Le système complexe de l'élection des parlementaires rwandais
KIGALI, 6 sept (AFP) - La nouvelle
constitution du Rwanda a établi un système complexe pour l'élection et la désignation
des députés et sénateurs, qui se déroula entre le 29 septembre et 2 octobre.
Cette constitution, adoptée par référendum le 26 mai, a instauré un
parlement bicaméral avec une chambre des députés qui compte 80 sièges et un
sénat qui comprend 26 membres.
Parmi les 80 députés, 53 seront élus au suffrage universel direct, au scrutin
de liste bloquée et à la représentation proportionnelle.
Les listes sont bloquées, c'est à dire qu'une fois la liste soumise, un parti
ne peut ni changer l'ordre des noms ni en rayer.
C'est la première fois depuis l'indépendance de l'ancienne colonie belge en
1962 que des députés seront élus au suffrage universel direct.
Sur les 27 députés restant, 24 seront des femmes élues par des associations féminines
- à raison de deux députés par province -, deux seront des jeunes (entre 18
et 35 ans) élus par le Conseil national de jeunesse et un élu par des
associations de personnes handicapées.
Pour les législatives, trois partis, une coalition formée autour du Front
patriotique rwandais (FPR, ex-rébellion tutsie, au pouvoir depuis 1994) et 19
candidats indépendants sont en lice.
Les listes peuvent comporter jusqu'à 53 noms, chiffre correspondant au nombre
de députés élus au suffrage universel direct.
Pour le sénat, sur les 26 membres, 12 sont nommés et les 14 autres élus.
Parmi les 12 sénateurs désignés, huit le seront par le président de la République,
quatre autres par le Forum des partis, un organe qui veille à ce que les
formations politiques n'enfreignent pas la loi.
Parmi les 14 sénateurs élus, 12 le seront, à raison d'un par province, par
des comités restreints composés notamment de conseillers locaux et les deux
autres, issus de l'enseignement supérieur, par le corps académique.
Une liste de 42 candidats a été approuvée par la Cour suprême pour les 14
postes de sénateurs à élire.
Les élections parlementaires s'étaleront sur trois jours, entre le 29
septembre et le 2 octobre.
"Il y aura en fait trois élections", explique Tito Rutaremara, le président
de la Commission constitutionnelle et membre du FPR.
"Le 29 septembre, il y aura l'élection des jeunes, du représentant des
handicapés (à la chambre des députés) et des sénateurs. Le 30, on élira
les 53 députés élus au suffrage universel direct, et le 2 octobre on élira
les femmes" députés, ajoute-t-il.
Conformément à la nouvelle constitution, au moins 30% des députés et des sénateurs
seront des femmes.
Sur les 74 députés qui composaient l'Assemblée nationale de transition
(l'unique chambre des institutions de transition), presque 25% étaient des
femmes.
Les députés seront élus ou nommés pour cinq ans et les sénateurs pour huit
ans.