Lorsque les
victimes d´un génocide dont on est soi-même en grande partie
responsable, deviennent une arme politique et un instrument de chantage
permanent contre le monde entier...
En effet, au Rwanda en général, et à Kigali la capitale en particulier, la
journée du 7 avril 2009 était exclusivement consacrée à la commémoration du 15
ème anniversaire de la prise de pouvoir par les armes du Front patriotique
rwandais ( FPR ) de Paul Kagame;
mais aussi à la mémoire des victimes des massacres à l´échelle nationale qui
eurent lieu là-bas pendant cent jours. C´est-à-dire du 7avril 1994, jour qui
avait suivi les assassinats avec une entreprise terroriste du président
Juvérnal Habyarhimana et de
son homologue burundais Cyprien Ntaryamira, au
18 juillet 1994, officiellement retenu comme le jour de la fin de cette
horrible hécatombe.
Même s´il est vrai - c´est le cas de le dire - qu`après cette date,
d´innombrables témoignages concordants, venant même du côté des convertis
tutsis ayant été co-acteurs de ces massacres soutiennent que, les nouveaux
maîtres des lieux du Front patriotique rwandais à dominante tutsie, après
avoir chassé du pouvoir le parti unique de l´époque et ses milices
Interhamwes qui trouvèrent refuge à
l´est du Congo - aujourd´hui transformé eux tous, en zone de non-droit et en
immense mouroir -, continuèrent d´en perpétrer d´autres contre les populations
civiles hutues - charniers et fosses communes - qu´ils ont par suite mis sur
le dos des convaincus.
Quinze ans après l´acte terroriste
du FPR et son corollaire, dont les conséquences ont endeuillé des millions des
Rwandais, et continuent d´être ressenties dans la région entière des Grands
Lacs, en particulier au Congo qui, lui aussi en 13 ans, deplore déjà
six millions de ses filles et fils, sans
qu´il n´est soit pour autant au bout de ses peines. Cependant, une question
vient à l´esprit par rapport à la journée d´aujourd´hui au Rwanda: doit-on à
travers des cérémonies hypocrites qui cachent mal la responsabilité des vrais
initiateurs et auteurs de cette tragédie, continuer à entretenir le mensonge
et à faire le culte de la haine? L´Afrique, le monde dit civilisé ou sinon les
démocraties occidentales - porteuses de grandes valeurs et de principes - , et
la Communauté de nations tout entière, doivent-ils continuer à se laisser
délibérément floués par le régime génocido-militariste
au pouvoir au Rwanda; sachant bien que celui-ci est à des années lumières
d´être saint et exempt de toute responsabilité dans cette affaire? Qui
trompe-t-on et de qui se moque-t-on en définitive?
Les Rwandais ont besoin de se
réconcilier et de panser leurs plaies, et non pas de continuer indéfiniment
d´accabler les uns ou à s´accuser mutuellement.
Il est tout à fait légitime et justifié pour les Rwandais de commémorer la
mémoire des victimes de cette tragédie humaine qui s´était abattue sur ce pays
voisin, voire frère du Congo; mais toutefois, sans omettre de tenir compte de
la sensibilité des discours et propos qui sont tenus par les détenteurs
actuels du pouvoir, lesquels discours laisseraient à penser que ceux-ci,
seraient encore loin d´être animés d´une véritable volonté d´aider le peuple
rwandais à se réconcilier avec lui-même. Et ce, dans le seul dessein
d´occulter la vérité de peur que leur responsabilité n´éclate au grand jour;
et de conserver ainsi le pouvoir monopolistique au profit d´un régime et d´un
syndicat de familles appartenant à la minorité
tutsie, selon le vocabulaire politique en usuel là-bas au
Rwanda.
En fait, la mort d´un seul être humain quelle soit la manière dont elle
survient, c´est-à-dire naturellement, accidentellement ou brutalement causée à
dessein ou pas, par les circonstances fâcheuses de la vie, a toujours
constitué une perte, un motif de tristesse, d´anxiété et de consternation pour
toute la communauté. Et ce, dans toutes les civilisations du monde depuis la
nuits des temps.
