RWANDAISES

Le Rwanda a besoin de politiciens, hommes et femmes, qui aiment profondément leur peuple et qui désirent réellement servir au lieu de se servir. Ainsi, il n'y aura plus de place pour l'intimidation et la domination des pauvres et des faibles; pour l'exclusion arbitrare des individus et des groupes de la vie politique ni pour le mauvais usage de l'autorité et l'abus du pouvoir.

Sinon, avec les leaders actuel appelés hommes forts de Kigali qui veulent se maintenir au pouvoir par l'instrumentalisation du génocide rwandais et la promotion de la politique des ossements, notre pays vivra en permanence au bord du gouffre, sous la menace du déclenchement de nouvelles violences. Or, rien n'oblige les rwandais à se laisser enfermer dans les cercles vicieux de la violence. Des conditions objectives et des modèles efficaces de non violence existent, et il suffirait de choisir une bonne fois d'avance dans la bonne direction de la paix, sans se laisser distraire par ceux à qui la violence profite.

Le Rwanda est un joli petit pays, chéri du Vatican de part son pourcentage de chrétiens constituant plus de la majorité de rwandais. Les chrétiens donc doivent absolument se démarquer de la politique fondée sur la diabolisation, l'instrumentalisation de l'holocauste commis par tous les rwandais; la politique des ossements, sur les partis, la région ou le tribu et adhérer à celle basée sur l'amour et l'intérêt supérieur du pays et du peuple.

Aussi longtemps que des criminels et des voleurs qui ont fait le malheur de notre pays avec des idéologies et projets de société imaginaires et illusoires resteront impunis et protégés par des lois d'immunité politique, notre beau pays croupira toujours dans la pauvreté, l'indigence, la misère et l'insécurité permanente, le peuple continuant à adorer une paix de cimetière.

Il est grand temps que chaque rwandais exprime la reconnaissance de sa part de responsabilité et s'en repentir;promouvoir des structures et des formes authentiques et renouvelées de convivialité, et s'impliquer directement,au nom de sa foi et de son identité nationale au modelage d'un nouveau style de vie et de gestion de l'Etat Rwandais.

Le Rwanda a des amis,ils pourront nous soutenir,sinon à quoi serviraient-ils?Mais nous voudrions leur dire quelque chose:nous ne souhaitons pas qu'ils passent d'une attitude exagérément favorable aux Tutsis à une attitude exagérément favorable aux Hutus. Nous voulons un équilibre, une réconciliation en profondeur basée sur la vie des valeurs. Souvent, nos amis nous font peur, surtout ceux de l'Occident, comme si sa philosophie avait besoin de deux victimes: comme si pour réparer l'injustice à l'égard de l'un, il fallait commettre une injustice à l'égard de l'autre. Dans les années passées,le Tutsi a rarement été traité comme personne humaine à cause de son orgueil,de ses mensonges et de sa fourberie; étant traité comme un diable; et maintenant personne n'ose le critiquer.

Notre désir,c'est que les pays impérialistes considèrent le Hutu, le Tutsi et le Twa,comme des hommes capables du bien et du mal. Il faudrait qu'ils cessent de penser le problème rwandais en terme d'holocauste. Car l'holocauste commis hier nous aveugle sur les injustices d'aujourd'hui. En un mot, qu'ils cessent d'instrumentaliser leur amitié.