Vous publiez un livre bouleversant sur le TPIR
et la
tragédie du Rwanda. Plus de dix ans après, vous révélez qu’il
n’y a jamais eu de planification d’un génocide par les Hutu et que
le fax du général canadien, Roméo Dallaire, sur la planification du génocide
est inexistant à l’ONU. Pensez-vous que le monde entier a été trompé
sur la tragédie du Rwanda ?
Oui, l’ensemble de la planète a été trompé et manipulé. Je ne dis
pas qu’il n’y a pas eu de morts au Rwanda mais je dis que ce qui
s’est passé en 1994 est une guerre entre Hutu et Tutsi, que chaque
groupe a tué et que chaque groupe a eu des victimes. Je publie les
rapports des diplomates de l’ONU y compris les correspondances de
l’ancien Secrétaire général de l’ONU Boutros Boutros Ghali qui décrivent
exactement ce qui se passe sur le terrain au mois d’avril 1994. Le
mensonge et la manipulation ont fait croire au monde entier que cela était
un génocide planifié par les Hutu contre les Tutsi. Aujourd’hui,
j’apporte la preuve, à travers le tribunal pénal international, que
c’est faux et que l’on condamne plusieurs personnes à perpétuité
sur la base de faux et usage de faux. En 2000 le rapport d’experts de
l’OUA sur le Rwanda disait ceci :
« A notre connaissance, il n’existe aucun document, aucun procès
verbal de réunion et aucune autre preuve qui mette le doigt sur un
moment précis où certains individus, dans le cadre d’un plan
directeur, auraient décidé d’éliminer les Tutsi ».
Aucun chercheur rigoureux et impartial ne peut examiner le dossier de la
« planification du génocide » au Rwanda sans rechercher des dates précises,
des témoignages précis et des preuves irréfutables. C’est ce qui a
été fait par des fonctionnaires de l’ONU.
C’est en 1995 que M. Kahn, chef de la MINUAR, diligente une enquête
interne et demande la vérification de tous les télégrammes, fax, et
autres correspondances échangés entre Kigali et New York. Il veut
savoir si le prétendu fax alarmant du général Dallaire sur la «
planification d’un génocide » au Rwanda a été négligé. Il
cherche surtout à savoir comment une information aussi importante
qu’une « planification de génocide » a pu échapper à
l’attention de tous les fonctionnaires de l’ONU. Il crée donc une
commission d’enquête composée de trois officiers supérieurs. Le 9
novembre 1995, une note de l’un de ces officiers, le colonel J
Fletcher, au représentant spécial du Secrétaire général, détaille
tous les câbles de Dallaire à l’ONU depuis décembre 1993. Le 20
novembre 1995, M. Kahn rend à son tour son rapport, non seulement sur
le fax de Dallaire mais aussi sur la planification du génocide :
« il n’y a eu aucune information ni indication d’un génocide
planifié ». Depuis 1995, à l’ONU, tout le monde s’est assis sur
ce rapport car c’est la première bombe qui explose le mensonge d’un
génocide planifié contre les Tutsi en 1994. Je publie pour la première
fois ce document. Ceci signifie qu’on a menti au monde entier depuis
dix ans.
Pour mesurer le degré de mensonge du général Dallaire lui-même à
propos de son pseudo fax alarmant sur la « planification du génocide
», on peut simplement observer ce qu’il dit lorsqu’il est interrogé
le 14 septembre 1994 à la télévision canadienne. A la question : «
Est-ce que selon vous, il y a eu un génocide au Rwanda, c’est-à-dire
l’exécution d’un plan pour éliminer l’ethnie Tutsi ? »,
Dallaire répond : « Je pense que le débordement qu’on a vu a été
au-delà de pouvoir être conçu. Mais qu’il y avait un processus de
destruction politique modérée, oui. Que après ça, il y eut un enchaînement
d’hystérie et de réactions de base, des gens et aussi qui ont été
enflammés par des éléments extrémistes, oui aussi. Mais jamais je
pense que personne n’aurait pu planifier l’ampleur des massacres ».
Sans commentaire !
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Charles
Onana
[b Vous ne pensez pas que ce livre provoquera la polémique ?