Ceci dit, imaginons-nous un peu l´ampleur que cela pourrait avoir sur la
société, lorsque mort d´homme survient à une échelle industrielle comme ce fut
le cas au Rwanda en 1994, et comme c´est encore le cas au
Congo en général, et au
Nord-Kivu en particulier depuis 1996. La
peine et les conséquences désastreuses qui en résultent pour la société sont
incommensurables et ne peuvent s´oublier par le fait des bidons accords entre
compères, du moins, en ce qui concerne le Congo.
Toutefois, la mort d´un ou des plusieurs individus une fois survenue, quels
soient la perte, les peines, les douleurs et les conséquences qu´elle
engendre: les morts, il faut bien finir par les enterrer. C´est là même la loi
de la nature, pour ne pas parler de celle de Dieu le créateur de la vie et de
toute chose. Et à cet effet, Les Écritures Saintes sont formelles et nous
disent: << Tu es venu en poussières et tu retourneras en
poussières >>. Dans le parler populaire dans certains pays d´Afrique de
l´ouest, dont en Côte d´Ivoire pour ne pas le nommer, on va même jusqu´à
l´exprimer par un syllogisme selon lequel: << un
cadavre, quelle que soit sa beauté, il faut bien finir par l´enterrer >>. Et
cela a toujours été le cas et fait partie de la norme dans toutes les sociétés
humaines, indépendamment de leurs races, de leurs cultures, de leurs croyances
religieuses ou ancestrales, etc...
Voire, des êtres exceptionnels tels ceux que je m´en vais énumérer, n´ont pas
été des cas d´exception à cette règle divine. Le grand patriarche et père des
croyants Abraham, avait
été enterré. Tout comme le Fils de l´Homme, qui s´était fait homme pour sauver
l´humanité, à savoir Jésus Christ
lui-même, s´était fait inhumer avant de vaincre sur la mort trois jours plus
tard. Il en avait été de même pour le grand prophète
Moïse, qui avait sorti son peuple
de l´esclavage d´Égypte, que Dieu lui-même après lui avoir retiré sa
confiance, - mourût sans avoir vu la Terre promise - prit le soin de
l´enterrer à un endroit secret que ne connaît personne si ce n´est lui seul,
comme nous l´enseigne les Écritures Saintes.
L´inhumation d´un défunt, peu importe les coutumes en usage ou le rite -
chrétien, juif, musulman, hindou, bouddhiste ou ancestral - dans le cadre
duquel elle a lieu, reste aussi bien symbolique qu´important, car elle marque
pour le (a) disparu (e) comme qui dirait, la rupture du
cordon ombilical le (la) reliant au
monde d´en deçà, c´est-à-dire de notre monde des vivants, à celui d´au-delà,
c´est-à-dire celui des morts. Et ceci, pour lui permettre d´effectuer
librement et en toute beauté le grand voyage vers l´autre
cosmogonie. Car, dans toutes
civilisations du monde, on croit à une autre vie après la mort physique d´un
être humain sur cette terre des Hommes. C´est pourquoi, d´un côté, on parle de
la réincarnation, du purigatoire, du séjour des morts, du paradis ou de
l´enfer. Et de l´autre, de l´Égypte ancienne, de la Grèce antique, en passant
par l´Empire romain à nos jours, on construisait et on construit
encore: pyramides, nécropoles, cimetières où l´on enterrait et
enterre - suivant leurs statuts sociaux - les morts pour leur repos éternel.
Passage quasi-obligé d´une cosmogonie
à l´autre.
C´est ainsi donc que dans certaines coutumes usuelles en Afrique, dont au
Congo: on ne déclare pas quelqu´un mort, ni encore moins on ne le pleure,
ni on n´organise ses funérailles, avant d´avoir vu son cadavre. Ce n´est
qu´après l´avoir vu et organisé son deuil, et son enterrement en bonne et due
forme, qu´on le croit définitivement mort et parti dans le monde
d´au-delà. Autrement, les croyances populaires très ancrées dans la culture et
les mentalités collectives soutiennent le contraire. On considère que le (a)
défunt (e) est encore là parmi nous dans le monde d´en deçà, pour les pires et
pour les meilleurs, et ce, selon son état d´esprit par rapport aux
circonstances juste ou injustes ayant conduit à sa mort.
