Les Français, lassés des trop longues
présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac, ont élu Nicolas
Sarkozy en comptant sur son énergie pour revitaliser leur pays. Ils
espéraient une rupture avec des années d’immobilisme et des idéologies
surannées. Ils ont eu une rupture avec les principes qui fondent la nation
française. Ils ont été stupéfaits par cet « hyper-président », se
saisissant chaque jour d’un nouveau dossier, aspirant à lui la droite et
la gauche, bousculant tous les repères jusqu’à créer une complète
confusion.
Comme des enfants qui viennent de faire
une grosse bêtise, les Français sont trop occupés à se trouver des excuses
pour admettre l’ampleur des dégâts et leur naïveté. Ils refusent d’autant
plus de voir qui est vraiment Nicolas Sarkozy, qu’ils auraient dû s’en
rendre compte depuis longtemps.
C’est que l’homme est habile. Comme un
illusionniste, il a détourné leur attention en offrant sa vie privée en
spectacle et en posant dans les magazines people, jusqu’à leur faire
oublier son parcours politique.
Que l’on comprenne bien le sens de cet
article : il ne s’agit pas de reprocher à M. Sarkozy ses liens familiaux,
amicaux et professionnels, mais de lui reprocher d’avoir caché ses
attaches aux Français qui ont cru, à tort, élire un homme libre.
Pour comprendre comment un homme en qui
tous s’accordent aujourd’hui à voir l’agent des États-Unis et d’Israël a
pu devenir le chef du parti gaulliste, puis le président de la République
française, il nous faut revenir en arrière. Très en arrière. Il nous faut
emprunter une longue digression au cours de laquelle nous présenterons les
protagonistes qui trouvent aujourd’hui leur revanche.
Secrets de famille
À la fin de la Seconde Guerre mondiale,
les services secrets états-uniens s’appuient sur le parrain italo-US Lucky
Luciano pour contrôler la sécurité des ports américains et pour préparer
le débarquement allié en Sicile. Les contacts de Luciano avec les services
US passent notamment par Frank Wisner Sr. puis, lorsque le « parrain » est
libéré et s’exile en Italie, par son « ambassadeur » corse, Étienne
Léandri.
En 1958, les États-Unis, inquiets d’une
possible victoire du FLN en Algérie qui ouvrirait l’Afrique du Nord à
l’influence soviétique, décident de susciter un coup d’État militaire en
France. L’opération est organisée conjointement par la Direction de la
planification de la CIA —théoriquement dirigée par Frank Wisner Sr.— et
par l’OTAN. Mais Wisner a déjà sombré dans la démence de sorte que c’est
son successeur, Allan Dulles, qui supervise le coup. Depuis Alger, des
généraux français créent un Comité de salut public qui exerce une pression
sur le pouvoir civil parisien et le contraint à voter les pleins pouvoirs
au général De Gaulle sans avoir besoin de recourir la force [1].
Or, Charles De Gaulle n’est pas le pion
que les Anglo-Saxons croient pouvoir manipuler. Dans un premier temps, il
tente de sortir de la contradiction coloniale en accordant une large
autonomie aux territoires d’outre-mer au sein d’une Union française. Mais
il est déjà trop tard pour sauver l’Empire français car les peuples
colonisés ne croient plus aux promesses de la métropole et exigent leur
indépendance. Après avoir conduit victorieusement de féroces campagnes de
répression contre les indépendantistes, De Gaulle se rend à l’évidence.
Faisant preuve d’une rare sagesse politique, il décide d’accorder à chaque
colonie son indépendance.
Cette volte-face est vécue comme une
trahison par la plupart de ceux qui l’ont porté au pouvoir. La CIA et
l’OTAN soutiennent alors toutes sortes de complots pour l’éliminer, dont
un putsch manqué et une quarantaine de tentatives d’assassinat [2].
Toutefois, certains de ses partisans approuvent son évolution politique.
Autour de Charles Pasqua, ils créent le SAC, une milice pour le protéger.
Pasqua
est à la fois un truand corse et un ancien résistant. Il a épousé la fille
d’un bootlegger canadien qui fit fortune durant la prohibition. Il dirige
la société Ricard qui, après avoir commercialisé de l’absinthe, un alcool
prohibé, se respectabilise en vendant de l’anisette. Cependant, la société
continue à servir de couverture pour toutes sortes de trafics en relation
avec la famille italo-new-yorkaise des Genovese, celle de Lucky Luciano.