Il provoque plutôt un malaise général. J’ai mené une enquête
froide et impitoyable sur le plus grand mensonge que l’Afrique et le
monde ont connu depuis la fin de seconde guerre mondiale. Le malaise
vient du fait que j’aligne des faits, des documents inédits et des
preuves irréfutables. Je comprends pourquoi toutes les personnes mises
en cause dans mon livre sont obligées de se taire. Ils craignent tous
le scandale, un scandale international.
Parmi les personnes et organismes que vous
mettez en cause, il y a aussi des Français
tels Jean-Pierre Chrétien, Jean-François Dupaquier et même l’Association
Survie.
Vous savez, Cheikh Anta Diop disait en 1984 que, sur des sujets
controversés, les Africains doivent être capables, par leurs propres
investigations intellectuelles, d’accéder à la vérité. Et que les
idéologues perdront leur temps parce qu’ils auront rencontré des
intelligences capables de leur tenir tête sur le plan de la recherche
de la vérité. Et souvenez-vous que ce Jean-Pierre Chrétien avait déclenché
une campagne féroce, presque raciste à l’égard d’un disciple de
Cheikh Anta Diop, Théophile Obenga. Ce Jean-Pierre Chrétien a aussi déclenché
contre-moi une campagne féroce au point d’interdire ma présence au
festival du scoop et du journalisme d’Angers. Il a menacé le
responsable de ce festival de représailles et de faire retirer le
parrainage du CNRS si ma présence à ce festival était confirmée.
Mais pourquoi vous attaque-il avec tant de
violence ?
Parce que ce pseudo expert de l’Afrique et du Rwanda a une piètre
connaissance du dossier rwandais et ma présence dans un débat public
face à lui allait prouver son incompétence et surtout sa malhonnêteté
intellectuelle. Je donne des détails précis sur son travail dans mon
livre et il ne peut me contredire. Pour remettre les pendules à
l’heure, j’ai préféré enquêter sur ce Jean-Pierre Chrétien, sur
son expertise réelle dans l’affaire du Rwanda et sur son niveau de
connaissances sur l’Afrique.
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Alors quelles sont vos découvertes ?
Cet homme est né le 18 septembre 1937 à Lille. Après l’obtention
d’une agrégation d’histoire en 1962, Jean-Pierre Chrétien,
nostalgique de l’époque coloniale, a décidé de poursuivre sa carrière
en Afrique. C’est ainsi qu’il choisit de s’installer au Burundi.
Pendant quatre ans (1964-1968), il enseigne l’histoire dans ce pays.
En fait, l’Afrique lui sert de tremplin car il craint de finir sa vie
comme professeur au lycée Fontenelle de Rouen. Pour gonfler son
parcours, il devient enseignant à l’Ecole Normale Supérieure du
Burundi au titre de la coopération. C’est ce qui lui permettra de
revenir rapidement en France pour négocier une place d’assistant à
l’université de Lille III. En trois ans seulement et avec une simple
agrégation de l’enseignement secondaire, Jean-Pierre Chrétien passe,
grâce à l’Afrique, de professeur de lycée à maître-assistant à
l’université.
Il n’a donc sur son curriculum vitae ni DEA (Diplôme d’Etudes
Approfondies) ni doctorat. Voilà pour son CV.
Lorsque arrive le drame du Rwanda en 1994, M. Chrétien s’auto-désigne
« expert » du Rwanda. En réalité, il travaille surtout comme
sous-traitant pour deux associations de « délateurs-menteurs »,
proches du gouvernement rwandais : les associations Ibuka et Survie. Il
décide de s’attaquer à un certain nombre de personnes qu’il considère
comme des responsables du génocide. En clair, Jean-Pierre Chrétien
commence à fabriquer des « coupables » du génocide rwandais. Ce que
veut son protecteur Paul Kagame.