Ceci, explique le fait qu´il ne soit pas rare de voir lors des enterrements,
les vivants prononcer soit des oraisons funèbres pour implorer le pardon d´un
défunt, soit des incantations pour conjurer les effets de sa colère ou de sa
méchanceté, qui pourraient éventuellement s´abattre sur les vivants. Et même
après cela, dans certains cas, on continue à servir le répas complet aux
défunts, en déposant soit à leurs tombes, soit à un endroit précis de la
maison où ils avaient l´habitude de s´installer de leur vivant. Et dans
l´Église catholique, comme vous le savez, on dit ou on chante une messe de
requiem pour le repos du défunt. De tous ce qui précède, il n´y a rien de la
superstition. ..
À quoi servent-ils réellement tous ces
mémoriaux du génocide disséminés à travers tout le territoire national
rwandais? Sans doute pour la mémoire nous dira-t-on. Mais ne constituraient-
ils pas pour le régime au pouvoir, des armes politiques et des sanctuaires
permanents pour continuer à entretenir la haine ethnique entre Hutus et
Tutsis?
Le Rwanda est le seul pays où, en nombre et par tête d´habitants au kilomètre
carré, l´on compte le plus des mémoriaux au monde. Car, dans chaque village,
dans chaque ville, a été dressé pour << ne pas
oublier >> semble-t-il, un mémorial en mémoire des victimes du
génocide de 1994... Celui de Gisozi, à
Kigali, où a été regroupés les restes plus de
250 000 corps, est l´un des plus visités, et bien entendu,
l´un des plus coûteux. En effet, il est vrai qu´établir l´identité exacte de
chacune des victimes par rapport aux cadavres et aux restes humains trouvés
sur les lieux de crime, ne serait certes pas une mince affaire, mais plutôt
une opération de tant coûteuse que difficile; compte tenu des circonstances
dans lesquelles avaient eu lieu les différents massacres pendant les cent
jours évoqués ci-haut; où l´animosité humaine
des uns et des autres, déshumanisant l´autrui, a permis aux
bourreaux de tout bord, de traiter son
prochain exactement comme se comporte le boucher
dans l´exercice de son noble métier dans sa
boucherie. Abomination inqualifiable!
Toutefois, il conviendrait, au-delà de la sensibilité de cette question et du
devoir de mémoire qui sont sans nulle doute importants, de se poser la
question de savoir: si ces ouvrages qu´on entretient à coup de millions de
francs rwandais - qui auraient pu se servir à autres choses - , ne
seraient-ils pas devenus des sanctuaires
de la haine et l´antagonisme ethniques
( hutue-tutsie ), qui ont caractérisé l´histoire de ce pays voisin, depuis
l´arrivée des premiers colons et missionnaires européens?
Avec ou de quel sentiment, un visiteur rwandais qui ressort d´un de ces
mémoriaux, serait-il animé vis-à-vis de son ou de ses compatriotes de l´autre
ethnie ( hutue ), si il s´agit le cas échéant d´un
Tutsi? Réponse: il pourrait être
tenté de reporter ce ressentiment qu´il éprouverait sur tous les Hutus, qui
pourraient tous d´emblée être perçus à ses yeux comme des tueurs irréfléchis,
ou une véritable incarnation du Mal.
Si c´est plutôt d´un Hutu dont
il est question, et qui sait ce qui a dû réellement se passer pendant ces
cents jours-là, celui-ci aura le sentiment de subir une injustice de
l´Histoire. Entre Africains, on se connaît. Car, il n´y a pas mieux
qu´Africain, qui connaisse ce qui se passe exactement dans la tête et le
raisonnement d´un autre Africain. Le cartésianisme occidental, reste encore
dans une très large mesure, l´apanage des Occidentaux eux-mêmes. Qu´en
serait-il alors d´un visiteur étranger, sachant bien que c´est aux seuls
Hutus - suite aux mensonges de
Paul Kagame - que la
Communauté internationale, faisant preuve de peu d´impartialité , aurait selon
la plus grande vraisemblance, choisi de faire porter toute la responsabilité
de cette tragédie du Rwanda?