Il n’est donc pas étonnant que Pasqua fasse appel à Étienne Léandri
(« l’ambassadeur » de Luciano) pour recruter des gros bras et constituer
la milice gaulliste [3].
Un troisième homme joue un grand rôle dans la formation du SAC, l’ancien
garde du corps de De Gaulle, Achille Peretti —un Corse lui aussi—.
Ainsi défendu, De Gaulle dessine avec
panache une politique d’indépendance nationale. Tout en affirmant son
appartenance au camp atlantique, il remet en cause le leadership
anglo-saxon. Il s’oppose à l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun
européen (1961 et 1967) ; Il refuse le déploiement des casques de l’ONU au
Congo (1961) ; il encourage les États latino-américains à s’affranchir de
l’impérialisme US (discours de Mexico, 1964) ; Il expulse l’OTAN de France
et se retire du Commandement intégré de l’Alliance atlantique (1966) ; Il
dénonce la Guerre du Viêt-nam (discours de Phnon Penh, 1966) ; Il condamne
l’expansionnisme israélien lors de la Guerre des Six jours (1967) ; Il
soutient l’indépendance du Québec (discours de Montréal 1967) ; etc.
Simultanément, De Gaulle consolide la
puissance de la France en la dotant d’un complexe militaro-industriel
incluant la force de dissuasion nucléaire, et en garantissant son
approvisionnement énergétique. Il éloigne utilement les encombrants Corses
de son entourage en leur confiant des missions à étranger. Ainsi Étienne
Léandri devient-il le trader du groupe Elf (aujourd’hui Total) [4],
tandis que Charles Pasqua devient l’homme de confiance des chefs d’États
d’Afrique francophone.
Conscient qu’il ne peut défier les
Anglo-Saxons sur tous les terrains à la fois, De Gaulle s’allie à la
famille Rothschild. Il choisit comme Premier ministre le fondé de pouvoir
de la Banque, Georges Pompidou. Les deux hommes forment un tandem
efficace. L’audace politique du premier ne perd jamais de vue le réalisme
économique du second.
Lorsque De Gaulle démissionne, en 1969,
Georges Pompidou lui succède brièvement à la présidence avant d’être
emporté par un cancer. Les gaullistes historiques n’admettent pas son
leadership et s’inquiètent de son tropisme anglophile. Ils hurlent à la
trahison lorsque Pompidou, secondé par le secrétaire général de l’Élysée
Edouard Balladur, fait entrer « la perfide Albion » dans le Marché commun
européen.
La fabrication de Nicolas Sarkozy
Ce décor étant planté, revenons-en à notre
personnage principal, Nicolas Sarkozy. Né en 1955, il est le fils d’un
noble catholique hongrois, Pal Sarkösy de Nagy-Bocsa, réfugié en France
après avoir fuit l’Armée rouge, et d’Andrée Mallah, une roturière juive
originaire de Thessalonique. Après avoir eu trois enfants (Guillaume,
Nicolas et François), le couple divorce. Pal Sarkosy de Nagy-Bocsa se
remarie avec une aristocrate, Christine de Ganay, dont il aura deux
enfants (Pierre-Olivier et Caroline). Nicolas ne sera pas élevé par ses
seuls parents, mais balloté dans cette famille recomposée.
Sa mère est devenue la secrétaire
d’Achille Peretti. Après avoir co-fondé le SAC, le garde du corps de De
Gaulle avait poursuivi une brillante carrière politique. Il avait été élu
député et maire de Neuilly-sur-Seine, la plus riche banlieue résidentielle
de la capitale, puis président de l’Assemblée nationale.
Malheureusement, en 1972, Achille Peretti
est gravement mis en cause. Aux États-Unis, le magazine
Time révèle l’existence d’une organisation criminelle secrète
« l’Union corse » qui contrôlerait une grande partie du trafic de
stupéfiants entre l’Europe et l’Amérique, la fameuse « French
connexion » qu’Hollywwod devait porter à l’écran. S’appuyant sur des
auditions parlementaires et sur ses propres investigations,
Time cite le nom d’un chef mafieux, Jean Venturi,
arrêté quelques années plus tôt au Canada, et qui n’est autre que le
délégué commercial de Charles Pasqua pour la société d’alcool Ricard. On
évoque le nom de plusieurs familles qui dirigeraient « l’Union corse »,
dont les Peretti. Achille nie, mais doit renoncer à la présidence de
l’Assemblée nationale et échappe même à un « suicide ».