Dès 1995, il jette son dévolu sur un prêtre rwandais réfugié en
France, le père Wenceslas Munyeshyaka. Pour briser la vie et la carrière
de ce prêtre rwandais, Jean-Pierre Chrétien appelle ses amis et ils
vont manifester le dimanche devant l’église où ce prêtre dit la
messe. Cette méthode va profondément choquer les fidèles présents à
l’église. Mon enquête auprès de la préfecture de police de
Pontoise, lieu de résidence de M. Dupaquier, m’a réservé bien des
surprises. J’ai par exemple découvert l’association Mémorial
international dirigée par M. et Mme Dupaquier dont Jean-Pierre Chrétien
est le vice-président. Une véritable association de militants pro
tutsi qui se moque éperdument des victimes françaises et du sort des
veuves françaises de l’attentat du 6 avril 1994 mais qui agresse
partout les Hutu innocents. Alors, le vice-président du Mémorial,
Jean-Pierre Chrétien, est-il un chercheur impartial ou un militant invétéré
? Je vais vous donner d’autres précisions.
En 1998, l’ancien directeur de recherche du CNRS, Jean-Pierre Chrétien,
fatigué de traquer un prêtre rwandais en France, décide d’attaquer
une nouvelle victime en Suisse. Il s’agit de l’ancien ministre
rwandais de la Défense, M. James Gasana.
Une enquête conduite simultanément par l’auditeur militaire en chef
de l’armée suisse et par un expert indépendant, M. Wirz, professeur
d’histoire africaine à l’université Humboldt de Berlin, aboutit à
la conclusion sans équivoque de l’innocence de James Gasana dans le
« génocide » du Rwanda. Le Conseil fédéral suisse rend définitivement
son avis en déclarant que James Gasana n’a en rien participé à la
marche du Rwanda vers le chaos. Dès que M. Chrétien a déclenché sa
campagne contre ce Rwandais, il a perdu son travail alors qu’il avait
des enfants à nourrir. Voilà le travail lamentable de ce chercheur. Il
faut dire qu’il a affaibli le niveau de la recherche française sur le
Rwanda avec des méthodes de ce genre.
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Mais pourquoi Jean-Pierre Chrétien et ses amis
mènent-ils des actions aussi brutales contre des gens qu’ils doivent,
d’après vous, quelque part savoir innocents ?
Jean-Pierre Chrétien et de Jean-François Dupaquier sont avides
d’argent. Ils ont gagné beaucoup d’argent en mentant à outrance et
en faisant condamner des innocents au TPIR. Ce sont des colons sans
scrupules. Savez-vous que Jean-Pierre Chrétien était payé 7500
dollars par mois de travail, soit 200 dollars par jour de travail
d’après son contrat daté du 8 octobre 2001 et que Jean-François
Dupaquier a touché 18 000 dollars du 1er juillet au 31 octobre 2001,
soit 200 dollars par jour de travail. Au mois de novembre 2001, il
touche 6000 dollars pour un piètre travail partisan. Certains des
contrats évoqués ont transité par l’association Survie en
provenance du TPIR sous le numéro de fax 43 20 55 58 de cette
association. Voilà ce que les Africains de bonne foi ignorent de cette
bande de menteurs et de manipulateurs.
Ils véhiculent à travers l’affaire rwandaise, le discours raciste de
« la barbarie nègre» cher à certains colons. Ce sont les colons «
du génocide » rwandais, qui sous le masque d’expert distille méthodiquement
leur haine raciale au nez et à la barbe des Africains inconscients de
ceux qu’ils font. Et l’association Survie leur sert de bunker
colonial. C’est dans les bureaux de l’association Survie qu’ils
vont émettre des fax de menace contre le procureur Carla del Ponte. Par
exemple, le 7 mars 2000 à 12h23, Survie ouvre la ligne de fax numéro :
01 43 20 55 58 pour que de faux experts se défoulent sur Carla del
Ponte.
Défendre la justice, c’est défendre la vérité en toute impartialité.
Chez Survie, le travail de vérité se fait plutôt dans la sélectivité
et la connivence, le parti pris et la publicité mensongère. Cette étrange
association qui ne jure que par « la défense de l’Afrique », est
devenu le cabinet noir de Kagame à Paris. Leur noir silence sur le
massacre des Congolais par l’armée de Kagame est stupéfiant. Le noir
silence de Survie est encore plus cruel lorsque le même Kagame jette
arbitrairement en prison son ancien collaborateur et meilleur ami de
l’association, Pasteur Bizimungu, ancien président de la République
rwandaise. Le feu président de l’association Survie, François-Xavier
Vershave, n’avait jamais mis les pieds en Afrique pour voir comment
vivent les Africains. La seule et unique fois qu’il s’y est rendu
c’était pour voir son ami dictateur Paul Kagame et recevoir des
ordres pour faire la publicité des Tutsi de l’APR à Paris. De
nombreux Africains ignorent le travail occulte des cette étrange
association qui n’a aucun Africain dans sa direction. Dommage pour ces
amis de la Françafrique qui adorent tant les Africains et sont prêts
à mourir pour eux.