Ces mémoriaux, ayant le courage de le reconnaître et de dire haut et fort les
choses, qui ressembleraient plus à des
forteresse de la haine
inter-ethnique, ne sont certes pas de nature à favoriser l´indulgence,
l´oubli, et la
réconciliation et la
cohabitation hamonieuse et sincère des
Rwandais toutes ethnies confondues, en vue de l´émergence d´une nouvelle
société démocratique et républicaine, débarrassée de tous les démons de la
haine et des guerres inter-ethniques.
Ainsi, il existe donc le risque aussi bien pour les Rwandais que non-
Rwandais, qu´on finisse par se dire et se laisser convaincre par la rpopagande, qu´il
faudra enfermer les Hutus - injustement reconnus comme les seuls coupables
- dans un sentiment de culpabilité permanente; et qu´il est juste de les
frapper indéfiniment de parias
pour les faire expier leurs abominables forfaits. Et ainsi donc, laisser libre
cours à la clique à Paul Kagame, de
monopoliser tous les pouvoir au profit de quelques familles de l´ethnie à
laquelle il appartient, et de n´en faire qu´à sa tête. En bloquant bien
entendu, toute bonne initiative ou tentative de véritable dialogue et
réconciliation nationale, en vue de la vraie sécurité et d´une paix durable,
et du développement intégral, qui sont d´un
intérêt vital, pour le Rwanda, le
Congo et la région des Grands
Lacs africains tout entière. Ceci, au nom d´une velléité d´extermination d´une
partie de la population rwandaise par les extrémistes, dont il est pourtant au
premier degré, l´initiateur et l´un des acteurs principaux responsables.
C´est plutôt par stratégie et
escroquerie politiques et non par respect aux morts, que le régime de Kigali
répand ça et là des mémoriaux.
Par conséquent, il paraît clair que c´est dans cette logique-là que s´inscrit
la stratégie du régime génocido-militariste
au pouvoir au Rwanda. Faire porter le chapeau aux uns, pour un drame humain
dont la responsabilité est à partager, et accaparer ainsi tous les pouvoir
comme pour prendre sa revanche, et diriger enfin le pays par la terreur comme
c´est actuellement le cas.
En effet, comment peut-on expliquer que des gens qui tuent à une échelle
industrielle aussi facilement
qu´on tue des insectes - dont l´exceptionnel maccabre bilan est de près de 7
millions de vies humaines fauchées, au
Rwanda, au
Congo et dans une moindre mesure au
Burundi - , qui n´ont donc aucun respect
pour la vie elle-même, puissent en avoir pour les morts des massacres qu´ils
ont eux-mêmes occasionnés? Paul Kagame
et compagnie au pouvoir à Kigali,
sont trop mal placés pour se livrer à de telles cérémonies de receuillement
pour qu´on croie en leur sincérité... N´est-ce pas là un choquant paradoxe et
escroquerie politique de mauvais goût? Pourquoi donc alors les Justices
francaise et espagnole les poursuivraient- elles des gens qui se sont
auto-érigés en << sauveurs du peuple
>>, si cela serait vrai? À moins qu´elles soient toutes les deux devenues
déraisonnables et folles. Ce qui est loin d´être le cas.
Et si d´après le régime rwandais, la France qui, selon lui, aurait été de près
ou loin impliquée dans ce drame, et voudrait pour cela lui faire un procès
politique, avec les neuf mandats d´arrêts délivrés par le juge
Jean-Louis Bruguière à l´encontre
de neuf (9) membres de son équipe; et que dira-t-on alors de la Justice
espagnole qui est allée quatre fois plus loin, qui, par le juge
Baltazar Garzón,
en a délivré au total quarante (40)
contre les mêmes individus et trente un (31)
autres depuis février 2009?