En 1977, Pal Sarkozy se sépare de sa
seconde épouse, Christine de Ganay, laquelle se lie alors avec le n°2 de
l’administration centrale du département d’État des États-Unis. Elle
l’épouse et s’installe avec lui en Amérique. Le monde étant petit, c’est
bien connu, son mari n’est autre que Frank Wisner Jr., fils du précédent.
Les fonctions de Junior à la CIA ne sont pas connues, mais il clair qu’il
y joue un rôle important. Nicolas, qui reste proche de sa belle-mère, de
son demi-frère et de sa demi-sœur, commence à se tourner vers les
États-Unis où il « bénéficie » des programmes de formation du département
d’État.
À la même période, Nicolas Sarkozy adhère
au parti gaulliste. Il y fréquente d’autant plus rapidement Charles Pasqua
que celui-ci n’est pas seulement un leader national, mais aussi le
responsable de la section départementale des Hauts-de-Seine.
En 1982, Nicolas Sarkozy, ayant terminé
ses études de droit et s’étant inscrit au barreau, épouse la nièce
d’Achille Peretti. Son témoin de mariage est Charles Pasqua. En tant
qu’avocat, Me Sarkozy défend les intérêts des amis corses de ses mentors.
Il acquiert une propriété sur l’île de beauté, à Vico, et imagine de
corsiser son nom en remplaçant le « y » par un « i » : Sarkozi.
L’année suivante, il est élu maire de
Neuilly-sur-Seine en remplacement de son bel-oncle, Achille Peretti,
terrassé par une crise cardiaque.
Cependant, Nicolas ne tarde pas à trahir
sa femme et, dès 1984, il poursuit une liaison cachée avec Cécilia,
l’épouse du plus célèbre animateur de télévision français de l’époque,
Jacques Martin, dont il a fait la connaissance en célébrant leur mariage
en qualité de maire de Neuilly. Cette double vie dure cinq ans, avant que
les amants ne quittent leurs conjoints respectifs pour construire un
nouveau foyer.
Nicolas est le témoin de mariage, en 1992,
de la fille de Jacques Chirac, Claude, avec un éditorialiste du
Figaro. Il ne peut s’empêcher de séduire Claude et de
mener une brève relation avec elle, tandis qu’il vit officiellement avec
Cécilia. Le mari trompé se suicide en absorbant des drogues. La rupture
est brutale et sans retour entre les Chirac et Nicolas Sarkozy.
En 1993, la gauche perd les élections
législatives. Le président François Mitterrand refuse de démissionner et
entre en cohabitation avec un Premier ministre de droite. Jacques Chirac,
qui ambitionne la présidence et pense alors former avec Edouard Balladur
un tandem comparable à celui de De Gaulle et Pompidou, refuse d’être à
nouveau Premier ministre et laisse la place à son « ami de trente ans »,
Edouard Balladur. Malgré son passé sulfureux, Charles Pasqua devient
ministre de l’Intérieur. S’il conserve la haute main sur la marijuana
marocaine, il profite de sa situation pour légaliser ses autres activités
en prenant le contrôle des casinos, jeux et courses en Afrique
francophone. Il tisse aussi des liens en Arabie saoudite et en Israël et
devient officier d’honneur du Mossad. Nicolas Sarkozy, quant à lui, est
ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.
À Washington, Frank Wisner Jr. a pris la
succession de Paul Wolfowitz comme responsable de la planification
politique au département de la Défense. Personne ne remarque les liens qui
l’unissent au porte-parole du gouvernement français.
C’est alors que reprend au sein du parti
gaulliste la tension que l’on avait connu trente ans plus tôt entre les
gaullistes historiques et la droite financière, incarnée par Balladur. La
nouveauté, c’est que Charles Pasqua et avec lui le jeune Nicolas Sarkozy
trahissent Jacques Chirac pour se rapprocher du courant Rothschild. Tout
dérape. Le conflit atteindra son apogée en 1995 lorsque Édouard Balladur
se présentera contre son ex-ami Jacques Chirac à l’élection
présidentielle, et sera battu. Surtout, suivant les instructions de
Londres et de Washington, le gouvernement Balladur ouvre les négociations
d’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN des États d’Europe centrale et
orientale, affranchis de la tutelle soviétique.
Rien ne va plus dans le parti gaulliste où
les amis d’hier sont près de s’entre-tuer. Pour financer sa campagne
électorale, Edouard Balladur tente de faire main basse sur la caisse noire
du parti gaulliste, cachée dans la double comptabilité du pétrolier Elf. À
peine le vieux Étienne Léandri mort, les juges perquisitionnent la société
et ses dirigeants sont incarcérés. Mais Balladur, Pasqua et Sarkozy ne
parviendront jamais à récupérer le magot.