Ce que je dis dans mon livre c’est que Survie a joué sur l’émotion
et sur la souffrance objective des Africains. Survie l’a bien exploitée
en utilisant l’image des héros des indépendances africaines et de la
lutte anticolonialiste. Survie a ainsi obtenu un blanc-seing des
Africains. Voilà la clef de la manipulation. C’est en s’appuyant
sur les grands noms de l’Afrique et sur le colonialisme français que
Survie recrute les Africains à tours de bras. C’est sur cette «
fraternité coloniale » que Survie fait cuire ses épinards en y
mettant beaucoup de beurre.
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Vous publiez aussi deux rapports de la CIA sur
l’attentat.
Je publie certes les rapports de la CIA sur cette tragédie mais surtout
les correspondances de la compagnie d’assurance britannique Lloyds qui
a payé plus de 2 millions de dollars aux familles des victimes de
l’attentat du 6 avril 1994 et l’argent a été détourné par
l’actuel gouvernement rwandais. J’ai obtenu une tonne de documents
de preuve sur cette affaire.
Revenons sur le problème Hutu-Tutsi. En lisant
votre livre on constate que leur haine est ancienne. Pouvez-vous nous
dire brièvement l’origine de leur conflit.
Peu de personnes savent que, avant 1960, il a régné pendant longtemps
au Rwanda, une monarchie tutsi qui a fait des hutu les serfs des grands
seigneurs tutsi. Ils les traitaient comme des esclaves qui n’avaient
pas accès ni à la sphère politique, ni au pouvoir économique. Ils étaient
brutalisés et soumis à des lois racistes. C’est pour mettre fin à
ce système cruel de servage que les Hutu se sont organisés en 1959
avec ce que l’on appelle « la Révolution sociale » qui a mené à
la fin de la monarchie et à l’avènement d’une République. Ce
combat coïncidait avec la lutte pour les indépendances et les Belges
qui soutenaient jusqu’alors les Tutsi et s’étaient appuyés sur
leur système monarchique pour dominer le Rwanda, ont changé leur fusil
d’épaule et ont décidé de soutenir les Hutu qui refusaient d’être
écrasés. Les Belges ont compris que pour maintenir leur pouvoir sur le
Rwanda, il leur fallait soutenir les Hutus majoritaires. Voilà
l’origine de la haine Hutu-Tutsi. En 1994, les Belges savent que les
Tutsi vont reprendre le pouvoir avec l’appui de l’Ouganda et des
Etats-Unis et une fois de plus, ils changent de camp et soutiennent à
nouveau les Tutsi. Voilà les raisons pour lesquelles tout le monde ment
sur les événements qui sont survenus dans ce pays en 1994.
Vous revenez sur l’attentat du 6 avril 1994
avec d’autres révélations et témoignages. Mais pourquoi la
communauté internationale se tait sur cet attentat qui a tout déclenché
?
Tout le monde est embarrassé. Deux chefs d’Etat de pays membres de
l’ONU, sont abattus par un missile SAM 16 russe et personne ne dit
rien. Le jour de l’attentat, la sécurité de l’aéroport de Kigali
est pourtant entre les mains des casques bleus de l’ONU. Je sais
aujourd’hui que le fameux général Dallaire a disparu cette nuit-là.
On n’a jamais su où il était puisque ce n’est que vers minuit
qu’il a appelé son chef l’ambassadeur Booh Booh pour lui dire autre
chose en s’abstenant de parler de l’attentat. Imaginez-vous deux présidents
occidentaux tués la même nuit dans un attentat terroriste et personne
ne dit rien. Non ! Je crois que tuer deux noirs, même s’ils sont
chefs d’Etat, c’est comme tuer des chiens ou des lapins. Ni l’ONU
ni personne ne veut savoir la vérité sur cet attentat. Pourtant, cet
attentat est la clef de la vérité. C’est le premier coup d’Etat
terroriste commandité et exécuté par les Tutsi de l’APR sur ordre
de Paul Kagame et supervisé par un général de l’ONU, le général
Roméo Dallaire. Voilà l’angoisse de la communauté internationale.
