qu'au "pays des mille fosses communes" le pouvoir de Paul Kagame fait, lui, un usage "vicieux" du génocide comme moyen de chantage.

La nouvelle camarilla -The New AKAZU est, au Rwanda, devenue l'unique source de légitimité comme le démontre l'excellent article de Stella Kayitesi  (« The New AKAZU  l' unique source de légitimité ».)

 http://fr.groups.yahoo.com/group/CercleSolidaire/message/7986[5]

 Something's rotten in the kingdom of Gihanga .
 Il y a quelque chose de pourri au royaume de Gihanga.

 

 

                               Munyemerere mbunganire kuri icyo kibazo cya "camarilla"(Rufurika)

URETSE NA PHILIPPE REMY NA STEPHEN SMITH b'abanyamahanga, hano iwacu ikinyamakuru UMUSESO kimaze igihe cyandika ku kazu gashya (kitirirwa abarundu) kari kwiyubaka iruhande rwa prezida Kagame.

Nko mu numero yacyo ya 151 yo kuwa 21-28 ukuboza 2003 ku rupapuro rwa 5, UMUSESO wanditse munsi y'interuro  "TURASHIZE", icyo wise "inkuru iteye ubwoba ko hari umunyakubahwa uherutse kugororerwa umwanya w'icyubahiro, muri ba honorabule, uwo muntu ngo amaze gushinga agashami ka 'escadron de la mort', gashinzwe kumira bunguri uwo ariwe wese ushatse kuzana ivogonyo..." UMUSESO ugakomeza uvuga ko "uwo Bagosora mushya wiyoberanije akaba yarize muri St Albert mu bashingantahe hakurya y'Akanyaru, akaba ariwe witabazwaga mu misi ishize gukuraho icyizere ba indisiplini" UMUSESO ugakomeza ugira uti "kubera ko byagaragaye ko akunda igihugu kurusha abandi, byatumye akomeza kugirirwa icyizere, arashimwa, aragororerwa, ubu rero arica agakiza. Uramutse wumvise impumeko ye itaguhumeka neza, ibwirize ushake impamba wambuke hakiri kare atari yakunyuza iy'ubusamo. Ngo niwe washushubikanyije  SEBARENZI na KAJEGUHAKWA, burya ibyo babaregaga byari ibinyoma byambaye ubusa..." UMUSESO ugakomeza uvuga uti "Muri make Honorabule uwo ntaho atandukaniye na Bagasora oroginale (sic), mu bikorwa no mu mitekerereze, uretse ko umwe ari akagabo gato kazonzwe n'uruvangitirane rw'ibibazo n'ubugome, urundi rukaba rwari urugabo rw'umutumbi, rwambyimbishijwe n'ubugome butavangiye"

                            x                       x                                x                           x

Naho mu numero y'152 yo kuwa 27 Ukwakira - 03 Ugushyingo, ku rupapuro rwa 3, icyo kinyamakuru UMUSESO  cyanditse mu nsi ya Titre "KAGAME ARAVUGA IKI KU NZANGANO MU BANYAPOLITIKI" aho cyashyize amafoto atatu y'abanyakubahwa Musoni Protazi, Polisi Denis na Ngarambe François, kiti " Uko abantu bagenda bacika kuri politiki y'amoko, niko barushaho gushaka utundi dutsiko bakwibonamo. Kanaka ni umugande, umunyekongo, umujepe, mwene wacu n'ibindi, ubu nabyo byakamejeje"

Muri iyo nyandiko ndende, UMUSESO wavuze (muri za sous-titres) ku mibanire y'abanyapolitiki n'imiterere ya politiki, uko abantu batandukanye, uko amoko ariyo yitaweho gusa, uko ubwenegihugu bwateshejwe agaciro, uko nta kuri kuvugwa, n'utuzu muri politiki.

Muri iyo sous-titre yanyuma, UMUSESO uti "Ngo kuvugisha ukuri ntibyica umutumirano; mu Rwanda hagiye havugwa akazu muri Politiki, kugeza n'aho abanyapolitiki batavuga rumwe n'ubutegetsi buriho buyobowe na FPR bavuga ko u Rwanda ruyoborwa n'abantu batatu....Muri iyi minsi rero abantu bataripfana batangiye guhwihwisa ko ako kazu katagihari ahubwo ko ubu hari akazu k'abantu baturutse mu gihugu cy'u Burundi. Ni ukuvuga ko aribo benshi mu bafata ibyemezo no mu myanya ifitiwe ikizere n'ab'ibukuru. Nanone abavugwa kuba muri ako kazu barazwi, ariko noneho bo ngo bashobora kuzana akamunani Muzehe Kijyana n'atareba neza kuko inzira bayigezemo" UMUSESO ugakomeza ugira uti "Ariko noneho ikibabaje n'uko ibyo bintu bigenda bibyara ikintu cy'urwangano mu banyapolitiki, bikaba bitera impungenge ko bishobora kumanuka bikagera no mu baturage".