Dans ce cas, l´armée espagnole
aurait elle aussi d´après le régime génocido-militariste
rwandais participé aux massacres en 1994, et l´espagne voudrait elle aussi lui
faire un procès politique?
Les dirigeants rwandais qui ne supportent pas la vérité, doivent comprendre
qu´il y a des Congolais, des
Rwandais comme le Major
Abdul Ruzibiza
- pour ne citer que lui, et
dont vous aurez l´opportunité de savourer l´interview sur le lien en bas de
page -, et bien des gens de bon sens de par le monde, qui ne
supportent pas non plus le mensonge, et que la vérité doit tôt ou tard être
restituée. Ceci dit, depuis 2007, des renseignements très précis font état de
multiples tranferts des ossement et restes humains sortis de fosses communes
au Congo, et ensuite convoyés par camions entiers, des zones jadis contrôlées
par des pseudo-rébellions, devenues par la faiblesse et grâce la complicité
d´un des leûrs à la tête du semblant d´État congolais, des partis politiques
pseudo-congolais que sont le Rasseblement des Congolais Démocrates (RCD)
d´Azarias Ruberwa,
ensuite par le CNDP de
Laurent Nkundabatware; vers le
Rwanda, pour aller renforcer et gonfler en restes humains, les mémoriaux
existant là-bas sur place, et charger ainsi davantage ceux qu´ils accusent
eux, d´en être les seuls responsables; pendant qu´une partie de ces ossements
humains étaient déversée, dans des sacs avec des poids à l´intérieur, pour les
tracter au fond du Fleuve Congo.
Et ce, pour parer à l´éventualité d´une enquête internationale qu´ils
redoutent encore, en faisant d´avance disparaître les preuves de leurs crimes
de guerre et crimes contre l´humanité, dans les zones où sevissaient l´armée
rwandaise, sous le couvert des alliés Rwando-<<
congolais >> ci-haut
cités. Pourquoi donc, et quel est le vrai dessein de toutes ces machiavéliques
manigances autour des restes humains et des mémoriaux? Réponse: grosse
escroquerie politique et vaste manipulation
de la Communauté internationale. ..
Le Rwanda ne serait-il pas devenu
comparable à un immense château hanté? Tant que les victimes du génocide
seront pas enterrées dignement...
Comme évoqué plus haut, l´inhumation selon les coutumes en usage, est un acte
important dans toutes les civilisations humaines, pour le repos des
morts. Dans le respect le plus absolu pour les victimes du génocide rwandais
de 1994, pour lesquels le souci de voir leurs âmes reposer en paix nous anime.
Il y a cependant lieu de se demander si les autorités rwandaises ne feraient
pas mieux: de chercher à les identifier d´abord, et ensuite, à leur donner des
sépultures dignes? C´est bien entendu, ce qu´elles ont dû faire du site de
Nyanza sur les collines qui
surplombent Kigali, où se tiennent les cérémonies d´aujourd hui, a été
réhabilité en fosses communes pour toutes victimes. N´empêche-t-on pas aux
morts de s´en aller vers l´au-delà, en les enfermant dans des lieux où ils ont
été injustement victimes de la barbarie
des uns et de l´ambition des
autres? En faisant cyniquement d´eux des objets de musée exposés à la
curiosité du monde, ne se serve-t-on pas là d´eux comme du
matériel durable de
propagande à l´échelle
internationale et d´armes de
récupération
politique
massive? Au regard du comportement des dirigeants rwandais et
de tous ce qui se fait depuis 15 ans, on est tenté d´y répondre par
l´affirmative en disant: Oui!
Vu ce qui précède, ne serait-il pas juste de dire que le Rwanda, dont le
territoire national est disséminé des mémoriaux serait
hanté par l´esprit des
morts, à l´image d´un immense château dont toutes les pièces
seraient hantées? Étant donné que les détenteurs du pouvoir n´ont jamais
permis aux morts d´effectuer comme il se doit, leur dernier voyage vers
l´autre cosmogonie. Des corps
qui n´ont pas été portés à terre, ou sinon incinérés pour être inhumés ou
répandus dans la nature, ne retournent pas en poussières selon la volonté
divine. N´est-ce pas! Et ces victimes, soulignons-le, ne sont pas avec le
coeur plein d´anthousiasme, eu égard aux conditions injustes et aux méthodes
inhumaines que nous connaissons, dans lesquelles la mort atroce leur avait été
infligée.