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Précédent
livre de Charles Onana sur les « Tirailleurs »
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Le Rwanda est une ancienne colonie belge mais
pourquoi parle-t-on tant de la France dans les massacres du Rwanda ?
Parce ce qu’on veut étouffer la vérité. La France a soutenu les
Hutu mais elle n’a rien à voir ni avec l’attentat du 6 avril 1994
ni les massacres. D’ailleurs cinq Français ont été tués dans cette
tragédie et par mi les Français qui accusent leur pays, ils seraient
bien inspirés de demander la vérité sur l’assassinat de leurs
compatriotes au Rwanda. J’ai du mal à croire que le massacre des
Rwandais intéresse plus les Français que l’assassinat de leurs
compatriotes. Pourtant la Belgique est mouillée jusqu’aux os dans
cette tragédie et là encore silence, noir silence. Elle aussi a eu 10
soldats tués au Rwanda. Mais là encore, pas d’enquête, silence et
elle prétend cependant juger les Rwandais et plus amusant Hissène Habré.
C’est le comble du théâtre et de l’humiliation des Africains.
Imaginez-vous le Roi Léopold jugé au Congo ou dans un pays d’Afrique
Central pour ses crimes.
Mais pourquoi les pays africains restent-ils
muets dans cette affaire ?
Ils ont peur. Ils ne veulent pas se mouiller en mettant le doigt sur
cette grave affaire. Mais à force de ne rien dire, à force de se
coucher à plat ventre et de ne jamais s’indigner devant les manœuvres
tragiques de certains occidentaux et de certains pays africains, chacun,
à son tour, risque de subir un Rwanda dans son propre pays.
A lire votre livre on a l’impression que le
TPIR utilise de faux documents
Vous allez jusqu’à dire qu’un deuxième document douteux attribué
à Kofi Annan aurait été produit au TPIR pour soutenir l’existence
d’un fax imaginaire de Dallaire daté du 11 janvier 1994.
Une chose est désormais claire, la « planification du génocide » au
Rwanda est contestée par des documents officiels et confidentiels des
Nations Unies. Et le TPIR, qui produit des documents suspects, a du mal
à apporter la preuve de cette planification. Plusieurs avocats américains,
français, canadiens et africains peuvent confirmer mes révélations.
Pour justifier son existence et sa réputation internationale, le TPIR a
décidé d’utiliser tous les moyens pour maintenir et défendre la thèse
d’un « génocide planifié par les Hutu ». La dernière trouvaille
du TPIR dans ce domaine est un Hutu dont le nom de code est ADE. Son
vrai nom de est : Michel Bagaragaza. Il a obtenu du procureur du TPIR en
personne un arrangement à l’amiable pour mentir et accuser plusieurs
prisonniers innocents d’avoir planifié un génocide. En 2004, les
enquêteurs du TPIR l’ont rencontré pendant près de quatre mois.
Soit 637 heures d’audition. Ils lui ont demandé de préparer des
accusations de choc contre les hauts responsables du parti hutu, le MRND.
L’ojectif de son témoignage est d’aider le TPIR à prouver qu’il
y a eu « planification du génocide » en 1994 par les Hutu.
Pour cela, le procureur a donc pris un certain nombre d’engagements
notamment à faire assurer la sécurité de Bagaragaza ainsi que celle
de sa famille, à renoncer à mener des poursuites judiciaires contre
lui, à l’installer hors d’Afrique, à obtenir en sa faveur une
substitution de peine, à changer son identité et sa physionomie par le
biais de la chirurgie esthétique. Voilà le scandale du mensonge au
ICTR.
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Vous avez aussi rencontré l’ancienne
procureure du TPR Carla del Ponte qui vous a fait des confidences sur le
comportement de Kofi Annan à l’égard de la justice et des criminels
Tutsi de l’APR.