La traversée du désert
Tout au long de son premier mandat,
Jacques Chirac tient Nicolas Sarkozy à distance. L’homme se fait discret
durant cette longue traversée du désert. Discrètement, il continue à nouer
des relations dans les cercles financiers.
En 1996, Nicolas Sarkozy ayant enfin
réussi à clore une procédure de divorce qui n’en finissait pas se marie
avec Cécilia. Ils ont pour témoins les deux milliardaires Martin Bouygues
et Bernard Arnaud (l’homme le plus riche du pays).
Dernier acte
Bien avant la crise irakienne, Frank
Wisner Jr. et ses collègues de la CIA planifient la destruction du courant
gaulliste et la montée en puissance de Nicolas Sarkozy. Ils agissent en
trois temps : d’abord l’élimination de la direction du parti gaulliste et
la prise de contrôle de cet appareil, puis l’élimination du principal
rival de droite et l’investiture du parti gaulliste à l’élection
présidentielle, enfin l’élimination de tout challenger sérieux à gauche de
manière à être certain d’emporter l’élection présidentielle.
Pendant des années, les médias sont tenus
en haleine par les révélations posthumes d’un promoteur immobilier. Avant
de décéder d’une grave maladie, il a enregistré pour une raison jamais
élucidée une confession en vidéo. Pour une raison encore plus obscure, la
« cassette » échoue dans les mains d’un hiérarque du Parti socialiste,
Dominique Strauss-Khan, qui la fait parvenir indirectement à la presse.
Si les aveux du promoteur ne débouchent
sur aucune sanction judiciaire, ils ouvrent une boîte de Pandore. La
principale victime des affaires successives sera le Premier ministre Alain
Juppé. Pour protéger Chirac, il assume seul toutes les infractions
pénales. La mise à l’écart de Juppé laisse la voie libre à Nicolas Sarkozy
pour prendre la direction du parti gaulliste.
Sarkozy exploite alors sa position pour
contraindre Jacques Chirac à le reprendre au gouvernement, malgré leur
haine réciproque. Il sera en définitive, ministre de l’Intérieur. Erreur !
À ce poste, il contrôle les préfets et de le renseignement intérieur qu’il
utilise pour noyauter les grandes administrations.
Il s’occupe aussi des affaires corses. Le
préfet Claude Érignac a été assassiné. Bien qu’il n’ait pas été
revendiqué, le meurtre a immédiatement été interprété comme un défi lancé
par les indépendantistes à la République. Après une longue traque, la
police parvient à arrêter un suspect en fuite, Yvan Colonna, fils d’un
député socialiste. Faisant fi de la présomption d’innocence, Nicolas
Sarkozy annonce cette interpellation en accusant le suspect d’être
l’assassin. C’est que la nouvelle est trop belle à deux jours du
référendum que le ministre de l’Intérieur organise en Corse pour modifier
le statut de l’île. Quoi qu’il en soit, les électeurs rejettent le projet
Sarkozy qui, selon certains, favorise les intérêts mafieux.
Bien qu’Yvan Colonna ait ultérieurement été reconnu coupable, il a
toujours clamé son innocence et aucune preuve matérielle n’a été trouvée
contre lui. Étrangement, l’homme s’est muré dans le silence, préférant
être condamné que de révéler ce qu’il sait.
Nous révélons ici que le préfet Érignac n’a pas été tué par des
nationalistes, mais abattu par un tueur à gage, immédiatement exfiltré
vers l’Angola où il a été engagé à la sécurité du groupe Elf. Le mobile du
crime était précisément lié aux fonctions antérieures d’Érignac,
responsable des réseaux africains de Charles Pasqua au ministère de la
Coopération. Quand à Yvan Colonna, c’est un ami personnel de Nicolas
Sarkozy depuis des décennies et leurs enfants se sont fréquentés.
Une nouvelle affaire éclate : de faux
listings circulent qui accusent mensongèrement plusieurs personnalités de
cacher des comptes bancaires au Luxembourg, chez Clearstream. Parmi les
personnalités diffamées : Nicolas Sarkozy. Il porte plainte et sous-entend
que son rival de droite à l’élection présidentielle, le Premier ministre
Dominique de Villepin, a organisé cette machination. Il ne cache pas son
intention de le faire jeter en prison.
