Consortium d

E n dépit de tergiversations et de l'arrogance du gouvernement de la République rwandaise, ce dernier pour sa survie historique n'a pas d'autres voies que de travailler en faveur de la normalisation de la vie publique. L'on admettra que le pays ait été confisqué au sortir de la guerre de 1990;l'effort de guerre l'ayant exigé, la folie ayant conduit jusqu'à l'organisation des crimes contre l'humanité et "d'un génocide social" ou pour mieux dire un "génocide matériel" à travers la culture et la pratique des pillages, des condamnations systématiques et parfois injustifiées sous l'oeil admirateur de l'Exécutif.

Face aux dérives observés aujourd'hui;devant l'ampleur des dégâts à l'encontre des droits et libertés dans lequel le pays est plongé, face à l'écart grandissant entre les riches et pauvres et au regard de ses ambitions sous régionales et régionales,le Rwanda se doit désormais de normaliser sa vie politique,économique,sociale:la paix véritable en dépend.

Cette normalisation est d'abord une nécessité d'ouvertures aux autres, de manière sincère et sans équivoque. Elle suppose l'instauration d'un consensus national autour des perspectives politiques, particulièrement sur la démocratie réelle et non la façade orchestrée dans le seul objectif de se maintenir au pouvoir. Elle exige qu'on cesse de faire de la mort un instrument politique. Elle suppose le dialogue politique nécessaire pour relancer le processus de démocratisation et d'appropriation du Rwanda par tous les citoyens et non la zone d'exclusion entretenue actuellement.

La normalisation fait penser ensuite à la somme d'énergie à dépenser en vue de tout mettre en oeuvre pour bannir l'impunité devenue une véritable gangrène. La paix et la mise en oeuvre effective des droits de l'homme demeure entravées par ce monstre.

La normalisation est enfin une exigence de régularisation de la vie sociale, du vécu quotidien des rwandais. Il s'agit ici de rendre aux rwandais leur citoyenneté confisquée par des peurs entretenues."Re-humaniser" les rwandais traités au delà de toute indignité comme des sous-êtres humains est aujourd'hui un défi pour la paix durable, pour la démocratie. L'exercice effecif des libértés(syndicales,d'_expression,et la presse...)consacrera le témoignage de cette citoyenneté retrouvée.

CIPAX-AMAHORO estime pour sa part,que la paix durable et la véritable démocratie facteur de développement sont assujetties à l'adoption d'un nouveau contrat social entre le gouvernement actuel et le peuple dans sa diversité. Seul ce contrat social pourra bannir les exclusions de tout genre, affirmera l'expression d'une réelle légitimité politique et permettre la possibilité pour tous les rwandais de regarder dans la même direction et envisager ensemble les meilleures possibilités de l'essor tant incanté du Rwanda.

N.B.:cipax-amahoro est un groupe de reflexion des réfugiés rwandais vivant à Pointe Noire.Il réflechit sur les problèmes de paix concernant spécialement notre pays et a envie de contribuer à la recherche pacifique des voies des résolutions non violentes du conflit rwandais