Rappelons, dans même ordre d´idées que, le parc de ces nombreux mémoriaux du
génocide rwandais dressés partout dans le pays, absorbent des frais évalués à
plusieurs millions de francs rwandais. Des sommes colossales qui auraient pu
servir à autre chose, comme par exemple: la lutte contre la pauvreté que le
Gouvernement a fait de l´un de ses chévaux de bataille. Dans un pays où les
populations ont cruellement besoin de chaque petit franc qui compte pour sa
survie, et où ni l´assitance financière
généreuse que lui apporte la Communauté internationale, ni le banditisme
d´État auquel il se livre sur les ressources minières,
économiques et autres de son voisin congolais depuis 13 ans, comme confirmé
par nombre de Rapports des Nations Unies, n´ont suffi pour y éradiquer la
misère, car plus de 70% de sa
population totale vit sous le seuil de pauvreté.
Ainsi, il est impérieux de préciser un fait très déterminant dans la trame et
la dynamique du drame rwandais de 1994, dont on a souvent tendance à oublier:
l´analphabétisme. Car, les
élites des deux bords eux inscrits, savent bien ce qu´ils font, et ce qu´ils
font faire aux populations souvent peu ou pas du tout inscrites. Retenons
qu´au-delà des efforts qui sont faits par les autorités et de l´aide de l´UNESCO
dont bénéficie le pays, dans le cadre des objectifs du Millénium des Nations
unies pour l´éducation; le Rwanda detient le triste record de personnes
analphabètes, soit 80% de sa
population globale, pour 0,25%
des diplômés universitaires. Respectivement, le taux plus élevé et le plus
faible dans la région de Grands Lacs, mais surtout de toute l´Afrique.
Conséquence: population facilement manipulable à dessein par l´élite. De là,
on comprend plus facilement pourquoi l´holocauste
a pu avoitr lieu.
C´est ainsi donc que les mémoriaux du génocide pour ne <<
qu´on oublie pas >>, pourraient bien
être troqués contre des écoles et des bibliothèques, où l´on pourra mieux
conserver la mémoire sans pour autant rémuer le
coûteau dans la plaie comme c´est
actuelllemnt le cas. En termes plus clairs pour ne pas avoir à macher
les mots: << débarrassez le pays de ces mémoriaux, et
construisez en lieu et place, des écoles et des bibliothéques >>.
Des établissements publics, où l´on apprendra aux enfants rwandais, et à tous
les Rwandais en général:
1. Le sens de l´égalité de
droits et l´appartenance à une seule et même nation; quelles que soient les
différences morphologiques ou autres, qui ne peuvent en aucun cas servir
d´excuse pour déhumaniser autrui, et l´affubler de tous les noms d´oiseaux.
2. À faire un bon usage de la
machette dont on s´en sert
uniquement pour défricher le terrain et des travaux champêtres, relatifs à la
culture du thé et du
café, source principale des revenus dont
le pays a cruellement besoinn pour son développement, et non pas pour
charcuter son compatriote.
3. Où les Rwandais,
s´instruiront sur l´usage pacifiste et défensif de la
mitrailleuse ou du
pistolet-mitrailleu r, dont on ne
pourrait se servir que lorsque le pays fait face à une menace extérieure, et
non pas pour se massacrer mutuellement entre concitoyens au
Rwanda, ou contre des paisibles
et pacifiques voisins au Congo. Car
un peuple qui a connu la souffrance, doit apprendre à avoir des égards pour
les autres. Et non, se transformer soi-même en
bourreau des autres (des
Congolais).
En définitive: une telle approche serait judicieuse, et ferait mieux l´affaire
des Rwandais,
plutôt que ces mémoriaux
qui ne font pas autre chose qu´entretenir la haine de l´autre.
