Rwanda: le Parlement au complet, après des nominations par M. Kagame
KIGALI, 9 oct (AFP) - Le Parlement
rwandais est désormais au complet, après l'élection parlementaire du début
d'octobre et la nomination de quatre derniers sénateurs par le président Paul
Kagame, a déclaré jeudi à l'AFP à Kigali le porte-parole du gouvernement
rwandais, Joseph Bideri.
Déjà détenteur de la majorité absolue à la Chambre des députés, le Front
patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie de M. Kagame arrivée au
pouvoir en mettant un terme au génocide, s'en prévaut également au Sénat.
Députés et sénateurs doivent prêter serment vendredi, a-t-on appris jeudi
auprès de la présidence.
En tout, 12 sénateurs sur 20 sont membres ou sympathisants du FPR, selon
plusieurs sources proches du parti présidentiel. Le FPR et les quatre petits
partis de sa coalition détiennent 58 postes sur 80 à la Chambre des députés,
ajoute-t-on de même source.
Le Parti social-démocrate (PSD) et le Parti libéral (PL), les deux autres
partis représentés à la Chambre des députés, sont considérés comme des
alliés du FPR.
Quatorze sénateurs ont été élus par des collèges restreints. Deux ont été
nommés par le Forum des partis, organe chargé de superviser les activités des
formations politiques, et les quatre derniers par le chef de l'Etat.
"Les sénateurs nommés par le président sont Vincent Biruta, Alivera
Mukabaramba, Stanley Safari et Marie Mukantabana", a indiqué M. Bideri.
M. Biruta, dirigeant du PSD, est le président de l'Assemblée nationale
sortante.
Mme Mukabaramba et M. Safari sont d'anciens députés issus du Mouvement démocratique
républicain (MDR), la principale formation à dominante de l'ethnie Hutu,
dissoute cette année pour "divisionnisme ethnique". Mais ils
faisaient tous deux partie de l'aile du MDR proche du FPR, et Mme Mukabaramba,
candidate à l'élection présidentielle du 25 août dernier, s'était désistée
à la veille du scrutin en faveur de M. Kagame.
Mme Mukantabana, membre du FPR, était jusqu'à présent ministre de la
Condition féminine.
Pendant la première année de la législature, le Sénat comptera 20 membres.
Dans un an, le chef de l'Etat doit en nommer quatre nouveaux, et le Forum des
partis deux autres.
Avant les élections parlementaires, qui ont eu lieu du 29 septembre au 2
octobre, les partis et candidats en mesure d'inquiéter le FPR avaient été
interdits ou disqualifiés.
La mission d'observation de l'Union européenne a relevé des "irrégularités
et fraudes" au cours des élections législatives au suffrage universel
direct. Elle avait employé les mêmes termes à propos de la présidentielle,
remportée par M. Kagame avec 95,05% des voix.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel, a désavoué ces
commentaires jeudi à Kigali, évoquant des jugement émis "de manière
parfois un peu rapide".
Ces élections parlementaires au Rwanda étaient les premières depuis le génocide,
qui a fait un million de morts parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés,
selon Kigali.
Le 10 oct , Les nouveaux présidents de
la Chambre des députés et du Sénat du Rwanda ont été élus vendredi à
Kigali, lors de la session inaugurale du Parlement constitué lors des élections
de début octobre, a constaté un journaliste de l'AFP.
Vincent Biruta, dirigeant du Parti social-démocrate (PSD) et président de
l'Assemblée nationale sortante, a été élu à la présidence du Sénat et
devient la deuxième personnalité de l'Etat.
Alfred Mukezamfura est le nouveau président de la Chambre des députés. Ce
parlementaire de longue date est issu du Parti démocrate centriste (PDC),
petite formation qui s'était présentée aux élections législatives au sein
de la coalition menée par le parti du président Paul Kagame.
Les 80 députés, dont 39 femmes, ont été élus au suffrage universel direct
ou de manière indirecte. Leur mandat est de cinq ans.
Les sénateurs ont été élus indirectement pour les uns, ou désignés pour
les autres, pour un mandat de huit ans.
Mais les principaux partis ou candidats d'opposition avaient été
interdits ou disqualifiés avant les différents scrutins.
Outre le FPR et les quatre petits partis de sa coalition, les deux autres
formations représentées à la Chambre des députés, le PSD et le Parti libéral
(PL), sont considérées comme proches de la mouvance présidentielle.