En réalité, les faux listings ont été mis en circulation par des membres
de la Fondation franco-américaine [5],
dont John Negroponte était président et dont Frank Wisner Jr. est
administrateur. Ce que les juges ignorent et que nous révélons ici, c’est
que les listings ont été fabriqués à Londres par une officine commune de
la CIA et du MI6, Hakluyt & Co, dont Frank Wisner Jr. est également
administrateur.
Villepin se défend de ce dont on l’accuse, mais il est mis en examen,
assigné à résidence et, de facto, écarté provisoirement de la vie
politique. La voie est libre à droite pour Nicolas Sarkozy.
Reste à neutraliser les candidatures
d’opposition. Les cotisations d’adhésion au parti socialistes sont
réduites à un niveau symbolique pour attirer de nouveaux militants.
Soudainement des milliers de jeunes prennent leur carte. Parmi eux, au
moins dix mille nouveaux adhérents sont en réalité des militants du Parti
trotskiste « lambertiste » (du nom de son fondateur Pierre Lambert). Cette
petite formation d’extrême gauche s’est historiquement mise au service de
la CIA contre les communistes staliniens durant la Guerre froide (Elle est
l’équivalent du SD/USA de Max Shatchman, qui a formé les néoconservateurs
aux USA [6]).
Ce n’est pas la première fois que les « lambertistes » infiltrent le Parti
socialiste. Ils y ont notamment placé deux célèbres agents de la CIA :
Lionel Jospin (qui est devenu Premier ministre) et Jean-Christophe
Cambadélis, le principal conseiller de Dominique Strauss-Kahn [7].
Des primaires sont organisées au sein du
Parti socialiste pour désigner son candidat à l’élection présidentielle.
Deux personnalités sont en concurrence : Laurent Fabius et Ségolène Royal.
Seul le premier représente un danger pour Sarkozy. Dominique Strauss-Kahn
entre dans la course avec pour mission d’éliminer Fabius au dernier
moment. Ce qu’il sera en mesure de faire grâce aux votes des militants
« lambertistes » infiltrés, qui portent leur suffrages non pas sur son
nom, mais sur celui de Royal.
L’opération est possible parce que Strauss-Kahn est depuis longtemps sur
le payroll des États-Unis. Les Français ignorent qu’il donne des cours à
Stanford, où il a été embauché par le prévot de l’université, Condoleezza
Rice [8].
Dès sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy et Condoleezza Rice remercieront
Strauss-Kahn en le faisant élire à la direction du Fonds monétaire
international.
Premiers jours à l’Élysée
Le soir du second tour de l’élection
présidentielle, lorsque les instituts de sondages annoncent sa victoire
probable, Nicolas Sarkozy prononce un bref discours à la nation depuis son
QG de campagne. Puis, contrairement à tous les usages, il ne va pas faire
la fête avec les militants de son parti, mais il se rend au Fouquet’s. La
célèbre brasserie des Champs-Élysées, qui était jadis le rendez-vous de
« l’Union corse » est aujourd’hui la propriété du casinotier Dominique
Desseigne. Il a été mis à disposition du président élu pour y recevoir ses
amis et les principaux donateurs de sa campagne. Une centaine d’invités
s’y bousculent, les hommes les plus riches de France y côtoient les
patrons de casinos.
Puis le président élu s’offre quelques
jours de repos bien mérités. Conduit en Falcon-900 privé à Malte, il s’y
repose sur le Paloma, le yacht de 65 mètres de son ami Vincent Bolloré, un
milliardaire formé à la Banque Rothschild.
Enfin, Nicolas Sarkozy est investi
président de la République française. Le premier décret qu’il signe n’est
pas pour proclamer une amnistie, mais pour autoriser les casinos de ses
amis Desseigne et Partouche à multiplier les machines à sous.
Il forme son équipe de travail et son
gouvernement. Sans surprise, on y retrouve un bien trouble propriétaire de
casinos (le ministre de la Jeunesse et des Sports) et le lobbyiste des
casinos de l’ami Desseigne (qui devient porte-parole du parti
« gaulliste »).
Nicolas Sarkozy s’appuie avant tout sur
quatre hommes :
Claude
Guéant, secrétaire général du palais de l’Élysée. C’est l’ancien bras
droit de Charles Pasqua.
François
Pérol, secrétaire général adjoint de l’Élysée. C’est un associé-gérant de
la Banque Rothschild.