À quoi ressemblerait donc le monde, si
tous les pays du monde décidaient d´emboîter les pas au Rwanda, en dressant
partout des mémoriaux << pour ne pas oublier >>?
Figurez-vous un peu l´hypothèse de voir tous les pays du monde, emboîter les
pas aux autorités rwandaises en construisant ca et là des mémoriaux, pour les
victimes de guerres ou massacres qu´ils ont connus. Vous conviendrez avec moi
qu´il y a n´aurait sûrement plus de terrains vides pour autre chose. Ceci dit,
imaginez-vous:
- Que la Russie et tous les pays
qui autrefois formaient l´ex-Union soviétique, qui ont perdu ensemble près de
20 millions de leûrs lors de la
Séconde Guerre mondiale, fassent autant. Rappelons aussi que les Russes
auraient ou envisageraient d´ailleurs de déménager le Camarade
Vladimir Oulianov Lénine, grand
théoricien et père fondateur de l´ex-Union soviétique, de son très célèbre
mausolée sur la Place Rouge de
Moscou, où il repose embaumé depuis sa disparition en 1924, et le troquer
contre une sépulture dans la terre. Moins coûteuse semble-t-il.
- Que l´État hébreu, c´est-à-dire Israël
avec ses 6 millions de victimes
de la Shoa, décide enfn
d´importer d´Allemagne et d´Europe, les restes encore existants de celles-ci,
pour les abriter dans des mémoriaux qu´il fera dresser dans toutes ses villes
et villages, dans les limites de la minuscule superficie de son territoire.
- Que la Grande-Bretagne, qui avait vu sa magnifique capitale la ville de
Londres, constamment bombardée par la Luft Waffe,
l´aviation allemande (plutôt nazie),
lors de la Seconde Guerre mondiale, occasionnant ainsi plusieurs milliers de
victimes, sans parler de dégâts materiels; ait choisi de les conserver dans
des memoriaux.
- Que tous les pays d´Europe: de la Belgique
à la France, de la
Pologne à la Tchéquie,
du Danemark à la Norvège,
du Balkan à l´Oural, qui
ont souffert de affres de l´occupation nazie,
fassent comme le Rwanda.
Conclusion: il n´existait pas
aujourd´hui d´amitié et de la concorde entre tous ces pays ci haut cites et
l´Allemagne fédérale, ni même l´Union européenne...
Imaginez aussi que le Congo construise partout sur l´étendue de son territoire
national, notamment à Kiwanja
qui a été récemment au mois de septembre 2008, le théâtre de massacres
perpétrés par les troupes rwandaises sous le couvert de
Laurent Nkundabatware, des mémoriaux pour ses
6 millions de morts - non
décretés par le Congo, mais établis par des sources internationales
indépendantes - dûs aux trois (3) guerres d´agréssion et de prédation rwando-ougando-
burundaises, lui imposées et soutenues par les
pirates de la Globalisation
néolibérale tirant les ficelles dans l´ombre. On ne parlerait
plus jamais de paix entre le Congo et tous ces pays agresseurs précités.
Eh bien, figurez-vous dans le même ordre d´idées, que le
Cambodge fasse de même de ses
2 millions de victimes de la
terreur des Khmers rouges: il
n´y aurait sûrement pas la paix et la réconciliation nationale qui règnent en
moment dans ce pays. Que l´Arménie
ait fait autant: le rapprochement en vue d´un dialogue qui s´amorce petit à
petit avec la Turquie,
s´éloignerait davantage. Si les Kurdes
irakiens qui ont aujourd´hui un des leûrs à la tête de l´Irak,
avait construit à Allabja des
mémoriaux pour << qu´on oublie pas >> les 6 000
victimes gazées sur ordre de Saddam Hussein,
et exécuté par les bons soins d´Ali le
Chimique? il n´y aurait certes pas aujourd´hui de paix
entre les différents groupes ethniques qui composent ce pays. À quoi
ressemblerait aujourd´hui le Liban,
si les Chrétiens et les Musulmans de ce pays procédèrent de la même manière?