UMUSESO ukomeza iyo nkuru usobanuro uko ako kazu gakora mu gusopanyisha bagenzi babo batakarimo, uko baryamira abandi, ndetse hatangwa n'ingero zimwe na zimwe z'ubwo buryamirane ngo bukururwa n'akazu k'abaturutse i Burundi.

                                               x               x                       x

Naho mu numero yacyo 153 yo muri iki cyumweru turimo ( 3 - 11 Ugushyingo 2003), ku rupapuro rwa 2 icyo kinyamakuru UMUSESO cyanditse inkuru cyise " KAGAME NAREKE AMABWIRE, AREKE GITERA, AREBE IKIBIMUTERA"

Muri iyo nyandiko, UMUSESO wagarutse kuri izo nzangano ziri kuvuka hagati y'abanyapolitiki kandi zishingiye ku iyubakwa ry'ako kazu gashya karimo gukura, gashingiye kuri "mwene wacu twavanye ..." ugakomeza ugira uti " Mu bikomeje kuvugwa rero harimo ko abantu bagize ako kazu bakomeje kugambanira bagenzi babo babarega ibukuru kugirango batoneshe bamwe babita benewabo.Muzehe Kijyana rero ntawamenya niba icyo kibazo akibona cyangwa niba barimo kumunyura mu rihumye. Gusa ikigaragarira benshi n'uko ayo mabwire arimo kugambanirana akuru ndetse n'akazu kakaba gakomeje gukura"

UMUSESO ukomeza iyo nyandiko ugira inama Kagame kureka amabwire, agakoresha ubwenge akaramira abanyarwanda nk'uko yabyiyemeje. UMUSESO uti " agomba kurarama, akarusha babandi nawe yemera ko bamuvangira mu gushyira mu gaciro, akabarusha ukuri hanyuma iteka ibyo bamubwiye akabishyira ku munzani akararama agamije guhuza abanyarwanda...imbaraga zakoreshejwe mu kurwanya politiki ishingiye ku moko zagombye no gukoreshwa mu kurwanya utuzu muri politiki, kuko byose bisenya kimwe"

UMUSESO usoza iyo nyandiko ubwira Kagame kureka Gitera ahubwo akareba ikibimutera. Ukarangiza uvuga ko n'abanyapolitiki batavuga rumwe na FPR nta kigaragaza ko banga Kagame, ko ahubwo banenga imikorere imwe n'imwe ishobora kuba iterwa na bamwe muri ba bandi bamuvangira kandi bari mu bamwegereye bamwishyikiraho. UMUSESO uti "Kagame nk'umuyobozi yagombye gutambutsa amaso ibyo abwira n'abo bantu, akumva n'urundi ruhande, hanyuma akararama agaca urw'ababavandimwe"

NONE RERO, NYUMA Y'IBI MBAGEJEJEHO BYATANGAJWE N'IKINYAMAKURU UMUSESO NZI NEZA KO GISOMWA CYANE INO AHA, NAGIRA INAMA MADAMU MUREBWAYIRE AGNES, KO MBERE YO KUBANZA KUNYOMOZA IBIVUGWA N'ABATURUKA IKANTARANGE (ba  Murayi na Phipilippe Rémy n'abandi), KO YAKAGOMBYE KUBANZA AKANYOMOZA IBYO BAGENZI BE B'ABANYAMAKURU B'UMUSESO BANDITSE UBUGIRA GATATU BIKURIKIRANYA. Kandi rero abantu bamwe bajye banibuka ko abanyarwanda bose atari injiji, ko n'uko guceceka  kwabo kudasobanuye ko batabona cyangwa ko batababaye. Ibyo byo Agnès arabizi kuko nawe byamushyikiye igihe kirekire. Keretse rero niba aka kanya kangana urwara yaba amaze kubyibagirwa! 

 

Au pays des Mille Collines (et des mille fosses communes), disent Jean-Philippe Rémy et Stephen Smith du journal "Le Monde", une nouvelle camarilla -dite la Nouvelle AKAZU - The New AKAZU- qui a transformé le génocide en rente de situation, s'est incrustée au pouvoir à Kigali.
 
Issu des fosses communes, le régime du Président Paul Kagame ne s'estime tenu par le respect ni des valeurs démocratiques ni des droits de l'homme.

L'indulgence coupable à l'instauration d'une nouvelle dictature au Rwanda est d'autant plus dangereuse qu'au "pays des mille fosses communes" le pouvoir de Paul Kagame fait un usage "vicieux" du génocide comme moyen de chantage."
[1]
 

 "Les nations, disait Mao Zedong, pourrissent comme les poissons, par la tête".  
C'est bien là le mal rwandais  (ce mal d'Etat, ce pourrissement par la tête, si évident, si avancé) comme dirait, mutatis mutandis, Alain Peyrefitte. 

from NIKOZITAMBIRWA