Jean-David
Lévitte, conseiller diplomatique. Fils de l’ancien directeur de l’Agence
juive. Ambassadeur de France à l’ONU, il fut relevé de ses fonctions par
Chirac qui le jugeait trop proche de George Bush.
Alain
Bauer, l’homme de l’ombre. Son nom n’apparaît pas dans les annuaires. Il
est chargé des services de renseignement. Ancien Grand-Maître du Grand
Orient de France (la principale obédience maçonnique française) et ancien
n°2 de la National Security Agency états-unienne en Europe [9].
Frank Wisner Jr., qui a été nommé entre
temps envoyé spécial du président Bush pour l’indépendance du Kosovo,
insiste pour que Bernard Kouchner soit nommé ministre des Affaires
étrangères avec une double mission prioritaire : l’indépendance du Kosovo
et la liquidation de la politique arabe de la France.
Kouchner a débuté sa carrière en
participant à la création d’une ONG humanitaire. Grâce aux financements de
la National Endowment for Democracy, il a participé aux opérations de
Zbigniew Brzezinski en Afghanistan, aux côtés d’Oussama Ben Laden et des
frères Karzaï contre les Soviétiques. On le retrouve dans les années 90
auprès d’Alija Izetbegoviç en Bosnie-Herzégovine. De 1999 à 2001, il a été
Haut représentant de l’ONU au Kosovo.
Sous le contrôle du frère cadet du
président Hamid Karzaï, l’Afghanistan est devenu le premier producteur
mondial de pavot. Le suc est transformé sur place en héroïne et transporté
par l’US Air Force à Camp Bondsteed (Kosovo). Là, la drogue est prise en
charge par les hommes d’Haçim Thaçi qui l’écoulent principalement en
Europe et accessoirement aux États-Unis [10].
Les bénéfices sont utilisés pour financer les opérations illégales de la
CIA.
Karzaï et Thaçi sont des amis personnels de longue date de Bernard
Kouchner, qui certainement ignore leurs activités criminelles malgré les
rapports internationaux qui y ont été consacrés.
Pour complèter son gouvernement, Nicolas
Sarkozy nomme Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances.
Elle a fait toute sa carrière aux États-Unis où elle a dirigé le
prestigieux cabinet de juristes Baker & McKenzie. Au sein du Center for
International & Strategic Studies de Dick Cheney, elle a co-présidé avec
Zbigniew Brzezinski un groupe de travail qui a supervisé les
privatisations en Pologne. Elle a organisé un intense lobbying pour le
compte de Lockheed Martin contre les l’avionneur français Dassault [11].
Nouvelle escapade durant l’été. Nicolas,
Cécilia, leur maîtresse commune et leurs enfants se font offrir des
vacances états-uniennes à Wolfenboroo, non loin de la propriété du
président Bush. La facture, cette fois, est payée par Robert F.
Agostinelli, un banquier d’affaires italo-new-yorkais, sioniste et
néo-conservateur pur sucre qui s’exprime dans Commentary,
la revue de l’American Jewish Committee.
La réussite de Nicolas rejaillit sur son
demi-frère Pierre-Olivier. Sous le nom américanisé « d’Oliver », il est
nommé par Frank Carlucci (qui fut le n°2 de la CIA après avoir été recruté
par Frank Wisner Sr.) [12]
directeur d’un nouveau fonds de placement du Carlyle Group (la société
commune de gestion de portefeuille des Bush et des Ben Laden) [13].
Sans qualité personnelle particulière, il est devenu le 5e noueur de deals
dans le monde et gère les principaux avoirs des fonds souverains du Koweit
et de Singapour.
La cote de popularité du président est en
chute libre dans les sondages. L’un de ses conseillers en communication,
Jacques Séguéla, préconise de détourner l’attention du public avec de
nouvelles « people stories ». L’annonce du divorce
avec Cécilia est publiée par Libération, le journal de
son ami Edouard de Rothschild, pour couvrir les slogans des manifestants
un jour de grève générale. Plus fort encore, le communiquant organise une
rencontre avec l’artiste et ex-mannequin, Carla Bruni. Quelques jours plus
tard, sa liaison avec le président est officialisée et le battage
médiatique couvre à nouveau les critiques politiques. Quelques semaines
encore et c’est le troisième mariage de Nicolas. Cette fois, il choisit
comme témoins Mathilde Agostinelli (l’épouse de Robert) et Nicolas Bazire,
ancien directeur de cabinet d’Edouard Balladur devenu associé-gérant chez
Rothschild.
Quand les Français auront-ils des yeux
pour voir à qui ils ont affaire ?