Et que dire de la grande Chine
par rapport au Japon? De l´Algérie par
rapport à la France? de l´Angola
par rapport au Portugal? Que
dire des USA, par rapport aux
lattaques terroriste du 11 septembre 2001 contre les deux Tours jumelles du
centre de New York?
Conclusion: les uns éprouveront
indéfiniment de la rancoeur et de la haine pour les autres; ils seront en état
de guerre permanent les uns contre les autres; et ne pourront jamais réaliser
quelque chose de bon ensemble, et ce, au grand dam de tout le monde.
Enfin, Paul Kagamé et son régime, ont
trouvé une formule magique, qu´ils qualifient de: divisionnisme, pour faire
taire leurs adversaires et tout son de cloche discordant qui revendiquent
l´ouverture, le dialogue et la démocratie au Rwanda. Que sont-ils devenus? Les
Bizimungu et consort.....
En effet, il n´y a au Rwanda de Paul Kagamé,
aucune place pour l´opposition politique démocratique. La presse libre, il en
existe pas, et la presse nationale, totalement inféodée au régime. Aucune
forme de constestation n´est permise dans le pays: c´est le comble du
totalitarisme pur et dur et de la
pensée unique. Au fait, que sont
devenus les deux anciens ministres de l´Intérieur et de la
Justice? Séjournent-il toujours en prison? Où serait donc passé l´opposant, et
ancien Premier ministre consensuel, Faustin
Twagiramungu? Toujours en fuite à l´étranger! Et alors
enfin, l´ancien Président de la République de 1994 à 2000, en l´occurence
Pasteur Bizimungu,
celui qui, pour justifier la guerre d´agression et de prédation décretée son
Vice-président et ministre de la Défense contre le Congo, réclamait à cor et à
cri la convocation d´une deuxième << Conférence
de Berlin II >> pour rédécouper le Congo, et rendre au Rwanda
ses territoires qui se trouveraient de l´autre côté de la
frontière? Continue-t-il toujours de moisir dans les géôles du régime de
terreur pour cause d´avoir tenté de fonder son propre parti politique? Et
curieusement, tous, des Hutus, et tous accusé de <<
Divisionnisme >>. Comprenne qui pourra!
Enfin, pour clore, revenons un peu à l´affaire de la présence des Hutus à
l´est du Congo. Ainsi donc, préférant au dialogue l´usage de la force contre
ceux-ci; près d´un mois après que l´Armée rwandaise qui était intervenu au
Congo pour traquer les rebelles hutus, serait << repartie >> chez elle au
Rwanda; et ce, après des cérémonies grandoises organisées par le Chef
d´état-major général rwandais, James
Kabarebe - recherché par la Justice internationale pour
crimes de guerre et crimes contre l´humanité - , et le général d´opérette
congolais, John Numbi à
Goma; où par un communiqué
conjoint, ils clamaient leur victoire et déclaraient haut et fort avoir
neutralisé la résistance hutue. Peut-on donc dans ce cas, nous Congolais,
prendre bonne note de cela, et considérer que l´Armée de
Kagamé ne reviendra plus chez nous
sous ce prétexte-là? Puisque l´affaire est définitivement réglée selon eux.
Seul l´avenir nous le dira. Le peuple du Congo a besoin d´un <<
Nurember des Grands Lacs >> comme
préalable à la normalisation de nos relations bilatérales.
À la Communauté internationale de retenir qu´un
génocide rwando-rwandais, dont un régime au pouvoir au Rwanda
est coresponsable, ne lui nullement le droit d´en commettre d´autres contre
ses propres populations, et encore moins contre celles du
Congo voisin. Cela ne lui donne pas non
plus le droit de bâtir une dictature
monoethnique et néo-féodale,
le placant au-dessus des lois internationales. Le monde a pour cela le devoir
d´ouvrir grand les yeux, et d´empêcher à ce que cet homme et son régime
dangereux ne continue plus impunément à faire d´autres millions de victimes au
Rwanda, au
Congo et dans toute la région des Grands Lacs
africains.
Que Dieu bénisse le Congo et garde son peuple.
Pépin Lulendo
Le 7 avril 2009