La prise en charge du traumatisme des guerres du Rwanda
Cette problèmatique n'a jamais fait de débats
dans l'opinion rwandaise.Dans la résolution des problèmes post-conflit au
Rwanda,c'est surtout les questions financières qui ont retenu l'attention.Les
autorités rwandaises se sont concentrées à la diabolisation,à l'élimination
muslée de l'ennemi potentiel et à instrumentaliser le génocide et la mort.
A aucun moment,la reconstruction
morale,psychologique voire mentale des victimes de guerre a été évoquée.Ce
qui fait penser à l'abandon de ces victimes et la non prise charge de leur
santé mentale après les séquences des violences dont elles ont été soit
victimes,soit témoins.
Des affrontements armés de 1990 aux guerres
meurtrières de 1994 ,les populations civiles ont toujours été les premières
victimes.Et de ce fait,le premier sentiment qui vient à l'esprit après
obseration,fait dire que ces guerres sont organisées contre les civils.
Ces derniers payent,en effet,un lourd tribut,car les conflits ont sur eux ds répercussions
incalculables.Parmi les conséquences des guerres du Rwanda,on peut
citer la sédimentation dans la psychologie des populations et des
comportements de peur.
Le traumatisme des conflits annihile le sens de l'initiative,de
la réflexion,de la construction et les pousse à la résignation.
Apeurées ,parce que les bombes ont été directement dirigées
sur elles,les populations sont contraintes de subir les événements.En les
victimisant,l'intention des concepteurs des conflits étaient de leur ôter
leur citoyenneté agissante.
C'est ainsi qu'il est nécessaire que ces délaissés des conflits du Rwanda
se réapproprient cette citoyenneté.Entre autresla pérennisation du fait démocratique
et de la paix passent nécessairement par la prise en charge du traumatisme
subi par les populations innocentes;ainsi que par des réponses à apporter
face au phénomène de la peur qui les paralyse.
Il importe aujourd'hui que soit portée une attention
toute particulière,au delà du développement de quelques programmes
d'assistance humanitaire,à la prise en charge des personnes traumatisées par
les guerres.Imaginez un mari qui a assisté au viol de son épouse;un fils
sommé d'avoir un rapport incestueux avec sa mère;une mère dont les enfants
ont été simplement assassinés à sa présence;la traversée de la forêt équatoriale
à pied pourchassés...
Comment faire pour rétablir l'intégrité pschologique des
individus s'étant retrouvés dans ce genre de contexte aussi bien à l'intérieur
qu'à l'extérieur du Rwanda?
Ailleurs les périodes post-conflis suscitent une grande
mobilisation de l'opinion,une assistance matérielle et psychologique des
potentielles victimes.
Au Rwanda,les guerres à hui-clos,organisées en marge du monde et devant
l'oubli entretenu de la communauté internationale,n'ont pas donné accés à
un traitement aux innombrables victimes.Aussi peut-on s'expliquer les déséquilibres
que vivent les dites victimes,et surtout les déformations
culturelles,perversions et autres déviances observables dans la société
rwandaise aujourd'hui à l'intérier que dans la diaspora.
Guerir les traumatismes des guerres impose la prise
en charge psychologique des victimes.Pour cela,des thérapies existent.Mais
,faut-il encore que la justice se motive à éradiquer l'impunité en
punissant tous les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.Et
par la suite engager un processus de pardon et de réconciliation.
Une des clés de soulagement des victimes se situe dans la volonté
affichées ou à afficher de combattre l'impunité de qui qu'il soit.
Pour CIPAX-AMAHORO
Pelage UWIMANA
Président
N.B. CIPAX est un groupe de réflexion des réfugiés rwandais vivant à
Pointe Noire