Oui, j’ai enquêté sur les raisons de l’éviction du procureur
Carla Del Ponte, une femme courageuse, connue en Suisse pour la lutte
contre les trafiquants de drogue et le grand banditisme. Elle avait mis
la main sur un dossier gênant appelé « rapport Gersony ». Ce rapport
avait été rédigé par un expert américain mandaté par l’ONU. Une
fois achevé, ce rapport a été remarquablement étouffé par le
gouvernement Clinton. Dans un article paru dans la revue Africa
International en octobre 2003, l’ancien ministre rwandais des Affaires
étrangères de Paul Kagame, Jean-Marie Vianney Ndagijimana, raconte les
coulisses de cette affaire : Soucieux d’en savoir davantage sur le
rapport Gersony et sur l’étrange comportement de l’ONU et des
Etats-Unis devant les crimes contre l’humanité commis en 1994 par
l’APR, nous avons demandé des détails à Mme Carla del Ponte. Son témoignage
est stupéfiant. Voici ce qu’elle m’a raconté :
« Ce que je peux dire est que le fameux rapport Gersony est très
important. Nous l’avons retrouvé et il est aujourd’hui dans les
dossiers du TPIR. Il y a tout de même une lettre de quelqu’un qui
nous a fait croire que ce rapport n’avait jamais existé. Nous avions
surtout retrouvé M. Gersony, l’auteur dudit rapport. Il nous avait
avoué que son rapport existait bel et bien.
Un jour, nous avons reçu un document expurgé qu’on nous a présenté
comme étant le rapport Gersony. Nous avons finalement interrogé M.
Gersony. Il était prêt à répondre à nos questions, mais il lui
fallait une autorisation de l’ONU. L’ONU lui a malgré tout refusé
l’autorisation de nous parler. Nous avons tout fait pour obtenir le
droit d’entendre M. Gersony. On nous a dit non. J’en ai parlé
personnellement au Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.
Mais il n’y avait rien à faire. C’était non ! Voyez-vous
comment le monde entier a été manipulé ?
Vous démontrer toute la campagne de corruption
instaurée au TPIR, c’est effrayant ce que vous décrivez alors que
des personnes sont condamnées à perpétuité pour génocide.
C’est parce que ce sont des noirs et que l’on traite les noirs comme
des animaux. Aucun tribunal en occident ne peut accepter ce qu’ils
font avec le TPIR. Il faut que les Noirs des Etats-Unis et tous les Américains
qui sont victimes de condamnations abusives et mensongères regardent ce
qui se passe à Arusha. Comment les Etats-Unis peuvent cautionner une
telle tragédie humaine ?
Nous avons découvert que c’est le greffier en personne, Monsieur
Adama Dieng, qui a pris l’initiative de mettre les fonds du TPIR à la
disposition des pseudo témoins de l’association IBUKA, une
association de menteurs et d’escrocs qui a participé à l’éviction
de Carla del Ponte. Comment fonctionnait ce système ? Pour créer des
liens de sympathie et d’intérêts entre le gouvernement rwandais et
le TPIR, le greffe a organisé un système de rémunération en toute
illégalité et en contravention avec le statut du tribunal pour
amadouer de faux témoins. Initié par l’ancien greffier Agwu Okali,
le programme était piloté par une Tutsi burundaise dénommée Françoise
Ngendahayo, devenue plus tard ministre de la Réhabilitation au Burundi.
A l’arrivée d’Adama Dieng, nouveau greffier, la pression exercée
par les autorités rwandaises a permis de reprendre ce programme. Pour
le superviser, le greffe a désigné un Tutsi du nom de Staton Musonera.
Cette nomination non conforme aux statuts du tribunal « tribalise » le
TPIR en inondant les Tutsi d’argent public. Les fonds frauduleusement
utilisés sont des « Trust funds ». Ils émanent directement des pays
donateurs. Ils sont mis à la disposition du TPIR et n’empruntent pas
le circuit des Nations Unies où l’on vote le budget du TPIR. Cet
argent échappe donc au contrôle du Conseil de sécurité et sert
exclusivement à la corruption et à la subordination des témoins.
L’ancien responsable des services de renseignements de Paul Kagame
nous a livré son témoignage sur l’association IBUKA, représentante
du business des « rescapés du génocide » au TPIR
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