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Rwanda - L'ancien Premier ministre
Twagiramungu rentre au pays Un rival se dresse devant Paul Kagame Un challenger pour le président Kagame : l'ancien Premier ministre Twagiramungu rentre au Rwanda. Il sera candidat à l'élection présidentielle.
COLETTE BRAECKMAN Bien décidé à exercer ses droits de citoyen, l'ancien Premier ministre rwandais, Faustin Twagiramungu, se prépare à regagner son pays où il compte présenter sa candidature aux prochaines élections présidentielles. Au lendemain du génocide de 1994, M. Twagiramungu, désigné à cette fonction par les accords de paix d'Arusha, avait été le Premier ministre de la transition jusqu'en septembre 1995. A ce moment, démissionnaire et en froid avec celui qui était à l'époque le vice-président Paul Kagame, il avait décidé de quitter le pays et s'était établi en Belgique. Annonçant sa décision, M. Twagiramungu a cependant expliqué que sa candidature n'était pas encore certaine, car la loi électorale, devant régir des élections prévues pour août, n'avait toujours pas été promulguée. Il s'est cependant déclaré confiant, assuré de réunir au moins mille signatures de soutien à sa candidature dans chaque préfecture. M. Twagiramungu, un Hutu, beau-fils du premier président Kayibanda et qui appartenait à l'aile dite modérée du MDR (Mouvement démocratique républicain, le parti le plus important récemment banni pour « divisionnisme »), estime qu'il pourrait être le président de tous, des Hutus et aussi des Tutsis. L'ancien Premier ministre rappelle que durant le génocide, il a perdu des membres de sa famille et qu'il a été particulièrement visé par les extrémistes hutus pour avoir accepté de collaborer avec le Front patriotique rwandais. Actuellement, M. Twagiramungu dénonce les restrictions apportées aux libertés politiques au Rwanda : les formations politiques ne sont pas autorisées à faire campagne à la base, le Forum des partis fonctionne comme une sorte de parti unique, la liberté d'_expression n'existe pas, pas plus que la liberté d'association. Et de rappeler que l'ancien président, Pasteur Bizimungu, est toujours en prison pour avoir voulu lancer un nouveau parti. Cette réalité ne décourage cependant pas M. Twagiramungu, qui compte sur la vigilance des pays européens, qui ont accepté de financer l'exercice électoral, pour être relativement protégé. Que promet-il à ses compatriotes ? Outre la liberté de s'exprimer, une attention plus grande apportée aux pauvres, il s'engage à mettre fin au plus tôt à la guerre qui se poursuit au Congo, à favoriser l'intégration de son pays dans la région en améliorant les relations avec les voisins congolais et ougandais. Récusant les aventures militaires, il assure que l'armée est là pour sécuriser le territoire et qu'il ne convient pas que les militaires soient plus riches que les civils... Sans se référer à un parti politique particulier (le MDR ayant été interdit), M. Twagiramunfu assure cependant qu'à l'étranger, il peut compter sur une équipe qui lui est dévouée et qu'au Rwanda aussi, il compte encore beaucoup de partisans. Mon combat, conclut-il, c'est celui de la liberté, de la démocratisation du Rwanda, le même combat que voici dix ans...· |